: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: mondialisation
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samedi 29 novembre 2014

Christophe Guilluy et sa "France périphérique"...

Je "recycle" (c'est la mode...), un de mes commentaires posté sur un autre site...

Guilluy vise juste mais pas complétement. Déjà, le terme "périphérique" prête à confusion. On peut l'associer facilement à "périurbain" et on confondra périphérie sociale et périphérie spatiale.
Guilluy fait du "périurbain", l'espace de relégation des "petits blancs" pas forcément "de souche" d'ailleurs (Français de branche issus de l'immigration espagnole, portugaise post-45, etc.). En gros, on peut reprocher au géographe, d'essentialiser certains espaces. Le problème c'est que ses détracteurs des milieux académiques, des pontes comme Jacques Levy en font autant. Ce dernier avec ses "gradients d'urbanité", une thèse plein de sous-entendus idéologiques attribue aux "centres", aux métropoles qui profitent de la mondialisation des caractéristiques discutables. Ces espaces centraux sur lesquels on trouverait à la fois des fortes densités de populations, une forte concentration d'activités, etc. seraient aussi les espaces de la tolérance et du bien vivre ensemble, contrairement au périurbain qui serait l'espace du repli sur soi. Plus le gradient est élevé plus l'ouverture sur l'autre et sur le monde est grande. C'est très critiquable. Très idéologiquement de gauche...

Guilluy et Levy ne prennent pas en compte la diversité du périurbain. De fait, ils se rejoignent pour attribuer des qualités uniques au(x) périurbain(s). Il n'y a pas, en effet, un périurbain mais des périurbains. Ces derniers sont de plus en plus divers : socialement, ethniquement, etc., certains espaces sont des espaces de conflits, mais pas uniquement. On sait qu'une petite-bourgeoisie, dirons-nous, issue de l'immigration africaine existe en France et vit sur certains territoires périurbains et côtoie, sans soucis, des "de souche" de même niveau socio-économique.
On peut même imaginer à terme, un embourgeoisement, d'un périurbain victime lui aussi d'une certaine gentrification. Il y a en France, un périurbain qui tend à s'autonomiser et qui de fait n'est plus réellement "périphérique" (ni spatialement donc par rapport aux grands centres urbains, ni socialement...). Le  terme périurbain perdrait alors son sens concernant ces territoires.
La perte de diversité, contrairement à ce que semble écrire Levy se fait dans les hypercentres des grandes villes, on y pratique l'entre-soi choisi, on veut certes bien côtoyer la diversité humaine, et un bourgeois de gauche ou de droite "de souche" ne verra aucun inconvénient à vivre aux côtés d'un Français issu de l'immigration nord-africaine à la seule condition que celui-ci ait le même niveau et le même genre de vie. Les autres moins ou pas "fortunés" devront se contenter des quartiers périphériques des villes.

Il y en encore beaucoup de choses à dire. On s'arrête ici. Mais sur ces questions de l'organisation socio-spatiale du territoire français, résultat à la fois du laisser-faire libéral et de l'incurie des aménageurs, planificateurs dirigistes d'après-guerre, on pourrait soulever longuement la question de la "mobilité géographique", qui est un peu le cheval de bataille de la gauche. Plus on est mobile, plus on est moderne, adapté au monde actuel. Or, c'est sans doute le cas pour l'hyperclasse et les cadres sup' +++' qui passent leur vie entre hôtels, TGV et aéroports pour assister à des conférences ou effectuer des missions à l'étranger, mais cette mobilité est le plus souvent contrainte, perturbante et déracinante pour les classes sociales économiquement faibles.

Et on a là tout la tartufferie de gauche qui se dévoile. La mobilité géographique (laissons de côté cet autre problème des migrations journalières) n'est pas synonyme de mobilité sociale. Aller chercher un CDD de 6 mois payé au smic à 800 bornes de chez soi, je ne vois pas en quoi c'est une ouverture sur le monde ou une promotion...C'est uniquement une adaptation à la NECESSITE capitaliste...à développer longuement...comme la question de l'étalement urbain (cauchemardesque), des formes urbaines, du prix du foncier (que fait la gauche à ce sujet ?)...

samedi 13 septembre 2014

La gauche brésilienne, complice d'un ethnocide et d'un désastre écologique !


La mère Rousseff, catho de gauche productiviste, se fout des "peuples premiers" (mais qu'est-ce que 800000 "sauvages" à tout casser dans un pays qui compte  200 millions d'habitants ?) et ne  définit ceux-ci que par le travail (finalement représentative de ces gauches marxistes ou non qui refusent de s'interroger sur leur rapport à l'altérité ; leurs discours sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, elles peuvent donc se les foutre au cul). Selon elle, ils n'ont d'avenir que s'ils acceptent leur transformation en prolétaires et, par incidence, leur déportation dans des usines minables, parqués dans des immeubles ou des pavillons tout aussi minables  dans les grands centres urbains tels ceux de la mégalopole en formation de la côte Est brésilienne...Ce qui constitue en somme -selon Rousseff et ces humanistes de gauche, parfois de bonne foi et c'est ça le pire sans doute- un progrès qui doit bénéficier à ces "primitifs improductifs"...

Par ailleurs, l'acronyme BRICS qui dit implicitement que Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud sont au "même niveau" (ou quasiment en termes de "développement " et d'indépendance vis-à-vis du B.A.O.) est une aberration ou un mensonge, conséquence de cette maladie qu'est le  "typologisme" en  géographie économique, avec bien sûr le sous-entendu qui est que les politiques  de développement  identiques d'un bout à l'autre du Globe assureront un futur radieux à tous ces pays.
La vérité concernant le Brésil, c'est qu'il est devenu essentiellement un exportateur de matières premières agricoles qui nourrissent le bétail de la Chine ou celui des Etats européens, tout ça s'est fait, bien sûr, avec de désastreuses conséquences sur l'environnement : la forêt amazonienne brésilienne rétrécit comme une peau de chagrin et les peuples premiers que même la dictature militaire brésilienne n'avait pas réussi à molester autant que ces pourris de prétendus progressistes à la Rousseff en viendraient (presque) à regretter le maréchal Branco...

Le développement du Brésil... (ces couillons qui parlent hypocritement de Développement Durable, autrement dit de "capitalisme vert"  pour le Brésil me filent de l'urticaire) doit passer, notamment, par la création d'usines hydroélectriques (un projet de construction de 20 barrages est sur la table du gouvernement brésilien), l'augmentation du cheptel bovin, l'accroissement des SAU nécessaire à l'agro-business, au détriment des surfaces forestières de l'Amazonie brésilienne...L'arrivée des gauchos d'origine italienne ou allemande a été catastrophique pour l'Amazonie dans les années 60. De l'exploitation du Cerrado (la savane arborée tropicale) sous la dictature, on est passé à celle, à marche forcée, de la forêt proprement dite depuis les années 80 avec les régimes "libéraux-progressistes". Finalement, ces derniers sont ainsi (aussi) bien plus efficaces que les "militaires" dans cette destruction de ce trésor qu'est la forêt brésilienne. Enfin, cette situation aboutit à des conflits entre Amérindiens et petits paysans qui viennent chercher des terres. 



Les pauvres se foutent sur la gueule pendant que les agro-industriels se remplissent les poches avec un modèle d'exploitation des sols (et de la forêt de fait) non-viable soutenu par la "gauche brésilienne" qui mène droit au désastre : économique, social et écologique... Des élu-e-s comme Katia Abreu, violemment "indianophobes" considèrent que le développement du Brésil doit passer à la vitesse supérieure. Cette Abreu, propriétaire terrien extrêmement influente, fait partie d'un groupe politique (PMDB) "héritier" de la dictature militaire qui fait du lobbying ruraliste et défend, de fait, le modèle agricole brésilien capialiste. Le PMDB est autant un  allié du parti socialiste brésilien et que du Parti des Travailleurs de Rousseff et de Lula...Des militaires d'extrême-doite à la gauche progressiste, la boucle est bouclée...Ajoutons que le président du CIMI n'a pas eu de mots assez forts pour condammer la politique indigéniste menée par cette gauchiste repentie et véritable libérale de Rousseff.


La fine équipe : Dilma et Abreu. Crédit photo. : http://www.redeto.com.br/noticia-8700-katia-abreu-acompanha-dilma-na-abertura-da-colheita-da-safra.html


Pourquoi donc s'acharner sur le cas de Marina Silva, candidate à la présidentielle brésilienne et principale concurrente de Dilma Rousseff, sous le prétexte qu'elle est évangélique (et non évangéliste, a priori il n'en existe que 4 des "évangélistes"...)? Rousseff est catholique et quoi ? Elle avait les mains libres vis-à-vis du FMI (1) et la Banque Mondiale ? On pointe ici et là les liens entre Marina Silva et les Rothschild...Soit..Mais, le pognon qui sert à financer l'agrobusiness des Abreu et cie ou les barrages brésiliens, viendrait-il d'une banque coopérative "éthique" et "responsable" créée par de joyeux gauchistes ?
Par ailleurs, rappelons que Rousseff et Lula n'ont pas été les derniers à draguer l'électorat évangélique. Lula a, par exemple, fait alliance en 2002 avec José Alencar qui avait adhéré au Parti Municipalisé Rénovateur (PMR) créé par l'Eglise Universelle du Royaume de Dieu.  Les évangéliques ont donc déjà participé au banquet du pouvoir...
Bref, la politique de développement courtermiste du Brésil est parfaitement désastreuse. Silva, si elle est élue,  maintiendra le Brésil sur la ligne de ses prédécesseurs...elle ne fera guère plus...guère pire...

mercredi 3 septembre 2014

L'enfant "bon sauvage" du monde occidental contre l'enfant des sociétés traditionnelles...


"Le bon sauvage" et, de fait, "l'enfant sauvage" c'est la parfaite image anti-rousseauiste, bien intégrée par l'ethnologue du dimanche amateur de safaris au Kenya organisé pour lui et ses semblables appartenant aux meutes de touristes occidentaux qui veulent (qui exigent) de "l'authentique" organisé selon leurs fantasmes...logés, torchés dans un hôtel 3 étoiles à 2 km d'un (in-)authentique campement Masaï ou payant une fortune pour un stage d'initiation chamanique en Amazonie péruvienne avec un pseudo-chaman, salarié d'un "tour operator". Il faut satisfaire au désir d'évasion, de retour aux sources, de ces troupeaux de classes moyennes lassées par la vacuité de leur quotidien et fascinées par les aventures télé-perfusées des grands bourgeois ados attardés durablement, façon Nicolas Hulot ou Y-A Bertrand, partout chez eux bienvenus nulle part..."en terre inconnue"...

"L'enfant sauvage" c'est, en réalité, le consommateur rebelle (tout est dit avec cet oxymoron), "l'ange exterminateur" du producteur, c'est celui qui infeste les Ecoles "occidentales" (des Etats-Unis à la Suède...) et...les galeries marchandes..."L'enfant sauvage" c'est donc uniquement le gosse azimuté non-élevé, mais consommateur ô combien bien dressé du "monde occidental" (un monde-modèle étendu à toute la planète ou presque) mais surtout pas l'enfant des sociétés traditionnelles. Dans ces dernières, l'éducation, certes libertaire par endroit, est forcément marquée par un très grand conservatisme puisque c'est le seul moyen de préserver ces sociétés contre leur disparition. Pas de "rebelles" ou d'asociaux chez les Papous ou chez les Kayapos..."L'enfant sauvage", ce n'est pas non plus l'enfant serbe ou russe élevé dans une authentique famille traditionnaliste chrétienne orthodoxe...

dimanche 20 juillet 2014

Carte fantaisiste des nouvelles provinces françaises...



Et pourquoi pas...cette France (l'Ile de France est "partagée") serait bien moins ridicule sur le principe (mais 12 régions c'est insuffisant) que cette France "abstraite" des anti-ruralistes urbanolâtres et européistes (dans le sens d'euro-mondialistes, d'atlantistes) : France à 10 régions ou que celle-ci : France à 13 régions qui maintient l'héritage pétainiste à l'ouest...Et encore, on a échappé aux régions marketing du genre "arc Atlantique"...sans parler (excès inverse) des vieux "bolchos" névrosés, incapables qu'ils sont de penser la "tradition" autrement que sous l'angle de l'"arriération" et de la "réaction", avec leur "départementalisme" (vouloir conserver des régions historiques -provinces- ou les reconstituer, serait une forme d'anti-républicanisme car ce serait être contre les départements donc contre la République?) et  leur refus du -je cite-"partage euro-féodal de la France" (sic)...même si la grande réforme territoriale Sarkozy-Hollande qu'ils dénoncent est, il est vrai, un pas de plus vers la dissolution de l'Etat-nation. Après avoir détruit villes et campagnes, les missionnaires de l'euro-atllantisme s'en sont pris à la nation. Ces processus sont désormais suffisamment connus. Voir les propositions de l'européiste-positiviste-développementaliste, Jacques Levy, avec son "très grand bassin parisien" (voir mégapolisation parisienne) : http://www.slate.fr/story/85829/redecoupage-dix-regions et son "coup de brosse à reluire" à destination des régions aux identités fortes...Si personne ne voit la contradiction, je n'y peux rien... Sûr que qu'il doit se sentir concerné par les z'identités régionales, celui-ci...Regarder aussi les appelations : régions ouest, nord, est...et implicitement ce mépris pour l'histoire de France finalement. 

On a ici avec ces "chercheurs" qui doivent répondre à la nécessité de la mondialisation capitaliste (renforcer les métropoles, favoriser les "villes globales", soit le processus de métropolisation) à travers leurs discours et leurs participations à l'aménagement des territoires à l'échelle de la France et/ou au niveau européen, aux planifications urbaines (l'indépendance des chercheurs, leur neutralité est une farce, ces derniers ne se rêvent qu'en conseillers du prince,), une volonté de finir d'achever cette rupture historique et catastrophique, qui naît (ou plutôt qui triomphe) à la révolution française, niant et méprisant les origines et spécifités des peuples de France (la campagne est vagina gentium). 

En outre, que ces géographes qui considèrent que la "campagne", le "monde rural" ("profond") n'existe plus en Europe aillent, à l'occasion, faire un tour en Europe centrale et orientale pour voir si là-bas, le processus d'urbanisation est achevé et...accepté...en ces pays où la ville reste très souvent tributaire du village...Un vaste pan du territoire européen est finalement profondément étranger à ces chercheurs. En effet, ces  positivistes n'entendent rien à la "Tradition" ou aux "traditions" aux solidarités profondes et véritables liées au don agonistique par exemple, ce qui apparaît pour ces intellectuels comme un obstacle majeur à la compréhension du "fait rural" dans les anciennes démocraties populaires et les anciennes républiques socialistes d'Eurasie...Là-bas, vivre à la campagne c'est encore très souvent  -malgré les diverses mutations passées et en cours- adhérer à une métaphysique particulière. A l'évidence (encore faut-il l'avoir cotoyé) l'homme du monde rural (qu'on peut qualifier de "profond", il existe bien évidemment un rural adapté à la logique capitaliste qui s'oppose radicalement au premier) centre-est européen n'a que faire, la plupart du temps de ce développement culturicide.  Qu'est-ce qu'un paysan autosuffisant ou un petit artisan des Maramures, par exemple,  dont la seule activité est de sculpter des objets en bois  peut en avoir à foutre d'être compétitif à l'échelle mondiale ? Quel sens cela peut-il avoir pour celui-ci qui vit dans un village presque inaccessible par une route digne de ce nom (selon les critères d'un Ouest-européen) et guère plus par un mode de transport en commun ? Or donc, il est, évidemment, totalement exclu que ces promoteurs de la globalisation heureuse, fascinés par le progrès technique (qui doit tout résoudre), travaillant sur "commandes" in fine (collectivités territoriales, DIACT, Union européenne..)  puissent avoir quelque chose à dire d'intéressant sur le sujet...à part les mots magiques : développement ! croissance ! compétitivité ! Le discours libéral et ethnocidaire incantatoire habituel...