vendredi 8 novembre 2024
TRUMP et l'homme ordinaire
dimanche 13 décembre 2020
"Frustré" (film) : "Tout est permis, rien n'est possible"
Sans doute l'un des meilleurs films français de ces 20 dernières années (en même temps ce n'est pas compliqué en dehors de qqs raretés : 36 quai..., La French, Le daim...). En soi, le film est une horreur à tous les niveaux (en soi ce n'est pas une critique) mais alors la dimension politique à contre-courant... C'est un signal envoyé, un constat, une volonté de révéler ce qu'il y a au bout du chemin du fameux "tout est permis mais rien n'est possible" de Michel Clouscard. Dans la veine du Houellebecq "Extension du domaine de la lutte".
C'est la fin de queue des désillusions liées à la pseudo-libération des moeurs 68arde, un coup de chevrotine dans ce monstre schizophrène, alliance du féminisme puritain castrateur et de la pornographie de masse. Même le vide horrifique des relations sociales en système libéral (après l'effondrement des corps intermédiares, du PCF et de la CGT) est impeccablement décrit : la virago chef de service, les QI d'huîtres enfants de Meirieu, de la Star academy et de Koh Lanta qui composent le personnel, les humiliations continuelles pour un salaire de merde...
Ce film évidemment incompris (par les petits-bourgeois, voir certaines critiques qui en font un film/portrait d'un vulgaire socio-pyschopathe) est un film politique qui dit que le libéralisme libertaire une fois qu'il n'arrive plus à séduire, à maintenir toutes les illusions qui font Ssystème depuis 50 ans ne peut mener qu'à des comportements anarcho-fascisants, à la folie ou au suicide. 7 ans après sa non sortie en salle, il est encore plus que jamais d'actualité...C'est pour cela que le discours néo-féministe (l"homme prédateur", metoo, balancetonporc) est plus que jamais agressif. Il n'est plus possible de cacher la réalité de ce système, les escroqueries du libéralisme culturel/des moeurs et la révolte qui pointe...Alors intervient l'Inquisition...
dimanche 29 janvier 2017
Les rustauds du mondain...
dimanche 10 avril 2016
Conte de fées moderne : extension du domaine de la lutte...Twilight love...
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2016/04/trois-metres-au-dessus-du-ciel-long.html
et éventuellement ceci : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/08/socalisme-clouscardien-contre-gauche.html
"Trois mètres au-dessus du ciel", long métrage en dessous de tout : une petite page d'histoire de la civilisation du néo-capitalisme
Le petit-bourgeois rebelle et sa grosse...bourge |
lundi 7 décembre 2015
Monde moderne, décérébration universelle, Russie et eurasisme
jeudi 3 décembre 2015
Vampires psychiques
Dans le domaine de la post-littérature, ça donne Christine Angot, Virginie Despentes ou Catherine Millet...De la baise petite-bourgeoise à laquelle on aime donner des dimensions cosmiques, des bruits de gros intestin irritable dont on voudrait faire des symphonies lyriques, alternativement "ça pète ou ça roucoule" ! Ces biographies de sous-préfets, ces confessions de notaires libertins, ces ragots de dame pipi éconduites ne devraient jamais franchir le périmètre des cabinets des psys.
Malheureusement, ces vampires psychiques, qui profitent très facilement de l'empathie leurs interlocuteurs, immatures affectifs, éternels insatisfaits donc forcément agressifs, exhibitionnistes et indécents, incapables de se décentrer, de faire la différence entre eux et leur environnement à l'image du petit enfant s'imaginant omnipotent et qui une fois devenu grand n'aurait pas dépassé ses fantasmes archaïques, ont le désir (ah, ce foutu désir des soixantehuitards et de leurs rejetons idéologiques !) de se manifester. Alors, ça se répand, ça appelle en tapant du pied, ça se confie même quand personne n'a rien demandé...Leurs tromperies, leurs mesquineries, leurs mensonges, forcément foncièrement honteux ne peuvent, donc, avoir la virilité de ceux du Grand Bouc. On les prend la main dans le sac ? Ils répondent par une attitude de petite fille vexée à mort.
Une société composée de machines désirantes bercées par l'illusion de la possibilité de satisfaction de tous leurs désirs, de l'illimité, des identités mouvantes, de la table rase, tend naturellement vers le "fascisme". Ce n'est pas le vieux fascisme à pépé, c'est celui engendré par les thèses du deleuzianisme et d'autres débris libidineux à la Michel Foucault. Du point de vue socio-politique, si le vote FN progresse, ce n'est pas à cause d'une poussée de fièvre nationaliste et d'un amour soudain pour la France d'un nombre de plus en plus important d'électeurs (ce qui en soit n'est pas condamnable), c'est parce que des franges entières de la population ont été exclues du marché du désir qui est aussi celui du Grand mensonge du "tout est possible". Et, ces exclus du "grand festin" veulent désormais leur part du gâteau...
lundi 17 août 2015
Socalisme clouscardien contre gauche deleuzienne
Publié le 22:08/2015 sur Agoravox : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/socialisme-clouscardien-contre-170978
jeudi 13 août 2015
La gauche au milieu des ruines...
lundi 13 juillet 2015
De la lutte des places...
Les lieux de cultes (hors saison et sans curés chanteurs de variétés...), les bibliothèques malheureusement de moins en moins épargnées par l'invasion thématico-festive et de plus en plus inclues dans d'horribles médiathèques et autres Nouveaux Equipements Culturels, bâtiments à l'architecture hybride fusion entre le modèle stalinien et le tas de boue postmoderne (1) et les hôpitaux psychiatriques sont sans doute les derniers espaces publics de la modernité post-historique où l'on peut encore trouver silence, apaisement et réflexions non conditionnées.
Le bord de mer ? Peut-être, mais alors en hiver et par gros temps, quand les "
Le reste de l'espace public ? Occupé par l'individu/machine-désirante, merveilleusement bien dressé pour servir (bien malgré lui?) les intérêts de l'hyper-classe, qui fait valoir son droit à une certaine "spatialité", DJ' de ses mobilités-"mobilitudes" multiples, qu'il soit porteur de murs des cités artificielles mais plus encore libéral-libertaire consommateur d'espaces et de biens matériels (3), tertiarisé, apéritifisé, nomadisant d'un espace "requalifié" signifiant (signifiant pour lui ; car ce signifiant ne renvoie qu'à lui-même et à sa "tribu") à un autre. Autrement dit, dans le dernier cas cet espace public urbain hypermoderne "festivisé" est investi par l'héritier direct du petit-bourgeois gauchiste-hippy spontanéiste ; il est l'ultime expression du parasitage néo-colonialiste du bourgeois culturel. Donner l'impression de re-tisser du lien social, de renouer avec des solidarités authentiques alors que seuls certains groupes (qui, certes, donnent l'impression du plus grand nombre) s'approprient, dans une perspective purement égotique, des pans de plus en vastes de l'espace public...
De l'occupation libidineuse et ludique des villes en temps de paix... Destruction de l'intimité, place à l'intimisme de foule...à l'ère des masses (anomiques)...
L'unique fonction de ces pantins subjectivistes à roulettes -la boîte à outils foucaldienne sous le bras- enfonceurs de "portes ouvertes" (festives...) qui ne circulent plus qu'en "site propre" (4) est de donner une forme vaguement philosophique aux lieux communs de leur époque, de justifier un statu quo. Et avec quelle arrogance ! Il faut avoir fréquenté un de ces techno-populistes yuppies, néo-scientistes mystiques pour prendre la mesure de cette autoritaire connerie satisfaite (Ah, comment évoquer ce perpétuel petit air supérieur et agacé, si caractéristique de ces hystériques dont la volonté de toute-puissance infantile n'a jamais été contrariée ?!...). Des maquisards mondains, pour qui, toute désagrégation des valeurs qui permettaient de vivre dans un monde signifiant et familier est un formidable pas de plus vers ce que les adjudants de la pensée appellent "émancipation".
L'explosion de la cellule familiale remplacée par les "connaissances" et la bande de potes -quel horrible mot !- (ah, ces listes d'"amis", de véritables annuaires !), l'arrachement des individus à la terre de leurs ancêtres, la négation de la "nature humaine" qui ne serait qu'une construction sociale visant à imposer et légitimer des dispositifs de "normalisation" par incidence l'apologie des identités multiples ("Je" est un autre, Gilles Deleuze écrira que "je" n'existe pas, ce qui est encore plus radical), de la confusion-superposition de l'usage des lieux et des genres, mais aussi des temps (de travail, de loisirs...à foison) autrement dit la promotion de la déresponsabilisation et du parasitisme socio-spatial participent donc de cette reconfiguration du vécu spatio-temporel d'une violence inouïe, désormais sans limites fixes et évidemment impossible à assumer pour l'individu : confusionnisme, mélangisme, "shizoïdie", de quoi fournir une patientèle intarissable à tous les praticiens des métiers "psy".
Simple question rhétorique : comment ces intellectuels progressistes peuvent-ils ignorer que toute cette contestation ludique, toutes ces transgressions ne servent qu'à implanter et normaliser le marché du néo-capitalisme ? Parce qu'ils ne sont, tout simplement, consciemment ou non (très souvent l'inconsistance de leur culture politique milite en faveur de la seconde hypothèse), qu'une face de la pièce de ce néo-capitalisme qui ne peut guère s'embarrasser d'interdits pour étendre son Marché à l'infini.
L'échec de toutes les idéologies laisse un "Moi vide" au milieu d'un champ de ruines intellectuel, à la merci de tous les simulacres, de toutes les campagnes "marketing", toutes les impostures novlangagières, toutes les logorrhées de mutants, de toutes les théories fumeuses qui doivent combler un trou noir idéologique qui s'étend inexorablement...occuper l'espace... Désormais, anxiété chronique, dépression nerveuse, névrose personnelle et objective, psychose attendent n'importe qui au bout du chemin de l'après-histoire... Des solutions ? La personne contre la masse, l'esprit contre la matière, le Don contre le Marché, le "cosmos" contre le chaos, la qualité contre la quantité, la réalité et la vie contre le simulacre et le spectacle.
(1) jusqu'à quand l'un des derniers havres d'anti-bruitisme ne sera plus préservé de la présence de jongleurs, de joueurs de djembés et des cracheurs de feux au nom du "pas de temps mort", "pas d'immobilisme"...pas de réactions ?
(2)souvenir d'une visite de la nécropole des rois de Saint-Denis : des shorts Nike qui recouvraient des viandes logotisées, faces
(3) on "consomme" ainsi tout autant de la place publique consacrée à des événements ponctuels tels les apéros "intervilles" (demain les partouzes Tweeter sponsorisées (parrainées !) par Les Grandes Gueules de RMC, NRJ12 et Bouygues Telecom ?) à destination d'une clientèle particulière et limitée, qu'on pratique la consommation ludique et libidinale dans des shopping malls, accessible à cette même clientèle : les nouvelles classes moyennes d'argent principalement ; les plus pauvres, forcément frustrés, devant se contenter des miettes du festin-festif...Exciter l'envie sans jamais la satisfaire...
(4) on fera peu cas du fait que tout en défendant les transports doux, certains parmi eux prennent l'avion, parfois, 6 fois dans l'année
Publié sur Agoravox ; http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/de-la-lutte-des-places-170135
mardi 30 décembre 2014
Class 1984 et catharsis... (+ The substitute et Class 89)
En plus de sa dimension prophétique, bien qu'il ne fallait pas être grand devin pour soupçonner à l'époque l'évolution à court terme du système éducatif nord-américain (disons euroccidental), ce film clairement imprégné de l'univers d'ultra-violence d'"Orange mécanique" et inspiré de faits divers (1) visiblement suffisamment, sinon nombreux, au moins frappants pour inspirer un tel scénario en 1982, a dirons-nous une fonction cathartique certaine...Comprenne qui pourra...
(1) source : http://www.imdb.com/title/tt0083739/
Dans la même veine : The substitute et Class 89.
mercredi 22 octobre 2014
Michéa et les "autres"...
à lire : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/09/deconstructions-mortelles.html
vendredi 19 septembre 2014
Refuser de continuer à s'identifier à la valeur d'usage du néo-capitalisme et répression libérale-libertaire...
Le libertaire voit resurgir le fantasme enfantin de l'interdit et de la castration, il se fait alors sécuritaire...
En finir avec le capitalisme, c'est nécéssairement, aujourd'hui, après Mai 68 en finir avec le freudo-marxisme. Seule, une contestation totale de ce "fait social total" qu'est le capitalisme, i.e. autant un mode de gestion de la propriété/production qu'un imaginaire (donc des valeurs et un mode de vie) peut mettre les hommes et femmes en révolte contre le système actuel, sur la voie du véritable socialisme : le socialisme décent, autrement dit un socialisme défendant les valeurs du don/contre-don, du "bon sens" (café du commerce ! retour de la bête immonde ! jounalisme ! s'indigneront les universitaires de gauche), etc.
Et c'est sur ce point que l'on se rend compte du niveau dramatique de culture politique de certains intellectuels dits de gauche et dits constestataires et par incidence de celui de tous les militants porte-valises quand ils invoquent la bourgeoisie en tant que catégorie figée. Et on comprend, de même, pourquoi la pseudo-critique du néo-capitalisme portée par l'hédoniste dionysiaque Michel Onfray obtient autant de succès auprès des classes moyennes et des petits-bourgeois radicaux de gauche. Ignorer cette mutation de la bourgeoisie depuis quelques décennies, c'est donc ignorer la mutation fulgurante du capitalisme depuis 70 ans, (la bourgeoisie traditionnelle catholique de type "gaulliste-bonapartiste" ou maurassienne n'existe donc plus), par suite tout positionnement anti-capitaliste ignorant ces paramètres n'est qu'un palliatif discursif encourageant le maintien du système politique et économique en l'état.
Crédit photo. : http://www.ifcfilms.com/films/something-in-the-air
(1) Le même genre d'ostrogoths toujours prêts, aussi parfois, à donner des leçons au gosse de prolo, au travailleur pauvre sur la valeur du travail, de l'argent, etc. ça dit aussi toute la violence symbolique, psychologique (la véritable et la plus répandue des violences c'est celle-ci) diffusée par certains des plus beaux specimens qui défendent ce "système"...
|
vendredi 6 juin 2014
De l'athéisme, des croyants, du narcissisme, du monde moderne et du changement de paradigme....
VOIR cet article :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/05/le-cosmos-eurasiste-contre-le-chaos.html
vendredi 14 mars 2014
Marxisme-léninisme, marxisme clouscardien, socialisme anti-progressisme : filiations et ruptures radicales
Par ailleurs, les progressistes ont toujours fait comme si l'être humain était dénué de toute âme, de tout désir de transcendance ou d'attachements à des lieux, à des personnes à des traditions, des valeurs et on sait à quel point Marx, par exemple, méprisait ces paysans dont les "comportements conservateurs" ne pouvaient s'expliquer que par l'abrutissement propre à une existence campagnarde. Finalement, sur ce point le discours libéral de droite ou de gauche est le même. que celui de Marx et de nombre de marxistes. Ces progressistes n'ont d'ailleurs toujours pas saisi que ce petit peuple (4) méprise et méprisait ces adorateurs du progrès du fait de leurs discours ethnocidaires. Il faut, ici, rappeler le rejet des thèses des révolutionnaires français chez une large part des paysans de l'ouest de la France...ou de celles des communistes est-européens par les petits paysans des Balkans ou des Carpates...
Enfin, on dira que le militantisme à gauche (voire le militantisme tout court) a toujours séduit ceux que la "vie intérieure" terrifie...
Michéa nous dit -sans rejeter Marx, mais les marxistes certainement- l'intérêt qu'il y a à (re-)découvrir les penseurs du socialisme, du syndicalisme révolutionnaire, de l'anarcho-socialisme, tels Georges Sorel ou Pierrre Joseph Proudhon et en général les socialistes pré-marxistes ou utopiques en se réfèrant donc, en partie (car l'idée d'un progrès continu présent dans ces doctrines doit être remise en cause, plutôt Fourier que Cabet donc sur ce point) aux théoriciens pronant une révolution socialiste pacifique. Une des idées- forces de ces doctrines est que la création de communautés socialistes au sein de la société capitaliste permettrait la disparition de cette dernière. Michéa ne considère pas, pour autant que ces "communautés intentionnelles" seraient suffisantes pour "renverser" le système capitaliste. Les expériences menées dans "communautés néo-rurales" et autres les "communautés hippies", par exemple, ont, en effet, largement montré leurs limites et, surtout, leur dimension "petite-bourgeoise" mais aussi "parasitaire" (installation dans la misère rurale grâce à l'exode post-1945). La sortie du capitalisme selon Michéa est donc bien un compromis entre deux "intentions" (cf. supra) et passe obligatoirement par une révolution anthropologique totale.
(1) Finalement, j'y ai retrouvé le discours bien trop fréquent du bon gros beauf bien con et d'autres frustrès (toutes étiquettes politiques confondues, soyons justes) qui méprisent le travail et les professions intellectuels et... surtout les "humanités" et dans ce cas, avec pour seule "culture" celle du militant de gauche radicale (tout est dit). Et on sait à quel point cette engeance, si prompte à "fasciser" ce qui s'écarte seulement d'un iota de sa ligne idéologique, a toujours eu la mentalité policière... On n'insistera pas sur la dimension "bouffe-curé" du discours de ces personnes. Simplement, l'anticléricalisme (comprendre anti-catholique ; le catholicisme étant à peu près la seule branche confessionnelle du christianisme dont ils aient entendu parler) en 2014 en France, c'est plus qu'une lutte de retard, cela relève, bien plus, de la pathologie, de la névrose obsessionnelle...disons même de la connerie la plus crasse.
(4) On ne fera pas non plus de ce "petit peuple" une figure christique, lui aussi compte son lot de racistes, de crétins à préjugés et d'irrécupérables prêts à tendre le bras de manière à faire un angle de 45° avec l'horizon devant le premier chef vaguement charismatique qui se présentera à lui. Seulement, Orwell et Michéa considèrent que c'est parmi ce "petit peuple" que l'on trouve le plus fréquemment ces comportements de "décence ordinaire", d'authencité et d'adhésion à ce concept fondamental maussien du "donner, recevoir et rendre"...On sait également que Guy Debord était beaucoup moins optimiste que Michéa quant à la fréquence de l'adhésion de ce "petit peuple" à ces valeurs...
lundi 18 novembre 2013
Plus-de-jouir et néo-capitalisme. Dressage à la consommation ludique, libidinale, marginale. Narcissisme et capitalisme. Marché du désir.
"Pour une consommation ultra-rapide, immédiate, brutale. Il faut en prendre pour la semaine. Une bonne et grosse soupe pour les rustauds du mondain. Dressage sommaire : boum-boum et pam-pam. Le rythme et la "violence" et allez vous coucher. Les deux animations essentielles de la mondanité capitaliste, la bande et le rythme, sont réduites à leur plus simple expression. (...) C'est qu'on n'a plus besoin de raffiner [on s'adresse] au tout venant, aux incultes du mondain. (...) Il faut enrégimenter la populace, les troupiers du mondain, ses bidasses. On doit les amener (...) à un gestuel si élémentaire qu'à côté le salut militaire peut paraître un raffinement. [Ce ne sont] que les restes du festin de la consommation mondaine, du néo-capitalisme. (...) Cette consommation mondaine, la part du vulgaire, doit permettre trois opérations idéologiques. D'abord fixer les sensibilités aux symboles de la consommation mondaine du capitalisme. Et selon les figures les plus pauvres. Pour empêcher ces jeunes d'accéder à une conscience politique. Pour fabriquer des abrutis. Verrouiller les âmes et les cœurs. La sono et les coups. Ensuite créer le besoin, du ludique, du marginal. Sans le satisfaire réellement. Exaspérer l'envie et ne pas laisser accéder au festin. (...) Exciter la concupiscence et ne laisser que les miettes. Ainsi conditionner une immense clientèle au marché du désir. Et préparer une certaine intégration des masses à la social-démocratie libertaire du loisir et du plaisir."
Michel Clouscard, 1981/Ed. sociales, rééd. 2012, Le capitalisme de la séduction : critique de la social-démocratie libertaire, Delga, pages 291-293 (Chapitre "Le prosaïsme du mondain : les nouvelles coutumes de masse et la cascade des snobismes")