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mercredi 15 décembre 2021
Saint-Malo, carte localisation simple (essai Inkscape)
lundi 13 juillet 2015
De la lutte des places...
Les lieux de cultes (hors saison et sans curés chanteurs de variétés...), les bibliothèques malheureusement de moins en moins épargnées par l'invasion thématico-festive et de plus en plus inclues dans d'horribles médiathèques et autres Nouveaux Equipements Culturels, bâtiments à l'architecture hybride fusion entre le modèle stalinien et le tas de boue postmoderne (1) et les hôpitaux psychiatriques sont sans doute les derniers espaces publics de la modernité post-historique où l'on peut encore trouver silence, apaisement et réflexions non conditionnées.
Le bord de mer ? Peut-être, mais alors en hiver et par gros temps, quand les "
Le reste de l'espace public ? Occupé par l'individu/machine-désirante, merveilleusement bien dressé pour servir (bien malgré lui?) les intérêts de l'hyper-classe, qui fait valoir son droit à une certaine "spatialité", DJ' de ses mobilités-"mobilitudes" multiples, qu'il soit porteur de murs des cités artificielles mais plus encore libéral-libertaire consommateur d'espaces et de biens matériels (3), tertiarisé, apéritifisé, nomadisant d'un espace "requalifié" signifiant (signifiant pour lui ; car ce signifiant ne renvoie qu'à lui-même et à sa "tribu") à un autre. Autrement dit, dans le dernier cas cet espace public urbain hypermoderne "festivisé" est investi par l'héritier direct du petit-bourgeois gauchiste-hippy spontanéiste ; il est l'ultime expression du parasitage néo-colonialiste du bourgeois culturel. Donner l'impression de re-tisser du lien social, de renouer avec des solidarités authentiques alors que seuls certains groupes (qui, certes, donnent l'impression du plus grand nombre) s'approprient, dans une perspective purement égotique, des pans de plus en vastes de l'espace public...
De l'occupation libidineuse et ludique des villes en temps de paix... Destruction de l'intimité, place à l'intimisme de foule...à l'ère des masses (anomiques)...
Les intellectuels, conseillers du prince, sous-doués de la déconstruction,
abstractionnistes du réel, spécialistes du néant, animateurs
des cortèges mortuaires des saccages spectaculaires qui se
réjouissent de la destruction de ce "monde ancien moisi" qui n'existe
pourtant plus depuis des décennies sont, bien sûr,
l'avant-garde de la "lutte des places" : tout appartient à tout le
monde, sauf, de tout évidence, leur poste confortable (mobilité
sociale...), le loft de ces partousards (souvent d'anciens logements
familiaux acquis après relégation des classes populaires à bonne
distance de leur quartier) ou leur maison de campagne achetée pour une
poignée de cacahuètes grâce à la déportation des masses rurales
(euphémisée en "exode rural" par des légions de sociologues, de
géographes et de statisticiens) vers les camps de concentration de la
modernité urbaine et (techno-)industrielle...La terreur à la campagne doit être camouflée par le discours de la libération par la ville, à la ville...et les procédés rhétoriques qui mènent à la négation des campagnes (ça n'existe plus!) comme à la négation du prolétariat sont les mêmes. On dressera dans le même mouvement la "classe ouvrière" contre les classes moyennes pour mieux liquider ces dernières ensuite, par la valorisation politico-médiatique des discours de beaufs anti-fonctionnaires notamment.
L'unique fonction de ces pantins subjectivistes à roulettes -la boîte à outils foucaldienne sous le bras- enfonceurs de "portes ouvertes" (festives...) qui ne circulent plus qu'en "site propre" (4) est de donner une forme vaguement philosophique aux lieux communs de leur époque, de justifier un statu quo. Et avec quelle arrogance ! Il faut avoir fréquenté un de ces techno-populistes yuppies, néo-scientistes mystiques pour prendre la mesure de cette autoritaire connerie satisfaite (Ah, comment évoquer ce perpétuel petit air supérieur et agacé, si caractéristique de ces hystériques dont la volonté de toute-puissance infantile n'a jamais été contrariée ?!...). Des maquisards mondains, pour qui, toute désagrégation des valeurs qui permettaient de vivre dans un monde signifiant et familier est un formidable pas de plus vers ce que les adjudants de la pensée appellent "émancipation".
L'explosion de la cellule familiale remplacée par les "connaissances" et la bande de potes -quel horrible mot !- (ah, ces listes d'"amis", de véritables annuaires !), l'arrachement des individus à la terre de leurs ancêtres, la négation de la "nature humaine" qui ne serait qu'une construction sociale visant à imposer et légitimer des dispositifs de "normalisation" par incidence l'apologie des identités multiples ("Je" est un autre, Gilles Deleuze écrira que "je" n'existe pas, ce qui est encore plus radical), de la confusion-superposition de l'usage des lieux et des genres, mais aussi des temps (de travail, de loisirs...à foison) autrement dit la promotion de la déresponsabilisation et du parasitisme socio-spatial participent donc de cette reconfiguration du vécu spatio-temporel d'une violence inouïe, désormais sans limites fixes et évidemment impossible à assumer pour l'individu : confusionnisme, mélangisme, "shizoïdie", de quoi fournir une patientèle intarissable à tous les praticiens des métiers "psy".
Simple question rhétorique : comment ces intellectuels progressistes peuvent-ils ignorer que toute cette contestation ludique, toutes ces transgressions ne servent qu'à implanter et normaliser le marché du néo-capitalisme ? Parce qu'ils ne sont, tout simplement, consciemment ou non (très souvent l'inconsistance de leur culture politique milite en faveur de la seconde hypothèse), qu'une face de la pièce de ce néo-capitalisme qui ne peut guère s'embarrasser d'interdits pour étendre son Marché à l'infini.
L'échec de toutes les idéologies laisse un "Moi vide" au milieu d'un champ de ruines intellectuel, à la merci de tous les simulacres, de toutes les campagnes "marketing", toutes les impostures novlangagières, toutes les logorrhées de mutants, de toutes les théories fumeuses qui doivent combler un trou noir idéologique qui s'étend inexorablement...occuper l'espace... Désormais, anxiété chronique, dépression nerveuse, névrose personnelle et objective, psychose attendent n'importe qui au bout du chemin de l'après-histoire... Des solutions ? La personne contre la masse, l'esprit contre la matière, le Don contre le Marché, le "cosmos" contre le chaos, la qualité contre la quantité, la réalité et la vie contre le simulacre et le spectacle.
(1) jusqu'à quand l'un des derniers havres d'anti-bruitisme ne sera plus préservé de la présence de jongleurs, de joueurs de djembés et des cracheurs de feux au nom du "pas de temps mort", "pas d'immobilisme"...pas de réactions ?
(2)souvenir d'une visite de la nécropole des rois de Saint-Denis : des shorts Nike qui recouvraient des viandes logotisées, faces
(3) on "consomme" ainsi tout autant de la place publique consacrée à des événements ponctuels tels les apéros "intervilles" (demain les partouzes Tweeter sponsorisées (parrainées !) par Les Grandes Gueules de RMC, NRJ12 et Bouygues Telecom ?) à destination d'une clientèle particulière et limitée, qu'on pratique la consommation ludique et libidinale dans des shopping malls, accessible à cette même clientèle : les nouvelles classes moyennes d'argent principalement ; les plus pauvres, forcément frustrés, devant se contenter des miettes du festin-festif...Exciter l'envie sans jamais la satisfaire...
(4) on fera peu cas du fait que tout en défendant les transports doux, certains parmi eux prennent l'avion, parfois, 6 fois dans l'année
Publié sur Agoravox ; http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-la-lutte-des-places-170135
mercredi 31 décembre 2014
Réforme territoriale, une seule ambition : mépriser et détruire...
Cette réforme territoriale (bâclée), à l'évidence construite selon des logiques contradictoires...des propositions de Nicolas Sarkozy remises en partie ou totalement en cause durant l'ère Hollande (la logique déconstructiviste reste la même) se décline (peut donc se résumer sans éxagérations), en restant synthétique, en :
Un transfert de souveraineté vers le "supranational", une disparition progressive des communes (des "paroisses" finalement...) et des départements qui deviennent des coquilles vides -> corollaire : renforcement de l'intercommunalité, création de métropoles au sens de la réforme des collectivités territoriales de 2010 (attention : le terme recouvre différentes réalités et son usage ést souvent abusif. Différentes échelles et la taille de la ville n'est pas un critère pertinent pour définir une métropole...) ou communautés urbaines qui deviennnent juridiquement des EPCI (Etablissement public de Coopération Intercommunale), consolidation de la ville globale (il n'y a que
Paris en France), suradaptation à la mondialisation (identité du discours
gauche-droite). De fait, on se retrouvera, de toute évidence et sans jouer aux devins avec des espaces délaissés ou dépendants de ces grandes communautés urbaines (formation de conurbations, Aix-Marseille par exemple), une fusion des régions, création
d'euro-régions-pièges-à-cons qui ne peuvent séduire que les régionalistes
demeurés (qu'est-ce qu'un commissaire européen peut en avoir à foutre des
"identités régionales" ?)...
...témoigne d'une haine de l'histoire de France, d'une détestation du monde rural mais aussi de la persistance du mensonge du besoin de croissance (la grande ville, la "métropole" en serait le moteur).
Les
présupposés (entre pseudo-argumentation jargonneuse, omissions et mensonges
caractérisés) : la "campagne", le monde rural, vagina gentium,
berceau du peuple français, plus généralement européen ou eurasiatique n'existe
plus. L'urbanisation est généralisée. On retrouve ici le discours du Salut par
la ville et dans la ville et disons le une profonde haine de ce que tous ces
Vadius et Trissotin qui peuplent les amphis dans l'enseignement supérieur
autant que les bureaux de certains ministères appellent de façon à peine voilée "la France
profonde". Les Français en moyenne seraient trop conservateurs, pourtant
ils acceptent depuis la fin de la WW2 la destruction en règle de leur environnement
(au sens large).
Et ceci
malgré l'évidence : le mépris (au mieux l'indifférence) pour l'histoire n'a
jamais été aussi grand. Et si les "gens" se méfient de la
mondialisation et des superstructures (CEE-UE) , c'est qu'ils considèrent que
rien de bon ne peut en sortir.
Il y aurait
une "urbaphobie" (horrible mot !), une détestation de la ville en
France. Et toute critique de la "macrocéphalie parisienne"
(expression rejetée par les mêmes cités plus haut) est considérée comme
pétainiste, maurassienne , etc, bref réactionnaire, anti-moderne, allons-y
fasciste !
Toute une
géographie s'est construite en opposition aux thèses du géographe Gravier (cf. "Paris et le
désert français") reprochant à ce dernier son nationalisme, son ruralisme, son
"vichysme". Gravier est bien évidemment une cible facile pour
paresseux.
Il est vrai,
cependant, que le "problème" (contrairement aux régionalistes qui
accusent la capitale systématiquement)
n'est pas uniquement la capitale toute puissante qui martyrise les
provinces, mais avant tout le mode de production, la logique libérale autrement
dit des facteurs strictement économiques.
Idéologiquement,
ce discours politico-scientifique (du haut fonctionnaire au
"chercheur"-idéologue-propagandiste) se réclame du rhizomatisme deleuzien, du mode de fonctionnement
horizontal. Et ceux qui osent parler de
"pays réel" en sont en réalité les plus éloignés, les plus
étrangers. L'Etat-nation, c'est "le
chien qui a la rage", et on encourage les fonctionnements en réseaux, la
perte de souveraineté nationale. Bien sûr, il faut jeter un œil sur les
financements de ces "missionnés" : commission européenne, etc.
Bref, on a
un discours totalement mystificateur qui
consiste en une condamnation d'un peuple réactionnaire PARFAITEMENT INTROUVABLE
donc totalement fantasmé qui aurait fait
sien le slogan-devise barrésien : "Moi (NOUS), la terre et les
morts"...
Ce n'est pas le peuple qui fantasme mais ces
élites politiques, médiatiques et "intellectuelles" qui fantasment le
peuple.
Voir aussi :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/07/carte-fantaisiste-des-nouvelles.html
Voir aussi :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/07/carte-fantaisiste-des-nouvelles.html
samedi 29 novembre 2014
Christophe Guilluy et sa "France périphérique"...
Je "recycle" (c'est la mode...), un de mes commentaires posté sur un autre site...
Guilluy vise juste mais pas complétement. Déjà, le terme "périphérique" prête à confusion. On peut l'associer facilement à "périurbain" et on confondra périphérie sociale et périphérie spatiale.
Guilluy vise juste mais pas complétement. Déjà, le terme "périphérique" prête à confusion. On peut l'associer facilement à "périurbain" et on confondra périphérie sociale et périphérie spatiale.
Guilluy
fait du "périurbain", l'espace de relégation des "petits blancs" pas
forcément "de souche" d'ailleurs (Français de branche issus de
l'immigration espagnole, portugaise post-45, etc.). En gros, on peut
reprocher au géographe, d'essentialiser certains espaces. Le problème
c'est que ses détracteurs des milieux académiques, des pontes comme
Jacques Levy en font autant. Ce dernier avec ses "gradients d'urbanité",
une thèse plein de sous-entendus idéologiques attribue aux "centres",
aux métropoles qui profitent de la mondialisation des caractéristiques
discutables. Ces espaces centraux dans lesquels on trouverait à la fois
des fortes densités de populations, une forte concentration d'activités,
etc. seraient aussi les espaces de la tolérance et du bien vivre
ensemble, contrairement au périurbain qui serait l'espace du repli sur
soi. Plus le gradient est élevé plus l'ouverture sur l'autre et sur le
monde est grande. C'est très critiquable. Très idéologiquement de
gauche...
Guilluy et Levy ne prennent pas en compte la diversité
du périurbain. De fait, ils se rejoignent pour attribuer des qualités
uniques au(x) périurbain(s). Il n'y a pas, en effet, un périurbain mais
des périurbains. Ces derniers sont de plus en plus divers : socialement,
ethniquement, etc., certains espaces sont des espaces de conflits, mais
pas uniquement. On sait qu'une petite-bourgeoisie, dirons-nous, issue
de l'immigration africaine existe en France et vit dans certains
territoires périurbains et côtoie, sans soucis, des "de souche" de
même niveau socio-économique.
On peut même imaginer à terme, un
embourgeoisement, d'un périurbain victime lui aussi d'une certaine
gentrification. Il y a en France, un périurbain qui tend à s'autonomiser
et qui de fait n'est plus réellement "périphérique" (ni spatialement
donc par rapport aux grands centres urbains, ni socialement...). Le
terme périurbain perdrait alors son sens concernant ces territoires.
La
perte de diversité, contrairement à ce que semble écrire Levy se fait
dans les hypercentres des grandes villes, on y pratique l'entre-soi
choisi, on veut certes bien côtoyer la diversité humaine, et un
bourgeois de gauche ou de droite "de souche" ne verra aucun inconvénient
à vivre aux côtés d'un Français issu de l'immigration nord-africaine à la seule condition
que celui-ci ait le même niveau et le même genre de vie. Les autres
moins ou pas "fortunés" devront se contenter des quartiers périphériques
des villes.
Il y en encore beaucoup de choses à dire. On
s'arrête ici. Mais sur ces questions de l'organisation socio-spatiale du territoire français, résultat à la fois du laisser-faire libéral et de
l'incurie des aménageurs, planificateurs dirigistes d'après-guerre, on
pourrait soulever longuement la question de la "mobilité géographique",
qui est un peu le cheval de bataille de la gauche. Plus on est mobile,
plus on est moderne, adapté au monde actuel. Or, c'est sans doute le cas
pour l'hyperclasse et les cadres sup' +++' qui passent leur vie entre
hôtels, TGV et aéroports pour assister à des conférences ou effectuer
des missions à l'étranger, mais cette mobilité est le plus souvent
contrainte, perturbante et déracinante pour les classes sociales
économiquement faibles.
Et on a là tout la tartufferie de gauche
qui se dévoile. La mobilité géographique (laissons de côté cet autre
problème des migrations journalières) n'est pas synonyme de mobilité
sociale. Aller chercher un CDD de 6 mois payé au Smic à 800 bornes de
chez soi, je ne vois pas en quoi c'est une ouverture sur le monde ou une
promotion...C'est uniquement une adaptation à la nécessite
capitaliste...à développer longuement...comme la question de l'étalement
urbain (cauchemardesque), des formes urbaines, du prix du foncier (que
fait la gauche à ce sujet ?)...
jeudi 18 septembre 2014
Du cosmos paysan au chaos marchand...
La disparition définitive du paysan après-guerre en
France, remplacé par l'agro-industriel (qui
refuse de faire bouffer sa production excrémentielle à ses propres enfants), la
déportation des masses rurales (euphémisée en exode rural) vers les "symboles de la modernité" (quartiers de grands ensembles et usine à proximité...) constituent évidemment un des plus grands drames du XXe siècle. Et, c'est moins sur l'évolution du mode de production agricole que sur les mutations socio-spatiales dans les campagnes -même si les deux dynamiques sont intimement liées- que nous voulons insister ici.
Il est inutile de s'appesantir sur cette évidence qui est que ces migrations vers la ville répondaient aux exigences du
capitalisme. Les grands ensembles d'habitations construits pour ces migrants, (enfants de) cultivateurs ou d'artisans des campagnes devenus ouvriers, se sont rapidement transformés en hauts-lieux de concentration de la misère, du fait de
l'apparition du chômage de masse dans les années 70, des dynamiques de
peuplement, dépeuplement et de repeuplement que l’on connaît (voir l'idéologie
pavillonnaire cauchemardesque en retour permis par l'avènement des classes
moyennes issues de la disparition des valeurs la "vieille France", qui
s'achètent leur pavillon...).
Mais si aucun des agents du système de domination, toujours dans l'air du temps, systématiquement dans le sens du vent...de l'histoire, n'oublie de rappeler, à chaque évocation de ces quartiers de grands ensembles, qu'à l'époque "ces endroits, c'était le paradis" (la
leçon est souvent donnée avec ce petit air supérieur si
caractéristique de certains de ces spécialistes de l'ignorance, de la dissimulation et du
mensonge pris entre cette envie d'instruire ou plutôt d'en "montrer" et cet insatiable besoin de mépriser...)...
...peu parmi eux (parce qu'ils se sentent concernés, par idéologie...) dénoncent le fait fondamental que cette
désertification du monde rural, en Bretagne notamment, a permis...à tout un tas de parasites, issus de la bourgeoisie post-1945 et à cette néo-bourgeoisie post-1968 (gauchistes enrichis inclus) (1), d'acquérir, pour une bouchée de pain, tout un patrimoine bâti et des terres qui
appartenaient à nos vieilles familles paysannes de l’héritage pagano-chrétien,
enracinées millénairement en leurs vieilles terres
du soleil couchant.
Ces maisons, ces terres, ces sols ont été littéralement volés (2) aux familles de cette antique Bretagne du don et de l'échange
agonistique dont les ascendants, contrairement à la "légende
républicaine", n'ont jamais (vraiment) suivi les curés et les aristos lors
de la guerre civile de la fin du XVIIIe
s., mais combattaient, finalement, avec grande intelligence et RAISON (à considérer donc les terribles mutations socio-spatiales des XIXe et XXe s., retardées en Bretagne du fait de structures communautaires -parfois parfaitement autarciques- et familiales particulières), l'avènement des nouvelles puissances de la domination et de l'aveuglement des
"Lumières"...
Tous ces voleurs se
sont "goinfrés", s'appropriant une côte (à titre d'exemple, voir l'évolution des prix du foncier depuis 50 ans, sur cette zone allant de Saint-Brieuc au Mont-Saint-Michel en passant par le Vivier-sur-Mer) ou encore le très recherché arrière-pays de la baie du Mont...Elus, promoteurs immobiliers, aménageurs, urbanistes, architectes,
agences immobilières (3) et "spéculateurs-rentiers" ont été complices à des degrés divers de la mort de cette société traditionnelle et de la disparition de ce ou de ces "cosmos" (vivre à la campagne c'était adhérer à une métaphysique particulière), faisant place nette à cet espace du chaos de la domination marchande, du profit et de la ségrégation par l'argent...
(1) Il ne faut évidemment pas considérer la bourgeoisie comme une catégorie figée...mais en faire une catégorie sociale "hors du temps", arrange, plutôt bien, les intellectuels prétendument contestataires de "gauche"...et pour cause, beaucoup parmi eux appartiennent à cette néo-bourgeoisie qui prend le pouvoir en mai 1968
(2) Un vol parfaitement "légal"... En outre, imaginer qu'un marché de l'immobilier ou des types de transactions marchandes, de spéculations poussées concernant l'habitat, le prix du foncier, tels que nous les connaissons aujourd'hui, aient pu exister dans ce monde du paysan de Haute-Bretagne est bien sûr du plus grand grotesque
Par ailleurs, la sociologie ministérielle parle essentiellement d'un désir de rompre avec la logique du monde capitaliste, de "retour à la nature" (comme c'est romantique...) dans ces années 60 et 70, sans jamais critiquer cette appropriation de l'espace par tous ces parvenus, ni la spéculation immobilière qui s'en suit...Ce sont les mêmes types de "chercheurs" qui ne sont plus que des paraphraseurs plein de déférence à l'égard de leurs maîtres (Deleuze, Foucault, Bourdieu...) qui s'intéressent, aujourd'hui, aux nouvelles sociabilités artificielles sur ces espaces urbains périphériques ou post-ruraux investis par les précédents cités, après avoir vomi les solidarités profondes campagnardes plus généralement familiales, profondément anti-capitalistes pourtant (voilà un excellent sujet de réflexion qui peut mener à des conclusions très "désagréables")...
(3) Les plus anciennes agences immobilières de France ont été créées par...des Anglais au XIXe s.
(2) Un vol parfaitement "légal"... En outre, imaginer qu'un marché de l'immobilier ou des types de transactions marchandes, de spéculations poussées concernant l'habitat, le prix du foncier, tels que nous les connaissons aujourd'hui, aient pu exister dans ce monde du paysan de Haute-Bretagne est bien sûr du plus grand grotesque
Par ailleurs, la sociologie ministérielle parle essentiellement d'un désir de rompre avec la logique du monde capitaliste, de "retour à la nature" (comme c'est romantique...) dans ces années 60 et 70, sans jamais critiquer cette appropriation de l'espace par tous ces parvenus, ni la spéculation immobilière qui s'en suit...Ce sont les mêmes types de "chercheurs" qui ne sont plus que des paraphraseurs plein de déférence à l'égard de leurs maîtres (Deleuze, Foucault, Bourdieu...) qui s'intéressent, aujourd'hui, aux nouvelles sociabilités artificielles sur ces espaces urbains périphériques ou post-ruraux investis par les précédents cités, après avoir vomi les solidarités profondes campagnardes plus généralement familiales, profondément anti-capitalistes pourtant (voilà un excellent sujet de réflexion qui peut mener à des conclusions très "désagréables")...
(3) Les plus anciennes agences immobilières de France ont été créées par...des Anglais au XIXe s.
Le village de Cherrueix...avant d'être coupé en deux (comme fréquemment ailleurs) par une ces routes bitumées satisfaisant à l'obligation de modernité : mobilité (travail, tourisme de masse, désenclavement...), expansion économique. Celle-ci mène au Mt-St-Michel... |
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