...idéologie pavillonnaire "classe
moyenne" qui se manifeste à travers le quadriptyque : baraque standard (même la déco intérieure est normalisée),
bagnole, grande surface, boulot de tâcheron sous la supervision d’un chefaillon qui dispense sa science du management entouré d'une cour de délateurs...Il
faut, ajouter le crédit à la consommation ("marché du
désir") et le culte du "pouvoir d'achat", seul horizon métaphysique de l'euroccidental-e, désormais...
...des classes moyennes peuplant le global state hypermoderne qui ont si bien intégré, les codes de cette existence spectaculaire qu'elles attendent des autres des comportements stéréotypés calqués sur ceux véhiculés par cet imaginaire "hollywoodien" (entendons par là toute l'industrie du loisir télé-perfusé, du blockbuster au jeu TV), désormais dans l'incapacité de distinguer le vrai du faux, le bien du mal, ravalés au rang d'animaux-objets, à la psyché écrasée, entretenus dans un nouvel obscurantisme "technicien" voulu par leurs maîtres pour mieux leur faire accepter leur statut d'esclaves modernes... par incidence ces classes moyennes, sans convictions politiques personnelles, s'adapteront sans difficultés à tous les régimes politiques...
...disparition des intellectuels critiques remplacés par des employés-guignols de la société spectaculaire-marchande qui adhèrent,
eux aussi, parfois revêtus de l'attirail du néo-beauf (sweat à capuche, rap-U2 en boucle et à fond dans leur mp4, VTTistes pratiquants) (1), au spectacle de la rebellion et aux mythologies modernes du nouvel idéal du globalisme libéral, créées par les séries US (séries
hospitalières, séries policières avec des super-flics mâles et femelles
top-models brushingué-e-s, série sur la vie des hystéro-pouffes euro-américaines éternelles auto-lacano-psychanalysées, etc.)...
...intellectuels, faiseurs de "doxas" (malgré leur baratin sur leur indépendance, leur lutte contre la vulgate, les prénotions) au service de la propagande du pouvoir économique et politico-médiatique (complicité, copinage, cooptation, collusion entre l'économiste libéral et le chercheur en sciences sociales de gauche, cf; freudo-marxisme), qui défendent les "nouvelles sociabilités" de
la beuverie, du vomi conviviaux et le "légitime droit au pétard" (2) et, pour qui le monde n'est plus qu'un décors au sein
duquel ils peuvent mettre en scène leurs gigantissimes z'égos-zéros que la plus grande des galaxies
ne suffirait même pas à contenir...
...mépris donc de la "gauche" des bo-beaufs (qui n'est en réalité qu'une "ultra-droite" qui refuse de dire son nom) à la connerie satisfaite, pour les penseurs de l’ultra-radicalité tels
(pêle-mêle) : Ellul, Georges Sorel, K. Marx (autant martyrisé par les "marxistes" que par les anti-marxistes...), Clouscard, Eliade, Castoriadis, Lasch, Jésus-Christ,
Michéa, Rousseau, Berdiaev, Spengler, Rudolf Otto, E. de la Boëtie,
Georgescu-Roegen, de la Villemarqué, Orwell, Chateaubriand, Bernanos au profit de la mollasserie conceptuelle et marketing, hautement complaisante avec le libéralisme (sinon sa meilleure ambassadrice) des Bourdieu, Foucault
et sa boîte à m.... idées, Deleuze, Dubet, etc. ou encore des
penseurs-militants de l'alter-féminisme post-porn queer...fascinés par les sphincters, la merde, le foutre, et les prurits gynécologiques...
...et puis l'inévitable traduction médiatique de tout cela : Bergé, BHL, Onfray, Fourest, Sorman et cie, nécessaire à la diffusion cette idéologie néo-totalitaire, au maintien de cette "dictature molle" décadentiste...
On parlera à peine de ceux que certains aiment encore classer à "droite" alors que rien de fondamental ne les différencie de ceux de "gauche" précédemment cités et dont
l’intérêt pour les idées doit tenir sur un confetti, comme l'a résumé Alain de Benoist de manière excellemment concise... Ainsi, quand François Fillon affirme que les universités françaises sont controlées par des "marxistes",
on pourrait bien rire...si cela ne révélait la dramatique absence de culture politique de ceux qui prétendent au pouvoir...
...et
pourtant, ce sont toujours les mêmes vieux idiots-idéologues (certains se prétendent pourtant dialecticiens) et leurs héritiers jeunes
cons porte-valises, pleinement responsables du désastre civilisationnel qui continuent aujourd’hui à nous faire la leçon et nous disent quoi penser et où
on doit pisser...
...les uns avec leur collectivisme du caca et du
partage de la misère, les autres avec
leur individualisme et leur Marché régulateur et bienveillant (libéralisme avec
compensation...) mais tous avec leur "progrès" et leurs "modernisations" de la connerie hors-sol et mobile de la
flexisécurité-Work in progress...
(1) Le beauf de la "tradition", tel que formalisé, défini justement par ces néo-beaufs (juste retour de bâton après tout) est/était, sans doute bien moins sinistre et méprisant, parfois, que les individus qui composent ce nouveau sociotype
(2) "La
spontanéité libertaire venue de la consommation transgressive, du
freudo-marxisme, du gauchisme, qui a cheminé autour des premiers émois, autour
du flipper et du juke-box jusqu’à Woodstock est, en fin de parcours, pris en
charge par le ministère du temps libre. La société assistée devient celle de la
la libido assistée. (...) La geste libertaire s’abandonne à l’Etat, dans la
mesure où celui-ci accomplit ses désirs. C’est, certes, un processus de
banalisation. C’est aussi une conquête de masse. Le révolté, le
transgresseur jette le masque : ce n’est qu’un veau. Le hash sera en
vente libre."
Clouscard
(M.), 1981, rééd. 2012. Le capitalisme de la séduction, Ed. Delga