: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: christianisme
Affichage des articles dont le libellé est christianisme. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est christianisme. Afficher tous les articles

mercredi 25 février 2015

dimanche 15 février 2015

Liturgie orthodoxe, cosmique : exemple de la fête de la théophanie et du sacrement du baptême, une renovatio totale


La liturgie orthodoxe est une liturgie cosmique car elle convoque toute la Création, s'adresse au cosmos tout entier. Les fêtes liturgiques, le sacrement de l'eucharistie (action de grâce) réactualisation non sanglante du sacrifice christique, présentent un caractère cosmique clairement affirmé. C'est la création tout entière qui est bénie, de prime abord sanctifiée par la réactualisation des Événements, des Temps forts de la vie du Christ. Prenons l'exemple de fête de la théophanie et du baptême. D'une part, lors de la théophanie (épiphanie catholique), le fidèle revit le baptême du Christ (qui révèle au monde sa nature divine) par la régression ab origine, c'est-à-dire en devenant contemporain de Jésus-Christ, il intègre l'époque où le Christ a vécu. Lors du sacrement du baptême, le croyant imite Jésus-Christ  en recevant le "don de l'Esprit" par abandon du "vêtement de corruption". Le baptême du Christ est un acte exemplaire qui a eu lieu à ce moment et qu'imite donc le fidèle. D'autre part, l'officiant bénit à la fois les eaux de la piscine baptismale mais également toutes les eaux de la Terre. Ainsi, l'acte rituel des "bains de la Théophanie" et la bénédiction des eaux chez certains orthodoxes sont un témoignage du caractère cosmique de la liturgie orthodoxe. Les fidèles orthodoxes reconnaissent à ce moment les vertus miraculeuses, guérisseuses, de ces eaux car par leur renovatio, elles acquièrent un nouveau statut intégrant le corps de Gloire de Jésus-Christ révélé comme seigneur de l'Univers, de toutes choses existantes, visibles ou invisibles. Le fidèle est purifié, par l'immersion meurt à l'ancienne vie et en sortant victorieux des eaux devient, à l'instar du Christ un nouvel Adam. La cérémonie rituelle a pour fonction de retrouver l'innocence primitive du premier homme au sein d'une nature non souillée, immaculée. L'apôtre Pierre dit que "le baptême sauve". Il sauve et produit le "nouvel homme" mais délivre aussi l'univers tout entier qui est sauvé des conséquences de la Chute originelle. Aussi, on ne peut pas dire que la nature est seulement sanctifiée par la bénédiction car, en effet, elle retrouve un caractère sacré. 
Le baptême est donc à la fois mort initiatique et renovatio individuelle pour le converti, tout autant que reconnaissance du caractère sacré des éléments de la Création : la nature (les eaux), elle-même est sauvée, rénovée. Le régime existentiel du baptisé tout autant que celui de la nature est bouleversé. Tout (animés et non-animés) accède à un mode d'être supérieur, différent de ce qui prévalait antérieurement. Par le sacrement, le cosmos est aussi est appelé à la Vie nouvelle. Nous sommes donc bien en présence d'une sotériologie cosmique. Ainsi, l'analyse assez répandue opposant paganisme et christianisme (soit d'un côté le sacré, de l'autre le saint ; par l'avènement du christianisme la nature ne serait donc plus sacralisée mais sanctifiée) doit être remise en cause. Le christianisme, surtout dans sa version orthodoxe, reconnaît donc bien en vérité la sacralité de la nature, des éléments, de l'univers dans sa totalité, le monde suprahumain y compris. 
Montage, JML, 2014
Voir aussi : 
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/01/theophanie-et-bapteme-du-christ.html






mardi 6 janvier 2015

Théophanie et baptême du Christ (calendrier grégorien)

Si la date de célébration, ou plutôt de réitération rituelle, de l'épiphanie par les catholiques romains et des protestants est la même que pour les chrétiens orthodoxes chez qui l'année liturgique est établie à partir du calendrier grégorien, les orthodoxes utilisent le terme de théophanie pour ce moment de l'année liturgique qui correspond à la manifestation de Dieu (hiérophanie ou manifestation du sacré suprême). Pour ces derniers, il s'agit de célébrer ou revivre ce moment là qui a eu lieu in illo tempore, alors... i.e. le baptême de Jésus-Christ (boboteaza, terme spécifique, ou botezul domnului en langue roumaine) durant lequel ce dernier se manifeste  comme (fils de) Dieu. C'est l'accomplissement de la  promesse solsticiale, la victoire de la lumière sur les ténèbres, la révélation de l'essence de Jésus-Christ. La période des 12 jours, du 25 décembre au 6 janvier, est la période d'attente de cette réalisation qui est ontophanie. Jésus dévoile sa nature divine au monde, comme la Lumière s'affirme comme seule vérité face à l'obscurité...

lundi 8 septembre 2014

Abbé François Duine

Lieu : Dol-de-Bretagne. Photo. : J-M Lemonnier, 2014



Pour une présentation de ce grand érudit né à Dol, prêtre issu d'un milieu très modeste, être de grande qualité morale et intellectuelle :  http://histogen.dol.free.fr/duine/auteurs/duine.htm

Ici un ouvrage du père Duine qui fait toujours réfèrence : Inventaire liturgique de l'hagiographie bretonne  où il est question de constituer un catalogue des livres liturgiques, de martyrologues (notices sur les saints catholiques) desquels on peut aussi tirer des enseignements historiques.
Ici une notice savante sur les martyrologues et notamment sur les différences et similitudes entre calendriers et...martyrologues : http://aedilis.irht.cnrs.fr/liturgie/01_2.htm




vendredi 6 juin 2014

De l'athéisme, des croyants, du narcissisme, du monde moderne et du changement de paradigme....


Le plus stupide des hommes athées peut mépriser de toutes ses forces le croyant ou celui qui tente/vit une expérience du sacré selon différentes modalités, uniquement parce que les matérialismes (pratiques et philosophiques) ont triomphé et que cette victoire est sans partage. Le premier, aussi « terne » soit-il, aura toujours une ascendance sur le second car le monde moderne complote à sa « réussite ».
Je ne dis pas que seuls les croyants ont l’intelligence du monde, loin de là, car il s’en trouve, effectivement, ayant accumulé une bonne grosse couche de niaiseries, respectant une tradition dégradée par pure soumission, par peur.

Votre monde moderne est un désastre, un désert peuplé de méchantes petites vanités bavardes et d’airs supérieurs qui ne raisonnent pourtant que par slogans et automatismes (ils disent un jour, par exemple, « gauchisme » ou « fascisme » et ils le répéteront toute leur vie...) et dont l’univers mental est aussi peu fertile qu’une zone commerciale bitumée en sortie d’agglomération...En son stade final, il regroupe des masses coalisées, au mieux, en associations de défenses de consommateurs (ce que sont la plupart des partis politiques actuels). La traversée de la plus ou moins longue agonie de ces masses (leur vie) est balisée, fléchée, codée, de leurs les lieux de loisirs au chemin vers leur pavillon dortoir-mouroir jusqu’à celui vers le cimetière.

Il ne s’agit ni d’une voie de l’acceptation apaisée, de la transcendance, de la compassion, du malheur assumé, ni de celle de la révolte authentique, de la colère face aux injustices ou de la véritable transgression des normes qui mènent à la libération. C’est, au vrai, celle de la résignation (du « il en a toujours été ainsi » et même nombre de vos révolutionnaires professionnels sont sur cette voie) de l’immobilité pleine d’amertume, de rancœurs, de blessures, de colères sourdes, de bassesses, d’agacements, de piailleries, de petites excitations...

La monotonie du paysage est parfois rompue, il est vrai, par la présence de quelques bonnes âmes qui admettent l’ampleur de la catastrophe et comprennent la nécessité d’un changement de paradigme (par la voie de gauche ou par celle de droite, rien de « politique » à proprement parler,  j’ignore, de mon point de vue quelle est la bonne).

Enfin, la science aussi utile et pratique et souvent très« exacte » soit-elle dans ses applications/implications (et ne me faites le coup du discours « retour à l’obscurantisme », de la « théocratie », il ne s’agit pas de ça), ne dit rien du « réel », car elle ne sait toujours pas ce que c’est. Et, de fait, toutes les abstractions mathématiques possibles n’en disent rien. Vos « messies » modernes sont dans une situation d’impuissance totale sur la question du « réel », il vont uniquement là où leurs certitudes sur le monde les guident et guère plus loin... Ils ne savent pas, par exemple, si la matière est autonome, si la réalité s’arrête au monde sensible, où se situe la conscience et ce que c’est, sur ces questions ils n’en savent pas plus que mon quinquisaïeul illettré et ils n’en sauront jamais rien.

VOIR cet article :

http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/05/le-cosmos-eurasiste-contre-le-chaos.html