: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Sur les dimensions de la Liturgie et les temps liturgiques...(PARTIE I)

mercredi 28 octobre 2015

Sur les dimensions de la Liturgie et les temps liturgiques...(PARTIE I)


La Liturgie dans ses dimensions cosmico-anthropologique et ecclésiologique
La vie liturgique ne se limite pas à la pratique cultuelle, sacramentelle, dit autrement la pratique religieuse au sein  de l'assemblée des fidèles d'une église. En effet, la liturgie est effective par l'existence même du cosmos, par la Création, celle-ci étant l'expression de la sagesse divine. "Un vent de Dieu" ou "l'esprit de Dieu" tournoyait sur les eaux (Génèse). La Divine Liturgie est dès les commencements.
La présence dans le monde d'un animal, d'une plante est, d'une part le témoignage de la sagesse et de la bonté de Dieu et d'autre part par le fait d'exister ces êtres vivants célèbrent l'univers tout entier, le cosmos. La liturgie existe donc par la Création, par l'existence du soleil, de la lune, des arbres, des animaux, des pierres, des hommes.... Cette célébration est continuelle depuis les origines du monde.
Donc, avant que les Pères grecs fondateurs du christianisme ne formulent la Divine Liturgie, sans rien inventer, mais à partir de la Parole révélée, la liturgie est. Cette liturgie cosmique précède tout entreprise de ritualisation. Ces Pères étaient parfaitement conscient de la dimension litugique de cette nature créée. 
Ainsi donc, cette vie liturgique commence par l'émerveillement enfantin devant le monde et se poursuit tout au long de la vie par l'émotion ressentie devant un coucher de soleil, une belle nuit étoilée, le chant des oiseaux, l'observation du comportement des animaux domestiques ou sauvages. Mais cette capacité d'émerveillement est, de toute évidence, émoussée par l'expérience de la vie. Dès qu'il grandit, l'être humain perd, certainement, cette capacité de s'étonner devant - nous ne dirons pas des choses simples car les phénomènes naturels sont d'une infinie complexité - mais devant les éléments de cette nature, mille fois modifiés, des paysages à la biologie des êtres...  
Aussi, la caricature récurrente du christianisme élaborée par certains "penseurs" prétendument éclairés, construite "par des générations de gueules identiques" pour paraphraser Léon Bloy est absurde. Le christianisme n'est pas haine de la vie, mais sa célébration. Il y a énormément à dire sur le sujet, nous pourrons y revenir.
Continuons en affirmant que tout être humain a une capacité liturgique, avant d'être un être biologique il est un être théologique. L'homme n'est pas une parcelle de Dieu, mais est imprégné dans les moindres de ses cellules de l'énergie divine. 
La vie cultuelle, la présence aux offices, la pratique des rites ne s'opposent pas à cette participation innée, instinctive à la vie liturgique cosmique. La première est aussi nécessaire que la seconde. 
La liturgie eucharistique est une révélation de Dieu. Il s'agit, par là, d'actualiser le Mystère de l'Incarnation. C'est une théophanie. Dans toute célébration, Dieu se reconnaît. Dieu se félicite de la Foi de l'homme et Jésus-Christ s'émerveille devant la ferveur de son serviteur. C'est le fondement premier de la vie liturgique. La Liturgie actualise le Mystère de l'Incarnation. Par la présence du fidèle dans l'espace liturgique consacré (l'église), celui-ci célèbre avec le prêtre les Mystères. Il ne faut donc pas considérer le prêtre comme le seul célébrant, car le croyant, fidèle messalisant, est co-célébrant. C'est une vérité, sans doute, quasiment oubliée chez la plupart des "pratiquants", entendu dans le sens restreint de ceux qui assistent à la messe.
A suivre...

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