: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Israël
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jeudi 31 octobre 2019

Messianisme et eschatologie dans le monde musulman


Messianisme et eschatologie dans le monde musulman


On peut identifier deux types de visions ou d'attentes eschatologiques, parfaitement irréconciliables, chez les musulmans.


La première est celle des islamistes radicaux sunnites et ne s'éloigne guère de celle des protestants sionistes étasuniens. Dans celle-ci, la Russie est le bras armé de l'Antéchrist, de Dajjal contre les musulmans. L'alliance de Moscou et de Téhéran est perçue comme la confirmation des écrits prophétiques. Les Russes alliés aux Chiites hérétiques forment cette armée de l'Antéchrist et combattront contre les authentiques et seuls véritables soldats de Dieu dans une lutte finale apocalyptique. Où l'on se rend compte que l'attente eschatologique des islamistes ressemble fortement à celle des protestants évangéliques et à celle des sionistes en général. Dans chacune de ces "visions", la Russie - le monde orthodoxe - et l'Iran sont les ennemis communs des sionistes et des islamistes. On sait, par ailleurs, à quel point les protestants-sionistes profitent du clivage au sein du monde musulman qu'on ne doit, par ailleurs, pas uniquement réduire à la seule opposition sunnite/chiite. On peut donc dire que l'attente eschatologique protestante et sioniste rejoint celle des islamistes et confirme l'analyse proposée par les musulmans eurasistes ou continentalistes (chiites, certains sunnites, soufis) qui appellent à l'union avec les chrétiens orthodoxes contre le BAO, bloc incluant donc les grandes puissances occidentales sous domination des Anglo-Etasuniens, les monarchies du Golfe arabo-persique, la Turquie et Israël. 


La seconde attente messianico-eschatologique est caractéristique de musulmans radicalement opposés aux islamistes. Dans celle-ci, et selon le prophète Mohamed, Constantinople doit revenir aux chrétiens orthodoxes après la grande guerre de la Fin des temps qui doit opposer les authentiques musulmans (chiites mais aussi pour partie des sunnites, entre autres) alliés des chrétiens orthodoxes, de certains catholiques et de certains juifs. La prise de Constantinople par Mehmet II en 1453 est donc l'œuvre du Dajjal et non pas le fruit d'une conquête faite par des musulmans. C'est le point de vue du  théologien musulman sunnite hanafite, Scheik Imran Hosein. Selon lui, s'appuyant sur une lecture attentive et une connaissance des forces profondes de l'histoire, l'Empire ottoman puis la Turquie n'ont jamais été que des serviteurs de l'Antéchrist et cet Occident de culture judéo-chrétienne perpétuellement en lutte contre la civilisation orthodoxe et le monde de la véritable tradition islamique. Les monarchies du Golfe arabo-persique sont également aux mains d'hérétiques et sont les alliées du BAO.

Ainsi, à la Fin des temps, la Turquie sera vaincue par la Grande Armée musulmane porteuse de la Foi droite, permise par la coalition de l'Iran, de la Syrie et de l'Egypte. Constantinople redeviendra pleinement  chrétienne orthodoxe. Puis, cette armée de musulmans s'alliera à celle de chrétiens orthodoxes pour vaincre l'Occident judéo-chrétien donc le BAO lors de l'ultime guerre qui se déroulera en Syrie. Cette prédiction se base sur une interprétation particulière de la Sourate 30 Ar-Rum (les Romains) du Coran. Pour Imran Hosein, le mot Rum de la Sourate 30 du Coran, dérivé de Rome, correspond à la Troisième Rome, à Moscou donc à la Russie héritière de Byzance c'est-à-dire au monde orthodoxe et non pas à la Rome entendue comme étant l'Occident. "Les Romains ont été vaincus dans le pays voisins , et après leur défaite ils seront les vainqueurs" annonce la sourate. Dans la perspective de cette géopolitique eschatologique, cette Rome là est l'alliée des musulmans défenseurs de l'islam traditionnel. Dans "Une vue islamique de Gog et Magog dans le Monde Moderne", Imran Hosein décrit une guerre nucléaire opposant Gog et et Magog  qui "sera un affrontement entre la Russie, et l’alliance Occidentale Anglo-Américano-Israélienne. Une guerre nucléaire tellement gigantesque entre les Gog et les Magog, de laquelle résulterait une fumée (40 jours durant ?) (Voir Coran, Al Dukhan44 :10-11) qui réduirait la population mondiale de manière significative, et qui transformerait de vastes territoires de la planète stériles, n’est pas exagérée"[1].

Imran Hosein évoque l'imposture que constitue cet Etat qu'est l'Arabie Saoudite et la raison de cette collusion entre le clan séoudien et la secte wahhabite qui "(...) ont conspiré pour créer un état client Anglo-Américano-Saoudien en Arabie qu’ils ont audacieusement nommé Arabie Saoudite. Par ce procédé de création d’Etat client, ils ont détruit Dar al Islam (la terre d’Islam) et le Califat (c.à.d. l’état Khilafah ) que le Prophète béni avait lui-même établi. Ils ont été dupé par le Dajjal dès lors que leur trahison envers l’Islam avait ouvert le chemin aux Gog et Magog vers l’accomplissement de leur rôle étrange décrit dans le Coran (al-Anbiyah’:95-96). L’alliance Saoudo-Wahhabite a aussi rejoint celle des Judéo-chrétiens d’Europe, les préférant ainsi à la solidarité fraternelle avec ceux qui ont proclamé leur foi en l’Islam"[2]. Puis il révèle la nature d'Israël, sa fonction sur le plan de la géopolitique eschatologique, et nous renseigne sur la nature de Gog et Magog : " le Dajjal (...) a exploité les Juifs Sionistes ainsi que leurs alliés Chrétiens tout en défiant la totalité des lois morales et religieuses dans le but de poursuivre cet entêtement à faire d’Israël 'l’Etat dirigeant' du monde. Cet effort a été mené par le biais de 'l’ordre mondial des Gog et Magog'. A la fin de tout cela, tous les Juifs du monde qui persistent dans l’oppression et dans la 'guerre contre l’Islam' feront face au Messie qu’ils ont rejeté et pour lequel ils ont requis la crucifixion. A ce moment précis, Allah le Très Haut, (...) détruira Lui-même cet ordre mondial injuste. Le Prophète Mohammad (...) a prédit qu’une invincible armée avancera vers Jérusalem en libérant tous les territoires sur leur chemin. Le 'Saint' Etat d’Israël remplacera l’actuel imposteur, les oppresseurs seront punis et l’Histoire terminera alors avec le triomphe de la Vérité sur le mensonge, et de la justice sur l’oppression et l’esclavage (...)"[3].

Les analyses géopolitiques de ces musulmans à la Imran Hosein rejoignent donc celles des Européens, Russes ou non-Russes, partisans d'une union continentale eurasiatique, mais aussi de certains Américains du Nord ou de Latino-américains[4], d'Asiatiques, d'Africains qui considèrent que cette guerre en cours ne doit pas se résumer à un affrontement entre chrétiens et juifs d'un côté et musulmans de l'autre.


Extrait d'un livre non publié (JM Lemonnier, 2016)


ARTICLES LIES : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/g%C3%A9opolitique




[1] Hosein, I. N. (2009). Une vue islamique de Gog et Magog dans le Monde Moderne. http://imranhosein.org/media/books/ivgmmw-french.pdf, traduction française, numéro des pages non indiqués, consulté le 05/03/2016

[2] Idem

[3] Idem


[4] Il n'y a pas lieu de faire dans ce livre l'état des forces anti-BAO présentes ailleurs qu'en Eurasie.

jeudi 22 octobre 2015

Jacques le Juste, frère du Seigneur (23 octobre) et Divines Liturgies...


Jacques,  premier évêque de Jérusalem, demi-frère de Jésus-Christ, fruit d'un premier mariage de Joseph selon la Tradition chrétienne orthodoxe. Voir une biographie : http://paginiortodoxe.tripod.com/vsoct/10-23-sf_ap_iacob.html


La Divine Liturgie de saint Jacques, frère-de-Dieu ou Liturgie de Jérusalem. Une des trois divines Liturgies chrétiennes de rite byzantin catholique et orthodoxe, avec celles de saint Jean Chrysostome (Jean Bouche d'Or) et saint Basile. Malgré son antériorité sur les deux autres, elle est cependant de très loin la moins célébrée des trois. Transcription de la  Liturgie de Jacques :    http://www.pagesorthodoxes.net/liturgie/jacques.htm
La "Liturgie selon saint Germain de Paris" est également célébrée par l'Eglise Othodoxe universelle (catholique) de France. Cette liturgie est celle qui était célébrée dans une grande partie de l'Europe occidentale, et notamment en territoire gallo-franc, en particulier, du Ve au VIIIe s. 

La Divine Liturgie byzantine est le centre et le fondement de la Foi orthodoxe. Elle est le produit, la synthèse des génies judéo-araméen et grec, enracinée dans un vieux fonds culturel mystico-religieux proche-oriental syrio-palestinien, très proche des pratiques de la synagogue. Les textes de l'Ancien Testament sont aussi bien récités par les églises qu'à la synagogue, par exemple. De fait, rejeter l'Ancien Testament comme le font certains prétendus chrétiens est d'une bêtise sans nom.
Cosmique, universelle et intemporelle, la Liturgie orthodoxe transfigure l'univers tout entier et annonce le Royaume. Sa dimension eschatologique est donc plus qu'évidente. Le Christ est réellement présent durant la messe et l'arrivée du prêtre dans l'église au début de la cérémonie donne le signal de sa Venue dans l'assemblée des fidèles. Par l'épiclèse, le prêtre demande la descente du saint Esprit sur les espèces du pain et du vin, après les paroles de consécration. Ainsi donc, le Christ est réellement présent, ici et maintenant, sous l'aspect du pain et du vin. La célébration de la Liturgie et le décorum qui l'accompagne préparent l'Avènement du Royaume...signes de Croix, encensement, icônes, paroles d'évangiles annoncent la Seconde Venue. On retiendra que rejetter la nécessaire vénération des icônes c'est, mais de manière certes indirecte, nier l'Incarnation du Christ. L'iconostase, elle aussi, joue un rôle essentiel dans cette préfiguration du Royaume. Présente dans les églises orthodoxes, elle représente le Royaume de Dieu que les fidèles peuvent contempler. Située entre la nef et le sanctuaire, elle n'est pas séparation entre les hommes et Dieu mais un trait d'union entre le monde terrestre, i.e. le monde des hommes et le monde suprahumain. 
Le croyant a réellement besoin des Eglises et des églises, même si la vie liturgique ne s'arrête (ou  commence) pas avec la présence du fidèle à la messe car celui-ci est (co-)célébrant avec le prêtre (on reviendra sur ce point). La Liturgie est en effet, et sans doute avant tout, oeuvre du peuple chrétien. Nous dirons, provisoirement, que le cheminement solitaire (la seule lecture des Evangiles) sans la Tradition et la présence aux offices est une voie sans issue spirituelle...



VOIR notamment, aussi, sur ce blogue à propos de la Liturgie cosmique (orthodoxe) : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/02/liturgie-orthodoxe-cosmique-exemple-du.html
et ICI sur les catégories du temps et de l'espace lors de l'office religieux chrétien (orthodoxe) : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/07/virgil-gheorghiu-le-temps-et-lespace.html





vendredi 2 octobre 2015

Libération de la Syrie : bombardements russes des positions terroristes


Images télévision russe
L'histoire s'accélère depuis quelques jours...
L'alliance Russie, Syrie d'Assad, Iran et Hezbollah (et Chine ?) mettra-t-elle fin à la domination du B.A.O. au Moyen-Orient et à ses intrigues dans le Caucase (financement wahhabo-étasunien du terrorisme)? Ces opérations militaires menées par la Russie permettront-elles également, par la force des choses, d'en finir avec l'aberrante politique étrangère française actuelle qui n'est évidemment pas née avec Hollande ? Après avoir contrarié les plans otaniens en Europe orientale (Ukraine), la Russie arrêtera-t-elle le projet euroccidental de reconfiguation du (Grand) Moyen-Orient ? Ces questions appellent, bien sûr toutes, une réponse positive.

dimanche 20 septembre 2015

Exaltation universelle de la Précieuse et Vivifiante Croix (14 septembre) et espace théophanique...

La Sainte Croix, saints Constantin et Hélène     

Nous n'abordons pas ici le thème du symbolisme de la c(C)roix. 

La fête de l'exaltation de la Sainte Croix commémore deux événements historiques : la célébration de la dédicace de la basilique du Saint-Sépulcre construite par Constantin en 335, après  la découverte de la Sainte Croix par Hélène sur le Mont calvaire (le Golgotha) en 326 et sa reconquête par l'empereur byzantin Héraclius en 630. La victoire de ce dernier marque, par incidence, la restauration du Saint-Sépulcre mis à sac par les Perses, donc finalement de la Croix sur le Gogoltha. Mais plus encore qu'une commémoration, il s'agit, comme nous l'avons déjà évoqué pour d'autres fêtes chrétiennes, de revivre ces événements par la régression aux origines, de redevenir contemporains de ces figures historiques. Il s'agit là du véritable sens de toute cérémonie religieuse, chrétienne ou non, d'ailleurs.
L'église du Saint-Sépulcre recouvre le lieu où Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, fut crucifié mais aussi le tombeau du Sauveur de l'humanité. Les esprits les plus matérialistes affirmeront que cet espace sacré, lieu de mort et de résurrection fut donc produit par Constantin et Hélène, il est, selon une autre optique, un espace hiérophanique donné, inné, sur lequel se manifeste le sacré, plus encore un espace théophanique, là où l'homme-dieu se manifeste et accomplit la promesse de Sa Résurrection. Plus encore, selon cette seconde approche c'est en ce point de l'écorce terrestre où devait se manifester le sacré qui préexistait à l'Incarnation de Jésus-Christ. C'est ce lieu qui fut choisi par le monde suprahumain bien avant la naissance du Christ. Il devait être le lieu d'une Révélation absolue, seule réelle pour l'homme religieux. C'est un lieu, un espace qualitativement différent du milieu qui l'environne. Même si nous sommes en Terre sainte (ou sacrée), selon l'expression...consacrée...et que la présence de Jésus-Christ sur celle-ci l'a sanctifiée, l'expression nie l'hétérogénité de l'espace sur cette terre d'Israël. 
Le Golgotha est, selon la Tradition, le lieu où Adam est né. Le crâne du premier homme, relique sacrée, aurait été trouvé en ce lieu. Or Jésus est le nouvel Adam. Il ne pouvait être d'autres lieux pour le martyr et la Résurrection du seigneur de l'univers. Disons que Constantin et Hélène n'ont fait alors que "confirmer" ou "instituer" le lieu. Ils l'ont, en quelque sorte, recosmisé après qu'il soit tombé dans l'oubli, dans l'histoire païenne romaine (construction d'un temple consacré à Venus sur cet espace sanctifié par le sang de Jésus-Christ répandu sur cette terre). Ils ont refondé un monde, (re-)créé un centre et, de fait, en l'occurrence, celui d'une religion instituée, historique et universelle. Ce centre, ce point de l'écorce terrestre sacré, (re-)sacralisé est devenu un centre du monde, le centre du monde pour les chrétiens malgré les assauts ultérieurs qu'il subira.

vendredi 29 novembre 2013

Les chrétiens avec Gaza

   

  "Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés !"

Évangile de Mathieu