: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: satanismes
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samedi 3 septembre 2016

Misère des néo-chrétiens...

LIEN VIDEO : Morgan "Priest" fait jeter au feu des chapelets
Voir la séquence auparavant...
Nous sommes face à une bande de guignols incultes. Le crâne rasé, ancien sataniste et gothique, il se dit protestant, je crois... Le Da Vinci Code - ou n'importe quels autres de ces romans crasseux bourrés de bêtises qui mélangent gnosticisme et paganisme sacré féminin - (ce qui d'ailleurs est parfaitement antinomique. Exemple de connerie monstre : JAMAIS les gnostiques ne valorisent la sexualité, féminine ou pas et dans le cas de quelques rares sectes, les orgies se font par mépris de la chair), doit, certainement, leur servir de boussole théologique.

Crétinisme parfait : "Dieu n'a pas de mère" (Morgan Priest) ! Ce type est dans l'hérésie nestorienne condamnée depuis 431. Lui et sa petite troupe éduqués au mieux par des "clercs" défroqués (évangéliques ?) n'ont, à l'évidence, sûrement aucune idée des débats christologiques des Pères et, de fait, des conséquences sur qui est réellement Marie, à savoir Théotokos et Théophore. La théologie de saint Cyrille d'Alexandrie (et évidemment le Concile d'Ephèse, c'est bien un texte CHRISTOLOGIQUE et non MARIOLOGIQUE qui donne la définition doctrinale de Marie) est à cet égard fondamentale. Dieu s'est fait homme et cette humanité est possible par Marie, inséparable de la personne et de l’œuvre du Fils. Marie est mère du Verbe incarné, Mère de Dieu. Par ailleurs, la déification de l'homme se faisant par le Christ, Marie est Mère du corps entier de l’Église. Etc.

Mais, si on veut jouer sur les mots ou en réalité écrire les choses correctement, alors Marie est exactement Mère du Logos incarné, c'est celle qui a engendré le Verbe incarné dans la chair. On ne peut traduire Théotokos par "Mère de Dieu", contrairement à ce que me reprochait une andouille passée de la sociologie bourdieusienne à la mystique rhénane (!)... Or donc. Il reste qu'il faut comprendre, encore une fois, ce qu'est la personne du Christ avec ses deux natures, humaine et divine pour comprendre qui est Marie. La maternité de Marie se rapporte donc à la génération humaine de Dieu, à la deuxième personne de la Trinité (mais Jésus est donc bien Fils de Dieu consubstantiel au Père donc les deux personnes sont "à égalité" avec l'Esprit saint bien sûr/ UN DIEU, trois hypostases), et non à la génération divine (Dieu est éternel)...

samedi 9 avril 2016

Satanisme au Vatican





Revenons sur la "croix renversée", symbole largement utilisé par les satanistes. Nous savons que, selon ce que nous dit la tradition chrétienne  - par Eusèbe de Césarée (vers 265-339) - Pierre ou Simon-Pierre, disciple de Jésus de Nazareth, mourra crucifié sur ordre de Néron à Rome autour des années 64-70. Or, Pierre demanda à être crucifié tête en bas ne s'estimant pas digne d'adopter la position du Christ lors de sa crucifixion sur le mont Golgotha.

Lors d'une visite en Israël en l'an 2000, la pape  Jean-Paul II s'assoit sur un trône dont le dossier est marqué par cette croix renversée. Il n'en fallut pas plus, dans les milieux protestants et surtout évangéliques, pour désigner l’Église apostolique romaine comme "satanique". La preuve en image était là pour confirmer, définitivement, les propos de Martin Luther le fondateur du protestantisme, qui déclara en 1520, "Nous avons la conviction que la papauté est le siège du véritable et réel Antéchrist" ou ceux de Jean Calvin, "Certaines personnes pensent que nous sommes trop sévères et critiques lorsque nous qualifions d’Antéchrist le pontife romain. Mais ceux qui émettent cette opinion ne se rendent pas compte qu’ils accusent ainsi l’apôtre Paul, qui en dit autant (…) Je démontrerai brièvement que les mots de Paul dans 2 Thessaloniciens 2 ne peuvent être démontrés autrement qu’en les appliquant à la papauté".  

Sans entrer dans ces débats autour des supposés fourvoiements de l’Église de Rome qui remontent aux premiers temps de la Réforme protestante, il est un fait qu' aujourd'hui des auteurs (Réformés ou non) réactualisent ces anathèmes en proposant une littérature interprétant le texte de l'Apocalypse de Jean de Patmos, dans lequel ils voient tous les signes de la corruption de l’Église, à travers notamment  ces extraits où une correspondance est effectuée entre Rome (le Vatican) et Babylone : "La grande Babylone, la mère des impudicités et des abominations de la terre" ou encore avec cette femme  "vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses, et de perles" qui "tenait à la main une coupe d'or, pleine des abominations de l'impureté de sa prostitution" qui ferait référence aux cardinaux et évêques du Vatican… une femme assise sur 7 montagnes :"Pourquoi t’étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, celle qui a 7 têtes et 10 cornes (...) les 7 têtes sont 7 montagnes sur lesquelles la femme  est assise". Selon ces exégètes improvisés qui pullulent sur Internet et au rayon ésotérisme de la FNAC qui reprennent des interprétations plus anciennes, la femme serait donc le Vatican et les 7 têtes donc les 7 montagnes, les 7 collines de Rome. 

Néanmoins, il est tout à fait intéressant de lire les propos du Père Dom Gabriele Amorth qui rejoignent en partie ces analyses en faisant état de l'existence de sectes sataniques au sein du Vatican. Des propos d'un prêtre, théologien, n'ayant rien à voir avec les spéculations douteuses relevant de la manipulation autour de cette croix inversée présente, outre sur une photographie de Jean-Paul II, sur différents édifices chrétiens sur lesquels est figurée la crucifixion de Pierre. Dans son livre  "Confessions. Mémoires de l’exorciste officiel du Vatican" (2010), Dom Amorth consacre un petit chapitre de son livre aux "satanistes du Vatican". Sans détours il affirme : "Même au Vatican, on trouve des membres de sectes sataniques", parmi lesquels des prêtres, des évêques et des cardinaux ! L’exorciste déclare avoir obtenu ces informations par l’intermédiaire de personnes dont il ne nous dit pas grand-chose et… "du démon lui-même" lors d’un exorcisme (Amorth, 2010 : p.257).  

Le père Amorth fait le lien entre ces satanistes et la déclaration de Paul VI du 29 juin 1972 sur cette fumée de Satan qui est bel et bien entrée dans l’Église : "Devant la situation de l’Église d'aujourd'hui, nous avons le sentiment que, par quelques fissures, la fumée de Satan est entrée dans le peuple de Dieu. (...) On croyait qu'après le concile, le soleil brillerait sur l’Église, mais au lieu du soleil, nous avons eu les nuages, la tempête, les ténèbres, la recherche, l'incertitude. (...) Une puissance adverse est intervenue, dont le nom est le diable : cet être mystérieux dont saint Pierre fait allusion dans sa lettre. (…) Nous croyons à l'action de Satan qui s'exerce aujourd'hui dans le Monde, précisément pour troubler, pour étouffer les fruits du concile œcuménique et pour empêcher L’Église de chanter sa joie d'avoir repris pleinement conscience d'elle-même…". Ces propos font écho à ce qui se serait déroulé le 13 octobre 1884, lors du règne de Léon XIII. A la fin de la Messe célébrée au Vatican, le pape tombé en extase devant l'autel aurait entendu cette conversation entre Satan et le Seigneur des chrétiens : " -Je peux détruire ton Église! dit Satan. -Tu peux ? Alors, fais-le donc!  répondit le Seigneur  -Pour cela, j'ai besoin de plus de temps et de pouvoir -Combien de temps ? Combien de pouvoir ? -75 à 100 ans et un plus grand pouvoir sur ceux qui se mettent à mon service -Tu as le temps, tu auras le pouvoir. Fais avec cela ce que tu veux". termina Jésus-Christ. (Revue de l'ordre séculier de saint-Augustin, décembre 1981, New-York). Aussitôt après, sorti de son état extatique, Léon XIII rédigea une prière de protection dédiée à l'Archange saint Michel : "Saint Michel Archange, défendez-nous dans les combats. Soyez notre protecteur contre la méchanceté et les embûches du démon. Que Dieu lui commande, nous L'en supplions, et Vous, Prince de la milice céleste, par le pouvoir qui vous a été confié, précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais qui parcourent le monde pour la perte des âmes. Ainsi soit-il." A la suite de cet événement surnaturel où le monde suprahumain semble s'être manifesté, le pape rédigea également un manuel d'exorcisme "contre Satan et les anges rebelles" et encouragea autant les laïcs que les ministres du culte à réciter les prières contenues dans le manuel. En 1985, soit à peu près 100 ans après cette expérience mystique, le Vatican interdira la récitation des prières de délivrance aux laïcs sur d'autres personnes.

Le pape François a tenu des propos sans équivoque sur le combat à mener contre les "forces du mal" dans sa première homélie : "Quand nous ne confessons pas Jésus Christ me vient en tête cette phrase de Léon Bloy: celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable. Et quand nous ne confessons pas Jésus-Christ, nous confessons la mondanité du diable, la mondanité du démon." Il poursuit et déclare devant des cardinaux surpris par la fermeté du ton du nouvel évêque de  Rome :  "Quand nous cheminons, sans la croix, quand nous construisons sans la croix, quand nous confessons avec le Christ mais sans la croix, nous ne sommes pas les disciples du Seigneur. Nous sommes des mondains. Nous sommes des évêques, des prêtres, des cardinaux, des papes, tout, mais nous ne sommes pas des disciples du Seigneur…". Un jour seulement après son élection ces propos du pape François surnommé le "pape des pauvres" (mais comment pourrait-il en être autrement pour un pape?) sonnent comme un rappel à l'ordre doublé d'une mise en garde à l'égard d'un haut clergé dont il soupçonne, à n'en pas douter, des comportements intolérables au regard de leurs fonctions...Si Satan est entré, réellement ou symboliquement, au Vatican, a-t-il enfin réellement trouvé un ennemi décidé à le chasser et le détruire : le pape argentin François ?... 


Père Gabriele Amorth : Maçonnerie et sectes sataniques vaticanes

mercredi 17 février 2016

The Gate - La fissure (1987) - Analyse : le film comme un conte

The Gate (1987)
Un film comme on n'en fait malheureusement plus. Heavy metal, incantations sataniques, un puits de l'Enfer ou une porte vers l'Enfer c'est au choix, une météorite sous un arbre dans un jardin duquel surgissent des démons,  certainement des "Grands Anciens" de H. P. Lovecraft venus du fond des âges, un ouvrier emmuré (la haine, le mépris envers le producteur dirait un "bon" marxiste ?! ou bien l'ouvrier emmuré est-il l'ouvrier embourgeoisé ?), trois amis, un jeune garçon Glen, son ami Terry et la soeur du premier Al dans une quête contre le Mal pour empêcher que le Grand Ancien et ses légions de démons ne prennent possession de la Terre. Unité de lieu ou presque. L'action se déroule essentiellement dans la maison du jeune garçon, un de ces pavillons pour classes moyennes étasuniennes, quelques rares images cependant nous emmènent dans la maison de Terry l'ami du héros principal où on le voit écouter ses disqes de hard rock et réciter des prières adressées aux démons. Celui-ci découvre en lisant les textes à l'intérieur du livre-pochette de son disque de Hard (un 33 tours) que ce que lui et son ami sont en train de vivre se déroule selon un scénario décrit dans le livret qui accompagne le disque. Terry est aidé dans sa compréhension de la situation par un livre ramené d'Europe par son père. Le fait que Terry ait perdu sa mère fait de lui un être différent de son ami Glen. Il aime le heavy metal et s'intéresse au satanisme. La mort de sa mère (il croit la rencontrer à un moment du film, mais ce n'est qu'une farce du démon) le connecte en quelque sorte avec l'au-delà. Il a déjà établi la connection avec l'Autre monde, le monde invisible, grâce à sa mère et par l'intermédiaire de ses disques de groupes de heavy metal d'orientation satanique. Un chemin trouble vers l'Au-delà mais en adéquation avec l'état psychique du jeune garçon.

Le schéma narratif est proche de celui du conte. Un héros, Glen est accompagné dans sa quête par une bande d'amis. Seulement il doit finir par affronter seule l'entité démoniaque surgie des entraillles de la terre ; ses deux amis étant retenus prisonniers sous terre dans l'abyme des ténébres. On retrouve typiquement ici le thème du héros qui accède à l'au-delà, fait la connaissance du monde suprahumain...Mais aussi, alors que la relation entre Glen et sa soeur paraît assez mauvaiase au début du film celle-ci sera totalement transformée à la fin. Après avoir vaincu ces (ou ses) démons, le jeune garçon accède en quelque sorte à un nouveau mode existentiel, il naît de nouveau pourrait-on dire. Cette épreuve face aux entités venues des profondeurs de l'Enfer, homologable aux confins de l'univers ici, est un rite de passage. A partir de cela, nous pouvons dire que le Glen le héros entre dans sa quête en tant qu'enfant en ressort en tant qu'adulte (traditionnellement l'adolescence n'existe pas). Il a franchi une étape. Les destructions dans la maison et le jardin causées par le combat entre Glen et les créatures de ténébres symboliseraient les ruines de l'ancienne vie, autrement dans ce cas l'enfance. Dans ce conte on peut aussi reconnaître l'attitude mythique dégradée de recréation périodique et de retour au chaos originel qui doit laisser place à un nouveau cosmos au sein duquel l'homme est régénéré.


Le disque de heavy metal qui contient l'invocation aux démons, Grands Anciens (capture)
D'un point de vue technique. Dans l'ensemble ça joue mal, très mal, les effets spéciaux sont réalisés avec trois bouts de ficelles mais nous sommes typiquement dans l'ambiance des films d'horreur pour jeunes adolescents des années 80. L'atmopshère et cette plongée dans un temps fabuleux sinon mythique sauvent le jeu pitoyable des acteurs. Le film nous replonge dans l'âge d'or du film d'horreur de série B dont les bandes originales étaient saturées de guitare...saturées, de riffs et de mélodies hard et heavy metal. Et surtout,cela nous change de ces films de gothiques à filles neurasthéniques  à cheveux sales (The Ring, The Grudge) et autres navets à la Constantine (ces scénarios et  dialogues nullissimes, avec le très mauvais acteur, espèce de bellâtre ahuri Keanu Reeves), REC 2 et son prêtre avec dans une main de l'eau bénite, dans l'autre un flingue (il faut de plus en plus s'adapter à un public passé par l'école de Phillippe Meirieu (terme générique désignant le pédagogue-type du "monde occidental")), ces films de zombies version années 2000 avec ses populations contaminées par on ne sait quel virus (celui de la connerie?)... J'en passe et des pas meilleurs... Après la relative insouciance des années 80, l' "Occident"  en dépression nerveuse.
Dans le genre film d'horreur incantations démoniaques et heavy metal, il y a cela aussi, directement sorti de ces brillantes années 80 :   Trick or Treat (1986). Sur ce film, il y aurait également assez à dire, sans faire pour autant dans ce cas de la psychanalyse de bas étage, sur cette histoire d'un ado. qui a grandi sans son père et fan d'une star de hard rock qui décéde subitement et qu'il arrive à ressusciter avant de le tuer...


VOIR AUSSI sur ce BLOGUE : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/02/lantichambre-de-lenfer-1987-la-lumiere.html


lundi 10 novembre 2014

Franz Liszt - Réminiscences de Robert Le Diable (1840)


Giacomo Meyerbeer - Robert le Diable -opéra
Une notice sur l'opéra
Robert le Diable, est un (anti-)héros imaginaire dont la vie est relatée dans un récit en vers datant de la fin XIIe siècle, début XIIIe siècle. Sa mère est l'épouse d'un duc de Normandie. Mais le mariage des deux êtres est stérile. La femme désespérée adresse de longues lamentations et prières à Satan, pour qu'il lui donne un enfant. Elle est exaucée et  tombe alors enceinte et finit au terme de longues souffrances par mettre au monde un être abject, doté d'une très grande force physique et d'une cruauté inouïe surtout dirigée vers les gens d'Eglise. Cet homme qui a toutes les "qualités" du Diable finira pourtant, grâce à son attitude altruiste tardive,  par obtenir son Salut. Cette légende réécrite et adaptée au fil des siècles ne pouvait qu'inspirer les artistes romantiques subversifs du XIXe siècle. 

dimanche 14 septembre 2014

Une cinquième colonne en Russie - explications

Retour sur l'histoire récente :
Pourquoi (le traître ?) Sourkov a quitté le gouvernement ? 22 mai 2013
Grand schisme au sein du gouvernement russe  ? 30 avril 2013
La «cinquième colonne» de Washington en Russie. Le champion d’échecs Garry Kasparov, ses alliés et ses protecteurs occidentaux. 2007 http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=117

NOVOROSSIYA/ IGOR STRELKOV : Avec Poutine et contre la cinquième colonne en Russie  http://vimeo.com/105937871

There will be Maidan in St Petersburg - Evgeny Fedorov Entretien complet - durée : 2 heures environ (traduction en anglais)  

Major segments:
0:19:51 Washington's mechanisms of control via the fifth column in Ukraine (coup launched) and Russia (coup in preparation).
0:47:03 Novorossia could mobilize an army big enough to liberate all Ukraine.
0:55:34 The armed coup was launched even though Yanukovych was capitulating, in order to establish conditions for terror and massacres.
1:03:46 Novorossia has eliminated the fifth column. This will be emulated in neighboring territories.
1:08:57 The foreign 'mercenaries' are likely equipment operators (tanks, planes,..).
1:25:31 Fifth column agitators will try to get Putin overthrown for his "inaction" over Ukraine.
1:30:00 Mechanisms for construction of the fifth column.
1:39:19 The global crusade of the Anglo-Saxons -- banditry & exploitation, obscured by style, finesse and copious marketing.
1:45:18 Parallels between the German and American invasions of USSR/Russia (then and now).



Le prochain Maïdan aura lieu à Saint-Pétersbourg en septembre ? http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4366




mercredi 11 septembre 2013

Musiques metal et temps du mythe



Durant la décennie 80 du siècle dernier, un phénomène particulier émerge dans le monde du hard rock et du heavy metal. Des virtuoses -ou "shredders" même si le terme n'est pas tout à fait synonyme, il est parfois employé indifféremment pour désigner ces musiciens- c'est-à-dire des instrumentistes possédant un bagage technique bien supérieur à tous ceux qui les ont précédés  (Malmsteen, Satriani, Macalpine, V. Moore et quelques d'autres...) retiennent les leçons de musiciens de hard rock et heavy metal comme Ritchie Blackmore, Randy Rhoads, Eddie Van Halen précurseurs voire prophètes dont ils accomplissent, abolissent et dépassent les œuvres en s'imprégnant de musique ancienne (mal nommée "classique")  sortent du carcan pentatonique-accords de puissance en allant fouiller dans la discographie de musiciens de jazz-rock ou fusion (Allan Holdsworth, Al di Meola...). La plupart sont étasuniens (ou naturalisés) mais les influences viennent, très souvent, des musiques savantes européennes. Pas vraiment des "rebelles" au sens ou le vulgaire peut l'entendre.  La musique avant tout. Mais en (ré-)introduisant de la "beauté" dans le metal, ils se distinguent fortement de ces cliques de groupes de suiveurs qui pataugent (déjà au milieu des années 80) dans la provocation porno-sataniste de buveurs de mauvaise bière. Là se situe véritablement la dimension subversive de ces musiciens et de leurs compositions dans la mesure où ils remettent en cause la "doxa" en matière de jeu de guitare et de compositions. Pour prétendre devenir musicien de heavy metal, il ne suffira plus désormais de ressortir des plans pentatoniques interchangeables. Concernant ce dernier point, il est évident que nombre de musiciens ne dépoussiéreront pas leur jeu pour autant, mais c'est pourtant une véritable révolution dans l'histoire du monde du rock en général (et bien au-delà) qui se produit à cette époque.

 On peut dire que la musique de ces virtuoses permet à l'auditeur de sortir du temps linéaire induit par l'homme-dieu qui s'incarne dans l'histoire (c'est bien le Christ qui a imposé une conception du temps en Occident et ailleurs) et d'entrer dans le temps sacré, mythique, fabuleux trans-historique, c'est-à-dire où présent et passé se confondent. A chaque écoute d'une pièce purement instrumentale -c'est à l'évidence la même chose qui se produit avec l'écoute d'une pièce de musique ancienne ou savante- l'auditeur réintègre non pas à proprement parler le temps que l'on réintègre à l'écoute un récit mythique dans une société traditionnelle, mais un temps fabuleux... 


Écouter une pièce de musique, qu'elle soit "classique" ou "métallique" (a fortiori instrumentale) c'est se révolter contre le temps de l'individu, se révolter contre le temps historique, transcender son propre temps et adopter un comportement mythologique.  Ce temps mythique, cyclique, n'est, d'ailleurs, pas nécessairement le temps du paganisme. Les chrétiens utilisent, en effet, des catégories de la pensée mythique. Nombre d’éléments qui apparaissent propres au christianisme relèvent de la cyclicité : l'année liturgique par exemple. Le comportement du fidèle qui réitère rituellement la naissance, la vie et la mort du Christ appartient bien à cette catégorie.

 On pourrait évoquer les différents sous-genres ou courants dérivés du heavy metal : le thrash, le death subissant tous les deux, l'influence des guitaristes virtuoses, mais surtout le black metal autre manière d'intégrer un temps fabuleux, mais aussi forme de régression musicale (il ne s'agit pas d'un jugement de valeur), de rejet de la "technique" qui se développe parallèlement au courant du metal instrumental, mais qui est pourtant aussi une forme artistique de rejet du temps de l'homme d'attitude moderne. 


Le black metal (on n'évoquera pas ici les thèmes propres à ce genre) qu'on n'opposera pas forcément à la démarche des "virtuoses"est sûrement, à sa manière, une forme de destruction d'un langage artistique, une force d'épuration, une manière de créer un chaos qui doit aboutir à un renouvellement, une nouvelle création, s'apparentant à la création d'une nouvelle cosmogonie. Un nouvel ordre cosmique succédant au chaos...
Évidemment, nous pourrions considérer qu'il en est, également, ainsi concernant l'écoute de toute pièce musicale "moderne" (metal ou pas), pour la lecture d'un roman, etc.

suite :  musique-metal-et-temps-du-mythe-2

vendredi 16 août 2013

Musique metal et satanisme. Un mouvement culturel entre ténèbres et lumières

http://www.editionsducygne.com/editions-du-cygne-musique-metal-satanisme.html

 Disponible chez l'éditeur, les plateformes de ventes en ligne (Amazon, Fnac, Decitre, Gibert Joseph, Chapitre, Eyrolles, Furet du nord, CDdiscount,lalibrairie.com, librest, etc.) et chez tous les libraires.

Après avoir retracé, de manière critique, l'histoire des différentes philosophies satanistes et païennes, puis des différents courants du metal depuis les années 1970 (de l'Europe occidentale à l'Algérie en passant par les États-Unis et la Russie), l'auteur remet en cause le discours des médias de masse et d'enquêteurs qui, à travers de véritables procès en sorcellerie, s'acharnent à discréditer toute une scène musicale incroyablement vaste et diversifiée.
Pourtant, c'est une révolte contre le monde moderne, parfois maladroite mais souvent sincère qui guide le parcours de nombreux musiciens qu'ils soient satanistes, néo-païens, chrétiens ou anarchisants. En s'appropriant tout un imaginaire issu de la littérature, de l'histoire européenne et mondiale, des religions mais aussi en empruntant certains codes de la musique savante, le metal défie la postmodernité, ses non-lieux et ses non-sens, et permet à l'auditeur de la transcender en renouant avec le Grand Temps du mythe mais aussi avec le lieu anthropologique.
Face au rap capitaliste qui génère de la fausse subversion, le metal devient, pour qui veut bien en saisir certaines dimensions, un mouvement de résistance face à la vulgarité du monde, à la raison marchande. Ainsi, le metal s'affirme-t-il à coups de riffs de guitare lourde ou de solos virtuoses comme une subtile pièce tour à tour sombre et blasphématoire, lumineuse et christique, dramatique ou plus légère... entre ténèbres et lumières.