La mère Rousseff, catho de gauche productiviste, se fout
des "peuples premiers" (mais qu'est-ce que 800000
"sauvages" à tout casser dans un pays qui compte 200 millions
d'habitants ?) et ne définit ceux-ci que
par le travail (finalement représentative de ces gauches marxistes ou non qui
refusent de s'interroger sur leur rapport à l'altérité ; leurs discours sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, elles
peuvent donc se les foutre au cul). Selon elle, ils n'ont d'avenir que s'ils
acceptent leur transformation en prolétaires et, par incidence, leur déportation dans des
usines minables, parqués dans des immeubles ou des pavillons tout aussi
minables dans les grands centres urbains tels ceux de la mégalopole en formation de la côte Est brésilienne...Ce qui constitue en somme -selon Rousseff et ces humanistes de gauche, parfois de bonne foi et c'est ça le pire sans doute- un progrès qui doit bénéficier à ces
"primitifs improductifs"...
Par ailleurs, l'acronyme BRICS qui dit implicitement que
Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud sont au "même niveau"
(ou quasiment en termes de "développement " et d'indépendance vis-à-vis du B.A.O.) est une aberration ou un mensonge, conséquence de cette maladie qu'est le "typologisme" en géographie économique, avec bien sûr le
sous-entendu qui est que les politiques de
développement identiques d'un bout à
l'autre du Globe assureront un futur radieux à tous ces pays.
La vérité concernant le Brésil, c'est qu'il est devenu
essentiellement un exportateur de matières premières agricoles qui nourrissent
le bétail de la Chine ou celui des Etats européens, tout ça s'est fait, bien
sûr, avec de désastreuses conséquences sur l'environnement : la forêt
amazonienne brésilienne rétrécit comme une peau de chagrin et les peuples premiers
que même la dictature militaire brésilienne n'avait pas réussi à molester
autant que ces pourris de prétendus progressistes à la Rousseff en viendraient
(presque) à regretter le maréchal Branco...
Le développement du Brésil... (ces couillons qui parlent
hypocritement de Développement Durable, autrement dit de "capitalisme vert" pour le
Brésil me filent de l'urticaire) doit passer, notamment, par la création
d'usines hydroélectriques (un projet de construction de 20 barrages est sur la
table du gouvernement brésilien), l'augmentation du cheptel bovin,
l'accroissement des SAU nécessaire à l'agro-business, au détriment des surfaces forestières de l'Amazonie
brésilienne...L'arrivée des gauchos d'origine italienne ou allemande a été
catastrophique pour l'Amazonie dans les années 60. De l'exploitation du Cerrado
(la savane arborée tropicale) sous la dictature, on est passé à celle, à marche forcée, de la forêt
proprement dite depuis les années 80 avec les régimes "libéraux-progressistes". Finalement, ces derniers sont ainsi (aussi) bien plus efficaces que les
"militaires" dans cette destruction de ce trésor qu'est la forêt
brésilienne. Enfin, cette situation aboutit à des conflits entre Amérindiens et
petits paysans qui viennent chercher des terres.
Les pauvres se foutent sur la
gueule pendant que les agro-industriels se remplissent les poches avec un
modèle d'exploitation des sols (et de la forêt de fait) non-viable soutenu par
la "gauche brésilienne" qui mène droit au désastre : économique, social
et écologique... Des élu-e-s comme Katia Abreu, violemment
"indianophobes" considèrent que le développement du Brésil doit
passer à la vitesse supérieure. Cette Abreu, propriétaire terrien extrêmement influente, fait partie
d'un groupe politique (PMDB) "héritier" de la dictature militaire qui fait du lobbying ruraliste et défend, de fait, le modèle agricole brésilien capialiste. Le PMDB est autant un allié du parti socialiste
brésilien et que du Parti des Travailleurs de Rousseff et de Lula...Des militaires d'extrême-doite à la gauche progressiste, la boucle est bouclée...Ajoutons que le président du CIMI n'a pas eu de mots assez forts pour condammer la politique indigéniste menée par cette gauchiste repentie et véritable libérale de Rousseff.
Pourquoi donc s'acharner sur le cas de Marina Silva, candidate à la présidentielle brésilienne et principale concurrente de Dilma Rousseff, sous le prétexte qu'elle est évangélique (et non évangéliste, a priori il n'en existe que 4 des "évangélistes"...)? Rousseff est catholique et quoi ? Elle avait les mains libres vis-à-vis du FMI (1) et la Banque Mondiale ? On pointe ici et là les liens entre Marina Silva et les Rothschild...Soit..Mais, le pognon qui sert à financer l'agrobusiness des Abreu et cie ou les barrages brésiliens, viendrait-il d'une banque coopérative "éthique" et "responsable" créée par de joyeux gauchistes ?
Par ailleurs, rappelons que Rousseff et Lula n'ont pas été les derniers à draguer l'électorat évangélique. Lula a, par exemple, fait alliance en 2002 avec José Alencar qui avait adhéré au Parti Municipalisé Rénovateur (PMR) créé par l'Eglise Universelle du Royaume de Dieu. Les évangéliques ont donc déjà participé au banquet du pouvoir...
Bref, la politique de développement courtermiste du Brésil est parfaitement désastreuse. Silva, si elle est élue, maintiendra le Brésil sur la ligne de ses prédécesseurs...elle ne fera guère plus...guère pire...