: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Christianisme orthodoxe
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dimanche 28 juin 2020

Orthodoxie chrétienne et christianisme celtique

Ni Francs, ni Romains. La thèse des druides au contact du monachisme oriental (non réfutée) puis convertis et évangélisateurs (1) de l'espace celtique occidental est très intéressante. L'autoritarisme et le centralisme de Rome a, dans tous les cas, mis un terme à ce christianisme celtique orthodoxe (monachiste) ignorant jusqu'au 12ème siècle les influences mortifères que l'on connaît : Augustin, Grégoire 1er incompréhensiblement vénéré par l'Eglise orthodoxe....
 

Ci-dessous, une tentative de reconstruction :

http://www.eoc-coc.org/eglise-orthodoxe-celtique-accueil/accueil/?fbclid=IwAR2urMsPUQgtu6TnMO9raIu_BXIqQwqcaeWRWpFuRBHNP8ARDqckF2kDF_I

(1) Sinon vecteurs de cette translation de la plus pure Orthodoxie chrétienne via la monachisme de l'Orient vers l'Occident 

Intéressant mais rien sur les liens entre monachisme oriental, druides et christianisme celtique :
https://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/les_chretientes_celtiques.asp

Sur saint Aristobulus :  http://oodegr.com/english/biographies/arxaioi/Aristobulus_Apostle.htm


 

jeudi 4 juin 2020

L'imposture théologique du concile d’Orange (529). Comment un concile régional a rejetté l'authentique Orthodoxie chrétienne et contribué au déclin spirituel de l'Eglise occidentale.

L'imposture théologique du concile d’Orange (529) présidé par Césaire d'Arles, ici  un commentaire affirmant l'orthodoxie de ce concile : Le concile de la grâce ou réflexions théologiques sur la concile d' Orange
Préférer Augustin et l'augustinisme aux moines de St Victor et aux moines lériniens, au grand saint Jean Cassien, disciple d'Evagre le Pontique (qui inspira les conférences de Jean Cassien), mais aussi à saint Honorat, St Vincent et St Hilaire d'Arles et alors que l'immense majorité de l'épiscopat de Gaule se rangeait du côté des Lériniens, serait donc une marque de la plus grande Orthodoxie.
C'est ce qui est écrit dans le texte par un catholique (ci-joint). Il faudrait donc préciser que signifie "orthodoxie" ds ce contexte. Par rapport au Concile de Trente ? Certainement, à la théologie latine obligatoirement.
Ce même concile s'opposait de fait à St Jean Chrysostome (Homélies sur l’Evangile de Matthieu) s'opposant lui-même en tout point à Augustin sur la prédestination.
Jean Cassien que les augustinistes-pseudo-orthodoxes (parlons clairement ici majoritairement des dits "Vieux-Croyants orthodoxes" en France) occultent systématiquement et catapulté "semi-pélagien" par des clercs profondément ignares alors que Cassien s'inscrivait parfaitement dans cette théologie qui a en son centre la déification de la nature de l'homme...Des "orthodoxes", par ailleurs, étrangement plus préoccupés de plaire à des catholiques traditionalistes plutôt que de retrouver  la communion des Eglises orthodoxes...


Et ça, si ce n'est pas un désaveu de la doctrine augustinienne, avant qu'elle ne naisse, à se demander si Augustin avait lu les pères antenicéens :
Saint Irénée de Lyon, un des plus proches de la tradition apostolique ; 

"Contre les Hérésies" (fin-IIe s.) :
Cette parole : Que de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, et vous n'avez pas voulu (Mt.; 23, 37) illustrait bien l'antique loi de la liberté de l'homme. Car Dieu l'a fait libre, possédant, dès le commencement, sa propre faculté de décision, tout comme sa propre âme pour user du conseil de Dieu volontairement et sans être contraint par celui-ci. (...) Tous sont de même nature, capables de garder et de faire le bien, capables aussi de le rejeter et de ne pas le faire. (...) Dieu donne toujours à l'homme de quoi faire le bien (...) aussi celui-ci est-il jugé justement s'il ne le fait pas, puisqu'il pouvait le faire ; s'il le fait, il est justement récompensé, puisqu'il pouvait ne pas le faire. (IV ; 37, 1)
Et ce n'est pas seulement dans les actes, mais jusque dans la foi, que le Seigneur a sauvegardé la liberté de l'homme et la maîtrise qu'il a de soi-même : Qu'il te soit fait selon ta foi (Mt. ; 9, 29) dit-il, déclarant ainsi que la foi appartient en propre à l'homme par là même que celui-ci possède sa décision en propre. (IV; 37, 5)
Ce n'est pas l'art de Dieu qui est en défaut (...) mais celui qui ne se plie pas à cet art, celui-là est la cause de son propre inachèvement. (...) Ceux qui se sont séparés de la Lumière du Père et ont transgressé la loi de la liberté se sont séparés par leur faute, puisqu'ils avaient été faits libres et maîtres de leur décision. (IV ; 39, 3)"

Il manque à la liste Saint Ephrem le Syrien, St Grégoire de Nazianze,
et finalement St Grégoire de Nysse :  

"Celui qui a la libre disposition de toutes choses, poussant jusqu’à l’extrême son respect de l’homme, a permis que nous ayons aussi notre domaine propre, dont chacun serait seul maître : c’est la volonté, faculté qui ignore l’esclavage, qui est libre et fondée sur l’indépendance de notre raison.
Dieu pouvait, s’Il le voulait, amener de force les récalcitrants à accepter la bonne nouvelle ? Où serait alors le libre arbitre ?
Si la volonté n’intervient pas, la vertu disparaît nécessairement, entravée par l’inertie de la volonté. Chacun pourrait rétorquer : Rien ne dépend de notre volonté ; c’est une puissance supérieure qui conduit les volontés humaines à se ranger à la décision du souverain"

Il en reste...
La position d'Augustin sur l'élection s'oppose radicalement, c'est une évidence, à la DOCTRINE DE LA THEOSIS.
La France aurait-elle pu rester orthodoxe sans ces évêques et théologiens  ignares et manipulateurs ? La question est sans réponse. D'autant plus que l'ajout du Filioque (Récarède le Wisigoth/Toléde en 589 et surtout Charlemagne/Léon III) est un autre coup fatal porté des siècles plus tard à l'Orthodoxie occidentale.

Les orthodoxes n'ont pas connu cette polémique autour d'Augustin parce qu'ils ignorent fondamentalement Augustin contrairement à ce que racontent 2 ou 3 illuminés à la suite d'une poignée de théologiens malheureusement. Les thèses d'Augustin étaient fondamentalement ignorées jusqu'au 17e siècle dans le monde orthodoxe. L'uniatisme, le poison théologique infusé par l'Ecole de Kiev, la théologie russe d'importation du XVIIIe s. dans l'Eglise orthodoxe ont changé la donne.

Il est vrai qu'Augustin est cité au Ve concile œcuménique mais ça ne prouve rien. 3000 évêques "grecs" au total et 25, "latins", ont  participé aux 7 conciles. Peu d'entre eux ont laissé une œuvre théologique , alors qu'en est-il d'Augustin ?  Les évêques mentionnés sont en accord avec les concluions des conciles. Point. Quant à la qualification de père de l'Eglise, l'Eglise orthodoxe ne connaît pas le formalisme de l'Eglise dite catholique romaine (au passage l'Eglise orthodoxe  revendique légitimement cette catholicité et romanité) et cette liste de pères de l'Eglise n'est pas le fait de l'Eglise.  L'Eglise orthodoxe ne reconnaît, en outre, pas dans les catégories de saints  ou bienheureux le même formalisme que l'Eglise latine. Un Orthodoxe parlera souvent du bienheureux Augustin ou n'en parlera pas, considérant qu'il existe un nombre considérable de théologiens bien plus intéressants que celui-ci  dont l’œuvre brouillonne (Augutin ne se corrige pas, il jongle avec ses contradictions énormes) ne fait pas le poids face à celle d'un Jean Cassin, Grégoire le Théologien, Maxime le Confesseur et bien d'autres.
Séraphim Rose, malgré ses grandes qualités de théologien, dans sa fidélité à l'Ecole de Kiev tente une réhabilitation malheureuse d'Augustin en faisant la distinction entre pères selon la piété, catégorie à laquelle appartiendrait Augustin, et pères selon le dogme défendu. On saisit le malaise de ce théologien et sa difficulté à nous faire accepter Augustin comme relevant de la plus pure Orthodoxie.

jeudi 31 octobre 2019

Messianisme et eschatologie dans le monde musulman


Messianisme et eschatologie dans le monde musulman


On peut identifier deux types de visions ou d'attentes eschatologiques, parfaitement irréconciliables, chez les musulmans.


La première est celle des islamistes radicaux sunnites et ne s'éloigne guère de celle des protestants sionistes étasuniens. Dans celle-ci, la Russie est le bras armé de l'Antéchrist, de Dajjal contre les musulmans. L'alliance de Moscou et de Téhéran est perçue comme la confirmation des écrits prophétiques. Les Russes alliés aux Chiites hérétiques forment cette armée de l'Antéchrist et combattront contre les authentiques et seuls véritables soldats de Dieu dans une lutte finale apocalyptique. Où l'on se rend compte que l'attente eschatologique des islamistes ressemble fortement à celle des protestants évangéliques et à celle des sionistes en général. Dans chacune de ces "visions", la Russie - le monde orthodoxe - et l'Iran sont les ennemis communs des sionistes et des islamistes. On sait, par ailleurs, à quel point les protestants-sionistes profitent du clivage au sein du monde musulman qu'on ne doit, par ailleurs, pas uniquement réduire à la seule opposition sunnite/chiite. On peut donc dire que l'attente eschatologique protestante et sioniste rejoint celle des islamistes et confirme l'analyse proposée par les musulmans eurasistes ou continentalistes (chiites, certains sunnites, soufis) qui appellent à l'union avec les chrétiens orthodoxes contre le BAO, bloc incluant donc les grandes puissances occidentales sous domination des Anglo-Etasuniens, les monarchies du Golfe arabo-persique, la Turquie et Israël. 


La seconde attente messianico-eschatologique est caractéristique de musulmans radicalement opposés aux islamistes. Dans celle-ci, et selon le prophète Mohamed, Constantinople doit revenir aux chrétiens orthodoxes après la grande guerre de la Fin des temps qui doit opposer les authentiques musulmans (chiites mais aussi pour partie des sunnites, entre autres) alliés des chrétiens orthodoxes, de certains catholiques et de certains juifs. La prise de Constantinople par Mehmet II en 1453 est donc l'œuvre du Dajjal et non pas le fruit d'une conquête faite par des musulmans. C'est le point de vue du  théologien musulman sunnite hanafite, Scheik Imran Hosein. Selon lui, s'appuyant sur une lecture attentive et une connaissance des forces profondes de l'histoire, l'Empire ottoman puis la Turquie n'ont jamais été que des serviteurs de l'Antéchrist et cet Occident de culture judéo-chrétienne perpétuellement en lutte contre la civilisation orthodoxe et le monde de la véritable tradition islamique. Les monarchies du Golfe arabo-persique sont également aux mains d'hérétiques et sont les alliées du BAO.

Ainsi, à la Fin des temps, la Turquie sera vaincue par la Grande Armée musulmane porteuse de la Foi droite, permise par la coalition de l'Iran, de la Syrie et de l'Egypte. Constantinople redeviendra pleinement  chrétienne orthodoxe. Puis, cette armée de musulmans s'alliera à celle de chrétiens orthodoxes pour vaincre l'Occident judéo-chrétien donc le BAO lors de l'ultime guerre qui se déroulera en Syrie. Cette prédiction se base sur une interprétation particulière de la Sourate 30 Ar-Rum (les Romains) du Coran. Pour Imran Hosein, le mot Rum de la Sourate 30 du Coran, dérivé de Rome, correspond à la Troisième Rome, à Moscou donc à la Russie héritière de Byzance c'est-à-dire au monde orthodoxe et non pas à la Rome entendue comme étant l'Occident. "Les Romains ont été vaincus dans le pays voisins , et après leur défaite ils seront les vainqueurs" annonce la sourate. Dans la perspective de cette géopolitique eschatologique, cette Rome là est l'alliée des musulmans défenseurs de l'islam traditionnel. Dans "Une vue islamique de Gog et Magog dans le Monde Moderne", Imran Hosein décrit une guerre nucléaire opposant Gog et et Magog  qui "sera un affrontement entre la Russie, et l’alliance Occidentale Anglo-Américano-Israélienne. Une guerre nucléaire tellement gigantesque entre les Gog et les Magog, de laquelle résulterait une fumée (40 jours durant ?) (Voir Coran, Al Dukhan44 :10-11) qui réduirait la population mondiale de manière significative, et qui transformerait de vastes territoires de la planète stériles, n’est pas exagérée"[1].

Imran Hosein évoque l'imposture que constitue cet Etat qu'est l'Arabie Saoudite et la raison de cette collusion entre le clan séoudien et la secte wahhabite qui "(...) ont conspiré pour créer un état client Anglo-Américano-Saoudien en Arabie qu’ils ont audacieusement nommé Arabie Saoudite. Par ce procédé de création d’Etat client, ils ont détruit Dar al Islam (la terre d’Islam) et le Califat (c.à.d. l’état Khilafah ) que le Prophète béni avait lui-même établi. Ils ont été dupé par le Dajjal dès lors que leur trahison envers l’Islam avait ouvert le chemin aux Gog et Magog vers l’accomplissement de leur rôle étrange décrit dans le Coran (al-Anbiyah’:95-96). L’alliance Saoudo-Wahhabite a aussi rejoint celle des Judéo-chrétiens d’Europe, les préférant ainsi à la solidarité fraternelle avec ceux qui ont proclamé leur foi en l’Islam"[2]. Puis il révèle la nature d'Israël, sa fonction sur le plan de la géopolitique eschatologique, et nous renseigne sur la nature de Gog et Magog : " le Dajjal (...) a exploité les Juifs Sionistes ainsi que leurs alliés Chrétiens tout en défiant la totalité des lois morales et religieuses dans le but de poursuivre cet entêtement à faire d’Israël 'l’Etat dirigeant' du monde. Cet effort a été mené par le biais de 'l’ordre mondial des Gog et Magog'. A la fin de tout cela, tous les Juifs du monde qui persistent dans l’oppression et dans la 'guerre contre l’Islam' feront face au Messie qu’ils ont rejeté et pour lequel ils ont requis la crucifixion. A ce moment précis, Allah le Très Haut, (...) détruira Lui-même cet ordre mondial injuste. Le Prophète Mohammad (...) a prédit qu’une invincible armée avancera vers Jérusalem en libérant tous les territoires sur leur chemin. Le 'Saint' Etat d’Israël remplacera l’actuel imposteur, les oppresseurs seront punis et l’Histoire terminera alors avec le triomphe de la Vérité sur le mensonge, et de la justice sur l’oppression et l’esclavage (...)"[3].

Les analyses géopolitiques de ces musulmans à la Imran Hosein rejoignent donc celles des Européens, Russes ou non-Russes, partisans d'une union continentale eurasiatique, mais aussi de certains Américains du Nord ou de Latino-américains[4], d'Asiatiques, d'Africains qui considèrent que cette guerre en cours ne doit pas se résumer à un affrontement entre chrétiens et juifs d'un côté et musulmans de l'autre.


Extrait d'un livre non publié (JM Lemonnier, 2016)


ARTICLES LIES : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/g%C3%A9opolitique




[1] Hosein, I. N. (2009). Une vue islamique de Gog et Magog dans le Monde Moderne. http://imranhosein.org/media/books/ivgmmw-french.pdf, traduction française, numéro des pages non indiqués, consulté le 05/03/2016

[2] Idem

[3] Idem


[4] Il n'y a pas lieu de faire dans ce livre l'état des forces anti-BAO présentes ailleurs qu'en Eurasie.

vendredi 5 avril 2019

Naissance au Ciel du père Jean Boboc 04/04/2019 - Mémoire éternelle !

La naissance au Ciel du père Jean Boboc est une grande perte (doux euphémisme) pour nous qui restons ici à l'état anti-naturel dans ce monde déchu. L’œuvre de ce théologien, sans équivalent dans le monde catholique (et encore moins évidemment chez les protestants) est d'une profondeur et d'une qualité rare.
Jean Boboc est notamment le traducteur d'une partie de l’œuvre de l'immense théologien Dumitru Staniloae. Spécialiste de ce que nos propagandistes modernes nomment "bioéthique", le père Jean a parfaitement compris l'époque que nous vivons qui est "Le temps du suicide anthropologique", de l’éclipse de l'esprit et finalement de la mort de l'homme qui marquent la faillite définitive de la funeste anthropologie dualiste occidentale.
Mais il ne s'est pas contenté de décrire ou d'accuser il a proposé des solutions ou LA solution à travers son onto-théo-anthropologie orthodoxe révélée (forcément ternaire et seule permettant la déification de la nature de l'homme par la pneumatisation de tout son être).
"La grande métamorphose. éléments pour une théo-anthropologie orthodoxe", livre tiré de sa thèse de doctorat en théologie est, à l'évidence, la pierre d'angle de son œuvre.


"Car l'esprit de l'homme se révèle avoir la plus grande conformité potentielle avec celle de l'Esprit Saint", Dumitru Staniloae

Crédit photo : https://www.sagesse-orthodoxe.fr

dimanche 24 février 2019

Christianisme et authentique subversion : remarques...

Mettre en avant la fonction protestataire du christianisme qui n'est pas une religion d'esclaves (comme l'affirme Nietzsche) mais précisément le contraire puisque le christianisme conduit nécessairement à briser les chaînes de toutes les aliénations (en cela le calvinisme est adversaire parfait du christianisme) c'est très bien. C'est intéressant mais cette lecture matérialiste des évangiles en appauvrit considérablement le sens. Elle aboutit à une anthropologie d'une pauvreté absolue, et c'est finalement celle qui nous poursuit depuis le XIIIe siècle. Une anthropologie qui nie l'esprit en niant l'Esprit, parce qu'elle nie Dieu tout simplement. Elle valorise l'homme psychique...C'est ne rien comprendre au sens de l'Incarnation christique et au "mécanisme" de l'authentique rédemption ("Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu")...et réduire le Christ à un Che Guevara de qualité (morale) supérieure...Négation de l'homme total, impossibilité pour l'homme d'accéder à la déification par la pneumatisation de tout son être corps-âme-esprit, seule voie de Salut.
Qui plus est, voir dans les conciles une simple "institutionnalisation" du christianisme c'est passer à côté de la fonction régulatrice, épuratrice de ceux-ci. En écrasant les hérésies christologiques, les premiers conciles réaffirment bien au contraire le sens de l'Incarnation et le caractère subversif du christianisme. Le chrétien n'obéit qu'à Dieu (ni au roi ni à l'empereur - Quelle est la part de Constantin dans l’édification des doctrines ?), au Christ à deux natures non séparées et distinctes et non pas à un "Christ-homme".
La question de l'obéissance est même H.S. car le chrétien vise l'Union à Dieu pas l’imitation par génuflexion. Enfin cette "institutionnalisation" ne sépare en rien l'homme du cosmos puisque la liturgie (instituée), avec ses codes, elle-même est liturgie cosmique, elle abolit toutes la catégories du temps et de l'espace et réconcilie l'homme avec la Création, et l'aide à retrouver sa véritable condition ; notre état en ce monde étant anti-naturel.
Bref, une telle lecture plaisante pour la psyché n'en reste pas moins une poésie vitaliste anti-théologique (le logos est bien autre chose que le logos grec) qui dit "oui à la vie" sans trop envisager le sens vrai de cette existence humaine.


 Commentaires inspirés par Engels et...Cousin : 

Contributions à l'Histoire du Christianisme primitif Friedrich Engels (1894) 

samedi 17 novembre 2018

La perte de l'esprit dans le christianisme occidental

Il y a eu, durant des siècles, une lutte au sein du christianisme occidental entre deux visions anthropologiques, (dualiste/ternaire), avant que la première ne l'emporte sur la seconde, avec les conséquences désastreuses que l'on connaît (idéologies matérialistes athées), tuant toute vie spirituelle (éclipse de l'esprit et de l'Esprit saint). L'Occident est d'ailleurs, sans doute, mort de cela...Chronologiquement, on ne peut pas dire qu'il y a eu d’abord une "mort de Dieu", puis une "mort de l'homme" puisque que cette négation de l'esprit (anthropologie dualiste) est négation de l'Esprit donc du Dieu trine. Dieu est mort en même temps que l'homme, puisque la négation de l'esprit nie la possibilité pour l'homme d'avoir une vie spirituelle (seule réellement accessible dans le cadre de cette anthropologie tripartite corps-âme-esprit) et de permettre son achèvement : passage de l'homme psychique à l'homme spirituel (déification/theosis/divinisation), de devenir réellement et totalement une personne divino-humaine. En Occident, seul(e)s certain(e)s mystiques témoignent -échappant comme par...miracle à ce fatum- de cette possibilité d’accomplissement (homme total divinisé).

N.B. sur la perte de l'esprit à partir du XIIIe siècle - dualisme mortifère contre théo-anthropologie ternaire révélée (Fromaget, Boboc). L'involution spirituelle (à partir) du XIIIe siècle évidemment jamais enseignée nulle  part, puisque les matérialistes (nos pseudo-maîtres) sont dualistes.
 On peut comprendre la cassure catastrophique sur le plan spirituel en Occident, simplement en comparant l'art roman à l'art gothique (sans jugement de valeur sur les qualités esthétiques de ces arts).

Voir l'ouvrage de Michel Fromaget "Corps-âme-esprit. Introduction à l'anthropologie ternaire", éd. Almora et Jean Boboc "La grande métamorphose. Éléments pour une théo-anthropologie orthodoxe" , éd. Cerf

samedi 29 septembre 2018

Immaculée conception - position chrétienne orthodoxe (examen rapide)


Au sujet de l’Immaculée Conception. Faut-il évoquer "Lourdes" ? Peut-être. Car une appréhension honnête de l'événement (en admettant que l'épisode soit véridique) mettrait fin à tout débat. L'expression "Immaculée conception" outre son aberration syntaxique, ne concernerait en réalité que le Christ (oui, le dogme latin de l’immaculée concerne la Vierge et sainte Mère de Dieu mais nous supposons, nous, que non…). La Théotokos prononce la fameuse phrase le 25 mars...La Théotoque exprimerait par-là que c'est la conception du Christ qui est immaculée. ça semble réglé.

Ensuite, l'expression est aussi aberration ontologique, Marie est créée (donc par les voies naturelles propres au monde déchu), elle subit donc les conséquences du péché originel (mais n’est pas, comme tous les hommes, responsable de ce péché, contrairement à ce qu’affirment les dits "catholiques") aussi la Mère de Dieu sort de la chaîne des conséquences alors elle n'est plus humaine, elle n'appartient plus au genre humain, l'Incarnation n'a plus aucun sens. Elle devient égale à Dieu et l'homme ne peut devenir Dieu à son tour puisque face à une dichotomie absolue : les dieux d'un côté, les hommes de l'autre. Tout l'édifice du christianisme authentique s'effondre. Dieu ne s'est pas fait homme réellement (il est alors pleinement Dieu/Esprit) et l'homme ne peut plus devenir Dieu à son tour. C'est une hérésie absolue qui mène au désespoir. .

Sa lutte contre le péché (et son absence chez elle) est bien le fait de sa coopération avec Dieu contre le Mauvais. Elle reçoit bien une « grâce » (Marie pleine de grâce). Le problème est le moment où cette grâce se manifeste en elle. A l'Annonciation ou avant, cela change tout. Si elle est dotée de la "grâce originelle" comme l’affirme les scolastiques germano-(franco)-latins (dits romains) le Credo tombe à plat. Dieu ne peut s'être fait homme, l’acte d’humilité suprême de Dieu qui s’incarne dans la chair n’en est plus un, puisque Marie n’est pas pleinement femme mais quelque chose comme une  demi-déesse  avec des dons préternaturels...

De même l'épisode de la dormition de Marie perd son sens. Si elle a en elle cette "grâce originelle" dès sa conception alors elle ne peut mourir comme les hommes.

Pour autant, aucun orthodoxe ne dit que le corps de Marie a connu la corruption, mais seulement qu'elle est morte comme tous les hommes. Ses organes vitaux ont cessé de fonctionner. Seulement ce n'est pas cette grâce originelle (la grâce « scolastique » ?) qui empêche cette corruption. L'action de Dieu en son être a lieu pleinement après l'Annonciation. Marie n’est pas l’Immaculée conception à la manière dont l’affirment les Germano-latins.