: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: guerre pour l'Eurasie
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samedi 9 mars 2024

La nouvelle antienne des barjots : "Nous sommes en 1938"

Non seulement nous ne sommes pas en 1938, Macron n'est pas Churchill et Poutine pas Hitler (qui peut gober ça à moins d'être complètement idiot), mais quand tu vois et entends ces débilos répéter à l'envi (jusqu'à la lie) que nous sommes en 1938, on peut ajouter qu'on est plus certainement dans un épisode des "pieds nickelés".

L'histoire ne repasse pas deux fois le même (Céline)... au-delà des leçons qu'on peut en tirer (ce qui bien différent du fait de la récupérer et la malmener au rythme de ses lubbies)..
 
L'histoire se répète sous forme de farce (Marx)...

Les macronistes (pourtant modérés en début de crise ; Macron ayant plutôt bien joué sa partition en 2022) et leurs affidés (tous ceux sur cette même ligne spectaculaire, outrancière : BFM, LCI, généraux de plateaux, propagandistes ukrainiens de... plateaux, "experts" et cie) pensent désormais avoir un coup d'avance sur l'histoire. C'est leur nouvelle posture. Ce sont juste des incultes et des incompétents imprévisibles.
 
 

vendredi 1 mars 2024

"L'oligarchie des incapables", dernière (nouvelle) saison...

L'oligarchie des incapables qui n'a rien compris, au-delà de l'"art de la guerre" russe (mais c'est lié au reste), au fonctionnement de la Russie son économie notamment (Le Maire et autres sanctionnateurs) et des Russes, à leur psychologie nationale réelle (au-delà de la diversité ethnique des peuples russes) que nos "savants" crétins s'obstinent à nier ; mais psychologie nationale complètement fantasmée qu'ils ont construite et entretiennent paradoxalement...
Ici une analyse sérieuse de la situation ukrainienne et sur le rapport du dit "Occident" à la Russie :

jeudi 16 février 2023

E. Todd - H. Guaino - 21/01/2023 - débat République souveraine et... commentaire

 

Guaino confirme que la voie suivie par le post-Occident est un suicide, comme Todd qui lui ajoute (ce que je répète aussi) que la France et l'Allemagne servent de paillasson à l'axe Washington-Londres-Kiev-Varsovie.
En somme, la France et l'Allemagne qui n'avaient rien à faire ds ce conflit (à part user de la force de leurs diplomaties) seront, possiblement, entraînées dans une guerre par des Etats (et des Nations) qui les méprisent en tant qu'acteurs historiques.
Au final, ce "moteur européen" obtiendra la défaite, le déclin et n'aura plus qu'à regarder cette Union européenne complètement inféodée à l'anglosphère recentrée (limitée) sur l'axe Baltique-Mer noire. La Pologne Yankee-otanisée jusqu'à l'os devant jouer le rôle de nouvelle puissance majeure en Europe. Et, c'est le scénario le plus optimiste... Que la France et l'Allemagne soient d'ailleurs ensuite dos à dos ne relève même plus de la géopolitique-fiction.

vendredi 20 janvier 2023

L'Europe des incompétents et des tartuffes + Nord Stream...

 
Le GAZ NATUREL LIQUEFIE (GNL) en provenance des Etats-Unis d'Amérique  ne suffira pas à satisfaire aux besoins des Européens sur le long terme. 
Même en diversifiant les pays fournisseurs (Argengine, Qatar)  cette solution qui consiste à se couper de la Russie tout en important du GNL via des tankers est une pure idiotie : 
 
1) géopolitique  et économique d'abord, on en a déjà parlé, les sanctions à l'encontre de la Russie sont une initiative étasuniennne : empêcher la construction du GRAND CONTINENT et affaiblir économiquement l'Europe communautaire pour des effets quasi-nuls sur la puissance russe https://markets.businessinsider.com/news/commodities/russias-exports-seaborne-crude-surge-month-high-china-india-2023-1?fbclid=IwAR3f-TK-h0qbHX5FmuE5BufwogLu3kbJAKRZwAUnxtxe1AqmY3rx_s6T1cM
En outre, les Etats-Unis vendent ce GNL à prix d'or et c'est non négociable...
L'Europe communautaire réussit parfaitement à s'auto-détruire sur ordre des Etats-Unis. Quand on a des Bruno Lemaire (archétype) dans les chancelleries européennes et une Von der Leyen qui régente l'ensemble on ne peut que réussir dans cette voie. Pourquoi la stratégie européenne est un désastre économique :  https://portail-ie.fr/analysis/4230/haro-sur-le-gaz-russe-gloire-et-douleur-pour-leurope-en-2023?fbclid=IwAR1gl080pRDLDOKFnd9VzaubrzNDfmaFFuHWIvPwobc3yh8r3k0wsGOxNaY
 
2) environnementale ensuite
Ce changement de paradigme nécessite des légions de méthaniers  naviguant sur de longues distances et consommant des quantités astronomiques de gasoil. Soit une augmentation des flux maritimes comburivores donc polluants. Ce gaz liquéfié réclament aussi des installations extrêmement coûteuses comme les terminaux d'importation que l'Europe ne posssède pas en quantité suffisante (Allemagne, Italie...), etc. En outre, le méthane se répand en grande quantité lors de tout le processus. De la liquéfaction jusqu'à la regazéification dans les terminaux, des quantités collossales de méthane s'évaporent.
Au moment où l'on nous assomme avec des mots-injonctions tels "sobriété", "transition énergétique" on ne pouvait pas trouver pire aberration écologique.

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A voir :

 Si la Russie envahit l'Ukraine, "il n'y aura plus" de gazoduc Nord Stream 2 (Biden) | AFP

https://www.youtube.com/watch?v=k93WTecbbks&fbclid=IwAR1zuipTfdqXTyxGfId2sonfCNunZqQlvyv6X6KzqjUxKpNYSkLXdXkwejM

C'est simplement effarant !
On connaît ttes les hypothèses les + farfelues et évidemment la + évidente (certes, faut se méfier des évidences mais là on avait un PROJET clairement ANNONCE) a été balayée d'1 revers de main*.
Les Allemands ont fermé leur gueule, toute l'Europe n'a pas cherché plus loin en laissant, évidemment, surtout se propager l'hypothèse réellement absurde d'un sabotage russe des gazoducs Nord stream qui permettent à la Russie d'engranger des milliards de $...
 
*C'est comme si un criminel appellait le commissariat pour dire qu'il va commettre un crime et qu'ensuite, les forces de l'ordre refusaient d'enquêter sur le suspect n°1...
 

mercredi 4 janvier 2023

Livraison de chars légers AMX-10 RC : nouvelle décison "française" purement aberrante

Vous remettrez bien un peu d'huile sur le feu ?

A lire : 

https://www.opex360.com/2023/01/04/la-france-va-livrer-des-chars-amx-10rc-a-larmee-ukrainienne/

Alors que depuis des mois la présidence française multipliait les déclarations en faveur d'un réglèment diplomatique du conflit russo-ukrainien, la décision prise (en tout cas révélée) aujourd'hui de livrer sous peu des chars légers à l'Ukraine est aberrante. Elle est destructrice pour la crédibilité de la France en tant que "puissance d'équilibres". Même si ces blindés ne sont, certes, pas les armes les plus redoutables livrées à l'armée urkainienne par le "bloc américano-occidental"* et notamment par la France (contrairement aux fameux canons Caesar), le symbole est fort : la France sera la première puissance "occidentale" à livrer ce type d'armement. La Slovaquie avait franchi le pas en août... La France discréditée pour ses valses hésitations auprès des deux bélligérants** et de leurs alliés, rentre dans le rang. Elle s'enfonce dans le marais des "va-t-en-guerre" euro-américains.

Il est même possible que Poutine ne veuille même plus répondre à Macron au téléphone... https://www.sudouest.fr/international/russie/guerre-en-ukraine-macron-va-appeler-poutine-apres-le-g20-12976207.php  Le président faisait cette déclaration à la mi-novembre, nous sommes le 04/01/2023... Cette "diplomatie du/par téléphone" a sûrement été utile. Elle a même permis à la France de se démarquer dans ce concerts d'aboiements en Europe et en AmNord. Aujourd'hui, on ne voit plus ce qu'elle pourrait apporter si elle est là pour faire d'E. Macron le porte-parole de Zelensky ?.. En effet, encore aurait-il fallu œuvrer très concrètement pour cette paix visiblement tant souhaitée par E. Macron. 

Par ailleurs, quand le président affirme qu'il (et le peuple via son parlement qu'en pense-t-il ?) soutiendra l'Ukraine jusqu'à la victoire que faut-il entendre ?

Il faut dire un mot de ces poissonniers des oppositions françaises incapables de faire pression pour que cessent ces livraisons d'armes et que la France avec des alliés proches (on en a déjà parlé) et d'autres puissances (Turquie dans l'OTAN, Chine, Inde) s'engagent sur la voie d'un réglément rapide de ce conflit par la négociation.

*Armes dont une part est ensuite revendue à l'étrangers au premier venu..

**Alors qu'elle aurait dû être le fer de lance du réglement diplomatique du conflit en convoquant (en exigeant !) les principales puissances européennes, asiatiques et américaines autour d'une table pour une conférence sur la paix et la sécurité en Europe/Eurasie. Et ne faire que ça au lieu de simplement multiplier les déclarations.

 

RETOUR 8 ANS EN ARRIERE :  https://www.wsws.org/fr/articles/2015/02/pers-f09.html

 

 

jeudi 15 décembre 2022

mardi 25 septembre 2012

Serbie, 1999 : calomnies, trahisons, et ingérence humanitaire (première partie)

La guerre contre la Serbie (ce qui reste, à l'époque, de la République yougoslave : i.e. Serbie, Montenegro, Kosovo-et-Métochie) émane, principalement des postures idéologiques des « Liberal hawks » américains. Cette politique étrangère américaine rejoint les positions allemandes au sujet de la reconnaissance des Etats issus de la dislocation de la Yougoslavie. Positions qui consistent donc à justifier, dès 1991, l'existence de nouveaux Etats : Slovénie, Croatie.
Avec cette guerre dirigée par l’OTAN contre la Nation serbe qui débute le 24 mars 1999, il s’agit du deuxième acte du processus de démantèlement de la Yougoslavie ; celle qui couvre la période 1999-2008, succédant au démembrement de la période 1990-1996 donnant l’indépendance tant souhaitée par la gauche libérale européenne à la Slovénie et à la Croatie.

Dans cet article, qui en appelle un deuxiéme concernant les développements ayant suivi les bombardements de 1999 par l’OTAN, nous nous intéresserons,essentiellement à cette période 1999-2008, avec de brefs mais nécessaires rappels concernant la période de dislocation de la Yougoslavie dans la première partie des années 90.

Or donc, sous le fallacieux prétexte de mettre fin à un « génocide » que les Serbes auraient été en train de commettre sur la population albanaise de la province du Kossovo "cœur historique de la Serbie" (expression détestée des libéraux-libertaires), et de fait, faire entrer la Serbie dans le concert des « nations démocratiques » (comprendre se soumettre à l’Empire global), l'OTAN (une coalition internationale menée par l’administration étatsunienne) est intervenue sur le territoire d'un État européen souverain.
« Génocide », « Holocauste », références systématiques aux régimes totalitaires des années 30 et 40 du XXe s.(Milosevic comparé à Hitler), le monde politico-médiatique est à l’unisson : il faut abattre la « bête immonde », dont le ventre est encore fécond : Bill Clinton (bien embarrassé par Monica), Madeleine Albright (peu reconnaissante envers ces Serbes résistants au nazisme qui la sauvèrent d’une mort certaine dans les années 40), Tony Blair, Bernard Kouchner, Cohn-Bendit, Bernard Henry-Levy (1) n’en finissent plus d’éructer. Les défenseurs de la « démocratie de marché » se déchaînent à l’égard du régime Milosevic, néo-nationaliste ayant réussi la synthèse entre ce qu’il reste de l’appareil communiste yougoslave et l’orthodoxie chrétienne. L’existence d’une Serbie souveraine, voulant conserver ses frontières et son territoire intègres, refusant l’hégémonie globale euro-anglo—américaine est insupportable aux yeux de l’hyper-classe mondiale. Il faut s’en débarrasser... En persuadant, par de grossiers procédés (2) les opinions occidentales de l'existence d'un génocide perpétré par les forces de police et l'armée yougoslave de Milosevic à l'encontre des Albanais du Kosovo, les manipulateurs libéraux-libertaires cyniques, s’assurent du soutien d’une opinion dont ils savent qu’elle peut contribuer à faire perdre des guerres (« l’expérience vietnamienne » a été bien retenue).

Ces manipulations politico-médiatiques commencent, d’ailleurs, dès le début des premières « guerres d'indépendance » en Yougoslavie. C'est ce genre de procédés qui fera basculer l'opinion publique « occidentale » en faveur d'une intervention armée contre la Serbie en 1999. Par exemple, cet échange entre Bernard Kouchner et Alija Izetbegovic, président de la Bosnie-Herzégovine (décédé en 2003), tiré de l'ouvrage « Kouchner (B.), Les guerriers de la paix, 2004 » accable ces « publicitaires », « chefs marketing » du « business guerrier » impérialiste anglo-américain :
- Kouchner : C'étaient d'horribles lieux, mais on n'y exterminait pas systématiquement. Le saviez-vous ?
- Izetbegovic : Oui. L'affirmation était fausse. Il n'y avait pas de camp d'extermination quelle que fût l'horreur des lieux. Je pensais que mes révélations pourraient précipiter les bombardements."
Concernant, le Kosovo, c’est « l'affaire de Racak », qui en rappelle d’autres, non moins funestes, disons obscènes car mises en scène au service du « spectacle militaro-totalitaire » : celle des « charniers de Timisoara » en Roumanie (3), celle des « enfants tués dans des couveuses » par des soldats irakiens au début des années 90, ou plus récemment l’accusation de détention d’armes de destructions massives par le régime de Saddam Hussein. Ces manipulations sont, en tout cas, analogues de par l'impact fulgurant qu'elles eurent sur les opinions publiques occidentales.

Or donc, c'est encore, un soi-disant massacre qui précipite les « bombardements humanitaires » sur la République de Yougoslavie, en 1999. Une quarantaine d'Albanais, habillés en civils, sont retrouvés morts dans le village de Racak au Kosovo. Le diplomate américain, chef de mission l’OSCE, William Graham Walker, qualifie alors l'événement de « massacre de civils » qui aurait été le fait de policiers serbes.

Le docteur finlandais Helena Ranta, chef d'une équipe internationale d'enquêteurs dans « l’affaire Racak », révèle en 2008 que le rapport qu'elle avait rédigé dans le cadre de sa mission d'expertise de médecine légale était volontairement mensonger. Elle affirme avoir subi des pressions émanant à la fois de ce fameux William G. Walker et du Ministère finlandais des Affaires étrangères. Elle a, aussi, tenu des propos allant dans ce sens à la télévision russe. A l'époque, la femme se dit incapable d'affirmer si les corps des défunts sont ceux d'habitants du village ou de savoir où ils ont été tués. Selon ses révélations, les corps retrouvés à Racak étaient ceux de terroristes de l'UCK (l’armée de libération du Kosovo terroristo-mafieuse) tués lors d'une opération anti-terroristes menée par la police yougoslave (pluritethnique) et accompagnée, de témoins (les membres d'une équipe de télévision).

Aujourd'hui nous savons, donc, que les événements se déroulèrent ainsi : des Albanais de l'UCK ouvrirent le feu sur les policiers yougoslaves qui après avoir lancé une contre-offensive sont contraints de se replier. Après le combat, les rebelles albano-kosovars récupèrent, alors 40 à 45 des corps de leurs camarades décédés, les habillent en civils et les déposent dans un champ situé dans le village. Les autres combattants kosovars abattus sont enterrés dans un village voisin. Walker eut, à ce moment, l'occasion de transformer cette rixe mortelle en « crime de guerre » entraînant l'indignation de l'opinion publique mondiale, ce qui put, ainsi, hâter le processus de mise en marche de la machine de guerre de l'OTAN contre la Serbie.

La guerre contre la République Yougoslave (Serbie) est sans doute une des meilleures illustrations de l'application de ce concept d' « interventionnisme humanitaire » (ou « bombardements humanitaires »). En outre, ces expressions et d’autres telles que « guerre propre », « frappes chirurgicales » par exemple, qui relèvent de cette novlangue (newspeak d’Orwell) ont été incroyablement efficaces de par leur capacité à coloniser les esprits. Cet impérialisme symbolique relevant de la logique (néo-)libérale a ainsi largement permis d’abolir le jugement critique des peuples, bien plus que les grossières reductio ad hitlerum habituelles visant à disqualifier les adversaires d’un « système », en l’occurrence la Serbie de Milosevic.
Cependant, cette agression informationnelle constante de la période des guerres yougoslaves aura eu du mal à occulter le résultat de cette intervention de l’OTAN en 1999 : des centaines [milliers] de morts civils, des hôpitaux, des écoles, des infrastructures détruites… A ce propos, la magistrate Carla del Ponte (4), considère que les bombardements de l’OTAN, qui ont duré 78 jours, supposés atteindre les centres névralgiques militaro-industriels et politiques du pays, mais ayant bien évidemment touché les civils serbes sont bien des crimes de guerre.In fine, la république fédérale yougoslave ne menaçait personne. En outre, nous savons parfaitement que des crimes de guerres, des atrocités ont autant été le fait de certains soldats serbes, que des terroristes-collaborationnistes alliés de l’OTAN.

Il faut, par ailleurs, insister avec force sur le fait que la France, grande amie de la Serbie trahit cette dernière, en s’impliquant militairement dans le conflit aux côtés des Anglo-américains. Plus qu’une alliance ancestrale, c’est une véritable amitié entre les peuples français et serbes qui est alors brisée. Les propos de François Mitterrand, indépendamment du jugement que l’on pourrait porter sur son action en tant que Chef d’Etat dans d’autres domaines, sont à cet égard intéressants. En effet, au milieu des années 90, il assène au mondain Bernard Henry-Levy réclamant sa « guerre juste », ce lapidaire : « Moi vivant, jamais, vous m'entendez bien, jamais la France ne fera la guerre à la Serbie. » L'arrivée au pouvoir de Jacques Chirac changera la donne concernant les relations franco-serbes. Au printemps 1999, ce même Bernard Henry-Levy exultera alors à l'annonce de l'entrée en guerre de la France contre la Serbie : « Huit ans trop tard, la juste guerre contre Milosevic »...(Le point, 27 mars 1999)

Nous savons que les tenants et aboutissants de ces guerres yougoslaves sont très complexes. Nous n’aurions pu traiter un tel sujet en quelques lignes. Il aurait été intéressant, par exemple, de montrer comment les Etats-Unis ont favorisé l’importation de jihadistes du Moyen-orient et d’Asie centrale en Bosnie-Herzégovine pour combattre aux côtés de l’armée régulière bosniaque musulmane…de montrer, de fait, à quel point une bonne part de cet islam bosniaque modéré –un « islam slavisé » avec ses convertis par « nécessité » sous l’occupation ottomane- n’a que peu à voir avec cet islam wahhabo-salafiste d’importation, donc… et qu’Izetbegovic, l’ami des Occidentaux et de Ben Laden, n’a jamais condamné… ce même Izetbegovic, qui avait favorisé l’organisation de mouvements SS musulmans alliés aux Oustachis croates (fascistes) durant la seconde guerre mondiale...

Nous verrons dans un prochain article quelles ont été les motivations (cachées aux opinions occidentales) de cette guerre d’agression envers la République fédérale de Yougoslavie qui mènera à l’indépendance de la province du Kosovo-Métochie en 2008, devenu État fantoche , économiquement non-viable, dirigé par des mafieux tels Hashim Thaçi … qui procèdent à un nettoyage ethnique des Serbes présents au Kosovo…
Nous mettrons, également, en exergue que si la logique de guerre contre la Serbie diffère, en apparence, de ces « guerres contre la terreur » ou plutôt « ces guerres de terreur », menées par les néo-conservateurs depuis 2001 et poursuivies sous le règne d’Obama, il reste des invariants, des fondamentaux dans les orientations de la politique étrangère américaine et que la destruction de la République fédérale de Yougoslavie préparait les « croisades » impériales anglo-américaines de ce début de XXIe siècle… suivant la logique du « Nation Buiding »
.
 
(1) Ce même individu n'a, sans doute, jamais écrit une seule ligne au sujet des exactions commises par les forces armées croates de l'ère Tudjman envers les Serbes de Krajina, entre autres nombreux exemples de crimes perpétrées dans les Balkans à l'encontre du peuple serbe...

(2) On se souviendra de cette piteuse campagne de publicité affichant côte à côte Milosevic et Hitler.

(3) sur TF1, fin 1989, on entendit : « Ceausescu, atteint de leucémie, aurait eu besoin de changer son sang tous les mois. Des jeunes gens vidés de leur sang auraient été découverts dans la forêt des Carpates. Ceausescu vampire ? Comment y croire ? La rumeur avait annoncé des charniers. On les a trouvés à Timisoara. Et ce ne sont pas les derniers » Inutile de se perdre en commentaires sur la nullité de ces propos...

Disons simplement, qu'en réalité, les opposants au régime de Ceausescu ont réalisé une mise en scène en déterrant une vingtaine de cadavres dans le cimetière de la ville, situé à l'extrême ouest de la Roumanie. Sur le cliché, objet du scandale, pris par un Américain apparaissent trois personnes. Un bébé, victime de la mort subite du nourrisson, un homme qui n'est pas le père de ce dernier et une femme décédée d'une cirrhose, qui n'est pas la mère de l'enfant.
(4) Magistrate, occupant la fonction de procureur dans les Tribunaux spéciaux pour l’Ex-Yougoslavie (TPIY)

  par Jean-Michel Lemonnier