: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: christianisme cosmique
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dimanche 15 février 2015

Liturgie orthodoxe, cosmique : exemple de la fête de la théophanie et du sacrement du baptême, une renovatio totale


La liturgie orthodoxe est une liturgie cosmique car elle convoque toute la Création, s'adresse au cosmos tout entier. Les fêtes liturgiques, le sacrement de l'eucharistie (action de grâce) réactualisation non sanglante du sacrifice christique, présentent un caractère cosmique clairement affirmé. C'est la création tout entière qui est bénie, de prime abord sanctifiée par la réactualisation des Événements, des Temps forts de la vie du Christ. Prenons l'exemple de fête de la théophanie et du baptême. D'une part, lors de la théophanie (épiphanie catholique), le fidèle revit le baptême du Christ (qui révèle au monde sa nature divine) par la régression ab origine, c'est-à-dire en devenant contemporain de Jésus-Christ, il intègre l'époque où le Christ a vécu. Lors du sacrement du baptême, le croyant imite Jésus-Christ  en recevant le "don de l'Esprit" par abandon du "vêtement de corruption". Le baptême du Christ est un acte exemplaire qui a eu lieu à ce moment et qu'imite donc le fidèle. D'autre part, l'officiant bénit à la fois les eaux de la piscine baptismale mais également toutes les eaux de la Terre. Ainsi, l'acte rituel des "bains de la Théophanie" et la bénédiction des eaux chez certains orthodoxes sont un témoignage du caractère cosmique de la liturgie orthodoxe. Les fidèles orthodoxes reconnaissent à ce moment les vertus miraculeuses, guérisseuses, de ces eaux car par leur renovatio, elles acquièrent un nouveau statut intégrant le corps de Gloire de Jésus-Christ révélé comme seigneur de l'Univers, de toutes choses existantes, visibles ou invisibles. Le fidèle est purifié, par l'immersion meurt à l'ancienne vie et en sortant victorieux des eaux devient, à l'instar du Christ un nouvel Adam. La cérémonie rituelle a pour fonction de retrouver l'innocence primitive du premier homme au sein d'une nature non souillée, immaculée. L'apôtre Pierre dit que "le baptême sauve". Il sauve et produit le "nouvel homme" mais délivre aussi l'univers tout entier qui est sauvé des conséquences de la Chute originelle. Aussi, on ne peut pas dire que la nature est seulement sanctifiée par la bénédiction car, en effet, elle retrouve un caractère sacré. 
Le baptême est donc à la fois mort initiatique et renovatio individuelle pour le converti, tout autant que reconnaissance du caractère sacré des éléments de la Création : la nature (les eaux), elle-même est sauvée, rénovée. Le régime existentiel du baptisé tout autant que celui de la nature est bouleversé. Tout (animés et non-animés) accède à un mode d'être supérieur, différent de ce qui prévalait antérieurement. Par le sacrement, le cosmos est aussi est appelé à la Vie nouvelle. Nous sommes donc bien en présence d'une sotériologie cosmique. Ainsi, l'analyse assez répandue opposant paganisme et christianisme (soit d'un côté le sacré, de l'autre le saint ; par l'avènement du christianisme la nature ne serait donc plus sacralisée mais sanctifiée) doit être remise en cause. Le christianisme, surtout dans sa version orthodoxe, reconnaît donc bien en vérité la sacralité de la nature, des éléments, de l'univers dans sa totalité, le monde suprahumain y compris. 
Montage, JML, 2014
Voir aussi : 
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/01/theophanie-et-bapteme-du-christ.html






lundi 2 février 2015

Imbolc, purification et promesse d'une renaissance, déesse Brigid et sainte Brigitte de Kildare (1er-2 février)

Libre de droits

On parle d'Imbolc ou d'Oilmec c'est-à-dire "ewe's milk", "lait de brebis", le lait est prêt à couler en abondance car la brebis a mis bas, tout comme la déesse Brigid qui met au monde un dieu qui va grandir et prendre des forces, à l'instar de la période diurne de la journée qui se "renforce" en se prolongeant. Fête marquée par des rites de fécondité et de lustration (le lait, l'eau et la terre et le feu sont les éléments des rituels festifs), Imbolc marque la mi-saison hivernale, le début du réveil de la vie et une promesse de renaissance totale, de nouveauté, de joie nouvelle et complète qui viendra plus tard : le printemps annonce sa venue prochaine...Les heures d'ensoleillement plus nombreuses désormais réveillent progressivement la vie de plus en plus exposée (mais insuffisamment) à la lumière du soleil qui poursuit sa course depuis sa victoire sur la nuit lors du solstice d'hiver.
Imbolc, fête agro-pastorale, est liée aux premières naissances et Brigid la triple déesse trifonctionnelle protège les nouveaux-nés (le sien, cf. SUPRA) et le foyer, elle est gardienne du feu, et protrectrice des bardes, des poètes, des arts...Les premiers végétaux à s'extraire timidement de la terre sont une manifestation du sacré pagano-chrétien, ils sont les signes des premières joies de la certitude que la nature va revivre, suite au combat contre la mort et les ténèbres de l'hiver, ils sont la preuve que le cosmos tout entier travaille ou continuer à travailler -depuis le retour du soleil invaincu incarné dans et par le Verbe- à la victoire définitive des forces de vie, de la lumière du soleil et de la Lumière du Christ (dans une optique chrétienne) sur les ténèbres à qui il reste peu de temps avant leur défaite définitive...La nature "revient à la vie" peu à peu et est dans l'attente de l'accomplissement de la promesse equinoxiale de renouveau...de la résurrection du christ cosmique.
Voir : Calendrier



jeudi 29 janvier 2015

Miorița, espace mioritique et autochtonisme

Miorița est une célèbre ballade, un véritable monument de la culture populaire roumaine, expression du génie roumain. Version du texte en français. 
A partir de ce poème populaire, des intellectuels roumains comme Lucian Blaga ou Mircea Eliade ou français comme Jules Michelet ont extrait une matière ayant permis de définir l'essence de l'âme roumaine.
De Miorița, se dégage les traits de cet espace mioritique, espace géographique autant que philosophique, autant réel que symbolique, paysage fait de collines à l'horizon limité rappelant le pays des Moți dans les Carpates occidentales ou les collines moldaves de Bălănești, en même temps que paysage mental "ondulé" mythico-cyclique, "matrice stylistique" de la culture roumaine, vagina nationum, berceau du peuple roumain, espace matrice de l'âme roumaine profondément marquée par l'idée de destin selon le philosophe Lucian Blaga.


Libre de droits
Quand le Français  Michelet  voit dans dans "Miorita" (MioritSSa) l'expression d'une psychologie roumaine fataliste, "défaitiste", Eliade le Roumain analyse la réaction du pâtre face à la menace d'une mort certaine comme une réponse d'ordre cosmique à la Terreur de l'histoiretypique de l'attitude de l'homme archaïque de la protohistoire. Il s'agit d'une union mystique du berger avec le cosmos, de la transfiguration d'un événement tragique (la mort) en sacrement (non dans un sens purement chrétien), en un drame liturgique, en Mystère auquel participe le cosmos tout entier. La fiançée mystique, la mort, les astres, le soleil et la lune, témoins du monde, le dialogue du paysan avec ses animaux (l'agnelle voyante) forment un tableau mythico-religieux, une liturgie cosmique : "La nature tout entière devient église" (Lucian Blaga), pour Mircea Eliade "la mort est transmuée en Noces mystiques".
Au moment, de l'unification des différents pays roumains, l'ensemble des éléments de ce poème interprétés par Blaga puis par Eliade constitue un enseignement réutilisable pour la jeune nation roumaine qui peut se reconnaître dans une vision du monde verticale et hautement sophistiquée, à l'écart des influences occidentales, loin du libéralisme, de la démocratie bourgeoise, du laîcisme, de l'athéisme, du marxisme ou du nihilisme moderne plus généralement...

La déshistoricisation, la mythification, de facto la sacralisation du récit poétique qui inscrit le paysan (l'homme du pays) dans une histoire cosmique, permettent donc de justifier un autochtonisme, des valeurs indigènes spécifiques au peuple roumain (mais qui écartent de fait les quelques groupes de populations minoritaires) qui s'expriment à travers un christianisme, en partie affranchi du poids de l'histoire (transhistorique),  création originale conçue dans la réalité d'une Weltanschauung indo-européenne archaïque enracinée au coeur du christianisme orthodoxe. Voilà ainsi expliqué à partir de ce haut patrimoine de la culture littéraire roumaine, le christianisme cosmique et populaire cher à Mircea Eliade.
Cet espace mioritique est donc l'espace-matrice philosophico-géographique d'un peuple roumain qui mépriserait l'histoire -antihistorique- (et vivrait encore de nos jours, de toute évidence de manière résiduelle, ce mode d'être au monde étant désormais le fait de quelques communautés rurales présentant encore un caractère "traditionnel") à travers cette vérité toujours renouvelée, ce "mode d'être dans le monde" (Eliade, M.) qu'est le mythe. Une conception du temps et de l'espace, une vision du monde dans lesquelles, cependant l'ensemble des peuples eurasiatiques peuvent (ou pouvaient) se reconnaître.
Nostalgie de l'espace de vallées, cultivée au sein d'une psychologie roumaine, désormais éloignée de ce paysage mythico-géographique, qui à travers le contenu métaphysique du mot "Dor" exprime par le langage la mélancolie d'un peuple originairement agro-pastoral (la campagne est vagina gentium), la nostalgie d'appartenir à un cosmos unifié, sacré, sans divisions aliénantes. Cette nostalgie des origines ne peut, en aucun cas s'éteindre, et l'homme rationnel incarné dans l'individu moderne a-religieux est une abstraction, un pur mensonge. Il existe, en effet, toujours une pseudo-religion (idéologies politiques  marxisme fascisme, libéralisme, etc. grand-messe sportive, etc.), des croyances déguisées qui trahissent l'incurable dimension religieuse de l'être humain.

Texte de la ballade : http://www.romanianvoice.com/poezii/balade/miorita.php

Miorița, récitée

jeudi 25 décembre 2014

Noël, traditions dans les Maramures - Roumanie

Une chaïne principalement consacrée aux traditions des différents pays roumains : Terravox Films / Lisa Orsini Productions
Outre le fait d'entendre les fameux colinde, on peut voir dans cette courte video ces masques portés lors des réjouissances des fêtes de fin d'année : Noël (Craciun), Nouvel An (Mic Craciun, Anul nou). On ne s'attardera pas sur la fonction, complexe, de ces masques avec lesquels les êtres humains s'affichent durant  ces temps forts de l'année. De nos jours, la signification profonde des pratiques rituelles populaires pagano-chrétiennes est, d'ailleurs, méconnue, la plupart du temps, chez les plus jeunes (mais pas uniquement chez eux...). On peut dire en tout cas que nous avons affaire à un héritage typique de la culture archaïque protohistorique et que c'est sans doute dans ces campagnes de Maramures ou de Moldavie que l'on peut encore observer ces pratiques, rites et croyances (héritage daco-gète, voire néolithique, qui ont participé de la construction de ce christianisme populaire, cosmique) parmi les plus (sinon les plus) anciens d'Europe. 

Voir aussi :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2013/12/abolition-du-temps-historique-fin.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2013/09/le-paysan-roumain-homme-religieux.html







dimanche 30 novembre 2014

Saint-André, 30 novembre - La saison des strigoi...

André, saint fondateur de l'Eglise byzantine et saint patron de la Roumanie est fêté le 30 novembre. Saint André est appelé le "plus grand des loups" par les Roumains, une manière d'autochtoniser ce personnage central du christianisme venu évangéliiser la région, accompagné d'un loup blanc ? Les Roumains ne sont-ils pas descendants des Daces, c'est-à-dire de ceux qui sont "semblables aux loups", selon la tradition mythistorique ? Il aurait, par ailleurs, existé une divinité dace nommée sântandrei, personnification du loup. Mais les preuves à ce sujet ne sont guère plus consistantes, que celle permettant d'affrimer la réalité du long périple d'André de Terre sainte jusqu'en Europe orientale. 
Or donc, d'après la croyance populaire pagano-chrétienne qui survit encore de nos jours sur l'espace capartho-danubien, la Saint-André est aussi le jour (disons la nuit du 29 au 30) où les strigoii (1) cherchent à se faire pardonner auprès de Dieu. Mais Satan qui se prétend le maître de ces créatures tourmentées qui n'ont pas encore trouvé le repos éternel, veille et refuse que ces dernières se tournent vers le Tout-Puissant pour qu'il les libére de leur condition d'êtres ni morts, ni vivants, mi-morts, mi-vivants...La nuit du 29 au 30 est la nuit où l'activité des strigoi, tout comme celle des loups, est à son paroxysme. Elle est donc particulièrement agitée et le peuple doit se protéger par différents moyens : gestes sacrés donc seuls véritables, rituels ancestraux transmis à travers les époques par les ancêtres ou un ancêtre mythique qui a effectué ces gestes ab origine. Il s'agit dans tous les cas d'un de ces moments de l'année durant lequel le monde suprahumain se manifeste et qui est propice aux pratiques divinatoires.
En outre, en dehors des explications matérialistes, à vrai dire peu intéressantes (et très peu convaincantes d'ailleurs) à propos de ce peuple des ténèbres et des croyances dans le vampirisme, grâce au folklore roumain (folklore au sens de tradition du peuple), on sait que la mort noire, la mauvaise mort, résultat de la subversion d'un ordre naturel, culturel et cosmique fournit ses légions de "mal-morts". Décrire la complexité des rites et rituels mortuaires nécessaires au maintien de cet ordre, permetttant d'éviter un retour du mort après son décès prendrait des pages. J'en parle ici assez longuement : La Roumanie : mythes et identitésUn autre ouvrage de référence sur la Roumanie et consacré exclusivement au thème de la Mort  chez les Roumains (et qui montre, par ailleurs, l'évolution sinon la dégradation des mythes et croyances religieuses à notre époque en Roumanie - le livre est publié en 1986) est celui d'Andreesco et Bacou : Mourir à l'ombre des Carpathes.

(1) il en existe plusieurs types...(des strigoi=non articulé, les strigoii=articulé)


Crédit photo. : http://www.apologeticum.ro/


Mihai Eminescu - Strigoii



jeudi 18 septembre 2014

Du cosmos paysan au chaos marchand...



La disparition définitive du paysan après-guerre en France, remplacé par  l'agro-industriel (qui refuse de faire bouffer sa production excrémentielle à ses propres enfants), la déportation des masses rurales (euphémisée en exode rural) vers les  "symboles de la modernité" (quartiers de grands ensembles et usine à proximité...) constituent évidemment un des plus grands  drames du XXe siècle. Et, c'est moins sur l'évolution du mode de production agricole que sur les mutations socio-spatiales dans les campagnes -même si les deux dynamiques sont intimement liées- que nous voulons insister ici.

Il est inutile de s'appesantir sur cette évidence qui est que ces migrations vers la ville répondaient aux exigences du capitalisme. Les grands ensembles d'habitations construits pour ces migrants, (enfants de) cultivateurs ou d'artisans des campagnes devenus ouvriers,  se sont rapidement transformés en hauts-lieux de concentration de la misère, du fait de l'apparition du chômage de masse dans les années 70, des dynamiques de peuplement, dépeuplement et de repeuplement que l’on connaît (voir l'idéologie pavillonnaire cauchemardesque en retour permis par l'avènement des classes moyennes issues de la disparition des valeurs la "vieille France", qui s'achètent leur pavillon...).

Mais si aucun des agents du système de domination, toujours dans l'air du temps, systématiquement dans le sens du vent...de l'histoire,  n'oublie de rappeler, à chaque évocation de ces quartiers de grands ensembles, qu'à l'époque "ces endroits, c'était le paradis" (la leçon est souvent donnée avec ce petit air supérieur si caractéristique de certains de ces spécialistes de l'ignorance, de la dissimulation et du mensonge pris entre cette envie d'instruire ou plutôt d'en "montrer" et cet insatiable besoin de mépriser...)...

...peu parmi eux (parce qu'ils se sentent concernés, par idéologie...) dénoncent le fait fondamental que cette désertification du monde rural, en Bretagne notamment, a permis...à tout un tas de parasites, issus de la bourgeoisie post-1945 et à cette néo-bourgeoisie post-1968 (gauchistes enrichis inclus) (1), d'acquérir, pour une bouchée de pain, tout un patrimoine bâti et des terres qui appartenaient à nos vieilles familles paysannes de l’héritage pagano-chrétien, enracinées millénairement en leurs vieilles terres du soleil couchant. 
Ces maisons, ces terres, ces sols ont été littéralement volés (2) aux familles de cette antique Bretagne du don et de l'échange agonistique dont les ascendants, contrairement à la "légende républicaine", n'ont jamais (vraiment) suivi les curés et les aristos lors de la  guerre civile de la fin du XVIIIe s., mais combattaient, finalement, avec grande intelligence et RAISON (à considérer donc les terribles mutations socio-spatiales des XIXe et XXe s., retardées en Bretagne du fait de structures communautaires -parfois parfaitement autarciques- et familiales particulières), l'avènement des nouvelles puissances de la domination et de l'aveuglement des "Lumières"...

Tous ces voleurs se sont "goinfrés", s'appropriant une côte (à titre d'exemple, voir l'évolution des prix du foncier depuis 50 ans, sur cette zone allant de Saint-Brieuc au Mont-Saint-Michel en passant par le Vivier-sur-Mer) ou encore le très recherché arrière-pays de la baie du Mont...Elus, promoteurs immobiliers, aménageurs, urbanistes, architectes, agences immobilières (3) et "spéculateurs-rentiers" ont été complices à des degrés divers de la mort de cette société traditionnelle et de la disparition de ce ou de ces "cosmos" (vivre à la campagne c'était adhérer à une métaphysique particulière), faisant place nette à cet espace du chaos de la domination marchande, du profit et de la ségrégation par l'argent...

(1) Il ne faut évidemment pas considérer la bourgeoisie comme une catégorie figée...mais en faire une catégorie sociale "hors du temps", arrange, plutôt bien, les intellectuels prétendument contestataires de "gauche"...et pour cause, beaucoup parmi eux appartiennent à cette néo-bourgeoisie qui prend le pouvoir en mai 1968
(2) Un vol parfaitement "légal"... En outre, imaginer qu'un marché de l'immobilier ou des types de transactions marchandes, de spéculations poussées concernant l'habitat, le prix du foncier, tels que nous les connaissons aujourd'hui, aient pu exister dans ce monde du paysan de Haute-Bretagne est bien sûr du plus grand grotesque
Par ailleurs, la sociologie ministérielle parle essentiellement d'un désir de rompre avec la logique du monde capitaliste, de "retour à la nature" (comme c'est romantique...) dans ces années 60 et 70, sans jamais critiquer cette appropriation de l'espace par tous ces parvenus, ni la spéculation immobilière qui s'en suit...Ce sont les mêmes types de "chercheurs" qui ne sont plus que des paraphraseurs plein de déférence à l'égard de leurs maîtres (Deleuze, Foucault, Bourdieu...) qui s'intéressent, aujourd'hui, aux nouvelles sociabilités artificielles sur ces espaces urbains périphériques ou post-ruraux investis par les précédents cités, après avoir vomi les solidarités profondes campagnardes plus généralement familiales, profondément anti-capitalistes pourtant (voilà un excellent sujet de réflexion qui peut mener à des conclusions très "désagréables")...
(3) Les plus anciennes agences immobilières de France o­nt été créées par...des Anglais au XIXe s.


Le village de Cherrueix...avant d'être coupé en deux (comme fréquemment ailleurs) par une ces routes bitumées satisfaisant à l'obligation de modernité : mobilité (travail, tourisme de masse, désenclavement...), expansion économique. Celle-ci mène au Mt-St-Michel...

De DEATH - Evil dead, album "Scream bloody gore" (1987), de la sorcellerie, de l'occultisme et des guérisseurs...

Un exemplaire du Necronomicon en Nouvelle-Angleterre ?
le vrai-faux Necronomicon et commentaires :
http://fr.scribd.com/doc/99028/ebook-FR-French-Francais-Occultisme-LE-NECRONOMICON
http://presse.bragelonne.fr/BRAGELONNE/Necronomicon/MEP_Necronomicon_DEF-1.pdf

Plus sérieux, des ouvrages de la véritable tradition occultiste :

Les véritables clavicules de Salomon d'Eliphas Levi : 
http://www.tarot.org.il/Library/Levi/Clavicules%20de%20Salomon.pdf
Les secrets admirables d'Albert le Grand : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5461909r.r=Les+secrets+admirables+d%27Albert+le+Grand+.langFR
et les secrets merveilleux de la magie naturelle et cabalistique du petit Albert : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5579947f.r=Les+secrets+admirables+d%27Albert+le+Grand+.langFR
 le dragon rouge ou l'art de conjurer les esprits : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5849675m.r=Le+dragon+rouge.langFR
 voir aussi la poule noire...

Notice sur les livres de sorcellerie :

http://halshs.archives-ouvertes.fr/docs/00/49/96/45/PDF/halshs00499645_PatrickGaboriau_CEF1987.pdf

Ne pas oublier de mettre en relation la "chasse aux sorcières et aux guérisseurs" avec l'évolution du capitalisme depuis le Bas Moyen Âge. Sans doute que les intellectuels et les capitalistes de la "brillante" Renaissance des XVe et XVIe s. ont joué un rôle fondamental dans cette lutte contre sorciers et guérisseurs parce qu'il s'agissait, autant, à travers celle-ci, de faire disparaître la société du Don que de lutter contre certaines prétendues superstitions et croyances gênantes pour le pouvoir politico-religieux de l'époque...
milice céleste, orthodoxie chrétienne...import Roumanie...Lemonnier, 2011

un livre dont j'ai un exemplaire, dédicacé par l'auteur lors  d'un festival annuel qui a lieu "chez moi"... il y a quelques années...
Guérisseurs de Bretagne - INA, 1990
Magie, sorcellerie, guérisseurs - Dominique Camus entretien









mercredi 25 juin 2014

Obiceiul Dragaica


                                                                                                                                                                         

mardi 24 juin 2014

Les fêtes du 24 juin en régions historiques de France et de Roumanie...


"Il faut qu'il croisse et que je diminue." (Jean 3, 22-36). Allusion au Christ dans les Evangiles, considérée dans la tradition populaire comme une référence au parcours du Soleil. Vers le Ve siècle, l'Eglise récupère la fête païenne des feux du solstice d'été, placée désormais sous le signe de saint Jean le Baptiste... Récupération ou continuité, c'est selon... Saint Jean-Baptiste occupera désormais la place du Dieu solaire, commun à de nombreuses traditions païennes ancestrales...


Fête de la Saint-Jean, Bretagne, autrefois...
source non identifiée


Dragaica ou fête des Sânziene, fête traditionnelle de la fleur-fée en Roumanie, les 23 et 24 juin.
Diana de Sarmizegetuza, une déesse daco-romaine (Diana est d'abord la déesse romaine équivalente de l'Artemis grecque), est devenue Sînziana ou Sânziana (Sancta Diana), personnage de la mythologie (daco-)roumaine après la romanisation. Diana ou Diane est, par ailleurs, devenue la "sainte" patronne des sorcières. Originairement déesse romaine, elle s'est transformée en soeur-épouse de Lucifer sous l'influence chrétienne du fond mythologique païen européen. Célébration d'un culte solaire (saint Jean), rituel de fertilité...Les Sânziene sont à la fois des fleurs et des fées (Zânele). Elles sont confondues parfois avec les Iele. Mais les premières sont considérées comme gentilles contrairement aux secondes qui seraient malveillantes. Le coucou accompagne l'arrivée de l'été. L'oiseau commence à chanter le 25 mars, qui est évidemment le jour de l'Annonciation et se taît au moment du solstice d'été...Cette fête est assurément un héritage de la protohistoire...
Pour comprendre l'histoire détaillée et la symbolique complexe de cette fête, voir  La Roumanie : mythes et identités (les survivances païennes dans les traditions roumaines)



Crédit photo

vendredi 30 mai 2014

Mondes libres...



Même s’il n’y a jamais eu d’unité du « monde amérindien » on a tout ce qu’abhorrent, en principes, tous les ayatollahs du monde marchand  : des polices judéo-protestantes du capital (WASP) à la flicaillerie gauchiste et trotsko-léniniste totalitaro-étatiste (et bien sûr toutes les variations idéologiques de ces « courants » développementalistes du profit et de la domination), qui sont les deux types les plus efficaces de cavaleries matérialistes assassins des peuples enracinés et des sociétés de l’anti-argent. 
Par ailleurs, on fait souvent référence à ces sociétés premières des Amériques, d’Afrique ou d’Asie extrême orientale ou ce qu’il en reste mais beaucoup moins à ces peuples d’Eurasie et à leurs religions cosmiques, d’avant l’avènement de toute la merde, de l’échange intéressé, des exploitations, des clivages, des oppositions factices aliénatoires.

La désacralisation du cosmos par la violence sacrificielle des prophètes du monoidéisme (la marchandise-argent) bien plus que des monothéismes (le clivage poly/mono en religions est douteux), destructeurs de l’unité primordiale des peuples-racines, semeurs de haines et de divisions, a entraîné le déchaînement des forces du satanisme de la marchandise...Le sacrifice christique dans l'histoire puis toujours renouvelé rituellement vient nous rappeler l'urgence de l'éradication de cette violence en ce monde par le réenracinement en l'être avant le point de non-retour...

Or donc, dans de telles sociétés saturées de sacré donc d’être, l’idée même de vendre ou d’acheter ne pouvait émerger. Cette dernière ne pouvait pas surgir à partir du moment où il n’y avait personne pour corrompre ces communautés.

Revenons donc à l’actualité et c’est lié. Les voilà tout retournés à cause d’un résultat électoral et chacun y va de sa petite bavasserie ("plus de croissance", "non au fascisme", "Europe sociale !", etc.).
Or, eux-mêmes, non en tant que personnes mais en tant qu’idéologues-idéologies, sont parties du problème et non solutions. Contre (l’xtrême-)droite du capital, ils proposent (l’xtrême-)gauche ou l’extrême-centre du capital pour faire court.

Or, l' impérialisme globaliste anti-christique, nébuleuse pelle à merde est, en effet (très CONCRETEMENT) prêt à soutenir (et financer) tout ce que l’Eurasie compte d’« armées de réserves », de frustrés, de desperados, d’abrutis si il y a utilité : néo-SS des anciens Etats « socialistes » ou sous-prolétaires (aux multiples haines) des banlieues et du « périurbain » pauvres d’Europe occidentale, petits bourgeois blancs « germanolâtres » rebuts dégénérés des « social-démocraties » d’Europe du Nord (compatibles avec les précédents dans le combat pour la perpétuation des clivages de l'aliénation< Merah-Breivik, même combat) « régionalistes européistes », lobbies féministes haineux libéraux-trotskistes, mouvements évangéliques prosélytes, réseaux pédo-lucifériens-libertaires partouzeurs (ça doit exister), islamistes de l’Asie centrale à l’Afrique du Nord, néo-staliniens qui se prétendent toujours « solutions » au système actuel et autres monstruosités idéologiques....
Blond aux yeux bleus... de poisson mort
FEMEN et massacre d’ODESSA http://www.indybay.org/newsitems/20...

Plus encore qu’une crise des capitalismes (ils ont toujours été en crise), il s’agit bien d’une crise finale du monde moderne. Le diable est déjà dans la machine...depuis longtemps.

Détruire jusqu’à la plus petite racine résistante...

"Aujourd’hui encore tu souffres de la multitude, ô solitaire ; aujourd’hui encore tu disposes de ton courage entier, et de tes espérances. Mais vienne le jour où tu te lasseras de ta solitude, où ton orgueil fléchira, où ton courage grincera des dents. Tu t’écrieras alors : je suis seul ! Un jour ta grandeur échappera à ta vue et ta bassesse te saisira à la gorge, ta pensée la plus sublime t’épouvantera, tel un fantôme, Tu t’écrieras un jour : Tout est faux ! " (Ainsi parlait Z... )







dimanche 4 mai 2014

Massacre d'Odessa..."L'Europe c'est la paix !" (1) et le stade ultime du pourrissement intellectuel





Pour ce qui concerne le récent massacre d'Odessa, d'une sauvagerie inouïe, alors qu'il s'agit d'un crime de guerre (des personnes sans aucun moyen pour se défendre, enfermées dans un bâtiment que l'on a incendié),  la presse occidentale (française ici, autant dire atlantiste et collaborationniste) se contente de titrer avec détachement et une neutralité parfaitement cynique : "Des dizaines de morts lors d'affrontements à Odessa" (Le Figaro), "31 morts à Odessa en marge des affrontements" (Libération). Et la presse française aux ordres de Kiev-Washington de déverser son flot de conneries autorisées et obligatoires, donc : 

Totalement DEMENT, le confusionnisme, le cynisme et le mensonge partout !

Pourtant, la réalité c'est celle-ci. Une horreur sans nom :
Acculés dans la Maison des Syndicats, 46 manifestants russes (NDA : ou Ukrainiens contre la junte de Kiev) ont été asphyxiés ou brûlés vifs par la milice du parti « Pravyi Sektor », membre du Gouvernement, appuyés par des bandes de hooligans venus en renfort. « Bravo ! Que les diables rôtissent en Enfer », s’est exclamée sur Facebook une députée et porte-parole du parti « Svoboda », membre de l’Exécutif au pouvoir depuis la chute de Viktor Ianoukovitch.



Quelques jours auparavant :

Yulia Izotova, une infirmière de 21 an a été tuée hier par la garde nationale ukrainienne (pravy sektor) à Kramatorsk, République de Donetsk (est de l’Ukraine ancienne).


Voilà le résultat de la collaboration EUA-UE-OTAN, des milices privées de l’anglosphère, du pouvoir à Kiev et des porcs hooligans néo-nazis, supporters de foot abreuvés de haine et de mauvaise bière (comme dirait -presque- l'autre),  issus du lumpenprolétariat ukrainien...
Enfin, une vidéo réalisée par tous ces ridicules du show-business...."L'Europe" (1) c'est la paix (ne pas vomir) :


(1) Lire et entendre "union européenne" évidemment. Ici encore, la confusion constante entre le supermarché européen, l'union des marchands, la zone de libre-échange sous influence anglo-américano protestante et la véritable Europe (l'Eurasie) des peuples qui viendra...

(2)Rectif. du 5 mai : plus de 100 morts à ce jour, peut-être plus...http://ersieesist.livejournal.com/813.html

Ici sur un autre sujet, le crétinisme en phase terminale de certains journaleux. Marianne épingle Le Point.



VOIR AUSSI :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/p/geopolitique.html


AJOUT du 7 mai 2014 :
http://www.alterinfo.net/CE-QUE-KIEV-CACHE-SUR-LE-MASSACRE-D-ODESSA-_a102296.html

http://reseauinternational.net/odessa-un-simulacre-dincendie-pour-couvrir-lexecution-dun-des-plus-atroces-massacres-jamais-vus/



samedi 29 mars 2014

Chateaubriand, Haute-Bretagne, croix de saint Michel-Belenos...et autres sites sacrés (III) Champ Dolent, Mont-Dol, fontaine saint Samson, Cathédrale de Dol de Bretagne, Brocéliande et...Jésus-Christ


Crédit : JM Lemonnier, 2014
                                                                   
Géographie mégalithique, croix de Belenos-st Michel, le pays de Dol et le légendaire arthurien : forêt Brocéliande selon une antique localisation...


Menhir du Champ-Dolent 

Site, situation, caractéristiques de l'objet, légendes locales. 
Annotations de l'auteur du présent blogue sur document numérisé de Paul Bézier, 1883.

Ces récits semblent avoir été assez bien connus localement, autrefois, autrement dit jusqu'à la période d'après-guerre et avant les bouleversements socio-spatiaux liés à l'exode rural post-1945 (fin de l'"autochtonie" et "mort du paysan") puis l'exode urbain post-1975 (périurbanisation et arrivée des néo-ruraux ou rurbains).

                                         
                                      
Annotations de l'auteur du présent blogue

Crédit : JM Lemonnier, 2014
Crédit : JM Lemonnier, 2014


Crédit : JM Lemonnier, 2014


Fontaine Saint-Samson
Inscription : "Fontaine/ saint Samson, évêque fondateur de Dol au VIe s. Il vint en ce lieu en 548"

Crédit : JM Lemonnier, 2014


Crédit : JM Lemonnier, 2014


Crédit : JM Lemonnier, 2014

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Cathédrale de Dol, siège de l'antique évêché de Dol de Bretagne dont la fondation "mythique" est attribuée à saint Samson (Fin Ve s.-565) venu du Pays de Galles. La Bretagne comptait 9 évêchés confondus avec les pays historiques (à différencier avec les pays traditionnels). Le diocèse de Dol disparaît en 1801.
C'est de la Vita prima sancti Samsonis, document fondamental de l'historiographie bretonne datant du Haut Moyen Âge que nous parvient l'essentiel des connaissances concernant  la vie du saint abbé-évêque, personnage central du christianisme breton, mais aussi de précieuses informations sur l'émigration bretonne et la Domnonée. Le document, datant vraisemblablement au VIIe s, a ceci de particulier qu'il fut rédigé par un cousin du saint c'est-à-dire un proche de l'évêque. Chose rare qui permet de considérer les informations présentes dans le document comme fiables au-delà des "ornementations fabuleuses" mythico-légendaires présentes dans le récit. Deux autres"Vie de saint Samson" ont été rédigées tardivement. De nombreux  commentaires d'historiens ayant travaillé sur le sujet sont accessibles au profane. On voudra bien s'y reporter.

Présence et représentations de la Domnonée et de la Cornouaille de part et d’autre de la Manche. D’après les Vies de saints et les listes généalogiques médiévales. Bernard Merdrignac http://abpo.revues.org/1842

Sur G. Scholar :



Crédit : JM Lemonnier, 2014


Nef de la cathédrale

Crédit : JM Lemonnier, 2014

Autel de saint Samson

Crédit : JM Lemonnier, 2014

Quels liens entre les sites pagano-chrétiens du Mont-Saint-Michel, du Mont-Dol, de la cathédrale de Dol, de la fontaine de saint Samson et du menhir du Champ-Dolent ? Le Mont-Dol, la cathédrale de Dol forme une droite qui croise une autre ligne partant du Mt-St-Michel   . Ces deux lignes se croisent au lieu de la fontaine sacrée de St-Samson située à Carfantin (Kerfeunten soit le "village de la fontaine" en breton)  au sud-est de Dol. Entre outre, la cathédrale de Dol a été construite sur une autre source sacrée...Le Menhir du Champ Dolent, quant à lui, localisé à proximité de la fontaine Saint-Samson ne rentrerait pas dans un quelconque alignement inclus dans un complexe géométrique sacré. De plus, les hypothèses prétendant expliquer la raison de la présence de cette pierre dressée extraite du massif granitique de Bonnemain et transportée sur plusieurs kilomètres ne sont guère satisfaisantes...A voir...

Voir : Géographie des granites de la péninsule bretonne



Notes JM Lemonnier, 2002
On évoquera, également, le Mont-Garrot à proximité du Mont-Dol.  Le Mont Garrot près de Saint-Suliac (Ille et Vilaine), lui aussi tombe de Gargantua comme le Mont-St-Michel (la "dent de Gargantua" du Mont-Garrot est un menhir) et sur lequel saint Suliac, un Gallois (cf. émigration bretonne) mais qui n'est pas un des 7 saints fondateurs de Bretagne contrairement à saint Samson, combattit un dragon. Le Mont-Garrot est rarement sinon jamais mentionné à notre connaissance dans les différents écrits spéculatifs concernant les théories faisant du nord de l'Ille et Vilaine (l'arrière pays du Mont consacré à Michel-Belenos) un complexe mégalithico-pagano-chrétien lié à un système zodiaco-géométrique sacré. En outre, le Mont-Garrot semble avoir été un site mégalithique exceptionnel dans cette zone nord-est de l'Armorique (3 menhirs et 3 dolmens dont 1 allée couverte). L'occupation du site est, cependant antérieure au néolithique et  remonte au LXXe millénaire avant J-C, c'est-à-dire à la fin du paléolithique moyen.

A voir donc, les liens entre le Mont-Dol, Dol-de-Bretagne, la fontaine et le Mont-Saint-Michel...Plus généralement, entre l'ensemble des sites mégalithiques-paléochrétiens, chrétiens, lieux de combats mythiques (ou légendaires, cela dépend pour qui...) entre un saint et/ou l'archange Michel et Satan...et les liens éventuels (jamais démontrés) entre l'ensemble de ces sites et le Mont-Garrot...



Photographies :  J-M Lemonnier


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