: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Russie
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dimanche 14 septembre 2014

Points de vue dissidents de Roumains face à la russophobie dominante en Roumanie (et critique de la position du gouvernement actuel sur la question russo-ukrainienne)

Deux articles de Marian Radulescu :
Nimeni nu poate opri relansarea relaţiilor româno-ruse. Mars 2014 http://romanian.ruvr.ru/2014_03_13/Nimeni-nu-poate-opri-relansarea-relatiilor-romano-ruse-5484/
Pragmatism versus rusofobie. Încotro, România? Juin 2014

A lire également, cette déclaration de l'organisation non-gouvernementale ACSRSS (Asociaţiei de Cooperare Strategică, Diplomatică, Economică, Culturală şi Educaţională cu Rusia şi Spaţiul Slav (ACS-RSS)) qui oeuvre pour la défense des bonnes relations entre la Roumanie et la Russie : 
Lettre du professeur Alexandru Mita et de Marian Radulescu, respectivement président et vice-président de l'association ACSRSS à propos de  la postion du gouvernement roumain sur la situation en Ukraine :  http://www.acs-rss.ro/index.php/8-articole-pagina-1/182-informare

Réponse du Minsitère des affaires étrangères roumain : https://docs.google.com/file/d/0B_WI24h7DXN4bEE4dFhqRGRCNTQ/edit


Crédit photo : http://www.acs-rss.ro/






Nationalistii rusi si europeni - întâlnire de taina la Viena





Extraits magazine Lumea, 8/14



Une cinquième colonne en Russie - explications

Retour sur l'histoire récente :
Pourquoi (le traître ?) Sourkov a quitté le gouvernement ? 22 mai 2013
Grand schisme au sein du gouvernement russe  ? 30 avril 2013
La «cinquième colonne» de Washington en Russie. Le champion d’échecs Garry Kasparov, ses alliés et ses protecteurs occidentaux. 2007 http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=117

NOVOROSSIYA/ IGOR STRELKOV : Avec Poutine et contre la cinquième colonne en Russie  http://vimeo.com/105937871

There will be Maidan in St Petersburg - Evgeny Fedorov Entretien complet - durée : 2 heures environ (traduction en anglais)  

Major segments:
0:19:51 Washington's mechanisms of control via the fifth column in Ukraine (coup launched) and Russia (coup in preparation).
0:47:03 Novorossia could mobilize an army big enough to liberate all Ukraine.
0:55:34 The armed coup was launched even though Yanukovych was capitulating, in order to establish conditions for terror and massacres.
1:03:46 Novorossia has eliminated the fifth column. This will be emulated in neighboring territories.
1:08:57 The foreign 'mercenaries' are likely equipment operators (tanks, planes,..).
1:25:31 Fifth column agitators will try to get Putin overthrown for his "inaction" over Ukraine.
1:30:00 Mechanisms for construction of the fifth column.
1:39:19 The global crusade of the Anglo-Saxons -- banditry & exploitation, obscured by style, finesse and copious marketing.
1:45:18 Parallels between the German and American invasions of USSR/Russia (then and now).



Le prochain Maïdan aura lieu à Saint-Pétersbourg en septembre ? http://www.horizons-et-debats.ch/index.php?id=4366




mercredi 3 septembre 2014

L'enfant "bon sauvage" du monde occidental contre l'enfant des sociétés traditionnelles...


"Le bon sauvage" et, de fait, "l'enfant sauvage" c'est la parfaite image anti-rousseauiste, bien intégrée par l'ethnologue du dimanche amateur de safaris au Kenya organisé pour lui et ses semblables appartenant aux meutes de touristes occidentaux qui veulent (qui exigent) de "l'authentique" organisé selon leurs fantasmes...logés, torchés dans un hôtel 3 étoiles à 2 km d'un (in-)authentique campement Masaï ou payant une fortune pour un stage d'initiation chamanique en Amazonie péruvienne avec un pseudo-chaman, salarié d'un "tour operator". Il faut satisfaire au désir d'évasion, de retour aux sources, de ces troupeaux de classes moyennes lassées par la vacuité de leur quotidien et fascinées par les aventures télé-perfusées des grands bourgeois ados attardés durablement, façon Nicolas Hulot ou Y-A Bertrand, partout chez eux bienvenus nulle part..."en terre inconnue"...

"L'enfant sauvage" c'est, en réalité, le consommateur rebelle (tout est dit avec cet oxymoron), "l'ange exterminateur" du producteur, c'est celui qui infeste les Ecoles "occidentales" (des Etats-Unis à la Suède...) et...les galeries marchandes..."L'enfant sauvage" c'est donc uniquement le gosse azimuté non-élevé, mais consommateur ô combien bien dressé du "monde occidental" (un monde-modèle étendu à toute la planète ou presque) mais surtout pas l'enfant des sociétés traditionnelles. Dans ces dernières, l'éducation, certes libertaire par endroit, est forcément marquée par un très grand conservatisme puisque c'est le seul moyen de préserver ces sociétés contre leur disparition. Pas de "rebelles" ou d'asociaux chez les Papous ou chez les Kayapos..."L'enfant sauvage", ce n'est pas non plus l'enfant serbe ou russe élevé dans une authentique famille traditionnaliste chrétienne orthodoxe...

mardi 13 mai 2014

Le cosmos eurasiste contre le chaos euroccidental

Le passage du chaos au cosmos...L'espace profane devient espace sacré selon la dialectique de l'hiérophanie...

La Russie byzantine, d'essence "socialiste" (1) et "traditionnelle", voici précisément ce qui révulse l’Euroccident qui meurt de son provincialisme narcissique, nombriliste et suicidaire. La haine de l'altérité, la détestation de tout ce qui refuse le néo-totalitarisme de la pensée unique postmoderne et la défense d'un pseudo-pluralisme des valeurs qui cache, au vrai, une seule et unique fascination pour "le même", voilà la raison d'être de toutes les campagnes de calomnies actuelles dirigées contre la Russie, des gauchistes hargneux aux libéraux-libertaires-sécuritaires qui, malgré leurs appels incantatoires insupportablement hypocrites à la tolérance et aux droits de l’homme, sont, en réalité, uniquement préoccupés par les droits de leur queue.


On évoquera, peu longuement, tous les pseudo-soutiens marxisants à la Russie qui ne peuvent guère considérer celle-ci que comme un ancien laboratoire d’un socialisme (dégénéré) et qui n’envisagent pour elle qu’un destin au sein d’une néo-URSS aberrament "athée", avec son nouvel "homme nouveau" qui ne serait qu'un homo sovieticus à peine "cosmétisé" ; un être, on le sait, guère différent du consommateur-aliéné du monde capitaliste. Autrement dit, le projet de ces gens : changer de mode de production pour tenter de remplir les "frigos" différemment avec toute la réussite que l'on sait...



Pour la Russie (et les partisans d'un certain projet géopolitique Eurasiste) il s’agit, aujourd'hui et plus que jamais, d’un combat contre la "catastrophe anthropologique" euroccidentale et contre la dissolution de la culture russe, plus globalement eurasiatique, dans une bouillie globaliste. Nulle question d’éliminer un "foyer infectieux" mais bien plutôt de refuser une "contamination" ou de la circonscrire (limiter dans un premier temps la puissance de l'aristocratie d'argent, de l'oligarcho-capitalisme et la sous-culture anglo-saxonne postmoderne invasive et nihiliste...)



A l'attention des menteurs qui dénoncent une supposée islamophobie russe (cf. Tchétchénie), la doctrine néo-eurasiste qui guide (et sans doute pas autant que certains voudraient nous le faire croire) l'action du dirigeant russe actuel appréhende l'islam sans aucune condescendance ni démagogie (Non à la charia ! Non à la déstabilisation wahabo-étasunienne du Caucase !). La culture, la religion musulmane ont, pour autant, leur place au sein d'un bloc continental eurasiatiatique formé d'un ensemble culturel organique, tout autant que les bouddhistes, les chamans sibériens, les chrétiens catholiques enfin débarrassés de leurs lépreuses mondanités spirituelles ou...les athées (sans que ces derniers puissent "mener le jeu"), etc.



Le laïcisme haineux des nécrothéologiens associé aux Bible and business évangéliques, s'illustrant à merveille à travers l'alliance du pornographe et du puritain, est une des composantes idéologiques de cet impérialisme euroccidental hétéroclite qui heurte évidemment la conception byzantine de l'Etat russe, les valeurs de l'orthodoxie chrétienne et la mentalité "socialiste" de l'homme archaïque (qui n'a heureusement (?) jamais lu une seule ligne de l'œuvre de Marx) héritier des vieilles communautés paysannes pacifiques eurasiennes dont il ne reste (quasiment) plus rien en Europe occidentale.


Au-delà de la Russie, c'est l'eurasisme en tant que doctrine (ou doctrines) qui est visée, consciemment ou non, par ces sycophantes.



Il existe différentes définitions/conceptions de l'Eurasie. Outre l'approche par la géographie physique (plaque tectonique eurasiatique) (2), ce qui nous intéresse c'est un projet (géo-)politique eurasiste particulier. Celui qui permettrait de considérer la doctrine eurasiste russo-centrée pour la dépasser (notamment l'idée de continent intermédiaire) et permettre d'inclure l'ensemble des nations d'Europe dans un grand ensemble continental solidaire. Le pantouranisme, le néo-ottomanisme (mais non pas, forcément, tous les Etats concernés par la doctrine) et autres formes d'irrédentismes, n'ont, pas contre, rien à apporter à ce projet, sinon la division.
L'eurasisme est un sentiment, une expérience, théorisés (ou en voie de théorisation), en une "synthèse patriotique" des grands espaces, des vieilles terres du Grand continent, centre cosmo-géographique de la Foi (multiple), bienveillant à l'égard de toutes les cultures ancestrales qui respectent l'homme.

L'eurasisme arrache le masque "libéral" de la fausse tolérance et des arrières-pensées hypocrites qui l'accompagnent et ouvre un dialogue frontal, entre "visions du monde sophistiquées" pour repousser la violence aveugle due aux incompréhensions culturelles et au laisser-faire démagogique. Il va autant à l'encontre du chauvinisme des "Bidochons" politiquement analphabètes et philosophiquement "demeurés" à la remorque de l'"identitarisme" binaire et de son catholicisme de patronnage, que des valeurs de l'Euroccident de l'existence hors-sol, en phase d'autodissolution qui tentent de finir d'éteindre la vieille conscience révolutionnaire anti-marchande des peuples.

Très concrètement sur le plan géostratégique, l'Empire militaro-marchand qui a le plus grand mépris pour ces vieilles nations européennes, et notamment envers celles des ex-démocraties populaires (polonaise, tchèque, roumaine, bulgare...) se sert du très fort ressentiment anti-russe et de la composante politique victimaire ("Tout est de la faute des grands empires voisins !") (3) présents dans ces denières pour installer, depuis 25 ans, à la fois des bases militaires avancées dans l'objectif d'encercler la Russie mais aussi de nouveaux (super-)marchés et faire obstacle, de fait, à la "grande réconciliation" eurasiste. 

A la bêtise crasse du "réalisme socialiste" catagogique ont succédé les rêves creux de pseudo-émancipations individuelles propres à l'imaginaire capitaliste dont la figure anthropologique caractéristique moyenne est le bon petit bourgeois "frileux". Pour le moment, encore illusionnés par le mirage de promesses d'enrichissement et d'épanouissement personnels, l'Euroamérique est perçue comme une "libératrice" par ces peuples, mais le réveil risque d'être effroyablement difficile...On observe, cependant, déjà ici et là, des signes d'une immense amertume...Reste à savoir à quoi servira cette dernière...

 L'appel de l'Eurasie (ou d'une Eurasie) en tant que projet émancipateur, toujours en construction contre le sectarisme des idéologues de tout poil, finira par se faire entendre pleinement dans tout cet espace allant des rives de l'Atlantique (et encore plus loin à l'ouest) à la péninsule du Kamtchatka, chez tous ceux qui refusent cette dynamique ethnocidaire et matérialiste imposée par le monde de la raison marchande qui transforme l'être humain en estomac, en un porc libidineux, arrogant, manipulateur et procédurier, dissimulant sa trouille abyssale de la mort et de sa possible néantisation derrière le ricanement et un faux détachement cynique...Un post-humain qui ne peut guère considérer le monde que comme un gigantesque (super-)marché, un terrain de jeux, voire un immense "bordel"...

La croix, Arbre de vie qui rejoint les différents niveaux cosmiques, alliance du Ciel et de la terre, son centre est le cœur du monde...
Mais le passage du chaos au cosmos est possible. Et, seuls le réveil des "dieux" endormis et la réactivation des figures archétypales logées au centre de sa conscience permettra à l'homme privé, de longue date, de ses racines terriennes et spirituelles de naître à nouveau au monde et de jouir d'une liberté retrouvée. C. G. Jung considérait que les catastrophes historiques atroces du XXe s. ont eu pour cause première une "stérilisation de la psyché" de l'homme moderne...En l'état actuel des choses, celles du XXIe s. auront, sans doute, la même origine... 



L'Eurasie c'est donc la tellurocratie, le cœur d'un monde régénéré, le foyer d'un "socialisme" anti-économiste et anti-utilitariste, tellurique et cosmique, centre d'une "hiérogamie" et qui plus encore, sans doute (entorse véritable au discours de certains théoriciens de l'eurasisme/eurasie ?), révèle une nostalgie des sociétés d'avant l’État, de l'ordre sans le pouvoir, s'opposant radicalement à la thalassocratie matérialiste anglo-américaine et au modèle de l'homme aliéné, standardisé et servile et qui, pourtant, se prétend libre...

Au bord de l'abîme nous sommes face à un choix : participer chacun, même très modestement, à l'émergence de la plénitude de l'homme au sein d'un cosmos eurasiste ou collaborer au triomphe du chaos euroccidental...



(1) Le terme est polysémique et le lecteur averti évitera toute confusion malheureuse...
(2) L'Eurasie correspondant à la plaque eurasiatique des géologues est beaucoup trop vaste. L'Eurasie politique serait plus restreinte et obligerait à une cohabitation avec des voisins bienveillants. Cependant, connaître l'Eurasie à la fois comme milieu(x) (biogéographie) et espace produit par l'homme est fondamental puisque le projet géopolitique du même nom prend appui sur la conscience d'appartenir à une terre, à un environnement particulier et sur l'attachement à des lieux...
(3) Jamais celle des différents dirigeants du pays ?...

Publié sur Agoravox le 13 mai 2014, auteur Jean-Michel Lemonnier  :




dimanche 4 mai 2014

Massacre d'Odessa..."L'Europe c'est la paix !" (1) et le stade ultime du pourrissement intellectuel





Pour ce qui concerne le récent massacre d'Odessa, d'une sauvagerie inouïe, alors qu'il s'agit d'un crime de guerre (des personnes sans aucun moyen pour se défendre, enfermées dans un bâtiment que l'on a incendié),  la presse occidentale (française ici, autant dire atlantiste et collaborationniste) se contente de titrer avec détachement et une neutralité parfaitement cynique : "Des dizaines de morts lors d'affrontements à Odessa" (Le Figaro), "31 morts à Odessa en marge des affrontements" (Libération). Et la presse française aux ordres de Kiev-Washington de déverser son flot de conneries autorisées et obligatoires, donc : 

Totalement DEMENT, le confusionnisme, le cynisme et le mensonge partout !

Pourtant, la réalité c'est celle-ci. Une horreur sans nom :
Acculés dans la Maison des Syndicats, 46 manifestants russes (NDA : ou Ukrainiens contre la junte de Kiev) ont été asphyxiés ou brûlés vifs par la milice du parti « Pravyi Sektor », membre du Gouvernement, appuyés par des bandes de hooligans venus en renfort. « Bravo ! Que les diables rôtissent en Enfer », s’est exclamée sur Facebook une députée et porte-parole du parti « Svoboda », membre de l’Exécutif au pouvoir depuis la chute de Viktor Ianoukovitch.



Quelques jours auparavant :

Yulia Izotova, une infirmière de 21 an a été tuée hier par la garde nationale ukrainienne (pravy sektor) à Kramatorsk, République de Donetsk (est de l’Ukraine ancienne).


Voilà le résultat de la collaboration EUA-UE-OTAN, des milices privées de l’anglosphère, du pouvoir à Kiev et des porcs hooligans néo-nazis, supporters de foot abreuvés de haine et de mauvaise bière (comme dirait -presque- l'autre),  issus du lumpenprolétariat ukrainien...
Enfin, une vidéo réalisée par tous ces ridicules du show-business...."L'Europe" (1) c'est la paix (ne pas vomir) :


(1) Lire et entendre "union européenne" évidemment. Ici encore, la confusion constante entre le supermarché européen, l'union des marchands, la zone de libre-échange sous influence anglo-américano protestante et la véritable Europe (l'Eurasie) des peuples qui viendra...

(2)Rectif. du 5 mai : plus de 100 morts à ce jour, peut-être plus...http://ersieesist.livejournal.com/813.html

Ici sur un autre sujet, le crétinisme en phase terminale de certains journaleux. Marianne épingle Le Point.



VOIR AUSSI :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/p/geopolitique.html


AJOUT du 7 mai 2014 :
http://www.alterinfo.net/CE-QUE-KIEV-CACHE-SUR-LE-MASSACRE-D-ODESSA-_a102296.html

http://reseauinternational.net/odessa-un-simulacre-dincendie-pour-couvrir-lexecution-dun-des-plus-atroces-massacres-jamais-vus/



lundi 17 mars 2014

Quelques mots sur l'histoire de la Roumanie durant la seconde guerre mondiale : tragédies et lâchetés diverses


"La Roumanie a une contribution insigne à la fin de la guerre" (Radio New-York, 18 septembre 1944)

Le passage de la Roumanie dans le camp des alliés "a produit un renversement du front extrêmement dangereux qui ménerait non seulement à la perte de La Roumanie mais aussi à celle de la Bulgarie, de la Yougoslavie et de la Grèce, mettant en danger toute l'armée allemande des Balkans" d'après Keitel et Guderian, maréchaux allemands dans un rapport envoyé à Hitler

Et pourtant...

Malgré ce fait historique décisif évident, la Roumanie n'a pas été "récompensée" par les vainqueurs de la seconde guerre mondiale. En réalité, elle aura été constamment manipulée par les grandes puissances de la fin des années 30 jusqu'à l'invasion soviétique à la fin de la guerre. 

Carol II et sa camarilla laisseront faire les nazis et les soviétiques qui dépècent la Roumanie en 1940. Hitler impose le diktat de Vienne et oblige la Roumanie à revoir ses frontières de 1918-1920 (Union et Traité de Trianon) également avec la Bulgarie et la Hongrie. La Roumanie est parfaitement isolée après la défaite française de 1940, totalement impuissante face aux visées irrédentistes de ses voisins. 

Le Roi Carol II finit par laisser sa place (il ne prononcera jamais le mot abdication) à son fils Michel Ier sur ordre du Maréchal Antonescu (1), héros de la première guerre (le "Pétain roumain") qui crée l'Etat national-légionnaire en formant une coalition éphémère avec la Garde de Fer (2) ou mouvement légionnaire du défunt Codreanu assassiné en 1938 sous le règne de... Carol II. Hitler fait miroiter à Antonescu -qui n'adhère pas au nazisme rappelons-le-  la récupération des territoires perdus et lui laisse administrer la Transnistrie (pas d'annexion roumaine).

Guerre sainte contre le bolchévisme, timbre roumain de 1941
Or donc, du pacte Molotov-Ribbentrop à l'accord Churchill-Staline en 1944, le bilan est catastrophique sur plusieurs points. La Grande Roumanie (2) (la Roumanie intégre ou complète) disparaît, laissant la place à une Roumanie amputée de la Bessarabie et de la Bucovine, soit une perte territoriale d'environ 58000 km2.  
La coût humain de la guerre est monstrueux : presque 800000 morts. L' économie du pays est ruinée, ses ressources naturelles dévastées et, cette Roumanie qui rejoint pourtant le camp allié à la fin de la guerre est dans  l'obligation d'entretenir l'armée d'occupation soviétique et de payer des réparations aux vainqueurs. De plus, l'URRS se servira de la chair des soldats roumains en les envoyant au front exposés en première ligne contre les Allemands après 1944. Et encore, la Roumanie devra fournir 100000 ouvriers à l'URSS, des Saxons ou des Souabes, i.e. principalement la minorité allemande de Roumanie/Transylvanie. Ils seront déportés en Sibérie qui sera un tombeau pour beaucoup...

Et ce, malgré les tentatives du roi Michel Ier (Roi "sous tutelle" de 1927 à 1930 puis en septembre 1940 alors qu'il n'a que 19 ans) d'apaiser les souffrances de son peuple en engageant des négociations avec  les Alliés pour obtenir une capitulation "exclusive" face aux Anglo-étasuniens et en déclarant la guerre aux puissances de l'axe le 23 août 1944 (cf. infra Dialogue entre Antonescu et le Roi) une fois Antonescu destitué. En vain, la Roumanie est aux mains des Soviétiques en 1944. La "Grande Roumanie", tellement prometteuse sur le plan culturel notamment (voir la période l'entre-deux-guerres) et promise à devenir une puissance européenne importante devra subir une soviétisation-satellisation forcée...au moins jusqu'au règne du francophile Ceausescu qui tentera de réhabiliter des figures importantes de la scène culturelle roumaine et mondiale  et faire "rentrer au pays" certaines d'entre elles (en vain...)...Enfin, faut-il rappeler que le P.C.R. accueillit en son sein de nombreux fascistes roumains après accords passés avec Ana Pauker ministre communiste juive orthodoxe ? Une Ana Pauker accusée ensuite de "déviance dextriste" (!) et "excommuniée" lors du tournant antisémite des partis staliniens au début des années 1950. 



(1) En "Occident", le conducator est, la plupart du temps, perçu comme un fasciste, antisémite virulent. En Roumanie, le regard porté sur ce personnage diverge sensiblement de cette vision...La preuve avec cettte série d'articles  récents publiés dans une revue roumaine d'histoire... Lien vers : Ion Antonescu, fut-il un héros ? Impensable que des historiens français puissent, simplement, poser la même question au sujet de Philippe Pétain...
(2) Le programme politique et disons la "vision du monde" des membres de la Légion de l'archange saint Michel de Codreanu n'avait, in fine, que peu à voir avec le gouvernement de soudards de Ion Antonescu qui ne fut à tout dire  qu'un opportuniste 
(3) Le Traité de Trianon en 1920 officialise l'Union de tous les pays roumains. Le géographe français Emmanuel de Martonne sera chargé du traçage des frontières du Royaume

vendredi 28 février 2014

Victoire euro-atlantiste en Ukraine ?! Pas si sûr...


Il serait bien prématuré de présenter des conclusions définitives sur la situation en Ukraine. Cependant, à suivre le déroulement des événements de ces derniers mois jusqu'à  ce jour, nous avons au moins la confirmation d'un certain nombre de faits sur la nature profonde de l'Union européenne et des Etats-Unis de fait (mais c'est loin d'être une révélation) ET des objectifs de ces derniers en Ukraine.  Ensuite, on ne peut qu'élaborer des scénarios. Le premier, s'il venait à devenir réalité, verrait le recul de l'influence de la Russie en Ukraine, ce qui ne serait guère à l'avantage des Européens de l'Ouest et de l'Ukraine (chantage économique). Le second part du principe que la Russie ne laissera pas les factions séditieuses de l'Etranger étasunoccidentales prendre le contrôle total de l'Ukraine. La "stratégie mondialiste" anti-russe échouerait alors lamentablement


I- Ce qui est désormais certain (ou confirmé)

- L'Union Européenne est bien une structure fantoche,  pseudo-démocratique et pseudo-humaniste téléguidée par Washington. Les "démocrates" euroétasuniens s'accommodent, en effet, fort bien avec la pire racaille nazie, antisémite quand cela arrange leurs affaires. "Sieg heil salutes and the Nazi Wolfsangel symbol have become an increasingly common site in Maidan Square, and neo-Nazi forces have established “autonomous zones” in and around Kiev." Et ces groupes ou sympathisants nazis constitueraient près de 30% de l'ensemble des protestataires d'Euromaidan (A). Nous pouvons en conclure que cette lutte à l'interne contre l'antisémitisme et les partis souverainistes (même groupusculaires et de gauche), en France par exemple, ne sont que des postures visant à discréditer toute idée d'émancipation vis-à-vis de la tutelle atlanto-germano-bruxelloise.
-Les Etats-Unis -"plus grande démocratie du monde"- soutiennent les coups d'Etat et le terrorisme qu'il soit de nature fasciste (Ukraine) ou islamiste (Tchétchénie...avec l'aide des Saoudiens). Et à ce propos, nos humanistes larmoyants traitant Poutine de "tyran" ou de "dictateur" se taisent...
-La "conquête de l'Est" par les Allemands est une vieille histoire et qui n'est toujours pas terminée. La construction européenne ne serait qu'une revanche du IIIe Reich, par procuration...Soulignons aussi que la construction européenne, présentée par ses défenseurs comme remède aux "nationalismes exacerbés" (du catéchisme pour benêts) s'est largement compromise avec "l'idéal fasciste" (l'Europe aryenne d'Hitler, voire la timide dénazification de l'administration allemande après-guerre)...
-Les Etasuniens, les Allemands, les Polonais (on parle des gouvernements ici), les nationalistes et les néo-nazis ukrainiens communient dans une même haine anti-russes (B) Pour ces pantins néo-nazis de l'impérialisme euroccidental, le peuple russe est impur car  il contient des éléments "asiatiques"
.

II- La situation à ce jour en Ukraine dévoile encore un peu mieux le complot euro-étasunien et de 
la "Banque" ayant engendré cette nouvelle (contre-)"révolution"

- Arsenyi Yatsenyuk, membre du "parti Orange" de la corrompue Iulia Timochenko et ancien ministre (2005-2007) et ancien employé de Goldman Sachs a été nommé premier ministre de l'Ukraine.
-John Kerry a promis un milliard de dollars à l'Ukraine par le biais des institutions financières habituelles. Le "sauvetage" de l'Ukraine par la mise sous tutelle de l'Ukraine par le F.M.I. et la Finance. La ruine du pays suivra pourtant même avec cet argent (une "carotte"), à n'en pas douter...
-Outre les catholiques, et gréco-catholiques nationalistes ukrainiens, la minorité Tatare de Crimée (10% de la population péninsulaire) est utilisée par l'union des "complotistes" de l'intérieur et de l'extérieur pour s'opposer à la populations russe (60% de la population criméenne) de la région. Les oligarques euro-atlantistes pratiquent là un de leurs jeux préférés : manipuler et opposer les différents groupes ethniques et/ou religieux au sein des Etats constitués. (voir les guerres yougoslaves des années 1990)


III- Ce qui pourrait survenir en cas de non-réaction de la Russie ( peu probable ?)

Si les forces russophiles et démocratiques de la partie Est et Sud-Est de l'Ukraine et la Russie ne réagissent pas à ce coup d'Etat. Si une coalition (sans doute hétéroclite-> union nationale : des libéraux aux éléments nationalistes et fascistes (C) ) anti-Russes s'installe durablement à Kiev, parmi les conséquences on peut craindre :
-La perte catastrophique pour la Russie de la Crimée, des bases navales de la mer Noire de la Flotte de la Fédération de Russie. Par suite, la mise en place de bases de l'OTAN dans cette zone. La Flotte de la mer Noire est basée dans le port de Sébastopol qui appartient en partie à la Russie (14 000 militaires et 380 bâtiments de guerre). Mais on voit mal les Russes déguerpir avec leurs sous-marins sous le bras. De toutes façons, il existe un accord entre l'Ukraine et la Russie concernant la gestion d'une partie du port de Sébastopol...Les Russes sont, en réalité, chez eux à Sébastopol, mais, sait-on jamais...
-La création de centres de formation pour les terroristes (la Crimée a déjà son lot d'islamistes) basés en Ukraine et financés par l'administration étasunienne, l'Arabie Saoudite et les Emirats pour gangréner un peu plus le Caucase et  le bassin de la Volga, donc la Russie...   
-Un naufrage économique de l'Ukraine déjà lourdement endettée et en quasi-faillite. La Russie refusant désormais de venir en aide à Kiev suite au changement de gouvernement (seul 3 des 15 milliards de dollars d'aides prévus avant la crise ont été versés). Développement exponentielle de "mafias", malgré l'intervention d'un F.M.I. (cf. partie 2) qui a "fait ses preuves" en Grèce par exemple...
Un scénario à la "yougoslave" en somme :  une Ukraine toujours divisée socialement, ethniquement et sur l'appartenance religieuse. A la faveur du chaos déjà réel dans l'ouest du pays,  une épuration ethnique et l' élimination physique des populations russophones dans l'est et le sud de l'Ukraine, provoquant des déplacements massifs de populations. Soit une ukrainisation forcée de la partie orientale et sud du pays. La destruction progressive de toute empreinte de la religion chrétienne orthodoxe en Ukraine orientale notamment. Autrement dit : la guerre.


IV- Ce qui pourrait arriver si la Russie réagit en coordination avec les forces légalistes pro-russes

-Prise de pouvoir en Crimée (République autonome d'Ukraine) par les forces d'auto-défense pro-Russes (les Russes y sont majoritaires). Ce jeudi 27 février 2014, le parlement a un nouveau président pro-russe du parti des Régions de Ianoukovitch. Le drapeau russe flotte sur le parlement de Crimée à Simferopol. Le parlement s'est réuni le 27 février pour fixer la date d'un référendum à propos du statut de la Crimée. Et le pouvoir central provisoire de Kiev ne semble, donc, pas maîtriser la situation dans la péninsule à ce jour. La population pro-russe s'organise de manière autonome et défie le pouvoir central. Plus qu'une autonomie accrue de la péninsule, va-t-on vers une sécession de celle-ci avec le reste de l'Ukraine ?
-La Russie et les Ukrainiens(-Russes) hostiles aux formations qui souhaitent diriger l'Ukraine s'accordent donc  pour sauver la Crimée des mains du nouveau pouvoir à Kiev. Intervention directe de l'armée russe pour protéger la zone (Sébastopol...). Dans ce cas, il est à peu près certain que ni les Etatsuniens ni l'Union européenne ne se permettront de contrer militairement la Russie ; une troisième guerre mondiale étant quasiment assurée dans le cas contraire. Mais, déjà ces insupportables donneurs de leçons américains mettent en garde, sans aucune honte : "Toute intervention militaire qui violerait la souveraineté, l'intégrité territoriale de l'Ukraine, serait une grave erreur" (John Kerry, février 2014). Alors que ce sont les Etats-Unis qui sont largement impliqués dans ce coup d'Etat en Ukraine...
-Des mouvements de troupes russes à l'ouest et au centre de la Russie sont, par ailleurs, en cours (27/02). Cela n'a rien d'exceptionnel. Mais dans ce contexte de crise, ce qui s'apparente pour l'instant à une démonstration de force, mènera-t-il à une invasion d'une partie du territoire ukrainien par l'armée russe (autant dire entrée en guerre contre l'Ukraine et les forces de l'OTAN). Mais, sans doute, que la dramatisation n'est pas de mise ?!...
-A court terme : création de deux entités. La première : L'Ukraine ukrainienne de l'Ouest formée sur la base d'une légitimité vaguement historique (influence lituano-polonaise), la seconde passerait définitivement sous protection russe, sous la forme d'un Etat indépendant pro-russe (ou annexion-> peu probable) qui correspondrait donc à la partie est et sud-est du pays. Concernant, la deuxième entité territoriale, peut-être correspondrait-elle uniquement à l'actuelle Crimée. 
-Sur le moyen à long terme : Indirectement, les fauteurs de guerres euro-atlantistes et leurs pantins "orange" et  néo-nazis pourraient donner corps à une grande Russie : la partie orientale (et sud-est) ukrainienne rattachée à la Russie permettrait de faire la jonction jusqu'à la Transnistrie pro-Russe. Renforcement de l'axe ou de la ligne de front eurasiste : Moscou-Minsk-Simferopol-Tiraspol.
La  Russie serait alors plus forte que jamais depuis la dislocation de l'Union soviétique. Cela constituerait un véritable camouflet pour les forces impérialistes euroccidentales. On peut même imaginer que la création cette nouvelle fédération russe (tout au moins cette union pan-russe) porterait un coup d'arrêt aux manipulations eurotanesques en Europe centrale et orientale et à la stratégie d'encerclement de la Russie.







Carte front pionnier eurasien/eurasiatique, février 2014. Le front pionnier de l’Eurasie à la date du 27 février 2014 

En conclusion : Nous avons confirmation que la véritable Europe se trouve bien plus à Moscou qu'à Bruxelles. La "Troisième Rome" est un des centres de cette Europe charnelle et spirituelle (comme peut l'être la Roumanie malheureusement bien trop russophobe et fascinée par "l'Amérique") aux antipodes de cette Europe américaine pilotée par les techno-gestionnaires bruxellois aux ordres des guerriers de Washington aux mains pleines de sang. Les nations d'Europe occidentale autant que celles des ex-démocraties populaires n'ont rien à gagner à rester sous la domination matérialiste impéraliste molocho-mammonite actuelle....
Enfin, être dans le "camp russe" (puisqu'il faut désormais raisonner en ces termes et sans donner de blanc-seing à Poutine) c'est s'opposer aux "marchands", c'est se positionner pour une Europe des nations souveraines qui veulent rompre leurs chaines imposées par leurs maîtres banquiers et européotanesques.

(A) source : Blumenthal (M.) "Is the US backing neo-nazis in Ukraine?", 24/02/2014,  http://www.alternet.org/tea-party-and-right/us-backing-neo-nazis-ukraine)
 (B) On signalera également, encore une fois, la bêtise crasse de certains nationalistes européens, notamment Français, qui ont applaudi au déboulonnage des statues de Lénine en Ukraine (ce vieux fond anti-communiste pathologique) par les insurgés anti-Ianoukovitch. Ces "natios" toujours à s'extasier devant n'importe quels ahuris sous prétexte qu'ils défient l'Union européenne (Aube Dorée en Grèce, le Jobbik ou l'irrédentiste Orban en Hongrie...) et qui appellent à "l'union de patriotes européens" sans même se poser la question si ces "patriotes" (au passage le terme patriote n'appartient sûrement pas à ces formations clairement néo-fascistes ou néo-nazies) partagent les mêmes intérêts.
 En effet, à titre d'exemple Orban et le Jobbik réclament les territoires perdus par la Hongrie, notamment la Transylvanie et s'opposent par incidence aux mouvements nationalistes roumains (Parti de la Grande Roumanie, Noua Dreapta/Nouvelle Droite) qui portent une haine atavique à l'égard des Magyars de "l'intérieur" et de "l'extérieur". Pareillement, quelle entente possible entre les néo-oustachis croates, les partisans d'une Grande Albanie incluant le Kosovo et les nationalistes serbes ?
Il n'y a évidemment pas de possibilité d'union de TOUS les "patriotes", ou alors de manière tout à fait ponctuelle. Dans tous les cas, cette "union des patriotes européens" ne peut se faire qu'une fois débarrassée de ses stupides éléments racistes et irrédentistes et devrait nécessairement être un "front" créé sur  une base socialiste et religieuse (le projet communiste athée, plus grand monde n'en veut d'ailleurs) et non crétinement ethnique. Il faudrait aller vers la construction d'une "théologie de la libération européenne ou eurasiatique" en somme...
(C) Les libéraux finiront-ils par marginaliser, au moins, les éléments extrémistes qui ont participé au coup d'Etat ? Rien n'est moins sûr...