La guerre contre la Serbie (ce qui reste, à l'époque, de la
République yougoslave : i.e. Serbie, Montenegro, Kosovo-et-Métochie)
émane, principalement des postures idéologiques des « Liberal hawks »
américains. Cette politique étrangère américaine rejoint les positions
allemandes au sujet de la reconnaissance des Etats issus de la
dislocation de la Yougoslavie. Positions qui consistent donc à
justifier, dès 1991, l'existence de nouveaux Etats : Slovénie, Croatie.
Avec cette guerre dirigée par l’OTAN contre la Nation serbe qui débute le 24 mars 1999, il s’agit du deuxième acte du processus de démantèlement de la Yougoslavie ; celle qui couvre la période 1999-2008, succédant au démembrement de la période 1990-1996 donnant l’indépendance tant souhaitée par la gauche libérale européenne à la Slovénie et à la Croatie.
Avec cette guerre dirigée par l’OTAN contre la Nation serbe qui débute le 24 mars 1999, il s’agit du deuxième acte du processus de démantèlement de la Yougoslavie ; celle qui couvre la période 1999-2008, succédant au démembrement de la période 1990-1996 donnant l’indépendance tant souhaitée par la gauche libérale européenne à la Slovénie et à la Croatie.
Dans cet article, qui en appelle un deuxiéme concernant les
développements ayant suivi les bombardements de 1999 par l’OTAN, nous
nous intéresserons,essentiellement à cette période 1999-2008, avec de
brefs mais nécessaires rappels concernant la période de dislocation de
la Yougoslavie dans la première partie des années 90.
Or donc, sous le fallacieux prétexte de mettre fin à un « génocide »
que les Serbes auraient été en train de commettre sur la population
albanaise de la province du Kossovo "cœur historique de la Serbie"
(expression détestée des libéraux-libertaires), et de fait, faire entrer
la Serbie dans le concert des « nations démocratiques » (comprendre se
soumettre à l’Empire global), l'OTAN (une coalition internationale menée
par l’administration étatsunienne) est intervenue sur le territoire
d'un État européen souverain.
« Génocide », « Holocauste », références systématiques aux régimes
totalitaires des années 30 et 40 du XXe s.(Milosevic comparé à Hitler),
le monde politico-médiatique est à l’unisson : il faut abattre la « bête
immonde », dont le ventre est encore fécond : Bill Clinton (bien
embarrassé par Monica), Madeleine Albright (peu reconnaissante envers
ces Serbes résistants au nazisme qui la sauvèrent d’une mort certaine
dans les années 40), Tony Blair, Bernard Kouchner, Cohn-Bendit, Bernard
Henry-Levy (1) n’en finissent plus d’éructer. Les défenseurs de la «
démocratie de marché » se déchaînent à l’égard du régime Milosevic,
néo-nationaliste ayant réussi la synthèse entre ce qu’il reste de
l’appareil communiste yougoslave et l’orthodoxie chrétienne. L’existence
d’une Serbie souveraine, voulant conserver ses frontières et son
territoire intègres, refusant l’hégémonie globale euro-anglo—américaine
est insupportable aux yeux de l’hyper-classe mondiale. Il faut s’en
débarrasser... En persuadant, par de grossiers procédés (2) les opinions
occidentales de l'existence d'un génocide perpétré par les forces de
police et l'armée yougoslave de Milosevic à l'encontre des Albanais du
Kosovo, les manipulateurs libéraux-libertaires cyniques, s’assurent du
soutien d’une opinion dont ils savent qu’elle peut contribuer à faire
perdre des guerres (« l’expérience vietnamienne » a été bien retenue).
Ces manipulations politico-médiatiques commencent, d’ailleurs, dès
le début des premières « guerres d'indépendance » en Yougoslavie. C'est
ce genre de procédés qui fera basculer l'opinion publique « occidentale »
en faveur d'une intervention armée contre la Serbie en 1999. Par
exemple, cet échange entre Bernard Kouchner et Alija Izetbegovic,
président de la Bosnie-Herzégovine (décédé en 2003), tiré de l'ouvrage «
Kouchner (B.), Les guerriers de la paix, 2004 » accable ces «
publicitaires », « chefs marketing » du « business guerrier »
impérialiste anglo-américain :
- Kouchner : C'étaient d'horribles lieux, mais on n'y exterminait pas systématiquement. Le saviez-vous ?
- Izetbegovic : Oui. L'affirmation était fausse. Il n'y avait pas de camp d'extermination quelle que fût l'horreur des lieux. Je pensais que mes révélations pourraient précipiter les bombardements."
- Kouchner : C'étaient d'horribles lieux, mais on n'y exterminait pas systématiquement. Le saviez-vous ?
- Izetbegovic : Oui. L'affirmation était fausse. Il n'y avait pas de camp d'extermination quelle que fût l'horreur des lieux. Je pensais que mes révélations pourraient précipiter les bombardements."
Concernant, le Kosovo, c’est « l'affaire de Racak », qui en rappelle
d’autres, non moins funestes, disons obscènes car mises en scène au
service du « spectacle militaro-totalitaire » : celle des « charniers de
Timisoara » en Roumanie (3), celle des « enfants tués dans des
couveuses » par des soldats irakiens au début des années 90, ou plus
récemment l’accusation de détention d’armes de destructions massives par
le régime de Saddam Hussein. Ces manipulations sont, en tout cas,
analogues de par l'impact fulgurant qu'elles eurent sur les opinions
publiques occidentales.
Or donc, c'est encore, un soi-disant massacre qui précipite les «
bombardements humanitaires » sur la République de Yougoslavie, en 1999.
Une quarantaine d'Albanais, habillés en civils, sont retrouvés morts
dans le village de Racak au Kosovo.
Le diplomate américain, chef de mission l’OSCE, William Graham Walker,
qualifie alors l'événement de « massacre de civils » qui aurait été le
fait de policiers serbes.
Le docteur finlandais Helena Ranta, chef d'une équipe internationale
d'enquêteurs dans « l’affaire Racak », révèle en 2008 que le rapport
qu'elle avait rédigé dans le cadre de sa mission d'expertise de médecine
légale était volontairement mensonger. Elle affirme avoir subi des
pressions émanant à la fois de ce fameux William G. Walker et du
Ministère finlandais des Affaires étrangères. Elle a, aussi, tenu des
propos allant dans ce sens à la télévision russe. A l'époque, la femme
se dit incapable d'affirmer si les corps des défunts sont ceux
d'habitants du village ou de savoir où ils ont été tués. Selon ses
révélations, les corps retrouvés à Racak étaient ceux de terroristes de
l'UCK (l’armée de libération du Kosovo terroristo-mafieuse) tués lors
d'une opération anti-terroristes menée par la police yougoslave
(pluritethnique) et accompagnée, de témoins (les membres d'une équipe de
télévision).
Aujourd'hui nous savons, donc, que les événements se déroulèrent
ainsi : des Albanais de l'UCK ouvrirent le feu sur les policiers
yougoslaves qui après avoir lancé une contre-offensive sont contraints
de se replier. Après le combat, les rebelles albano-kosovars récupèrent,
alors 40 à 45 des corps de leurs camarades décédés, les habillent en
civils et les déposent dans un champ situé dans le village. Les autres
combattants kosovars abattus sont enterrés dans un village voisin.
Walker eut, à ce moment, l'occasion de transformer cette rixe mortelle
en « crime de guerre » entraînant l'indignation de l'opinion publique
mondiale, ce qui put, ainsi, hâter le processus de mise en marche de la
machine de guerre de l'OTAN contre la Serbie.
La guerre contre la République Yougoslave (Serbie) est sans doute
une des meilleures illustrations de l'application de ce concept d' «
interventionnisme humanitaire » (ou « bombardements humanitaires »). En
outre, ces expressions et d’autres telles que « guerre propre », «
frappes chirurgicales » par exemple, qui relèvent de cette novlangue
(newspeak d’Orwell) ont été incroyablement efficaces de par leur
capacité à coloniser les esprits. Cet impérialisme symbolique relevant
de la logique (néo-)libérale a ainsi largement permis d’abolir le
jugement critique des peuples, bien plus que les grossières reductio ad
hitlerum habituelles visant à disqualifier les adversaires d’un «
système », en l’occurrence la Serbie de Milosevic.
Cependant, cette agression informationnelle constante de la période
des guerres yougoslaves aura eu du mal à occulter le résultat de cette
intervention de l’OTAN en 1999 : des centaines [milliers] de morts
civils, des hôpitaux, des écoles, des infrastructures détruites… A ce
propos, la magistrate Carla del Ponte (4), considère que les
bombardements de l’OTAN, qui ont duré 78 jours, supposés atteindre les
centres névralgiques militaro-industriels et politiques du pays, mais
ayant bien évidemment touché les civils serbes sont bien des crimes de
guerre.In fine, la république fédérale yougoslave ne menaçait personne.
En outre, nous savons parfaitement que des crimes de guerres, des
atrocités ont autant été le fait de certains soldats serbes, que des
terroristes-collaborationnistes alliés de l’OTAN.
Il faut, par ailleurs, insister avec force sur le fait que la
France, grande amie de la Serbie trahit cette dernière, en s’impliquant
militairement dans le conflit aux côtés des Anglo-américains. Plus
qu’une alliance ancestrale, c’est une véritable amitié entre les peuples
français et serbes qui est alors brisée. Les propos de François
Mitterrand, indépendamment du jugement que l’on pourrait porter sur son
action en tant que Chef d’Etat dans d’autres domaines, sont à cet égard
intéressants. En effet, au milieu des années 90, il assène au mondain
Bernard Henry-Levy réclamant sa « guerre juste », ce lapidaire : « Moi
vivant, jamais, vous m'entendez bien, jamais la France ne fera la guerre
à la Serbie. » L'arrivée au pouvoir de Jacques Chirac changera la donne
concernant les relations franco-serbes. Au printemps 1999, ce même
Bernard Henry-Levy exultera alors à l'annonce de l'entrée en guerre de
la France contre la Serbie : « Huit ans trop tard, la juste guerre
contre Milosevic »...(Le point, 27 mars 1999)
Nous savons que les tenants et aboutissants de ces guerres
yougoslaves sont très complexes. Nous n’aurions pu traiter un tel sujet
en quelques lignes. Il aurait été intéressant, par exemple, de montrer
comment les Etats-Unis ont favorisé l’importation de jihadistes du
Moyen-orient et d’Asie centrale en Bosnie-Herzégovine pour combattre aux
côtés de l’armée régulière bosniaque musulmane…de montrer, de fait, à
quel point une bonne part de cet islam bosniaque modéré –un « islam
slavisé » avec ses convertis par « nécessité » sous l’occupation
ottomane- n’a que peu à voir avec cet islam wahhabo-salafiste
d’importation, donc… et qu’Izetbegovic, l’ami des Occidentaux et de Ben
Laden, n’a jamais condamné… ce même Izetbegovic, qui avait favorisé
l’organisation de mouvements SS musulmans alliés aux Oustachis croates
(fascistes) durant la seconde guerre mondiale...
Nous verrons dans un prochain article quelles ont été les
motivations (cachées aux opinions occidentales) de cette guerre
d’agression envers la République fédérale de Yougoslavie qui mènera à
l’indépendance de la province du Kosovo-Métochie en 2008, devenu État
fantoche , économiquement non-viable, dirigé par des mafieux tels Hashim
Thaçi … qui procèdent à un nettoyage ethnique des Serbes présents au Kosovo…
Nous mettrons, également, en exergue que si la logique de guerre contre la Serbie diffère, en apparence, de ces « guerres contre la terreur » ou plutôt « ces guerres de terreur », menées par les néo-conservateurs depuis 2001 et poursuivies sous le règne d’Obama, il reste des invariants, des fondamentaux dans les orientations de la politique étrangère américaine et que la destruction de la République fédérale de Yougoslavie préparait les « croisades » impériales anglo-américaines de ce début de XXIe siècle… suivant la logique du « Nation Buiding ».
Nous mettrons, également, en exergue que si la logique de guerre contre la Serbie diffère, en apparence, de ces « guerres contre la terreur » ou plutôt « ces guerres de terreur », menées par les néo-conservateurs depuis 2001 et poursuivies sous le règne d’Obama, il reste des invariants, des fondamentaux dans les orientations de la politique étrangère américaine et que la destruction de la République fédérale de Yougoslavie préparait les « croisades » impériales anglo-américaines de ce début de XXIe siècle… suivant la logique du « Nation Buiding ».
(1) Ce même individu n'a, sans doute, jamais écrit une seule ligne
au sujet des exactions commises par les forces armées croates de l'ère
Tudjman envers les Serbes de Krajina, entre autres nombreux exemples de
crimes perpétrées dans les Balkans à l'encontre du peuple serbe...
(2) On se souviendra de cette piteuse campagne de publicité affichant côte à côte Milosevic et Hitler.
(3) sur TF1, fin 1989, on entendit : « Ceausescu, atteint de leucémie, aurait eu besoin de changer son sang tous les mois. Des jeunes gens vidés de leur sang auraient été découverts dans la forêt des Carpates. Ceausescu vampire ? Comment y croire ? La rumeur avait annoncé des charniers. On les a trouvés à Timisoara. Et ce ne sont pas les derniers » Inutile de se perdre en commentaires sur la nullité de ces propos...
(2) On se souviendra de cette piteuse campagne de publicité affichant côte à côte Milosevic et Hitler.
(3) sur TF1, fin 1989, on entendit : « Ceausescu, atteint de leucémie, aurait eu besoin de changer son sang tous les mois. Des jeunes gens vidés de leur sang auraient été découverts dans la forêt des Carpates. Ceausescu vampire ? Comment y croire ? La rumeur avait annoncé des charniers. On les a trouvés à Timisoara. Et ce ne sont pas les derniers » Inutile de se perdre en commentaires sur la nullité de ces propos...
Disons simplement, qu'en réalité, les opposants au régime de Ceausescu ont réalisé une mise en scène en déterrant une vingtaine de cadavres dans le cimetière de la ville, situé à l'extrême ouest de la Roumanie. Sur le cliché, objet du scandale, pris par un Américain apparaissent trois personnes. Un bébé, victime de la mort subite du nourrisson, un homme qui n'est pas le père de ce dernier et une femme décédée d'une cirrhose, qui n'est pas la mère de l'enfant.
par