: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: libéralisme-libertaire
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samedi 20 septembre 2014

Notre époque...

Croyance sans faille dans le progrès scientifique et technique propre à la mentalité puérile et petite-bourgeoise gauche-droite...


...idéologie pavillonnaire "classe moyenne" qui se manifeste à travers le quadriptyque : baraque standard (même la déco intérieure est normalisée), bagnole, grande surface, boulot de tâcheron sous la supervision d’un chefaillon qui dispense sa science du management entouré d'une cour de délateurs...Il faut, ajouter le crédit à la consommation ("marché du désir") et le culte du "pouvoir d'achat", seul horizon métaphysique de l'euroccidental-e, désormais...

...des classes moyennes peuplant le global state hypermoderne qui ont si bien intégré, les codes de cette existence spectaculaire qu'elles attendent des autres des comportements stéréotypés calqués sur ceux véhiculés par cet imaginaire "hollywoodien" (entendons par là toute l'industrie du loisir télé-perfusé, du blockbuster au jeu TV), désormais dans l'incapacité de distinguer le vrai du faux, le bien du mal, ravalés au rang d'animaux-objets, à la psyché écrasée, entretenus dans un nouvel obscurantisme "technicien" voulu par leurs maîtres pour mieux leur faire accepter leur statut d'esclaves modernes... par incidence ces classes moyennes, sans convictions politiques personnelles, s'adapteront sans difficultés à tous les régimes politiques...


...disparition des intellectuels critiques remplacés par des employés-guignols de la société spectaculaire-marchande qui adhèrent, eux aussi, parfois
 revêtus de l'attirail du néo-beauf (sweat à capuche, rap-U2 en boucle et à fond dans leur mp4, VTTistes pratiquants) (1), au spectacle de la rebellion et aux mythologies modernes du nouvel idéal du globalisme libéral, créées par les séries US (séries hospitalières, séries policières avec des super-flics mâles et femelles top-models brushingué-e-s, série sur la vie des hystéro-pouffes euro-américaines éternelles auto-lacano-psychanalysées, etc.)...

...intellectuels, faiseurs de "doxas" (malgré leur baratin sur leur indépendance, leur lutte contre la vulgate, les prénotions) au service de la propagande du pouvoir économique et politico-médiatique (complicité, copinage, cooptation, collusion entre l'économiste libéral et le chercheur en sciences sociales de gauche, cf;  freudo-marxisme), qui défendent les "nouvelles sociabilités" de la beuverie, du vomi conviviaux et le "légitime droit au pétard"
(2) et, pour qui le monde n'est plus qu'un décors au sein duquel ils peuvent mettre en scène leurs gigantissimes  z'égos-zéros que la plus grande des galaxies ne suffirait même pas à contenir...


...mépris donc de la "gauche" des bo-beaufs (qui n'est en réalité qu'une "ultra-droite" qui refuse de dire son nom) à la connerie satisfaite,  pour les penseurs de l’ultra-radicalité tels (pêle-mêle) : Ellul, Georges Sorel, K. Marx (autant martyrisé par les "marxistes" que par les anti-marxistes...), Clouscard, Eliade, Castoriadis, Lasch, Jésus-Christ, Michéa, Rousseau, Berdiaev, Spengler, Rudolf Otto, E. de la Boëtie, Georgescu-Roegen, de la Villemarqué, Orwell, Chateaubriand, Bernanos au profit de la mollasserie conceptuelle et marketing, hautement complaisante avec le libéralisme (sinon sa meilleure ambassadrice) des Bourdieu, Foucault et sa boîte à m.... idées, Deleuze, Dubet, etc. ou encore des penseurs-militants de l'alter-féminisme post-porn queer...fascinés par les sphincters, la merde, le foutre, et les prurits gynécologiques...

...et puis l'inévitable traduction médiatique de tout cela : Bergé, BHL, Onfray, Fourest, Sorman et cie, nécessaire à la diffusion cette idéologie néo-totalitaire, au maintien de cette "dictature molle" décadentiste...



On parlera à peine de ceux que certains aiment encore classer à "droite" alors que rien de fondamental ne les différencie de ceux de "gauche" précédemment cités et dont l’intérêt pour les idées doit tenir sur un confetti, comme l'a résumé Alain de Benoist de manière excellemment concise... Ainsi, quand François Fillon affirme que les universités françaises sont controlées par des "marxistes", on pourrait bien rire...si cela ne révélait la dramatique absence de culture politique de ceux qui prétendent au pouvoir...


...et pourtant, ce sont toujours les mêmes vieux idiots-idéologues (certains se prétendent pourtant dialecticiens) et leurs héritiers jeunes cons porte-valises, pleinement responsables du désastre civilisationnel qui continuent aujourd’hui à nous faire la leçon et nous disent quoi penser et où on doit pisser...

...les uns avec leur collectivisme du caca et du partage de la misère, les autres avec leur individualisme et leur Marché régulateur et bienveillant (libéralisme avec compensation...) mais tous avec leur "progrès" et leurs "modernisations" de la connerie hors-sol et mobile de la flexisécurité-Work in progress...




(1) Le beauf de la "tradition", tel que formalisé, défini justement par ces néo-beaufs (juste retour de bâton après tout) est/était, sans doute bien moins sinistre et méprisant, parfois, que les individus qui composent ce nouveau sociotype


 (2) "La spontanéité libertaire venue de la consommation transgressive, du freudo-marxisme, du gauchisme, qui a cheminé autour des premiers émois, autour du flipper et du juke-box jusqu’à Woodstock est, en fin de parcours, pris en charge par le ministère du temps libre. La société assistée devient celle de la la libido assistée. (...) La geste libertaire s’abandonne à l’Etat, dans la mesure où celui-ci accomplit ses désirs. C’est, certes, un processus de banalisation. C’est aussi une conquête de masse. Le révolté, le transgresseur jette le masque : ce n’est qu’un veau. Le hash sera en vente libre."
Clouscard (M.), 1981, rééd. 2012. Le capitalisme de la séduction, Ed. Delga





vendredi 19 septembre 2014

Refuser de continuer à s'identifier à la valeur d'usage du néo-capitalisme et répression libérale-libertaire...


Refuser de (ou ne plus pouvoir) continuer à s'identifier à la valeur d'usage du néo-capitalisme (ça prend des formes très variées), de respecter les régles de l'idéologie freudo-marxiste  c'est s'exposer à la répression du pouvoir des libéraux-libertaires et de fait à la véritable marginalisation (pas celle du faux-rebelle de chez Canal + ou de l'invité du vendredi soir chez Ruquier qui est le modèle du parfait...intégré, plébiscité par les classes moyennes et les petits-bourgeois) : dépression, mort sociale, etc. 

Le bourgeois ou l'individu issu de la classe moyenne d'argent (sociotype très pertinent qui dit autant la négation de la lutte des classes  que la dépolitisation massive), libertaire et débonnaire, jette alors le masque et se fait "sévère" (cela prend donc aussi, par incidence, des formes très variées). Il exige plus de répression envers le producteur pour pouvoir continuer à consommer au même niveau, se met au "vote radical" parce que son mode de vie est contesté (crise économique) ou plus prosaïquement encore passe alors un coup de fil à son avocat, fait jouer "ses relations" ou signe une pétition contre tel un ou telle autre... parce qu'on lui a piqué sa place de parking, qu'on fait du camping dans son jardin, parce qu'il n'est pas satisfait de son achat (voyage, restau, etc.) ou pour défendre le fiston contre "l'autorité" (policiers, enseignants, etc.). 

Le libertaire voit resurgir le fantasme enfantin de l'interdit et de la castration, il se fait alors sécuritaire...

Le bourgeois de la coolitude libertine libérale (1) (malgré ses disques de Gainsbourg, de Led Zepelin ou de Cali-Bénabar...) "découvre" alors que tout n'appartient pas à tout le monde malgré ses bavassages sur le "permissif", le "cool", "l'indifférencié" même s'il a été gauchiste dans sa jeunesse et qu'il fume encore son pétard de temps en temps, même après 50 ans, sur sa terrasse d'une vieille maison paysanne dont le prix a été multiplié parfois par 100 depuis son achat volée aux familles paysannes pauvres  achetée pour 3 fois rien donc, grâce à  la déportation des masses rurales l'exode rural post-1945 (qui débute dès la fin du XVIIIe s. dans certaines régions françaises)...

Le "sans-frontiérisme", le "spontanéisme", le "sans identité fixe" (pour les plus radicaux du style Butler, Preciado et cie), le "flexibilisme-relativisme" de ces belles âmes libérales s'arrêtent donc à la clôture de leur(s) propriété(s)...

En finir avec le capitalisme, c'est nécéssairement, aujourd'hui, après Mai 68 en finir avec le freudo-marxisme. Seule, une contestation totale de ce "fait social total" qu'est le capitalisme, i.e. autant un mode de gestion de la propriété/production qu'un imaginaire (donc des valeurs et un mode de vie) peut mettre les hommes et femmes en révolte contre le système actuel, sur la voie du véritable socialisme : le socialisme décent, autrement dit un socialisme défendant les valeurs du don/contre-don, du "bon sens" (café du commerce ! retour de la bête immonde ! jounalisme ! s'indigneront les universitaires de gauche), etc.


Et c'est sur ce point que l'on se rend compte du niveau dramatique de culture politique de certains intellectuels dits de gauche et dits constestataires et par incidence de celui de tous les militants porte-valises quand ils invoquent la bourgeoisie en tant que catégorie figée. Et on comprend, de même, pourquoi la pseudo-critique du néo-capitalisme portée par l'hédoniste dionysiaque Michel Onfray obtient autant de succès auprès des classes moyennes et des petits-bourgeois radicaux de gauche. Ignorer cette mutation de la bourgeoisie depuis quelques décennies, c'est donc ignorer la mutation fulgurante du capitalisme depuis 70 ans, (la bourgeoisie traditionnelle catholique de type "gaulliste-bonapartiste" ou maurassienne n'existe donc plus), par suite tout positionnement anti-capitaliste ignorant ces paramètres n'est qu'un palliatif discursif encourageant le maintien du système politique et économique en l'état.




Crédit photo. : http://www.ifcfilms.com/films/something-in-the-air

(1) Le même genre d'ostrogoths toujours prêts, aussi parfois, à donner des leçons au gosse de prolo, au travailleur pauvre sur la valeur du travail, de l'argent, etc. ça dit aussi toute la violence symbolique, psychologique (la véritable et la plus répandue des violences c'est celle-ci) diffusée par certains des plus beaux specimens qui défendent ce "système"...

jeudi 18 septembre 2014

Du cosmos paysan au chaos marchand...



La disparition définitive du paysan après-guerre en France, remplacé par  l'agro-industriel (qui refuse de faire bouffer sa production excrémentielle à ses propres enfants), la déportation des masses rurales (euphémisée en exode rural) vers les  "symboles de la modernité" (quartiers de grands ensembles et usine à proximité...) constituent évidemment un des plus grands  drames du XXe siècle. Et, c'est moins sur l'évolution du mode de production agricole que sur les mutations socio-spatiales dans les campagnes -même si les deux dynamiques sont intimement liées- que nous voulons insister ici.

Il est inutile de s'appesantir sur cette évidence qui est que ces migrations vers la ville répondaient aux exigences du capitalisme. Les grands ensembles d'habitations construits pour ces migrants, (enfants de) cultivateurs ou d'artisans des campagnes devenus ouvriers,  se sont rapidement transformés en hauts-lieux de concentration de la misère, du fait de l'apparition du chômage de masse dans les années 70, des dynamiques de peuplement, dépeuplement et de repeuplement que l’on connaît (voir l'idéologie pavillonnaire cauchemardesque en retour permis par l'avènement des classes moyennes issues de la disparition des valeurs la "vieille France", qui s'achètent leur pavillon...).

Mais si aucun des agents du système de domination, toujours dans l'air du temps, systématiquement dans le sens du vent...de l'histoire,  n'oublie de rappeler, à chaque évocation de ces quartiers de grands ensembles, qu'à l'époque "ces endroits, c'était le paradis" (la leçon est souvent donnée avec ce petit air supérieur si caractéristique de certains de ces spécialistes de l'ignorance, de la dissimulation et du mensonge pris entre cette envie d'instruire ou plutôt d'en "montrer" et cet insatiable besoin de mépriser...)...

...peu parmi eux (parce qu'ils se sentent concernés, par idéologie...) dénoncent le fait fondamental que cette désertification du monde rural, en Bretagne notamment, a permis...à tout un tas de parasites, issus de la bourgeoisie post-1945 et à cette néo-bourgeoisie post-1968 (gauchistes enrichis inclus) (1), d'acquérir, pour une bouchée de pain, tout un patrimoine bâti et des terres qui appartenaient à nos vieilles familles paysannes de l’héritage pagano-chrétien, enracinées millénairement en leurs vieilles terres du soleil couchant. 
Ces maisons, ces terres, ces sols ont été littéralement volés (2) aux familles de cette antique Bretagne du don et de l'échange agonistique dont les ascendants, contrairement à la "légende républicaine", n'ont jamais (vraiment) suivi les curés et les aristos lors de la  guerre civile de la fin du XVIIIe s., mais combattaient, finalement, avec grande intelligence et RAISON (à considérer donc les terribles mutations socio-spatiales des XIXe et XXe s., retardées en Bretagne du fait de structures communautaires -parfois parfaitement autarciques- et familiales particulières), l'avènement des nouvelles puissances de la domination et de l'aveuglement des "Lumières"...

Tous ces voleurs se sont "goinfrés", s'appropriant une côte (à titre d'exemple, voir l'évolution des prix du foncier depuis 50 ans, sur cette zone allant de Saint-Brieuc au Mont-Saint-Michel en passant par le Vivier-sur-Mer) ou encore le très recherché arrière-pays de la baie du Mont...Elus, promoteurs immobiliers, aménageurs, urbanistes, architectes, agences immobilières (3) et "spéculateurs-rentiers" ont été complices à des degrés divers de la mort de cette société traditionnelle et de la disparition de ce ou de ces "cosmos" (vivre à la campagne c'était adhérer à une métaphysique particulière), faisant place nette à cet espace du chaos de la domination marchande, du profit et de la ségrégation par l'argent...

(1) Il ne faut évidemment pas considérer la bourgeoisie comme une catégorie figée...mais en faire une catégorie sociale "hors du temps", arrange, plutôt bien, les intellectuels prétendument contestataires de "gauche"...et pour cause, beaucoup parmi eux appartiennent à cette néo-bourgeoisie qui prend le pouvoir en mai 1968
(2) Un vol parfaitement "légal"... En outre, imaginer qu'un marché de l'immobilier ou des types de transactions marchandes, de spéculations poussées concernant l'habitat, le prix du foncier, tels que nous les connaissons aujourd'hui, aient pu exister dans ce monde du paysan de Haute-Bretagne est bien sûr du plus grand grotesque
Par ailleurs, la sociologie ministérielle parle essentiellement d'un désir de rompre avec la logique du monde capitaliste, de "retour à la nature" (comme c'est romantique...) dans ces années 60 et 70, sans jamais critiquer cette appropriation de l'espace par tous ces parvenus, ni la spéculation immobilière qui s'en suit...Ce sont les mêmes types de "chercheurs" qui ne sont plus que des paraphraseurs plein de déférence à l'égard de leurs maîtres (Deleuze, Foucault, Bourdieu...) qui s'intéressent, aujourd'hui, aux nouvelles sociabilités artificielles sur ces espaces urbains périphériques ou post-ruraux investis par les précédents cités, après avoir vomi les solidarités profondes campagnardes plus généralement familiales, profondément anti-capitalistes pourtant (voilà un excellent sujet de réflexion qui peut mener à des conclusions très "désagréables")...
(3) Les plus anciennes agences immobilières de France o­nt été créées par...des Anglais au XIXe s.


Le village de Cherrueix...avant d'être coupé en deux (comme fréquemment ailleurs) par une ces routes bitumées satisfaisant à l'obligation de modernité : mobilité (travail, tourisme de masse, désenclavement...), expansion économique. Celle-ci mène au Mt-St-Michel...

mercredi 3 septembre 2014

L'enfant "bon sauvage" du monde occidental contre l'enfant des sociétés traditionnelles...


"Le bon sauvage" et, de fait, "l'enfant sauvage" c'est la parfaite image anti-rousseauiste, bien intégrée par l'ethnologue du dimanche amateur de safaris au Kenya organisé pour lui et ses semblables appartenant aux meutes de touristes occidentaux qui veulent (qui exigent) de "l'authentique" organisé selon leurs fantasmes...logés, torchés dans un hôtel 3 étoiles à 2 km d'un (in-)authentique campement Masaï ou payant une fortune pour un stage d'initiation chamanique en Amazonie péruvienne avec un pseudo-chaman, salarié d'un "tour operator". Il faut satisfaire au désir d'évasion, de retour aux sources, de ces troupeaux de classes moyennes lassées par la vacuité de leur quotidien et fascinées par les aventures télé-perfusées des grands bourgeois ados attardés durablement, façon Nicolas Hulot ou Y-A Bertrand, partout chez eux bienvenus nulle part..."en terre inconnue"...

"L'enfant sauvage" c'est, en réalité, le consommateur rebelle (tout est dit avec cet oxymoron), "l'ange exterminateur" du producteur, c'est celui qui infeste les Ecoles "occidentales" (des Etats-Unis à la Suède...) et...les galeries marchandes..."L'enfant sauvage" c'est donc uniquement le gosse azimuté non-élevé, mais consommateur ô combien bien dressé du "monde occidental" (un monde-modèle étendu à toute la planète ou presque) mais surtout pas l'enfant des sociétés traditionnelles. Dans ces dernières, l'éducation, certes libertaire par endroit, est forcément marquée par un très grand conservatisme puisque c'est le seul moyen de préserver ces sociétés contre leur disparition. Pas de "rebelles" ou d'asociaux chez les Papous ou chez les Kayapos..."L'enfant sauvage", ce n'est pas non plus l'enfant serbe ou russe élevé dans une authentique famille traditionnaliste chrétienne orthodoxe...

mardi 13 mai 2014

Le cosmos eurasiste contre le chaos euroccidental

Le passage du chaos au cosmos...L'espace profane devient espace sacré selon la dialectique de l'hiérophanie...

La Russie byzantine, d'essence "socialiste" (1) et "traditionnelle", voici précisément ce qui révulse l’Euroccident qui meurt de son provincialisme narcissique, nombriliste et suicidaire. La haine de l'altérité, la détestation de tout ce qui refuse le néo-totalitarisme de la pensée unique postmoderne et la défense d'un pseudo-pluralisme des valeurs qui cache, au vrai, une seule et unique fascination pour "le même", voilà la raison d'être de toutes les campagnes de calomnies actuelles dirigées contre la Russie, des gauchistes hargneux aux libéraux-libertaires-sécuritaires qui, malgré leurs appels incantatoires insupportablement hypocrites à la tolérance et aux droits de l’homme, sont, en réalité, uniquement préoccupés par les droits de leur queue.


On évoquera, peu longuement, tous les pseudo-soutiens marxisants à la Russie qui ne peuvent guère considérer celle-ci que comme un ancien laboratoire d’un socialisme (dégénéré) et qui n’envisagent pour elle qu’un destin au sein d’une néo-URSS aberrament "athée", avec son nouvel "homme nouveau" qui ne serait qu'un homo sovieticus à peine "cosmétisé" ; un être, on le sait, guère différent du consommateur-aliéné du monde capitaliste. Autrement dit, le projet de ces gens : changer de mode de production pour tenter de remplir les "frigos" différemment avec toute la réussite que l'on sait...



Pour la Russie (et les partisans d'un certain projet géopolitique Eurasiste) il s’agit, aujourd'hui et plus que jamais, d’un combat contre la "catastrophe anthropologique" euroccidentale et contre la dissolution de la culture russe, plus globalement eurasiatique, dans une bouillie globaliste. Nulle question d’éliminer un "foyer infectieux" mais bien plutôt de refuser une "contamination" ou de la circonscrire (limiter dans un premier temps la puissance de l'aristocratie d'argent, de l'oligarcho-capitalisme et la sous-culture anglo-saxonne postmoderne invasive et nihiliste...)



A l'attention des menteurs qui dénoncent une supposée islamophobie russe (cf. Tchétchénie), la doctrine néo-eurasiste qui guide (et sans doute pas autant que certains voudraient nous le faire croire) l'action du dirigeant russe actuel appréhende l'islam sans aucune condescendance ni démagogie (Non à la charia ! Non à la déstabilisation wahabo-étasunienne du Caucase !). La culture, la religion musulmane ont, pour autant, leur place au sein d'un bloc continental eurasiatiatique formé d'un ensemble culturel organique, tout autant que les bouddhistes, les chamans sibériens, les chrétiens catholiques enfin débarrassés de leurs lépreuses mondanités spirituelles ou...les athées (sans que ces derniers puissent "mener le jeu"), etc.



Le laïcisme haineux des nécrothéologiens associé aux Bible and business évangéliques, s'illustrant à merveille à travers l'alliance du pornographe et du puritain, est une des composantes idéologiques de cet impérialisme euroccidental hétéroclite qui heurte évidemment la conception byzantine de l'Etat russe, les valeurs de l'orthodoxie chrétienne et la mentalité "socialiste" de l'homme archaïque (qui n'a heureusement (?) jamais lu une seule ligne de l'œuvre de Marx) héritier des vieilles communautés paysannes pacifiques eurasiennes dont il ne reste (quasiment) plus rien en Europe occidentale.


Au-delà de la Russie, c'est l'eurasisme en tant que doctrine (ou doctrines) qui est visée, consciemment ou non, par ces sycophantes.



Il existe différentes définitions/conceptions de l'Eurasie. Outre l'approche par la géographie physique (plaque tectonique eurasiatique) (2), ce qui nous intéresse c'est un projet (géo-)politique eurasiste particulier. Celui qui permettrait de considérer la doctrine eurasiste russo-centrée pour la dépasser (notamment l'idée de continent intermédiaire) et permettre d'inclure l'ensemble des nations d'Europe dans un grand ensemble continental solidaire. Le pantouranisme, le néo-ottomanisme (mais non pas, forcément, tous les Etats concernés par la doctrine) et autres formes d'irrédentismes, n'ont, pas contre, rien à apporter à ce projet, sinon la division.
L'eurasisme est un sentiment, une expérience, théorisés (ou en voie de théorisation), en une "synthèse patriotique" des grands espaces, des vieilles terres du Grand continent, centre cosmo-géographique de la Foi (multiple), bienveillant à l'égard de toutes les cultures ancestrales qui respectent l'homme.

L'eurasisme arrache le masque "libéral" de la fausse tolérance et des arrières-pensées hypocrites qui l'accompagnent et ouvre un dialogue frontal, entre "visions du monde sophistiquées" pour repousser la violence aveugle due aux incompréhensions culturelles et au laisser-faire démagogique. Il va autant à l'encontre du chauvinisme des "Bidochons" politiquement analphabètes et philosophiquement "demeurés" à la remorque de l'"identitarisme" binaire et de son catholicisme de patronnage, que des valeurs de l'Euroccident de l'existence hors-sol, en phase d'autodissolution qui tentent de finir d'éteindre la vieille conscience révolutionnaire anti-marchande des peuples.

Très concrètement sur le plan géostratégique, l'Empire militaro-marchand qui a le plus grand mépris pour ces vieilles nations européennes, et notamment envers celles des ex-démocraties populaires (polonaise, tchèque, roumaine, bulgare...) se sert du très fort ressentiment anti-russe et de la composante politique victimaire ("Tout est de la faute des grands empires voisins !") (3) présents dans ces denières pour installer, depuis 25 ans, à la fois des bases militaires avancées dans l'objectif d'encercler la Russie mais aussi de nouveaux (super-)marchés et faire obstacle, de fait, à la "grande réconciliation" eurasiste. 

A la bêtise crasse du "réalisme socialiste" catagogique ont succédé les rêves creux de pseudo-émancipations individuelles propres à l'imaginaire capitaliste dont la figure anthropologique caractéristique moyenne est le bon petit bourgeois "frileux". Pour le moment, encore illusionnés par le mirage de promesses d'enrichissement et d'épanouissement personnels, l'Euroamérique est perçue comme une "libératrice" par ces peuples, mais le réveil risque d'être effroyablement difficile...On observe, cependant, déjà ici et là, des signes d'une immense amertume...Reste à savoir à quoi servira cette dernière...

 L'appel de l'Eurasie (ou d'une Eurasie) en tant que projet émancipateur, toujours en construction contre le sectarisme des idéologues de tout poil, finira par se faire entendre pleinement dans tout cet espace allant des rives de l'Atlantique (et encore plus loin à l'ouest) à la péninsule du Kamtchatka, chez tous ceux qui refusent cette dynamique ethnocidaire et matérialiste imposée par le monde de la raison marchande qui transforme l'être humain en estomac, en un porc libidineux, arrogant, manipulateur et procédurier, dissimulant sa trouille abyssale de la mort et de sa possible néantisation derrière le ricanement et un faux détachement cynique...Un post-humain qui ne peut guère considérer le monde que comme un gigantesque (super-)marché, un terrain de jeux, voire un immense "bordel"...

La croix, Arbre de vie qui rejoint les différents niveaux cosmiques, alliance du Ciel et de la terre, son centre est le cœur du monde...
Mais le passage du chaos au cosmos est possible. Et, seuls le réveil des "dieux" endormis et la réactivation des figures archétypales logées au centre de sa conscience permettra à l'homme privé, de longue date, de ses racines terriennes et spirituelles de naître à nouveau au monde et de jouir d'une liberté retrouvée. C. G. Jung considérait que les catastrophes historiques atroces du XXe s. ont eu pour cause première une "stérilisation de la psyché" de l'homme moderne...En l'état actuel des choses, celles du XXIe s. auront, sans doute, la même origine... 



L'Eurasie c'est donc la tellurocratie, le cœur d'un monde régénéré, le foyer d'un "socialisme" anti-économiste et anti-utilitariste, tellurique et cosmique, centre d'une "hiérogamie" et qui plus encore, sans doute (entorse véritable au discours de certains théoriciens de l'eurasisme/eurasie ?), révèle une nostalgie des sociétés d'avant l’État, de l'ordre sans le pouvoir, s'opposant radicalement à la thalassocratie matérialiste anglo-américaine et au modèle de l'homme aliéné, standardisé et servile et qui, pourtant, se prétend libre...

Au bord de l'abîme nous sommes face à un choix : participer chacun, même très modestement, à l'émergence de la plénitude de l'homme au sein d'un cosmos eurasiste ou collaborer au triomphe du chaos euroccidental...



(1) Le terme est polysémique et le lecteur averti évitera toute confusion malheureuse...
(2) L'Eurasie correspondant à la plaque eurasiatique des géologues est beaucoup trop vaste. L'Eurasie politique serait plus restreinte et obligerait à une cohabitation avec des voisins bienveillants. Cependant, connaître l'Eurasie à la fois comme milieu(x) (biogéographie) et espace produit par l'homme est fondamental puisque le projet géopolitique du même nom prend appui sur la conscience d'appartenir à une terre, à un environnement particulier et sur l'attachement à des lieux...
(3) Jamais celle des différents dirigeants du pays ?...

Publié sur Agoravox le 13 mai 2014, auteur Jean-Michel Lemonnier  :




dimanche 4 mai 2014

Massacre d'Odessa..."L'Europe c'est la paix !" (1) et le stade ultime du pourrissement intellectuel





Pour ce qui concerne le récent massacre d'Odessa, d'une sauvagerie inouïe, alors qu'il s'agit d'un crime de guerre (des personnes sans aucun moyen pour se défendre, enfermées dans un bâtiment que l'on a incendié),  la presse occidentale (française ici, autant dire atlantiste et collaborationniste) se contente de titrer avec détachement et une neutralité parfaitement cynique : "Des dizaines de morts lors d'affrontements à Odessa" (Le Figaro), "31 morts à Odessa en marge des affrontements" (Libération). Et la presse française aux ordres de Kiev-Washington de déverser son flot de conneries autorisées et obligatoires, donc : 

Totalement DEMENT, le confusionnisme, le cynisme et le mensonge partout !

Pourtant, la réalité c'est celle-ci. Une horreur sans nom :
Acculés dans la Maison des Syndicats, 46 manifestants russes (NDA : ou Ukrainiens contre la junte de Kiev) ont été asphyxiés ou brûlés vifs par la milice du parti « Pravyi Sektor », membre du Gouvernement, appuyés par des bandes de hooligans venus en renfort. « Bravo ! Que les diables rôtissent en Enfer », s’est exclamée sur Facebook une députée et porte-parole du parti « Svoboda », membre de l’Exécutif au pouvoir depuis la chute de Viktor Ianoukovitch.



Quelques jours auparavant :

Yulia Izotova, une infirmière de 21 an a été tuée hier par la garde nationale ukrainienne (pravy sektor) à Kramatorsk, République de Donetsk (est de l’Ukraine ancienne).


Voilà le résultat de la collaboration EUA-UE-OTAN, des milices privées de l’anglosphère, du pouvoir à Kiev et des porcs hooligans néo-nazis, supporters de foot abreuvés de haine et de mauvaise bière (comme dirait -presque- l'autre),  issus du lumpenprolétariat ukrainien...
Enfin, une vidéo réalisée par tous ces ridicules du show-business...."L'Europe" (1) c'est la paix (ne pas vomir) :


(1) Lire et entendre "union européenne" évidemment. Ici encore, la confusion constante entre le supermarché européen, l'union des marchands, la zone de libre-échange sous influence anglo-américano protestante et la véritable Europe (l'Eurasie) des peuples qui viendra...

(2)Rectif. du 5 mai : plus de 100 morts à ce jour, peut-être plus...http://ersieesist.livejournal.com/813.html

Ici sur un autre sujet, le crétinisme en phase terminale de certains journaleux. Marianne épingle Le Point.



VOIR AUSSI :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/p/geopolitique.html


AJOUT du 7 mai 2014 :
http://www.alterinfo.net/CE-QUE-KIEV-CACHE-SUR-LE-MASSACRE-D-ODESSA-_a102296.html

http://reseauinternational.net/odessa-un-simulacre-dincendie-pour-couvrir-lexecution-dun-des-plus-atroces-massacres-jamais-vus/



vendredi 14 mars 2014

Marxisme-léninisme, marxisme clouscardien, socialisme anti-progressisme : filiations et ruptures radicales


Quelques notes inspirées, après être tombé sur un "nid de buses progressistes-productivistes" (1) niant l'existence des "classes moyennes" et focalisé sur le clivage classe ouvrière/bourgeoisie (et donc incompréhension de l'idée du travailleur collectif, ensemble organique réunissant le manuel et l'intellectuel). Il va sans dire que ce discours méprisant le "réel actuel" relève du crétinisme marxiste-léniniste dogmatique et poussiéreux (2). Les analyses de Clouscard -que ces idéologues ignorent royalement- ont bien montré l'existence de cette classe moyenne, certes hétérogène (il faut donc parler de classemoyennes, de couches moyennes), aujourd'hui hégémonique, clientèle du "marché du désir" selon la formule chère à l'auteur et qui, de par sa toute puissance, a entraîné un nouveau clivage centré sur la division production/consommation depuis des décennies (à partir de la date symbolique de 1968).  Clouscard est, certes, un progressiste-productiviste et de ce point de vue là, il reste fidèle au "marxisme prométhéen" (pléonasme?), mais tout son mérite est d'avoir montré que d'une part, le projet marxiste est compatible avec la démocratie et d'autre part d'avoir démontré qu'un certain nombre de positions sectaires lénino-staliniennes n'ont plus à rien à faire dans les mouvements politiques qui se réclament de Marx. 

Cependant, on a AUSSI le droit de douter d'un certain nombre de ses positions. A titre d'exemple significatif, les raisons avancées par Clouscard expliquant les raisons pour lesquelles on dégraisse dans les entreprises et on délocalise ne sont pas validées par les évolutions des politiques économiques actuelles. Ainsi, on ne délocalise pas, de plus en plus pour des raisons de destruction de l'environnement dues aux productions industrielles et la pollution générée par celles-ci (disons qu'elles peuvent constituer une excuse et il est vrai que le discours "écologiste" émerge politiquement et médiatiquement en pleine crise du capitalisme dans les années 60, l'idéologie 68arde viendra à son secours avec son discours "idéaliste" et "libérateur") mais bien plutôt et toujours exclusivement pour des raisons de coût de la main-d'oeuvre. Inutile de dire que Clouscard fustigeait tous les mouvements décroissantistes (qu'on ne confondra pas, comme prennent plaisir à le faire les économistes libéraux, keynésiens et les pseudo-écolos "durables" de gouvernements, avec l'absence de croissance actuelle ou la récession) et est resté sur cette ligne dure productiviste... Si l'industrialisation et la machine (sanctifiéés par les marxistes et les capitalistes) (3) ont permis à l'homme de le mettre à l'abri de la pénurie (c'est loin d'être vrai partout, cf. l'ex-bloc communiste), on peut douter que celles-ci continuent très longtemps à assurer cette "protection". Comment croire, aujourd'hui, à la croissance d'une production industrielle illimitée (pour produire quoi, d'ailleurs?) dans un monde aux ressources naturelles limitées, à une croissance infinie dans un monde fini ? Il reste que Clouscard est assurément un des rares penseurs marxistes qui nous soit contemporain à avoir produit une somme d'analyses parfaitement géniales et fulgurantes concernant la nature du néo-capitalisme dont l'origine est à rechercher dans l'imposition du  le Plan Marshall  et qui s'affirme de manière autoritaire  et sans fard par mutation dans la contre-révolution capitaliste de Mai 68. Nous connaissons la suite...

Il faut alors, à l'évidence, porter une attention particulière aux propos de Michéa qui défend le socialisme sans le "progrès" et qui remet à leur place les "progressistes" (sociaux-démocrates ou (néo-)marxistes révolutionnaires) en leur "demandant" de faire preuve de plus d'humilité, les considérant comme dogmatiques et figés, croyants fanatiques dans le "culte du progrès" et du demain sera toujours meilleur qu'aujourd'hui et des lendemains qui chantent... En effet, à l'épreuve de l'histoire, cette "religion du progrès" est loin d'avoir fait montre d'une réelle pertinence. Et là, il faut considérer avec intérêt les thèses des décroissants anti-productivistes qui ont, forcément, aussi à voir avec cette "décence commune" (cf. paragraphe 4). Autant dire que la figure du "producteur" au sens marxiste ne fait l'objet d'aucun culte parmi les décroissants. En tout cas, le  "producteur" pour les décroissants n'est pas de même nature que celui des progressistes. Certains hurlent à la réaction, au poujadisme à la lecture des thèses décroissantistes, pourtant Poujade le défenseur du petit commerçant parasitaire qui accumule du capital sans produire est bien loin de l'idéal prôné  par ceux qui refusent la croissance illimitée (et la croissance du capital, fait en effet partie de ces "croissances non désirables ou désirées"). Il y a beaucoup à dire à ce sujet...

Par ailleurs, les progressistes ont toujours fait comme si l'être humain était dénué de toute âme, de tout désir de transcendance ou d'attachements à des lieux, à des personnes à des traditions, des valeurs et on sait à quel point Marx, par exemple, méprisait ces paysans dont les "comportements conservateurs"  ne pouvaient s'expliquer que par l'abrutissement propre à une existence campagnarde. Finalement, sur ce point le discours libéral de droite ou de gauche est le même. que celui de Marx et de nombre de marxistes. Ces progressistes n'ont d'ailleurs toujours pas saisi que ce petit peuple (4) méprise et méprisait ces adorateurs du progrès du fait de leurs discours ethnocidaires. Il faut, ici, rappeler le rejet des thèses des révolutionnaires français chez une large part des paysans de l'ouest de la France...ou de celles des communistes est-européens par les petits paysans des Balkans ou des Carpates... 

Enfin, on dira que le militantisme à gauche (voire le militantisme tout court) a toujours séduit ceux que la "vie intérieure" terrifie...

Lisons donc Michéa, et ce passage tiré de son dernier livre qui illustre et synthétise fort bien sa pensée :
"S'il y a une chose qui devrait être universellement claire -après un siècle d'errements et d'échecs du mouvement révolutionnaire- c'est que le monde ne pourra véritablement changer en bien (et aucun "sens de l'histoire" ni aucune théorie du "progrès" ne peuvent garantir mécaniquement cette issue désirable) que s'il change simultanément par en bas et par en haut, et que si chacun, par conséquent, est disposé, dans sa vie quotidienne à y mettre un peu du sien. Les révolutionnaires "professionnels" qui ne rêvent quant à eux, que de 'saisie jacobine de l'Etat' (Guy Debord) devraient bien plutôt s'interroger sur leur propre rapport personnel à la volonté de puissance et à la common decency (décence ordinaire)" Michéa J-C, Les mystères de la gauche, De l'idéal des Lumières au triomphe du capitalisme absolu, Flammarion

Michéa nous dit -sans rejeter Marx, mais les marxistes certainement- l'intérêt qu'il y a à (re-)découvrir les  penseurs du socialisme, du syndicalisme révolutionnaire, de l'anarcho-socialisme, tels Georges Sorel ou Pierrre Joseph Proudhon et en général les socialistes pré-marxistes ou utopiques  en se réfèrant donc, en partie (car l'idée d'un progrès continu présent dans ces doctrines doit être remise en cause, plutôt Fourier que Cabet donc sur ce point) aux théoriciens pronant une révolution socialiste pacifique. Une des idées- forces de ces doctrines est que la création de communautés socialistes  au sein de la société capitaliste permettrait la disparition de cette dernière. Michéa ne considère pas, pour autant que ces "communautés intentionnelles" seraient suffisantes pour "renverser" le système capitaliste. Les expériences menées dans "communautés néo-rurales" et autres les "communautés hippies", par exemple, ont, en effet, largement montré leurs limites et, surtout, leur dimension "petite-bourgeoise" mais aussi "parasitaire" (installation dans la misère rurale grâce à l'exode post-1945). La sortie du capitalisme selon Michéa est donc bien un compromis entre deux "intentions" (cf. supra) et passe obligatoirement par une révolution anthropologique totale.

(1) Finalement, j'y ai retrouvé le discours bien trop fréquent du bon gros beauf bien con et d'autres frustrès (toutes étiquettes politiques confondues, soyons justes) qui méprisent le travail et les professions  intellectuels et... surtout les "humanités" et dans ce cas, avec pour seule "culture" celle du militant de gauche radicale (tout est dit). Et on sait à quel point cette engeance, si prompte à "fasciser" ce qui s'écarte seulement d'un iota de sa ligne idéologique, a toujours eu la mentalité policière... On n'insistera pas sur la dimension "bouffe-curé" du discours de ces personnes. Simplement, l'anticléricalisme (comprendre anti-catholique ; le catholicisme étant à peu  près la seule branche confessionnelle du christianisme dont ils aient entendu parler) en 2014 en France, c'est plus qu'une lutte de retard, cela relève, bien plus, de la pathologie, de la névrose obsessionnelle...disons même de la connerie la plus crasse.

(2) "La vérité est que les innombrables intellectuels anglais [NDA : français conviendrait très bien] qui baisent  le cul de Staline ne sont pas différents de la minorité qui  fait allégeance à Hitler ou Mussolini, ni des spécialistes de l'efficacité qui, dans les années vingt, prêchaient le "punch", le "nerf", la "personnalité" et le "soyez un loup!" Orwell, G.

(3) Quel que soit le mode de production l'abrutissement du travailleur reste le même. Collectivisation = fordisme=toyotisme=technicisme=aliénation. Ajoutons que les pays dits "socialistes" (Europe centrale et orientale + URSS)  n'ont jamais dépassé le stade de la "dictature du prolétariat", en réalité celle du Parti donc d'une clique de profiteurs-parasites

(4) On ne fera pas non plus de ce "petit peuple" une figure christique, lui aussi compte son lot de racistes, de crétins à préjugés et d'irrécupérables prêts à tendre le bras de manière à faire un angle de 45° avec l'horizon devant le premier chef vaguement charismatique qui se présentera à lui. Seulement, Orwell et Michéa considèrent que c'est parmi ce "petit peuple" que l'on trouve le plus fréquemment ces comportements de "décence ordinaire", d'authencité et d'adhésion à ce concept fondamental maussien du "donner, recevoir et rendre"...On sait également que Guy Debord était beaucoup moins optimiste que Michéa quant à la fréquence de l'adhésion de ce "petit peuple" à ces valeurs...

mercredi 29 janvier 2014

Point de vue des marxistes orthodoxes sur un ensemble de questions sociétales

Etincelles, revue théorique du PRCF (Pôle de Renaissance Communiste en France), numéro 25- Mai 2013
Le point de vue du PRCF (pas du Parti Communiste Français) sur les évolutions/réformes sociétales souhaitées ou/et imposées par le gouvernement social-démocrate actuel (p. 19 à 34). 

Signalons d'abord que le PRCF, marxiste-orthodoxe dit oui au mariage civil (s'il est souhaité bien sûr/ critique implicite de l'intitulé maladroit "mariage pour tous") entre époux ou épouses avec les mêmes droits que les couples hétérosexuels. Oui à l'adoption par TOUS  les couples et...  Non à l'homophobie, évidemment. 
Et tout cela sur la base de "Marx, sans s'intéresser à 'la question homosexuelle' semble dire que" ou "Lénine écrit... concernant l'amour libre"...et en mentionnant le "Deuxième sexe" jugé "globalement émancipateur" (on se demande, cependant, émancipateur pour qui...Pour la bourgeoise bisexuelle rentière oisive certainement, beaucoup moins pour la femme ouvrière ou employée à bas salaire et hétérosexuelle par exemple).
On pourrait prendre cela pour un discours de "gauche normale" pour laquelle les références théoriques/idéologiques ne sont, cependant, pas à chercher du côté de chez Marx, ni chez Lénine, ou alors de manière tout à fait résiduelle. 

Mais, le PRCF refuse le confusionnisme sur un ensemble de problématiques sociétales ce qui le différencie assez nettement des autres partis de gauche ou considérés comme tels. Etre sceptique vis-à-vis de certaines innovations sociétales ne signifie pas faire le jeu de ce ce que ces marxistes appellent la "réaction". Autrement dit, on peut soupçonner (à défaut d'être certains) que certaines mesures présentées comme "progressistes" ne sont que les chevaux de Troie du capitalisme ou qu'elles n'ont pas à être acceptées comme telles parce que simplement présentées (sans "preuves" à et en l'absence d'un débat de fond) comme un "incontestable progrès". Le PRCF refuse donc le "chantage à la réaction" des sociaux-démocrates et autres libéraux-libertaires envers ceux qui "doutent" du bien fondé de certaines lois, "directives" ou projets de lois. 


Ainsi donc, faut-il refuser une "tenaille idéologique" et de choisir entre un  de ces deux camps :
-Celui des beaufs (qui dans leur imaginaire barbare se font gloire de casser du pédé)", de la "réaction" et du bloc "UM'Pen"en gestation (UMP'en est une formulation des théoriciens du PRCF convaincus d'un rapprochement partiel ou total (fusion) en cours des deux partis UMP-FN)

-Celui des Bobos, clientèle du PMU (Parti Maastrichien Unique-UMP et PS et partis satellites) voire des petits partis gauchistes (parti de Gauche, NPA), qui dans le cadre de l'idéologie capitaliste actuelle de la transgression, de la déréglementation, de la dénationalisation, de la "nomadisation", se fantasment sans classe sociale, sans patrie, sans sexe, sans couple, sans identité, "sans qualités" comme eût dit Robert Musil, en portant aux nues le mythe d'une pseudo-'liberté transcendante' qui n'est que la couverture mythifiée de la totale fluidité du capital et de sa devise managériale bien connue : "ne pas s'attacher aux pays, ne pas s'attacher aux produits, ne pas s'attacher aux hommes" (et dans la foulée, ne pas s'attacher aux couples, aux enfants, à son propre sexe, etc. et avoir pour seule identité stable la monstrueuse déclaration de Parisot : 'l'amour est précaire, la vie est précaire, pourquoi le travail ne serait-il pas précaire?')

On ajoutera qu'il faut être profondément stupide pour croire que critiquer la gauche c'est être forcément de droite. A considérer que ce clivage a encore un sens en France...

En outre, on  sait à quel point, pour certain(e)s, le fait d'afficher des "convictions de gauche" à leur boutonnière suffit à les convaincre d'être dans le "camp du Bien", voire d'incarner personnellement ce "Bien"...même dans le cas où on serait une ordure finie, moralement parlant...Mais c'est vrai qu'à gauche, on n'aime trop pas la morale...On ignore même jusqu'au sens du mot parfois...

Or donc, on va faire appel ici à l'anthropologie marxiste, qui s'intéresse donc à l'histoire sur des temporalités longues, pour prendre de la hauteur et comprendre les "conditions de l'autoformation du genre humain". S'en suivent les considérations habituelles sur le mépris des femmes par les institutions religieuses (de ce côté là rien de nouveau, c'est du marxisme pur et dur dans le texte...On continue à vouloir bouffer du curé), mais surtout entre autres (on ne fera pas un résumé complet des analyses présentées dans le numéro de cette revue), une critique de la "théorie du genre" (1) 

Une critique suivant deux axes complémentaires donc :

Une théorie (d'autres diront qu'il n'en existe pas/cf. : études sur le genre) jugée "dangereuse" par des marxistes (donc des progressistes) que seraient bien avisés d'écouter  les "gauchistes" et autres petits-bourgeois radicaux de gauche toujours prompts à choper tous les courants...d'air du temps.  Les mêmes petits et moyens bourgeois, totalement étrangers au monde ouvrier, toujours prêts à donner des leçons d'ouvriérisme à... des enfants d'ouvriers, d'ailleurs...

En somme, l'attitude réellement "progressiste" consiste à faire preuve de la plus grande prudence à l'égard d'un ensemble de mesures et de postures idéologisées et à mettre en avant le principe de précaution. Car, il existe indéniablement des constantes anthropologiques (la position des marxistes n'est pas d'affirmer que rien ne doit "évoluer"/ l'homme est un produit de la nature ET de la culture) et la théorie du genre pourrait être dévastatrice dans la construction de la personnalité de sujets déjà aliénés par le mode de production capitaliste. 


En outre, il n'existe pas de "droit à l'enfant". Les mères porteuses (pauvres forcément?) ne seraient finalement que des "machines à pondre" des enfants contre de l'argent pour de riches parents homosexuels (voir GPA). L'enfant-marchandise est une abjection totale ! Le sous-entendu idéologique relatif à ce "droit à l'enfant" c'est, qu'au final, un morceau de sucre, un gamin ou une bagnole c'est pareil. Soit le cynisme libéral le plus complet, le plus "achevé".  

A travers ses propositions (qu'elles aboutissent ou non à des lois), la "gauche" se révèle être, donc une nouvelle fois, le meilleur V.R.P. ou la meilleure caution morale (-> le "Progrès") -si l'on veut- des "avancées" du capitalisme total. 


(1) Voir Judith ButlerJohn Money. Mais les chantres des "gender studies" qui récusent l'appelation "théorie du genre" diront que ces deux là n'ont rien à voir ensemble et préféreront vous parler hypocritement de l'anthropologue Margaret Mead...Cet article démontre pourtant la continuité idéologique entre Money et Butler : http://www.nerve.com/content/mythbuster : "Judith Butler and others were all very supportive of John Money because he was saying what they wanted to hear. He was saying that, if you start early enough, a boy can be socialized as a girl."
Il faut reconnaître, aussi, une évolution de l'utilisation du terme "genre". Les "penseurs du genre" vont s'appuyer sur une distinction originelle  faite par des médecins étasuniens dans les années 50.  On passe alors en quelques décennies au "combat" de Butler sous l'influence des travaux charniers de Foucault et de Bourdieu et bien évidemment du "Deuxième sexe" du Castor bourgeois. Nous ne sommes alors plus dans la lutte traditionnelle féministe contre le sexisme (le déterminisme social lié au sexe biologique), mais dans la dénonciation d'une soi-disant "norme sociale hétérosexuelle". Ces "penseurs" affirmeront la non-universalité de la division masculin/féminin en se référant, d'ailleurs, à des cas marginaux existant dans certaines sociétés non-européennes.

On arrive alors aux travaux (parmi d'autres) des Rachele Borghi, géographe (sic) (l"anus comme espace indifférencié, car "non-discriminant") et des Beatriz Preciado "philosophe", toutes deux activistes post-porn queer. A leur lecture, on comprend alors "l'état d'esprit" de cette "gauche pathogène" genriste. Preciado, universitaire, écrit dans un article pour un journal français : "Depuis cette modeste tribune, j’invite tous les corps à faire la grève de l’utérus. Affirmons-nous en tant que citoyens entiers et non plus comme utérus reproductifs. Par l’abstinence et par l’homosexualité, mais aussi par la masturbation, la sodomie, le fétichisme, la coprophagie, la zoophilie… et l’avortement." (Libération, 17 janvier 2014).

A la suite des Judith Butler et autres fanatiques féministes lesbiennes post-porn queer..."chercheurs" en sciences humaines et sociales, B. Preciado propose de libérer l'individu par la négation de toute identité sexuelle et par la mise en place d'une société alternative "contra-sexuelle", de remplacer" le pénis et le vagin par l'anus ("centre universel contra-sexuel") et le godemichet (!). Refuser de faire des enfants pour déconstruire l'Etat-nation (espagnol dans ce cas) etc. Les foutaises derrido-deleuzo-foucaldo-althusseriennes habituelles adaptées aux luttes LGBT...Par ailleurs, en tant qu'homosexuelle, on ne voit pas en quoi ces questions de procré-n-ation la concernent...

Soit le crétinisme de l'idéologie de la transgression systématique propre à cette "gauche" qui ne se soucie guère de savoir à qui servent réellement ces postures outrancières... Haine de soi, refus de l'altérité. Bref. De la merde, des animaux objets sexuels pour ces dames et du plastique comme projet de civilisation...

Annihiler toutes les forces de vie au nom d'une lutte contre la "réaction". Ces "penseurs" veulent nous vendre une idéologie de mort sous couvert d'émancipation des "minorités sexuelles", de soi-disant tolérance plus généralement... Et, tout cela en dit long, également, sur l'état des sciences sociales dans le monde euro-étasunien (l'Europe centrale et orientale semble relativement épargnée jusqu'à présent par cette dérive narcissique et  autoritaire des SHS). Des laboratoires en SHS devenus pour certains les bas-fonds de la pensée humaine...remplis d'"intellectuels" coprophages (c'est Preciado qui l'écrit finalement...) et autres névrosé(e)s profonds, produisant des travaux à prétention scienfitique subordonnés à diverses idéologies mortifères.