: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: années 90
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dimanche 15 juin 2025

Soundgarden - Black Hole Sun : la messe noire d’une génération perdue

 


Tout ce qu'il y a retenir de ces atroces années 90... avec les derniers Metalllica et les Simpsons (lol), le reste c'est de l'"underground", bon gré, mal gré... quand ces connards de diffuseurs décident de ce que tu dois écouter...

C'est la bande-son du monde euro-américain pavillonnaire post-post-WW2 en bout de course...
Comprenne qui pourra...
Le chanteur, mort par suicide, étant chrétien orthodoxe...
Bonne chanson au milieu du Rien de ces années (pour e grand public).
 
Cornell hurle le néant d’une génération sans foi, ni chair, ni ciel.
Le monde est propre, faux, souriant mais ça pue le cadavre. 
La jeune fille vomit un "mensonge blanc" (la colle (drogue ?), la glace à la vanille (sucre-poison ?) et inévitablement autre chose...) d’une époque qui salit l’innocence. Le pasteur évangélique, de blanc vêtu, donne le biberon à un agneau. Ce  "blanc" devient la couleur de l’hypocrisie : colle (perversion), glace (addiction), biberon (infantilisation), vêtements du pasteur (pseudo-pureté). Le chien lèche la femme toute excitée : le désir n’a plus de loi, ni honte, ni forme (promotion des paraphilies). 
 
Black Hole Sun, c’est Dieu qui détourne les yeux pendant que l’humain s’autodétruit, englouti par ses propres mensonges, son hypocrisie, sa lâcheté, son hubris. Ce clip est un jugement dernier sans tribunal. Un monde mort qui continue à tourner, non par volonté, mais par inertie. Le constat est lucide sous couvert de métaphores psychédéliques.
Une messe noire hard-pop pour conjurer le sort d’une époque faussement apaisée et hideuse. Sans doute un des meilleurs clips de l'histoire de l'histoire du rock. La FAILLITE collective du post-Occident.
 
Je ne suis pas fan du groupe pour autant mais la chanson, simple, est sacrément bien foutue.
 
 Mise en perspective, 30  ans après : tout est pire...
 
Aujourd’hui, TikTok vomit ses danses creuses, putain de bouches en cul-de-poule, âmes vendues aux pires trous à fric. Dubaï, ce cloaque capitaliste, érige ses palais de merde, symbole d’un monde en putréfaction qui fait rêver les cons encore plus cons qu'avant. Du rap crade dans des SUV des couches moyennes égocentrées, du porno crasseux qui dégouline dans les salons, empoisonne les écoles. Instagram, temple des putes modernes, vend des corps jetables en chaîne, esclaves numériques du like et du fric. Le capital bouffe tout, même le dernier souffle d’humanité, avale les rêves et les désirs. 
 
Le Spectacle a achevé le Réel, la vie se noie dans un océan de merde numérique, étouffée sous des couches de filtres toxiques... On regarde ce chaos crever, on sourit, on est complices, abrutis, vendus. Le soleil noir de Soundgarden, flamme noire au cœur d’un monde pourri, brûle encore.