: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: faux rebelles
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jeudi 15 novembre 2012

Fausses subversions pour vrais bourgeois

"J'appelle bourgeois quiconque pense bassement..." Gustave Flaubert

Les opérations porno-punk du genre de celles des « pussy riot » financées par des officines « occidentales » spécialisées dans des tentatives de déstabilisation de certains régimes « par le spectacle ». (voir notre article notamment, http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-l-ideologie-dominante-de-la-121969 ne sont pas là pour « choquer le bourgeois ». Nous sommes dans ce contexte en Russie, dans un pays où le christianisme orthodoxe est encore très populaire comme dans de nombreux pays nommés autrefois « démocraties populaires » : Roumanie, Bulgarie, Serbie…
En effet, le bourgeois russe occidentalisé soutient généralement ce genre de manipulations grossières, justement parce qu’il a intégré tous les codes de ce nouvel ordre « vulgaire » : pornographie, chaînes cablées/satellitaires, sport-spectacle, chansons de variétés anglo-saxonnes (Lady Gaga, nouvelles ringardes à la Madonna, etc.), art contemporain (ce nouvel académisme), soumission pleine et entière au « profane » et détestation du « sacré ».
Considérer que les « performances » de ces « Pussy riot » sont là pour « indigner le bourgeois », c’est donc ne rien entendre à la situation de l’Eglise orthodoxe russe et n’avoir, de fait, aucune connaissance de l’origine sociale des chrétiens pratiquants, pour la plupart issus du « petit peuple » russe. Non, elles sont favorisées pour imposer un « nouvel ordre moral ». Or donc, contrairement à ce que certains ânonnent, le bourgeois dominant « mondialisé » fait systématiquement l’apologie de toutes les transgressions ou du si peu qu’il reste à transgresser dans nos « sociétés occidentales ».

En France, ce sont Charlie Hebdo, Canal + (qui se voulait à l’origine un « Hara Kiri » version télévisée…), les « animateurs radios jeunes » et leurs 70 mots de vocabulaire, les jeux télévisés, les rappeurs takfiro-capitalistes (dont un Besancenot et un des des fils Sarkozy sont visiblement « fans ») ou les « écrivains » à la Virginie Despentes par exemple, qui sont en charge de maintenir « l’ordre transgressif » et la bonne humeur, de « verrouiller le système » pour que n’émergent plus de réels subversifs qui donneraient un peu à penser...
D’ailleurs, toute personne invitée sur un de ces plateaux télévisés infâmes -où se côtoient dans le même temps le politique, l’écrivain, le comique, la star du porno- et qu’on soupçonne de faire preuve d’un peu d’intelligence (même de loin) sera systématiquement raillée par l’imbécile de service.
Or donc, un fait avéré est que les dénonciations des prises de positions de l’Eglise catholique romaine sur le mariage homosexuel http://www.charliehebdo.fr/images/couv2012/CH1064-01.jpg ou bien les blagues scato-porno-bobo canalplusiennes ou encore les pièces de Castellucci (« Sur le concept du visage du fils de Dieu» http://www.revuejeu.org/sites/default/files/imagecache/grande/images/4_sur_le_concept_du_visage_du_fils_de_dieu_cr_klaus_lefebvre_4441.jpg ) ne choquent plus personne ou presque (à part peut-être un Philippe Laguérie ou l’abbé Pagès ; laissant de marbre les curés de gauche… ). Ces « farces » sont aujourd’hui totalement consensuelles. Elles reflètent, désormais, simplement leur époque et sa vulgarité si répandue. Elles sont partie de la « doxa ».
La gaudriole, le « blasphème » semblent, d’ailleurs, de plus en plus lasser un certain public, toutes classes confondues… la « subversion » étant partout, celle-ci n’émeut plus une bonne part d’Occidentaux, parce que justement parfaitement conditionnés, accoutumés. De la lutte anti-cléricale de retard des gauchistes de Charlie Hebdo aux pièces scatophiles « blasphématoires » de Castellucci, rien de bien neuf. La même rengaine depuis plus de 100 ans en France, a fortiori depuis 40 ans. Servilité totale, sans retenue de ces « amuseurs » face au Système.
Sans doute, faudrait-il peut-être expliquer à ces personnes, s’ils leur arrivent de réfléchir et d’être en mesure de se remettre en cause (mais nous croyons faire preuve de trop d’optimisme) que les églises aujourd’hui en France sont vides, qu’une bonne part des citoyens français de moins de 40 ans n’ont jamais croisé un prêtre de leur vie et n’ont même pas idée de ce qu’est une religion organisée...
Il est un fait : les « libéraux-libertaires » ont gagné le combat culturel depuis environ 40 années. Si à l’origine, cet élan libertaire a pu apporter un peu de fraîcheur, d’insolence, d’irrévérence dans une société encore très marquée par un certain ordre conservateur, politiquement aussi bien défendu par un De Gaulle que par le Parti Communiste Français (i.e. le bipartisme issu du Conseil National de la Résistance), force est de constater, quatre décennies plus tard, que cette « libération des mœurs » n’était en réalité que le cache-sexe, le cheval de Troie d’un néo-capitalisme basé sur le désir, la séduction : un néo-fascisme, soit la collusion du libéral et du libertaire… Michel Clouscard l’avait compris dès 1968.

Il ne suffit plus de vouloir « bouffer du curé » pour prétendre bousculer l’ordre établi. Le travail est fait depuis des décennies. Les caricaturistes ou « humoristes » à la Charlie ou Canal Plus ne sont, plus aujourd’hui, que des relais d’une idéologie dominante, des valets aux ordres d’un pouvoir global qui demande une soumission, par la « séduction » (la publicité en est un des moyens) à ce néo-totalitarisme dont le « spectacle » (sens restreint) en est une des composantes. Un totalitarisme d’un genre nouveau qui impose la consommation transgressive (i-phone, écrans plats, pornographie, sport-télévisé, jeux vidéo, etc.), l’obligation d’hilarité devant des « comiques » à l’humour convenu, voire la fréquentation des « boîtes à partouzes » ou des « apéros Facebook »…

Ces « individus atomisés » –il n’est plus question de communauté nationale en France- que les médias dominants nous présentent comme « anticonformistes » sont pourtant doués d’un instinct grégaire fort dévéloppé. Apologistes de tout ce qu’ils prennent pour de la transgression. Qu’ils soient amateurs de pornographie gonzo ou qu’ils se passionnent pour la chanson française néo-réaliste des rebelles des beaux quartiers (Saez, Cali…), ils ne sont en réalité que de purs conformistes, des névrosés, soumis à ce « capitalisme de la séduction », autoritaire, totalitaire avec son obligation de jouissance (voir, par exemple, les récurrents articles sur les « clitoridiennes » dans la « presse » féminine-féministe).
Revenons sur un événement s’étant déroulé lors de l’une des représentations de la pièce de Castellucci « Sur le concept du visage de Dieu », très symptomatique de l’expression souvent autoritaire de ce « régime libéral-libertaire »… Nous avons alors vu des chrétiens catholiques romains être évacués par des policiers… « L’ordre libertaire » s’est révèlé « sécuritaire », botté et casqué.
C’est sous les applaudissements d’un public bourgeois (politiquement indifférencié/indifférenciable) que les quelques perturbateurs ont été sortis du théâtre pour que cette nouvelle aristocratie d’argent post-soixanthuitarde puisse continuer à déféquer sans être dérangée par ces « furieux réactionnaires », empêchant le spectacle libéral-libertaire de tourner en rond.
Le corollaire à cette mise en scène globale, c’est évidemment la « mauvaise éducation » qui devient une norme ; c’est le « citoyen » (terme aujourd’hui cuisiné à toutes les sauces) qui se sent obligé de se comporter « comme un con » (disparition des « civilités » élémentaires, langage relâché, cynisme, vulgarité et inculture revendiquées) pour coller à un air du temps et ne pas passer pour un « faible », un « soumis », c’est à dire simplement un être possédant des « qualités morales » (attention fascisme !!!), aux yeux du troupeau bêlant : « il est interdit d’interdire »…
Du fameux slogan affirmant que « le prof est une salope » https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjFqemiJGSI337dBgKlNh4SBf114X2pGkmWqfs9LtFLlzS6XJEepHAU-OMU8xXhJm-E10-EhaaeG9i5YpAV60K2dCxcYjGTs-O8kzuXH2sADXJptKvKHQRTkBu2QpSJ7n3i5NStr5vK1Ns/s1600/graffiti68_05.jpg
des gosses sorbonnards de la bourgeoisie de gauche en 1968 au « casse toi pauv’ con » d’un Président français « de droite » ce sont, en quelques décennies, toutes les valeurs de ce peuple de France qui ont été piétinées par ce rouleau compresseur de la bêtise libérale-gaucharde, du spontanéisme « facebookien », du « c’est mon choix », du « calcul » souvent, mais surtout de l’arrogance et de la suffisance d’une poignée d’inquisiteurs ayant imposé un nouvel ordre (a-)moral, dénué d’un minimum de finesse, mais incroyablement efficace dans sa capacité à coloniser les esprits…

Du mépris des enfants mal-élevés de la bourgeoisie dominante à l’égard des petites gens n’appartenant pas à leur caste, à la violence (considérée comme « légitime » par les trotsko-libéraux) des sous-prolétaires (aspirants-bourgeois) des « cités », c’est l’injonction de manquement au minimum de règles qui régissent le fonctionnement « normal » (attention contestation du relativisme !!!) d’une société qui est valorisée, donnée en exemple à des individus aujourd’hui isolés, obligés de s’adapter à ces codes de conduite sous peine d’être marginalisés socialement, voire professionnellement… « Tu seras un con, mon fils ! »
…Une absence de valeurs (permettant de « faire société ») ou plutôt la promotion de « non-valeurs » cautionnée et favorisée par les « libéraux-libertaires » (et leurs émules), pseudo-révolutionnaires alliés objectifs de la droite économique/patronale, dont l'unique but en 68 (le « mai ouvrier » n’avait rien à voir avec cela) était de « normaliser la baise », de « jouir sans entraves »…
…la bite à gauche, le portefeuille bien à droite... une norme absolue, indépassable (?) désormais…
Au passage rappelons, que ce sont, d’ailleurs, ces ex-anarcho-trotsko-maoistes devenus néo-cons' qui soutiennent aujourd’hui, les chrétiens évangéliques américains dans leurs « guerres contre la Terreur »…tout comme ils furent des acteurs décisifs dans la décision du gouvernement français d’intervenir militairement en Serbie en 1999 …

De nos jours, une simple critique de ces états de fait tels qu’exposés dans cet article vaudra à son auteur une généreuse volée de bois vert… Lecteurs, que l’insulte soit généreuse !
Le Roumain Constantin Toiu, décédé récemment, écrivait dans son excellent roman « l’exclu » que l’Homme est doté d’une colonne vertébrale qui lui permet de rester droit, debout mais aussi…fier…et seul s’il le faut, quand tous les autres se sont soumis à la dictature du « on », à la « pensée dominante » (ou pensée unique), forcément molle et paresseuse… Mais à quel prix l’ « être-là », i.e. chacun de nous (pour reprendre Heidegger) peut-il conserver son authenticité par rapport au groupe, s’extraire de cette tyrannie sans tyran, de ce « on », c’est à dire cette collectivité indistincte ?

  par Jean-Michel Lemonnier

samedi 1 septembre 2012

De l’idéologie dominante, de la gouvernance globale et du néo-totalitarisme à travers l’opération « Pussy riot »




L’affaire des « pussy riot » qui aura mobilisé tout le bottin mondain du show-business et politique « occidental », de Sting à Bernard-Henry Levy, du ministre du logement Mme Duflot (encagoulé pour l’occasion), au département d’Etat américain, aura permis de donner une nouvelle dimension à la dénonciation du « totalitarisme poutinien ». Sous couvert apparent de défense de « toutes les libertés », y compris celle de s’insérer un poulet mort dans le vagin, c’est tout le système de domination mondialiste, toute l’idéologie « libérale-libertaire » -néo-conservatrice dans sa version Outre-Atlantique- qui se sera affirmée, sûre d’elle-même, autoritaire, dominicaine et insensible (comme dans tout bon système totalitaire) aux arguments des parties adverses. Que peut représenter ce « groupe de musique punk », qui n’a visiblement jamais rien enregistré, ayant rapport avec la musique ou le mouvement « punk » (mort depuis 30 ans -le Système l’ayant récupéré comme n’importe quelle autre tendance (méta-musicale))- pour ces thuriféraires du pouvoir global ?Encore une fois, il nous faut aller au-delà de l’écume des choses, un travail infaisable pour ces hordes de journalistes et parfois d’universitaires « aux ordres », tous relais, plus ou moins savants et habiles d’une idéologie dominante ne faisant que peu de cas des positions divergentes » des leurs, en tout cas peu soucieuses d’un minimum d’objectivité…

Soyons clairs et directs, derrière « Pussy Riot » il y a OTPOR (« résistance » en français), groupuscule créé en 1998, accompagné par d’autres ONG transnationales, actives dans la campagne de déstabilisation du régime de Milosevic. Plus encore, c’est George Soros, Gene Sharp et son « Albert Einstein Fundation », ou encore « Freedom House », qui fournissent le matériel idéologique à OTPOR. In fine, nous retrouvons sous le vernis subversif porno-punk pro-occidental des « Pussy Riot », la CIA, qui à travers l’USAID (United States Agency for International Development) rejeton du « Plan Marshall », soutient tout ce qui a pu se révéler anti-Milosevic, anti-communiste viscéral ou plus généralement opposé à la « gouvernance globale » et à son bras armé dévastateur, ces dernières décennies. 


Or donc, « Pussy Riot » n’est rien, ou bien plutôt, disons, une vitrine visant à déstabiliser par le « spectacle » la Russie poutinienne, tout comme le groupe de « performeuses féministes » ukrainiennes des « Femen » (300 membres !) qui s’est récemment distinguée, à Kiev, en sciant une croix érigée en mémoire aux victimes du… stalinisme. Qu’il s’agisse à travers cela, d’une volonté de provoquer l’émotion et une réaction virulente des peuples dans ce monde slavo-orthodoxe encore très pieux -tout imprégné de ce « christianisme populaire », encore très rural, largement emprunt de paganismes, très loin de ce catholicisme bourgeois d’Europe occidentale par ailleurs- pour dénoncer des « sociétés réactionnaires » selon les critères bourgeois américano-occidentaux, ou qu’il s’agisse de dénoncer les positions russes sur la Syrie, une chose est sûre, la Russie est la cible prioritaire des « forces occidentalistes ». Dans une « société occidentale » (euro-américaine) (nous pourrions discuter d’une telle expression, mais elle répond bien à la désastreuse soumission des peuples à la thèse « huntingtonienne ») à l’inconscient miné par le refus trans-classe de l’interdiction, des limites ; la victimisation de l’entité Pussy-Riot fera sans doute plus dans la mobilisation des opinions dans cette croisade contre le monde russo-eurasien orthodoxe et musulman d’essence socialiste que n’importe quelle dénonciation de prétendues fraudes éléctorales dans cette nouvelle « Russie unie », par exemple.

 La guerre psychologique -en attendant l’entrée en scène de la soldatesque armée et casquée- a pris son rythme de croisière. Il faut s’attendre à encore plus d’opérations de subversion « orange-brune », à voir s’afficher dans les media « maintream », ces groupes d’ « agit-prop » composés de jolies femmes blondes ax culottes oranges, armées de tronçonneuses de couleur identique, parfois détentrices de visa de résident(e) canadien ou de pays vassaux de la sphère d’influence anglo-américaine, portant haut des bannières signées du logo inspiré du mouvement OTPOR -un poing serré cerclé de blanc- copié sur celui de mouvements anti-fascistes (identique, d’ailleurs, au geste rageur et déterminé d’un certain Anders Breivik lors de l’ouverture de son procès…). La Russie est redevenue une grande puissance. Elle n’est plus gouvernée par des alcooliques et une poignée d’oligarques qui n’ont jamais hésité à aller chercher leurs soutiens aux Etats-Unis d’Amérique. Dès lors, ces derniers doivent plus que jamais empêcher le rapprochement de la Russie avec certaines puissances est-europénnes (les anciennes républiques soviétiques et les « démocraties populaires ») mais surtout ouest-européennes et asiatiques (Allemagne, Chine ou même encore la France) pour éviter que l’heartland ne leur « échappe » définitivement. La puissance thalassocratique étatsunienne a besoin du rimland, des « rivages » qu’un « bloc eurasiatique » uni serait en mesure de lui rendre inacessible pour longtemps… 


Certains diront que nous allons chercher bien loin les tenants et aboutissants de ces médiocres « performances » réalisées par ces jeunes personnes… Nous dirons que des provocations des « Voïna » russes pornographes hédonistes aux « rebelles » anti-Assad, c’est bien pourtant le bloc occidentalo-mondialiste, d’essence capitalo-protestante, qui soutient ces actes de subversion et de déstabilisation protéiformes. Et, c’est bien la même monstrueuse machine politico-médiatique qui est à l’œuvre dans la mise en place de ce nouvel ordre militaro-consumériste global. Au final, les « pussy riot » n’incarnent donc rien en même temps qu’ elles reflètent tout… tout ce que le monde occidental produit d’indécent, de « non-valeurs », de réellement autoritaire, de « spontanéiste » au service d’un projet tout aussi creux que non-viable. Elles reflètent tout aussi bien, le monde de la prédation financière, l’hédonisme porno-publicitaire, abrutissement par le « je » et le « jeu » . Elle sont, de toute évidence, le prodrome de « fin d’un monde »… le déclin de l’ « Ouest », là où le soleil se couche… Nos regards d’hommes et de femmes debout ne peuvent, par incidence, que scruter l’Est, le Levant, et attendre le retour du Soleil invaincu…

par Jean-Michel Lemonnier, retrouvez cet article ici : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-l-ideologie-dominante-de-la-121969