: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Poutine
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samedi 16 mars 2024

Nouvelle intervention d'Henri Guaino en lien avec les déclarations aventeureuses du PR français concernant le conflit Russie-Ukraine et son issue...

mercredi 13 mars 2024

Les leçons magistrales d'Henri Guaino et de Dominique de Villepin - Mise en persepctive du soutien français à l'Ukraine

La leçon magistrale d'Henri Guaino sur la nullité des élites, leur effondrement moral et intellectuel. Rien à ajouter sur ce sujet. Henri Guaino s'adresse à tous ces petits hommes gris, aux costumes trop grands pour eux, qui composent la caste politique et intellectualo-mondaine la plus nulle de toute l'histoire de France et de l'Europe. Caste qui brille par sa sidérante incompétence dans la crise ukrainienne.

 

L'intervention de De Villepin est également excellente : 


samedi 9 mars 2024

La nouvelle antienne des barjots : "Nous sommes en 1938"

Non seulement nous ne sommes pas en 1938, Macron n'est pas Churchill et Poutine pas Hitler (qui peut gober ça à moins d'être complètement idiot), mais quand tu vois et entends ces débilos répéter à l'envi (jusqu'à la lie) que nous sommes en 1938, on peut ajouter qu'on est plus certainement dans un épisode des "pieds nickelés".

L'histoire ne repasse pas deux fois le même (Céline)... au-delà des leçons qu'on peut en tirer (ce qui bien différent du fait de la récupérer et la malmener au rythme de ses lubbies)..
 
L'histoire se répète sous forme de farce (Marx)...

Les macronistes (pourtant modérés en début de crise ; Macron ayant plutôt bien joué sa partition en 2022) et leurs affidés (tous ceux sur cette même ligne spectaculaire, outrancière : BFM, LCI, généraux de plateaux, propagandistes ukrainiens de... plateaux, "experts" et cie) pensent désormais avoir un coup d'avance sur l'histoire. C'est leur nouvelle posture. Ce sont juste des incultes et des incompétents imprévisibles.
 
 

jeudi 16 février 2023

E. Todd - H. Guaino - 21/01/2023 - débat République souveraine et... commentaire

 

Guaino confirme que la voie suivie par le post-Occident est un suicide, comme Todd qui lui ajoute (ce que je répète aussi) que la France et l'Allemagne servent de paillasson à l'axe Washington-Londres-Kiev-Varsovie.
En somme, la France et l'Allemagne qui n'avaient rien à faire ds ce conflit (à part user de la force de leurs diplomaties) seront, possiblement, entraînées dans une guerre par des Etats (et des Nations) qui les méprisent en tant qu'acteurs historiques.
Au final, ce "moteur européen" obtiendra la défaite, le déclin et n'aura plus qu'à regarder cette Union européenne complètement inféodée à l'anglosphère recentrée (limitée) sur l'axe Baltique-Mer noire. La Pologne Yankee-otanisée jusqu'à l'os devant jouer le rôle de nouvelle puissance majeure en Europe. Et, c'est le scénario le plus optimiste... Que la France et l'Allemagne soient d'ailleurs ensuite dos à dos ne relève même plus de la géopolitique-fiction.

vendredi 20 janvier 2023

Sortie de crise - conflit "russo-ukrainien"

 


Le Monde diplo. 01/23. Ça change au moins du concert d'aboiements des 'intransigeants' le cul vissé sur leur chaise de plateau tv ou devant twitter (entre playmobils de Poutine et soldats de la libeêêêrté 'occidentalistes' sans oublier la pseudo-3e voie "pas de campisme !"). 

En mars/avril, le régime kievite était prêt à faire de larges concessions territoriales & geostrategiques. L' appui militaire massif US et la connerie indicible des Boris Johnson, Liz Truss et Von der Leyen ont totalement changé la donne.

mercredi 4 janvier 2023

Livraison de chars légers AMX-10 RC : nouvelle décison "française" purement aberrante

Vous remettrez bien un peu d'huile sur le feu ?

A lire : 

https://www.opex360.com/2023/01/04/la-france-va-livrer-des-chars-amx-10rc-a-larmee-ukrainienne/

Alors que depuis des mois la présidence française multipliait les déclarations en faveur d'un réglèment diplomatique du conflit russo-ukrainien, la décision prise (en tout cas révélée) aujourd'hui de livrer sous peu des chars légers à l'Ukraine est aberrante. Elle est destructrice pour la crédibilité de la France en tant que "puissance d'équilibres". Même si ces blindés ne sont, certes, pas les armes les plus redoutables livrées à l'armée urkainienne par le "bloc américano-occidental"* et notamment par la France (contrairement aux fameux canons Caesar), le symbole est fort : la France sera la première puissance "occidentale" à livrer ce type d'armement. La Slovaquie avait franchi le pas en août... La France discréditée pour ses valses hésitations auprès des deux bélligérants** et de leurs alliés, rentre dans le rang. Elle s'enfonce dans le marais des "va-t-en-guerre" euro-américains.

Il est même possible que Poutine ne veuille même plus répondre à Macron au téléphone... https://www.sudouest.fr/international/russie/guerre-en-ukraine-macron-va-appeler-poutine-apres-le-g20-12976207.php  Le président faisait cette déclaration à la mi-novembre, nous sommes le 04/01/2023... Cette "diplomatie du/par téléphone" a sûrement été utile. Elle a même permis à la France de se démarquer dans ce concerts d'aboiements en Europe et en AmNord. Aujourd'hui, on ne voit plus ce qu'elle pourrait apporter si elle est là pour faire d'E. Macron le porte-parole de Zelensky ?.. En effet, encore aurait-il fallu œuvrer très concrètement pour cette paix visiblement tant souhaitée par E. Macron. 

Par ailleurs, quand le président affirme qu'il (et le peuple via son parlement qu'en pense-t-il ?) soutiendra l'Ukraine jusqu'à la victoire que faut-il entendre ?

Il faut dire un mot de ces poissonniers des oppositions françaises incapables de faire pression pour que cessent ces livraisons d'armes et que la France avec des alliés proches (on en a déjà parlé) et d'autres puissances (Turquie dans l'OTAN, Chine, Inde) s'engagent sur la voie d'un réglément rapide de ce conflit par la négociation.

*Armes dont une part est ensuite revendue à l'étrangers au premier venu..

**Alors qu'elle aurait dû être le fer de lance du réglement diplomatique du conflit en convoquant (en exigeant !) les principales puissances européennes, asiatiques et américaines autour d'une table pour une conférence sur la paix et la sécurité en Europe/Eurasie. Et ne faire que ça au lieu de simplement multiplier les déclarations.

 

RETOUR 8 ANS EN ARRIERE :  https://www.wsws.org/fr/articles/2015/02/pers-f09.html

 

 

lundi 26 décembre 2022

De LCI à l'ImMonde : les télégraphistes de l'anglosphere (encore et toujours)

 

De la pure merde. 

Cette séquence d'un Pujadas (accompagné des parasites qui en savent si peu sur le sujet évoqué) qui trépigne dès que le Kremlin prononce le mot "nucléaire" est symptomatique.

Titres et propos anxiogènes. Surinterprétation. Propos tronqués. Analyses sauvages à partir de considérations idéologiques, extrapolations nécessairement. 

Les nouveaux systèmes d'armes de l'armée russe sont connus depuis au moins 4 ans. Avangard, un planeur hypersonique lancé par un missille balistique, fait partie des nouvelles armes présentées par le président de la Fédération de Russie en 2018 devant l'assemblée fédérale russe.

Les Etats-Unis en se retirant du système ABM en 2002 et en installant un système de défense anti-balistique dans les PECO donc aux frontières russes ou à leur très grande proximité ont posé, indirectement, la pierre d'angle de la réponse militaire de la Défense russe. Sans entrer dans les détails techniques, Poutine possèderait bien des armes "indetectables" grâce à la MHD (magnétohydrodynamique). La France a complètement raté le tournant MHD il y a des décennies et les Russes, eux, ont compris l'intérêt de ce mode de propulsion.

En 2019, la Russie avait déjà annoncé la mise en place de ces missiles et des planeurs (a priori opérationnels) à charge nucléaire ou non dans l'Oural. Donc rien de neuf sous le soleil (malheureusement).

A noter : malgré ce que ces médias annoncent à intervales réguliers, jamais la Russie n'a menacé directement un pays de l'OTAN d'un recours à des armes nucléaires (essaie de comprendre réellement cette phrase avant d'aboyer...). Ce qui n'est pas le cas de l'ancienne première ministre britannique ; cette folle tordue incompétente de Liz Truss qui se disait prête (à un moment de son mandat de 44 jours) à faire usage de la force nucléaire contre la Russie.

Tout cela pour dire, que l'hystérisation, la volonté de dégueuler du sensationnalisme (journaliste jaune) à longueur d'émissions et de colonnes sont démultipliés depuis le début de la guerre russo-ukrainienne.

 

mardi 20 décembre 2022

Garanties de sécurité pour l'Ukraine ET la Russie

Sur la base des propos suivants, Macron a intégralement raison :

"Le jour de la paix supposera des discussions. En premier chef pour les garanties envers l'Ukraine, pour son intégrité territoriale, sa sécurité dans la durée", a déclaré Emmanuel Macron. "Mais aussi pour la Russie, comme une partie qu'elle sera à un traité d'armistice et de paix." 

"Que quiconque me reproche de me projeter sur un tel sujet m'explique ce qu'il propose", a ajouté le président français. "Ce que les gens qui refusent de préparer cela et d'y travailler proposent, c'est la guerre intégrale. Elle impliquera tout le continent.". E. Macron, 19/12/2022, TF1, LCI

Cela fait déjà des mois que  je considère que la position de la Présidence française est la bonne. Avec un sérieux bémol toutefois : la question de l'embargo des hyrocarbures russes. La France, si elle n'est pas la plus dépendante vis-à-vis de ces productions, n'a rien à gagner à obéir aux injonctions étasuniennes. L'Adminstration étasunienne et la commission européenne (chambre d'enregistrement des décisions de Washington), se moquent éperdument des peuples européens. La France doit trouver avec certains de ses partenaires (Allemagne, Italie, Belgique, Hongrie voire Serbie) une alternative à ces sanctions aberanntes dirigées contre la Russie et qui rendront très difficiles les conditions de vie des citoyens européens.

Et je me fous bien, par ailleurs au passage, de savoir si le premier crétin qui passera par ici me prendra pour un macroniste, un "campiste" ou autre...

Pour une mise en perspective, j'avais, ici même, déjà anticipé pas mal de choses depuis des années : voir notamment les articles Guerres de et pour l'Eurasie : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/g%C3%A9opolitique

mercredi 7 décembre 2022

La France "s'isole" et c'est temps mieux

Ni le temps ni l'envie d'écrire (encore) un article sur le sujet. La ligne du président Macron est la bonne. La France n'a pas à se laisser dicter sa politique étrangère par l'Anglosphere ni par les PECO (qui de toute évidence sont depuis deux décennies entrés dans la sphère d'influence des Anglo-étasuniens), pas plus que par des Michel Duclos et autres Bruno Tertrais de l'institut Montaigne :

1) le dialogue franco-russe (comme germano-russe) aux plus hauts sommets des Etats doit être maintenu

2) Zelensky doit en rabattre... et envisager des négociations AJOUT DU 22/12/2022 : c'est à Washington que Zelensky a présenté son plan de paix et pas à Paris. Comprenne qui pourra...

https://www.radioclassique.fr/international/guerre-en-ukraine-emmanuel-macron-veut-convaincre-zelensky-de-negocier-avec-poutine-selon-sylvain-fort/

Le Figaro qui couvrait globalement avec honnêteté le conflit dans le Donbass depuis 2014 a revu sa ligne visiblement. https://www.lefigaro.fr/international/ukraine-ces-gaffes-de-macron-qui-isolent-la-france-20221206

De quelles "gaffes" parlent cette journaliste ? En quoi une ligne politique et géostratégique comme celle développée par Macron relèverait de la "gaffe" ? On est dans le jugement de valeur, le jugement moral, parce qu'il y a dans ce conflit des choses dicibles (ces flics de la pensée !) et d'autres non.

lundi 10 octobre 2022

Romain Goupil est toujours vivant

Je vous épargne la présentation d'un des personnages, sans doute, les plus détestés de France avec Cohn-Bendit (ce "[gros] tas de chair libertaire qui sert de présentoir au 'marché du désir' - Michel Clouscard) et BHL.

Je tombe là-dessus plus de 6 mois après sa diffusion par l'imMonde (la référence médiatico-cultureuse pour la (pitoyable) petite-bourgeoisie intellectuelle française). Une simple recherche par mots-clés. J'étais persuadé de tomber sur un article de cet acabit.

 https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/07/romain-goupil-arretons-poutine-maintenant-et-definitivement-armons-les-ukrainiens_6120953_3232.html

On connaît la chanson guerrière de cet "ancien" trotskard, pur culturo-mondain. Bref, ce que la France a fait de pire depuis 50 ans.

Une seule remarque concernant ce billet : plus la Russie sera affaiblie, plus elle sera menaçante. Si elle arrive au point de rupture politique (tentation de renversement du pouvoir, voire dislocation du pays), elle engendrera des hommes bien plus dangereux que Poutine.

Ces trotskards, libéraux libertaires comme Goupil, sont loin d'être les idéalistes qu'ils prétendent être. En plus d'être d'un égocentrisme inconnu (sans doute) dans toute l'hsitoire de l'humanité "Après MOI MOI MOI, le déluge", ce sont les pires cyniques. Goupil s'est déjà lourdement trompé avec l'Irak et son soutien aux Anglo-étatsuniens. Mais cette engeance ne se corrige jamais...Les Goupil et cie se sont plantés sur tout, ça ne les empêche pas de s'arroger le ministère moral depuis 5 décennies. Répugnant. 

Conférence pour la paix et la sécurité en Europe/Eurasie, hic et nunc, avec la Chine et l'Inde, deux grandes puissances en mesure aujourd'hui d'infléchir les décisions de Moscou. La surenchère guerrière [1] est un suicide pour l'Europe. Déjà écrit et répété... 

Nous ne sommes pas dans les années 30 du XXe siècle [Au passage et sans aucn rapport avec l'objet de cet article  : ce type de formulation "années... du 20e siècle" a été corrigé dans un article que je proposais à une revue scientifique, tout comme l'expression "Moldaves roumains". Nous sommes entourés de prix Nobel et de beaux incompétents au plus haut niveau, dormez tranquillement; Mieux vaut en rire, hein ?..]

NB : Goupil comme les Ursula Von der leyen sont bien sûr favorables à un embargo total sur les hydrocarbures russes sans se soucier, évidemment, des conséquences d'une telle décision sur des ménages qui ont déjà du mal à s'en sortir en "temps normal". Ce mépris de classe toujours là ! Mais cet embargo sur les hydrocarbures russes se révélera aussi un désastre pour l'industrie française et plus largement ouest-européenne. Van der Leyen comme plus modestement des idiots utiles (mais très nuisibles) à la Goupil et sa clique marchent pour une Europe totalement inféodée à Washington.

L'objectif : empêcher la création d'une GRANDE EUROPE de Reykjavik à Vladivostok, d'une EURASIE POLITIQUE. Le bon kairos pour les Atlantistes est cette guerre...

[1]  C'est aussi la position d'un Raphaël Glucksman fidèle aux idées de son père...

Pour une mise en perspective (mai 68 petit bourgeois vs mai juin ouvrier) :

https://comptoir.org/2018/03/28/romain-goupil-aurait-il-mieux-fait-de-mourir-a-trente-ans/


mardi 20 septembre 2022

E. Macron, le quai d'orsay et ses limites...

Jusqu'à aujourd"hui, Emmanuel Macron a toujours eu la bonne ligne en matière de politique étrangère (dans les conditions qui sont les siennes...après l''ouragan" Hollande et malgré les accords de Minsk et au regard de son parcours c'était loin d'être envisageable). Quand il affirme à demi-mot que le Quai d'Orsay est largement investi par des Atlantistes qui peut soutenir le contraire ?

«Nous avons aussi notre Etat profond, [...] et je sais que beaucoup d’entre vous se sont formés dans la défiance envers la Russie.»  Emmanuel Macron 27/08/2019

Ce qui est dommage ce sont ses choix en matière de ministres des affaires étrangères. Un retour d'Hubert Védrine (si on écarte "son" suivisme anglo-US  en 1999 en RFY -Serbie-Kosovo) ET/OU de Dominique de Villepin aurait été plus que bien bienvenu dans la période actuelle.

En outre, E. Macron a beau déclarer ce qu'il veut (pure communication) concernant les référendums à venir dans le Donbass, il n'a pas d'autres choix que d'acter le projet (partiel) de "nouvelle-Russie" (partielle) de V. Poutine...

En effet, si les républiques de Lougansk et Donetsk sont annexées après les référendums, elles deviennent, de facto, des territoires russes et livrer des armes à l'Ukraine pour lutter contre l'armée russe devient extrêmemnt compromettant pour la France. Déjà l'ambassadeur de France a été convoqué à Moscou concernant ces livraisons d'armes... La Russie est en difficulté et une annexion des espaces du sud-est ukrainien devient un moyen de chantage. Toute action militaire dans le Donbass (Lougansk, Donetsk, Kherson) deviendrait une agression contre la Russie. Là nous entrons dans l'inconnue la plus totale...

Cela dit, les attaques "ukrainiennes" contre la Crimée, territoire russe, n'ont pas donné (jusqu'à ce jour...)  lieu à des répliques de "grande ampleur"...

Macron (entendre la "ligne Macron" qui est celle des Allemands, cf. axe Paris-Berlin-Moscou sur ce blogue) sera-t-il celui qui permettrait d'éviter une conflagration majeure en Europe ? Tout dépendra des décisions qui seront prises dans les jours et semaines à venir... Le pire n'est jamais certain.

D'ailleurs la mobilisation de réservistes russes est-elle à considérer comme une nouvelle "escalade" ou une volonté d'en finir avec cette guerre "ratée" (pour les Russes) fondamentalement inutile ? Erdogan affirmait il y a peu que Poutine souhaitait s'engager sur la voie de la paix au moins du cessez-le-feu... A suivre...

voir articles sur ce blogue :

http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/g%C3%A9opolitique

 https://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/Eurasie

Pour la carte de "Nouvelle-Russie" :  https://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/2022/01/guerres-pour-leurasie-ukraine-extrait.html

 

vendredi 5 août 2022

Poutine-Macron : exemple de pseudo-information

https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/guerre-en-ukraine-emmanuel-macron-et-vladimir-poutine-ont-arrete-de-s-appeler

Il n'y a aucun lien de cause à effet entre la catégorisation 'pays inamical' et la mise en pause (il ne s'agit de rien d'autre) du dialogue direct Poutine-Macron.

 1)  cela fait des mois que la France est considérée  comme 'inamicale' par la Russie 

2) le dialogue Poutine-Macron a continué bien après cette classification. 

3) on lit dans les propos de Dimitri Peskov que l'idée est a) de parler du contexte général b) évoquer ensuite le dialogue entre les 2 chefs d' Etat les 2 assertions étant indépendantes 

4) le dialogue France-Russie se poursuit via d'autres canaux diplomatiques (ambassades...)

Que dire ? Ce n'est pas la 1ère fois que ce genre de médias surinterprète volontairement des déclarations d'officiels. L'univocité étant par ailleurs la règle dans la couverture de ce conflit...

Sur cette 'info' on a un suivisme inquiétant mais dorénavant 'normalisé'. Mêmes raccourcis...

Francetvinfo se vante, par ailleurs, de vérifier et déconstruire les fausses infos.

Inutile de s'étendre. C'est du temps perdu. France info comme tf1, LCI (1 cas d'Ecole) et cie sont sur la même ligne anxiogène et partisane. Sur cette pseudo-info, seul Sud-Ouest tente de titrer honnêtement à partir du propos de D. Peskov.

Et comme dirait l'autre, un journaliste qui fait son boulot est une personne au chômage. Consentir à être 'informé  par ces médias de masse c'est accepter un viol psychique permanent.

Ne pas s'étonner de l'attrait pour les médias et analyses dits "alternatifs" ensuite. Pour le meilleur comme pour le pire...

AJOUT du 19/08/2022 :

CQFD : https://www.lexpress.fr/actualite/monde/macron-et-poutine-se-reparlent-ce-qu-ils-se-sont-dit-ce-vendredi_2178790.html

Sans commentaires supplémentaires...


samedi 14 mai 2022

Renversement de l'axe du monde...

 A LIRE :

« La Russie n'a pas seulement défié l'Occident, elle a montré que l'ère de la domination occidentale mondiale peut être considérée comme complètement et définitivement révolue »

Fondation pour l'innovation politique | 02 mars 2022

 https://www.fondapol.org/decryptage/la-russie-na-pas-seulement-defie-loccident-elle-a-montre-que-lere-de-la-domination-occidentale-mondiale-peut-etre-consideree-comme-completement-et-definitivement-revolue/?fbclid=IwAR1AsZgrYbCSFjXy7H4XCGQkawZY3wq_g4uCsXqG5A8ezBxK7dKt7psnk-Y

Mon commentaire :

C'est la vision grande-continentale et multipolaire. La gauche européenne "antitotalitaire" et la droite neuneu n'ont rien compris. Que ce soit 1 fuite organisée ou pas ne change rien. On a là, décrit, le nouvel ordre mondial. En réalité, il n'y a pas plus occidentalo-centrés et + mal placés pour comprendre le comportement de la Russie, que les promoteurs de la diversité, les pourfendeurs de l'ethnocentrisme et de...l'occidentalocentrisme (!)
Ecrire ça, n'est pas justifier l'invasion de l'Ukraine (pour les idiots qui liraient)...
 Il y avait cette idée de confédération européenne, la formation d'un bloc continental incluant la Russie (avec ou sans Poutine), etc. D'autres idées associations s/ le plan de la coopération militaire autre que l'OTAN... Quel gâchis ! Cette stupidité qui a consisté à rejeter les Russes on la doit à tous les Atlantistes (à l'anglosphère !), à la tête des Etats européens.
Il y avait, certes, un projet difficile à vendre auprès des anciens Etats socialistes (PECO) mais on avait 30 ans pour y arriver (échouer). (par ailleurs, quelle responsabilité écrasante portée par Hollande, sur la dernière période, dans cette incapacité à comprendre ce conflit dans le Donbass et à éloigner encore un peu + la Russie de l'Europe occidentale).
Emmanuel Macron, il faut le reconnaître (si on laisse de côté son "en même temps" qui laisse plus que sceptique) essaie à travers ses efforts diplomatiques récents, ses discours, ses attitudes depuis 2017 d'engager l'Europe sur cette voie... A suivre...

lundi 25 juillet 2016

Les menaces intérieures en Russie

Les menaces intérieures en Russie

L'islam wahhabo-salafiste

L'islam fait partie du paysage religieux russe depuis le Moyen Âge. Cette religion s'implante sur le territoire de l'actuelle Russie au VIIe siècle au moment de l'expansion du Califat. C'est d'abord le Caucase Nord puis la Volga, par l'intermédiaire des Tatars et des Kazhars, qui voient s'implanter la nouvelle religion. Le conflit entre christianisme orthodoxe et islam connaît une explosion paroxystique au moment de l'affrontement entre l'Empire russe et l'Empire ottoman. Accusés d'avoir collaboré avec l'Allemagne nazie  durant la Deuxième Guerre mondiale, nombre de musulmans sont persécutés sous Staline. La plupart des musulmans, majoritairement sunnites-hanafites, cohabitent cependant généralement sans heurts avec les autres communautés religieuses du pays. La réussite du "modèle de Kazan" au Tatarstan permis, notamment, par les réformes de Catherine II ayant mené à la création d'un islam "libéral", est la preuve de la réussite du modèle pluriethnique et plurireligieux russe. Malgré cette entente cordiale entre différents groupes religieux, des musulmans refusant le pouvoir central russe ont toujours existé. Depuis l'implantation de l'idéologie wahhabo-salafiste après la dislocation de l'URSS cet affrontement a pris une nouvelle tournure. Des réseaux relevant de l'islam radical, liés à l'Arabie saoudite, au Qatar et à la Turquie ont été déployés en Russie durant plusieurs décennies, tout autant dans le Caucase du Nord (Ciscaucasie) que dans d'autres régions de Russie. A mesure qu'augmentent les flux migratoires des populations musulmanes vers les grandes villes russes, les réseaux islamistes se développent et finissent par quadriller une large part du territoire russe. Cette assertion ne devrait choquer personne, puisque ce sont bien chez les immigrés et/ou les naturalisés russes, en provenance du monde musulman - qui ne se réduit pas au monde arabe - que se recrutent principalement les nouveaux jihadistes. L'islam radical sunnite est devenu très populaire au sein des populations qui ne se retrouvent pas dans la vision géopolitique (interne et externe) du pouvoir central et de ses représentants dans les différentes régions du pays. Peu à peu se sont donc créés, dans toute la Russie, des réseaux terroristes bien structurés liés à l'Etat islamique et ce bien avant la création de l'EIIL. Car en effet, cet affrontement entre le pouvoir central et les islamistes sunnites salafistes donne lieu aux terribles combats de la première et la seconde guerre de Tchétchénie, qui se déroulent respectivement de 1994 à 1996 et de 1999 à l'année 2000. Des jihadistes combattent à la fois le pouvoir central mais aussi les musulmans sunnites-soufis du Caucase Nord ou Ciscaucasie (les musulmans du sud du Caucase ou Transcaucasie sont majoritairement chiites comme en Azerbaïdjan, pays limitrophe de l'Iran, ou en Géorgie où la minorité musulmane est principalement chiite). C'est donc une lutte entre islam wahhabite-salafiste d'importation voulant imposer la Charia dans le Caucase sous influence russe et un islam dit traditionnel, le soufisme rempart à la barbarie, qui fait rage dans cette région.

Or donc dans les années 90, après une période de flottement, Moscou prend conscience qu'une indépendance de la Tchétchénie donnerait des idées à d'autres régions de Russie et intervient militairement dans le Caucase. La Turquie héritière de l'empire ottoman qui eut toujours des visées sur le Caucase, l'Arabie Séoudite et d'autres pays du Golfe arabo-persique, quant à eux, conscients de la fragilité du pouvoir russe et de l'intérêt qu'ils pourraient tirer d'un Caucase formé d'Etats chariatiques prennent contacts avec les rebelles tchétchènes et daghestanais. Les islamistes et nationalistes turcs, à l'instar des "Loups Gris" (Bozkurtlar), organisation paramilitaire d'extrême-droite qui opère aujourd'hui en Syrie, ont fourni leurs contingents de combattants pour la guerre en Tchétchénie. Les Bozkurtlar ont également formé des milices dans d'autres zones du Caucase et notamment en Azerbaïdjan lors de la guerre pour le contrôle du Haut-Karabagh dans les années 1990 (Avioutskii, 2005 : p. 248). Un conflit en plein cœur de la Transcaucasie qui n'a pas cessé depuis des décennies mais qui s'est durcit en avril 2016. Le Séoudien Ibn al- Khattab, dit l'émir Khattab, mort en 2002 en Tchéthénie, vétéran de la première guerre d'Afghanistan, a combattu au Tadjikistan, en Azerbaïdjan puis en Tchétchénie où il a formé et converti des combattants à la doctrine salafiste-wahhabite. Il crée avec Chamil Bassaïev, indépendantiste tchétchène qui s'engage au début des années 90 aux côté des rebelles de Ciscaucasie (Caucase du Nord), la Brigade islamique internationale du maintien de la paix responsable du déclenchement de la deuxième guerre de Tchétchénie.  En avril 1998, Katthab déclare : "Avec l'aide d'Allah Nous allons plongé la Russie dans l'état dans lequel la Tchétchénie actuelle se trouve...nous allons continuer jusqu'à ce que le drapeau noir victorieux du jihad se déploie sur le Kremlin"[1]. C'est à cette époque qu'Oussama Ben Laden fonde "le Front mondial du Jihad contre les Juifs et les Croisés" avec l'objectif de créer un califat mondial. L'EIIL reprendra cette idée dans les années 2000...

 Cependant le conflit qui oppose les islamo-nationalistes tchétchènes aux  légalistes tchétchènes fidèles à Moscou et au pouvoir central russe ne se limite pas, strictement, à ces deux guerres. De la dislocation de l'Union soviétique et l'apparition des mouvements séparatistes tchétchènes postcommunistes largement soutenus par l'Arabie saoudite, les Etats-Unis, le Pakistan jusqu'aux années 2010, une série d'attentats, de prise d'otages vont réorienter la politique intérieure russe vers une ligne patriotique intransigeante envers les sécessionnistes du Caucase à partir de la seconde (ou deuxième ?) guerre de Tchétchénie. Le bilan des actions meurtrières visant des civils et attribuées aux wahhabo-salafistes du Caucase est extrêmement lourd. En 1995, la prise d'un hôpital à Boudennovsk fait 150 morts. En 1996, une prise d'otage à Kizliar au Daghestan fait au moins 80 morts. Entre le 31 août et le 13 septembre 1999, 300 personnes succombent à des attaques terroristes tchétchènes en Russie. En 2002, la prise du théâtre Dobrouvka de Moscou fait 128 morts parmi les otages. Le 9 mai 2004 alors qu'il assiste à une célébration officielle à la mémoire des combattants de la Deuxième Guerre mondiale, le président tchétchène Akhmad Kadyrov est assassiné à Grozny. C'est son fils Ramzan Kadyrov, ennemi tout comme son père des wahhabo-salafistes, qui lui succèdera des années plus tard en 2007 après avoir été vice-premier ministre puis premier ministre de la République de Tchétchénie. Du 1er au 3 septembre 2004, une prise d'otage se déroule à Beslan. 1000 personnes sont retenues dans une école en Ossétie du Nord par les séparatistes tchétchènes. 331 civils dont 186 enfants périront au terme de celle-ci. En 2011, un attentat-suicide à l'aéroport de Domodedovo à Moscou fait 37 morts. La liste est encore longue...

Il est, cependant, très difficile de dire quelle est véritablement la dimension du problème de l'islam radical, essentiellement sunnite, en Russie. Il apparaît évident que nombre d'attentats ont été déjoués depuis des années par les services de renseignements russes. Néanmoins étant donné que le soutien financier en provenance des Etats voyous de la péninsule arabique et de la Turquie n'a toujours pas cessé (les derniers événements en Turquie/ coup d'ETAT étasunien (?) avorté de juillet et rapprochement avec la Russie, changeront-ils la donne?), il est fort probable que de nouvelles attaques suicides aient lieu, voire une nouvelle guerre dans le Caucase, région qui jouxte toute la zone de conflit proche et moyen-orientale actuelle, finisse par éclater. Une part des membres de l'Emirat du Caucase créée en 2007, dont l'objectif est d'instaurer la charia dans le Caucase, a prêté allégeance à l'Etat islamique en 2015. "L'islam étasunien" du Caucase est donc une source de préoccupations majeures pour le pouvoir russe. Il est à noter que les réseaux islamistes des Balkans, de Bosnie et du Kosovo qui n'ont cessé d'être opérationnels depuis les guerres yougoslaves des années 1990 sont financés et armés par les mêmes autorités qui appuient la déstabilisation du Caucase.  Les liens idéologiques entre les jihadistes du Caucase et ceux du Moyen-Orient sont de plus en plus forts. Pour les Russes, perdre le contrôle du Caucase c'est évidemment laisser échapper un accès à la mer Caspienne et à ses ressources en hydrocarbures. Un tel renoncement est inimaginable. La Russie doit donc faire face à cette menace permanente qui pèse sur la sécurité nationale. L'intervention militaire de la Russie en Syrie mais aussi le dispositif sécuritaire-militaire mis en place par Moscou dans le Caucase et en Asie centrale doivent permettre de la repousser.

Une "cinquième colonne" et une "sixième colonne"

Ce qui est appelé "Cinquième colonne" est un réseau de forces d'opposition à la Russie poutinienne dont le noyau dur est constitué par des libéraux pro-étasuniens, pro-BAO qui rêvent, sans doute, de faire régresser la Russie à la situation dans laquelle elle se trouvait dans les années 1990, c'est-à-dire la période Eltsine de mise à sac de la Russie, du pillage du pays par l'étranger, de l'avènement du capitalisme sauvage. Les libéraux seuls sont dans l'incapacité d'organiser une contestation du pouvoir poutinien à grande échelle. Le soutien que leur apporte Washington est donc essentiel. Les manifestations régulières, organisées par les prétendues "forces démocratiques" anti-Poutine, qui se déroulent à Moscou sont ainsi soutenues par l'administration étsaunienne. En mai 2012, par exemple, a lieu la "marche des millions" durant laquelle les manifestants réunis sur la place Bolotnaïa ont scandé des slogans comme "Le pouvoir des millions, non pas des millionnaires!", "Poutine voleur! Poutine voleur! Poutine voleur!", "À bas le tsar!", "À bas l’autocratie!". Réunissant des personnalités dissidentes du Parti communiste de Russie, du Parti socialiste, du Front de gauche,  du Parti social-démocrate, du Parti Solidarnost, mais aussi des nationalistes nostalgiques de la Russie tsariste ou en encore des anarchistes et des militants pour la "cause homosexuelle", ce défilé a mobilisé quelques milliers de citoyens russes. Cette expression de mécontentement peu spontanée a vite tourné à l'émeute. Des subversifs téléguidés, pour une bonne part, par des officines spécialisées dans les opérations de déstabilisation de gouvernements non-alignés sur le Bloc Américano-Occidental ont alors été arrêtés. On sait que l'ONG russe Public Verdict Fundation dirigée par Natalia Taubina luttant pour le "respect des droits de l'homme" et impliquée dans les émeutes de mai 2012, n'a rien d'exclusivement russe si l'on considère ses soutiens. Ainsi peut-on lire sur le site de l'organisation : "In 2011, the Public Verdict Foundation was supported by The John D. and Catherine T. MacArthur Foundation, the Open Society Institute Assistance Foundation, Oak Foundation, the European Commission, the UN Voluntary Fund for Victims of Torture, the National Endowment for Democracy, the Norwegian Helsinki Committee, and by private donors"[2]. On reconnaît, par exemple, dans cette liste de soutiens, The National Endowment for Democracy (NED), d'orientation essentiellement néo-conservatrice, fondée en 1983, qui reçoit des fonds du Ministère des affaires étrangères étasunien mais aussi de monstres capitalistes comme Coca-Cola, Google, Microsoft ou bien encore la banque Goldman Sachs. Depuis 2012, le NED ne communique plus d'informations sur ses activités avec les ONG "russes". Cette cinquième colonne, cheval de Troie de l'anglosphère, pourrait jouer un rôle de premier plan, dans la déstabilisation de la Russie. Le projet de l'Etat étasunien profond, autrement dit celui qui associe lobby militaro-industriel et banque, capitalisme financier et idéologie messianique judéo-protestante, reste stable, inchangé, élections après élections des présidents quelle que soit leur couleur politique. Si certaines opérations d'Agit-prop n'aboutissent pas, d'autres suivent irrémédiablement.

La sixième colonne est, quant à elle, constituée d'un groupe de personnes agissant ouvertement au sein même du pouvoir central russe. Il s'agir des libéraux pro-occidentaux (pro-BAO) qui sont arrivés au pouvoir durant la première décennie du XXIe s. ou qui s'y sont maintenus depuis les années 90, adoptant depuis les années 2000 un nouveau rôle dans le jeu politique. Ce qui différencie la cinquième de la sixième colonne c'est le fait que cette dernière est liée au pouvoir. Rien cependant ne distingue idéologiquement la cinquième de la sixième colonne. Cette sixième colonne comme la cinquième est évidemment favorable au Bloc Américano-Occidental et se pose en défenseur des valeurs humanistes libérales. Essentiellement composée de riches hommes d'affaires, d'oligarques, elle reste dans la légalité, défend des valeurs patriotiques mais œuvre, néanmoins, en faveur d'autres intérêts qui nuisent à la souveraineté nationale russe, à l'idéologie d'Etat même si à Moscou parfois le pragmatisme l'emporte sur celle-ci. Ce réseau politique et économique contribue à diffuser des idées libérales et participe à la conversion de la populations à celles-ci. Parmi les figures importantes de ce réseau de libéraux pro-BAO on peut citer l'actuel Premier ministre Dmitri Medvedev,  la gouverneure de la Banque centrale de Russie Elvira Nabiullina, l'oligarque Anatoly Chubais homme politique et homme d'affaires richissime, un des principaux responsables de la vague de privatisation en Russie sous l'ère Eltsine dans les années 1990 ou encore parmi d'autres, l'ancien ministre des finances Alexeï Koudrine (2000-2011) ainsi que l'actuel ministre en fonction en 2016, Anton Silouanov. Malgré les réussites de Poutine, successeur de Boris Eltsine à la toute fin de l'année 1999, qui a réussi à redresser économiquement la Russie et à redonner une place à son pays dans le grand jeu géopolitique mondial, cette sixième colonne continue à jouer son rôle d'ennemi de l'intérieur. Une crise politique en Russie provoquée par la collusion entre la cinquième et sixième colonne remettrait radicalement en cause le travail effectué par Poutine. A moins que ce dernier n'agisse à temps en limogeant les subversifs de la sixième colonne atlantiste, sorte de "bourgeoisie comprador" véritable menace permanente pour une Russie souveraine patriotique et eurasiatique. Un certain nombre d'indices militent en faveur d'une refonte du système politique, économique et financier russe par les patriotes russes. Les principaux sont la critique récurrente (2015-début 2016) de la politique du gouvernement de Medvedev ou encore la remise en cause de l'action de la Banque centrale de Russie. Sans entrer dans les détails techniques, la cause de la crise économique russe n'a, au vrai, que peu de liens avec les sanctions économiques du BAO envers la Russie - la France de François Hollande ayant fait preuve d'un grand zèle dans cette affaire - ni avec la baisse du prix du pétrole mais avec la politique monétaire de la banque centrale russe. Poutine a les "moyens matériels" d'en finir avec cette sixième colonne ? Mais, le risque est considérable. Une telle option susciterait des réactions radicales tant en Russie de la part des oligarques fidèles à la ligne collaboratrice euro-atlantique de type Eltsine qu'à l'international. Poutine a pu être perçu comme attentiste lors de différentes crises graves que ce soit en Tchétchénie où il a attendu que les wahabbo-salafistes attaquent le Daghestan avant de lancer son armée contre les terroristes, en Géorgie en 2008 alors que Mikheil Saakachvili avait déjà planifié l'assaut sur l'Ossétie du Sud avant que l'armée russe ne pulvérise avec une puissance de feu terrible l'armée de l'agent de l'anglosphère. Nous pouvons alors supposer que le président russe n'agisse pas contre les infiltrés au cœur du pouvoir  politico-économique russe et laisse la colère populaire monter car il sait qu'elle sera dirigée contre Medvedev et son gouvernement. De cette manière, Poutine n'aura plus qu'à prendre des mesures visant à écarter les éléments qui travaillent de toute évidence plus pour l'étranger que pour une Russie souveraine. De la sorte, le président russe Poutine n'aurait pas besoin d'avoir recours à la force ou aux arrestations musclées.


 Pour comprendre la situation et effectuer un travail de prospective permettant d'envisager des scénarios géopolitiques sur cet espace centre-oriental européen, il faut continuer, comme nous l'avons fait auparavant dans notre étude, à la fois à considérer les acteurs internes aux Etats, les relations et les rivalités entre les puissances régionales en même temps que le "jeu" des grandes puissances sur cet espace où à des question de litiges territoriaux et de réaffirmations identitaires se mêlent des problématiques d'ordre économique et énergétique. Il s'agit de conserver à l'esprit qu'à des querelles interétatiques locales qui ne sont pas neuves - on peut donc parler de "conflits gelés" - mais aussi à des questions de politique intérieure viennent s'ajouter des enjeux globaux où l'on retrouve cette opposition entre le BAO, la puissance thalassocratique et la Russie, puissance de la Terre et que ces dernières n'hésitent pas à manipuler ou favoriser telle ou telle "cause" pour défendre leurs propres intérêts.
(court extrait de chapitre d'un livre, Jean-Michel Lemonnier, 2016, non publié par des éditeurs analphabètes certainement)




[1] Entretien au journal Al-Kaf, repris par Dobaev I. Radicalisme islamique dans le contexte du problème de sécurité politico-militaire dans le Nord-Caucase. Naoutchnaïa Mysl Kavkasa, Rostov-sur-le-Don n°1, 1999, p. 57, cité par Avioutskii, 2005 : p. 263
[2] source : http://en.publicverdict.org/topics/library/7394.html, mis en ligne le 11/05/2012, consulté le 28/01/2016
Avioutskii, V. (2005). Géopolitique du Caucase. Editions Armand Colin

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