: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes

jeudi 14 janvier 2016

Croix de Belenos et saint Michel Archange - Gargantua, fils de Belenos - introduction (partie VII)


VOIR auparavant sur ce blogue :

http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/03/croix-de-belenos-et-saint-michel.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2013/10/croix-de-saint-michel-de-belenos-en.html

On reprendra donc ici l'étude (dernière publication début 2015) des rapports entre Belenos, saint Michel archange et leur "grande croix" bretonne, le complexe mégalithique de l'arrière pays du Mt-St-Michel en étendant géographiquement l'étude à la partie occidentale de l'Ille et Vilaine (monuments mégalithiques de St-Suliac, du mont Garreau et légende gargantuesque associée). Le travail de Paul Béziers  à l'appui.
En guise de présentation à cette nouvelle partie de notre travail, on peut rappeler que l'on sait avec quasi-certitude que le fameux Gargantua popularisé par Rabelais, est un dieu celtique (qui peut être) gaulois. Gargantua serait le fils de Belenos (cf. Geoffroi de Monmouth). Chez Rabelais le père du géant se nomme Grandgousier. Si on veut établir une homologation entre le dieu gaulois et le personnage littéraire, on peut conclure que celui-ci ne serait autre que Belenos, lui-même fils de Taranis.
Moins répandue est l'hypothèse d'un Gargantua appartenant à la catégorie des héros civilisateurs des temps mythiques. On trouve traces des légendes mettant en scène ce personnage, le long des voies romaines. Gargantua serait alors celui qui défriche et crée des voies de passages. De passage, on passe à passeur. Gargantua devient passeur, peut-être celui qui transmet...qui pose un geste aux origines et dévoile aux hommes une activité, forcément sacrée.
Si l'on veut faire un peu de philologie, on recherche les origines du nom Gargantua. On trouve alors que le nom vient du latin gurges qui signifie gouffre qui aurait donné Gargan (on reviendra sur le mont Gargan italien, frère jumeau du Mt-St-Michel d'un point de vue de sa création mythistorique en tant que lieu sacré) issu du latin gurges (gouffre). A partir du radical Garg se forme le mot gargate qui a donné gorge en français moderne ou en core gargariser. Gargan ou gargant est un participe présent signifiant avalant. Garguanta devient alors l'avalant. On retrouve ici une caractéristique du personnage littéraire : sa gloutonnerie. 

à suivre...

lundi 11 janvier 2016

Jean-Jacques Charbonier réussit à exliquer la mort aux enfants

Le livre "La mort expliquée aux enfants mais aussi aux adultes" paru en 2015 aux Editions Guy Trédaniel, du docteur Jean-Jacques Charbonier, anesthésiste-réanimateur, est novateur dans le domaine de la vaste littérature concernant le sujet des expériences de mort imminente (provisoire) ou de la survie post-mortem de l'être. Novateur, car il s'adresse aux enfants de manière simple, sans détails techniques relatifs par exemple à la définition de la mort clinique et sans références bibliographiques. Il faut, cependant, accepter d'emblée le  parti pris philosophique-métaphysique du Dr Charbonier et c'est sans doute ce qui rebutera bon nombre d'"esprits" d'attitude moderne, même les plus jeunes, chez qui la lobotomie psychique, condition obligatoire pour une intégration confortable au sein de la modernité, a déjà annihilé tout intérêt pour les dimensions supérieures de l'existence et de fait toute curiosité dirigée vers le monde suprahumain.

Les ouvrages concernant la communication avec l'au-delà, la survie de l'esprit après la mort physique réservés à un public adulte eux sont légion. En effet, un travail remarquable a été accompli sur le sujet de l'Après-vie terrestre depuis les écrits pionniers du docteur Raymond Moody, Robert Monroe ou Elisabeth Kübler-Ross jusqu'aux travaux du théologien iconoclaste, le Père François Brune, le Père catholique romain François Brune très proche de la tradition orthodoxe, reliant théologie, expériences mystiques, physique quantique, expériences aux frontières de la mort (EFM) ou expériences de mort provisoire, tanscommunication instrumentale (TCI). 

Une premier de couv' inspirée par le monde suprahumain

Or donc, le Dr Charbonier, fort de décennies de rencontres, d'expériences, répond à travers de très  courts chapitres et dans un langage accessible à tous, aux questions qu'enfants comme adultes se posent sur cet  événement constitutif à la vie. Ne sommes-nous pas des êtres-vers-la mort ? (M. Heidegger ; Être présentement en éveil pour la mort et non pas attendre qu'elle survienne. La mort est consubstantielle à la totalité de l'être du Dasein). 
La mort est devenue terriblement angoissante pour le "Moderne" (dont le saint patron est à l'évidence saint Thomas) qui a grandi dans une société matérialiste dans laquelle si la mort est très présente à travers les films, les journaux télévisés, les jeux video, la question de sa propre mort et de celle de ses proches est, quant à elle, le plus souvent évacuée. La mort des autres mise en scène à la télévision, certes, mais ne me parlez pas de la mienne de celle de mes parents, amis, etc.! C'est beaucoup trop effrayant puisque celle-ci n'a aucun sens et survient au terme d'une existence qui n'en a pas non plus. "La mort expliquée aux enfants..." voilà qui devrait ou plutôt pourrait apporter un véritable réconfort aux enfants et aux adultes et peut-être leur donner envie d'approfondir le sujet l'Après-vie ou de la communication avec les morts à travers les autres ouvrages de Jean-Jacques Charbonnier, ceux tout aussi indispensables du Père Brune et de bien d'autres encore. Mais attention, il convient également d'opérer un tri très sélectif parmi les publications abordant le thème de l'au-delà, des mondes surhumains, de la nouvelle vie après la vie... Des escrocs profitent de la perte de sens commune à la plupart des gens dans notre société et en tirent avantages...

Ajoutons que ce livre de Jean-Jacques Charbonier est aussi (et forcément) une critique des fondements sur lesquels repose la science moderne. Si cette critique n'est pas neuve, elle est, cependant, permanente dans toute la littérature qui traite des phénomènes dits "paranormaux". Ainsi ce que l'auteur écrit à la page 55 : " (...) pour qu'un phénomène soit assimilé à une réalité, il faut et il suffit qu'il soit mesurable et reproductible (La science) a-t-elle raison de rejeter tout ce qu'elle n'est pas capable d'expliquer, de mesurer, de reproduire, de comprendre en disant que ces choses-là n'existent pas ? Je ne le pense pas car en le faisant, elle perd à nouveau toute crédibilité" fait écho à ce que Raymond Moody, médecin et philosophe, regrettait déjà en 1975 dans "La vie après la vie. Ils sont revenus de l'au-delà" : " (...) il se  pourrait très bien, ce me semble, que notre incapacité intellectuelle à établir une telle preuve ne soit aucunement imputable à un obstacle inhérent à la nature même de ces phénomènes ; l'obstacle se situe peut-être dans les méthodes communément admises par la pensée scientifique ou logique". (Moody R.,1975 rééd. 2007 : p. 186, Editions J'ai lu).

Je finirai en disant que des milliers de pages extrêmement bien documentées sont disponibles sur le sujet des EFM ou NDE, il faut s'y intéresser. On ne peut désormais plus faire comme si cela n'existait pas. Qu'on prenne le temps d'étudier, de juger, de débattre sérieusement. Mais sans doute ne faut-il pas être trop optimiste. Pour paraphraser le Père François Brune, tant pis pour ceux qui ne savent rien et ne veulent rien savoir, ce sont eux les morts, les morts-vivants...Soyons certains que, néanmoins, les pierres d'angles pour un nouveau paradigme humaniste anagogique en rupture avec l'humanisme catagogique né de la Renaissance européenne ont été posées par de discrets bâtisseurs...Même s'ils ne sont pas les plus nombreux, certains de nos contemporains sont en train de retrouver le sens du sacré, sans abdiquer tout esprit critique à l'égard de des représentants de commerce du new-age tentant de faire passer des romans de gare comme le Da Vinci Code pour des traités de métaphysique ...Une révolution autant scientifique que métaphysique est déjà annoncée...Là se trouve peut-être une troisième voie incluante qui évite les attitudes extrêmes de notre époque autant caractérisée par l'adhésion sectaire à l'hyper-rationnalité que par le non moins stupîde rejet catégorique de celle-ci.

Une page de ce blogue est consacrée aux EFM, TCI, etc. : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/p/francois-brune.html

samedi 9 janvier 2016

Marxisme, capitalisme : deux faces d'une même pièce pour Russel Means, Amérindien Lakota - Commentaires

Traduction d'un discours de l'Amérindien Russel Means, Lakota-Oglala, décécé en 2012 : http://partage-le.com/2015/05/le-marxisme-est-aussi-etranger-a-ma-culture-que-le-capitalisme-russell-means/

Quelques unes de mes réflexions générales à propos de son discours :

A bien y regarder, Russel Means ne dit pas autre chose que Pierre Clastres : refus de la fusion politique, rejet de l’État. Contre ça, on fait ou faisait la guerre entre tribus. R. Means fut membre du parti libertarien US. On est loin du "communisme primitif" amérindien avec Ron Paul et son État minimal, évidemment, mais il y a de ça...Une société sans État ne peut fonctionner, a priori, que dans le cas de petit(e)s groupes humains/sociétés.

Et là, les marxistes se plantent complètement dans leur "compréhension" des sociétés et mentalités "primitives". C’est Pierre Clastres, l’ethno-anthropologue qui a raison face aux marxistes sur ce point. On comprend mieux alors la détestation de R. Means envers le marxisme (1) et son "application historique" (État dirigé par une classe sociale, dictature du prolétariat) qu’il met sur le même plan que le capitalisme (traduction politique : État dans les mains d’une classe dominante : bourgeoisie). Le sous-entendu permanent dans son discours c'est : pas d’ État !

Il faut préciser quand même que il n’y a pas un monde amérindien homogène. L’empire de l’Inca hiérarchisé face aux Shuars, ça n’a pas grand chose à voir par exemple. L’« Indien »’ reste une invention coloniale. Cela dit, l’histoire des peuples amérindiens avant l’arrivée des Européens n’est sûrement pas l’histoire de la lutte des classes en ce qui concerne les petits groupes amérindiens : pas d’Etat, révocabilité du chef (sans pouvoir au sens où les Européens l’entendent), pas de classes sociales et là la grille de lecture marxiste est ; très souvent, parfaitement inadaptée pour comprendre ces sociétés. C’est peut-être vrai uniquement dans le cas d’empires centralisés de type Inca... De même, la conception du temps linéaire qui est autant celle du capitalisme que du marxisme (demain sera mieux qu’aujourd’hui, la ligne du « progrès ») était étranger à ces populations (conception cyclique/mythique du temps).  De plus, ces sociétés se caractérisent(-saient) par leur grand conservatisme et conformisme pas de place pour les  "rebelles", pas de  "révolutionnaires".  Et encore, pour citer Clastres qu’ont les marxistes à dire sur les religions autochtones-cosmqiues ?  Le mythe est l’opium est du peuple  ? Si Marx n'a jamais saisi la fonction protestataire de la religion, mais seulement sa dimension attestaire ("La religion est le soupir...", etc.) Ensuite, peut-être qu’après les tragiques "rencontres" avec le monde européen (et sa vision réductrice des sociétés amérindiennes "les Indiens") on peut voir quelque chose en rapport avec une lutte des classes. Certains amérindiens n’ont plus pas qu’à rejoindre les mouvements révolutionnaires marxistes. D’autres, en Amérique du Nord. se sont accommodés : casinos sur les réserves, d’autres refusent. Mais là encore, différentes utilisations de l’argent des jeux. : parfois redistribué à la communauté. Concernant les jeux, environ les 3/4 des bénéfices sont redistribués à des firmes non-amérindiennes qui ont aidé à construire les "casinos". Et seulement 1% (j'ai lu autre part : proportion à hauteur d'1/3) des nations amérindiennes des EUA bénéficient des retombées financières liées à ces jeux. Nombre de casinos des réserves sont d'ailleurs fréquentées par des amérindiens pauvres, la plupart du temps. Une plaie aussi donc, ces casinos.
Mais - et c’est fondamenta l- en Amérique du sud, il existe toujours des sociétés amérindiennes qui sont étrangères (et implictemeent allergiques) à l’organisation en classes sociales. Grande variété de situations. Souvent, un pied dans la modernité : rejoindre la société dominante ? Combattre contre elle, mais sous quelle forme en privilégiant quoi ? La dimension ethnique (les rouges contre les blancs), sociale (opprimés contre exploiteurs), etc. ?

Enfin, je pense à une anecdote : une ONG qui souhaitait installer des latrines au sein d’une communauté Kogi (Colombie) : le  "développement" !
 Les gens là vivaient depuis des lustres sans ces toilettes. Comment faisaient-ils depuis des siècles et des siècles ? C’est risible, sans doute, mais ça montre bien que là encore, le petit blanc qui pense venir en aide  à ces peuples ne se rend même pas compte de son ethnocentrisme, de sa connerie, du poison qu'est sa charité de dame patronnesse qui a conduit à la mort des milliers de peuples dits "premiers"...
Bref, les Blancs du monde euro-américain doivent en rabattre avec leurs idéologies diverses...Donc R. Means (seul un gauchiste crétin peut penser qu'il raisonne comme un bourgeois) est parfaitement légitime dans son rejet à la fois du marxisme et du capitalisme, tout en sachant que d’autres Amérindiens d'Indo-Amérique, du Nord  ou  du Sud ont fait des choix différents des siens...

(1) Ailleurs dans les Amériques, lors des renaissances amérindiennes des années 1970/panindianisme, on appellera "crime de la gauche marxiste" le fait de nier le culturel, l’ethnique, le religieux.


lundi 21 décembre 2015

Trahison des élites et instruction au rabais


Les récents propos de certains ministres - dont je préfère dès maintenant oublier les noms - à propos de ce qu'un honnête citoyen est supposé apprendre dans un établissement scolaire est l'occasion de relire (ou de lire) "La révolte des élites et la trahison de la démocratie" (Flammarion, Champs Essais, 2010, première édition 1995) de Christopher Lasch pour bien se persuader que cette attitude hautement méprisante envers les masses (minorités ethniques  incluses) n'est pas neuve et que contrairement à ce qu'aime faire croire le sympathisant de gauche - qu'importe sa chapelle - est loin d'être le seul fait d'une droite dont l'intérêt pour les idées, selon Alain de Benoist, tiendrait sur un confetti.
Quel est ce discours qui fait écho à la critique radicale de Lasch concernant ces "élites" ? C'est celui du mépris bourdieusien hérité des postures de la gauche universitaire étasunienne. "Mépris de classe", "enfermement dans la culture classique" voilà le traitement qui serait infligé à l'élève issu d'un milieu socialement défavorisé et/ou appartenant à une minorité ethnique et/ou religieuse dans le monde "euroccidental". La "grande culture" n'aurait donc servi, jusqu'à aujourd'hui, qu'à exclure les opprimés. Il a fallu créer une culture de substitution, accessible à tous.
Or donc, Lasch s'appuyant sur le contenu d'un manifeste intitulé "Speaking for the Humanities" expose le racisme sous-jacent contenu dans les positions de la gauche universitaire étasunienne  concernant cette exposition à l'altérité, autrement dit à la "connaissance des choses sur des intérêts, des situations, des traditions marginales et réprimées" à laquelle les enfants des milieux privilégiés sont contraints, les minorités ethniques étant, quant à elles, exemptes de "cette exposition à 'l'altérité' dans "l'œuvre d' hommes blancs occidentaux" (p. 190).
Lisons encore Lasch citant Kimball qui semble parfaitement résumer l'état actuel des choses : "La 'rhétorique de l'universitaire' s'avère (...) 'profondément exclusionnaire - on pourrait même dire raciste et sexiste' dans les postulats qui la sous-tendent. Il apparaît que les gens ordinaires - spécifiquement s'ils appartiennent au mauvais groupe ethnique ou à la mauvaise race - ne savent pas lire les classiques avec la moindre compréhension, si tant est qu'ils savent lire quoi que ce soit. Il faut donc reconcevoir les programmes en mettant l'accent sur le cinéma, la photographie et des livres qui ne présentent pas des exigences particulières pour le lecteur - le tout au nom de la démocratisation de la culture" (p. 189). 
Pour être sage de sa propre sagesse, il faut être savant d'autrui...

samedi 19 décembre 2015

Sur les dimensions de la Liturgie : dimension eschatologique, temps et centralité cosmiques (partie IV)

La Divine Liturgie est au centre la Création. Le lieu où elle est célébrée devient le centre de la Création. L'Univers tout entier rayonne autour de ce centre liturgique. Chaque lieu de culte où elle est célébrée devient donc le centre de l'univers, mais s'il y a une multiplicité de centres, il n'existe bien sûr qu'une Création. Qui plus est par Création il faut non seulement entendre le monde sensible mais aussi le monde invisible, l'Autre Monde. La Liturgie (orthodoxe) est donc bien une liturgie cosmique qui convoque l'entiéreté des mondes. Lors de la célébration liturgique, toute l'économie de la Création est actualisée, des commencements à la fin des temps. Le centre de  la Divine Liturgie projette l'éternité dans le temps. C'est un temps en dehors du temps. Formule paradoxale qui dit que toutes les catégories du temps et d'espace sont abolies. 
La Liturgie est Théophanie. La présence du Christ n'est pas imaginaire ou symbolique, elle est réelle durant la célébration ou plutôt réactualisation rituelle. Cette seconde expression devrait être préférée  à la première, car il s'agit moins de se souvenir ou de commémorer que de régresser aux origines, i.e. lors de la vie du Christ.
La Liturgie réactualise ainsi  le mystère de l'Incarnation par l'Anaphore quand le célébrant en présence des co-célébrants prononce les paroles dites lors de la Cène. A partir de ce moment, Le célébrant et les co-célébrants (les fidèles), donc ceux qui "réactualisent", deviennent contemporains du Christ. Ce dernier est avec eux, ici et maintenant. 
Toute l'économie du salut est présente dans la Liturgie, de la première à la seconde Venue. La Liturgie affirme autant le temps des commencements, ab origine que la présence des fins dernières. Elle a donc bien une dimension eschatologique dans ses différentes déclinaisons : à l'échelle individuelle (mort de la personne), de la société (du monde) et dans celle concernant la "dernière génération".

La liturgie eucharistique est le centre de l'énergie divine qui se diffuse à travers tout l'univers. Elle n'est pas une idée, un concept théorique, elle est expérience. Expérience de la Gloire de Dieu...

Les temps de la vie de l'Eglise sont organisés de manière à ce qu'ils soient ouverts sur l'éternité. Différents temps cohabitent les uns avec les autres qui sont autant de cycles. Ils sont tous liés. 
1) le premier correspond au cycle des jours, c'est celui de la vie du Christ,
2) le deuxième est le cycle des semaines qui correspond au temps de la Création, soit 8 jours ; le 8e jour étant une ouverture sur l'éternité, 
3) le troisième est le cycle des mois centré sur les différentes fêtes et sur la vie des saints, sur des dates fixes,
4) le quatrième correspond au temps des fêtes mobiles comme Pâques et qui sont véritablement ouverture sur l'éternité. Par l'exemple de sa vie, le Christ, ayant vaincu la mort, nous fait passer du temps à l'éternité.

source non identifiée

Si chaque jour du temps liturgique cyclique oblige à la répétition, à la mêmeté rituelle, à l'actualisation des mêmes événements, des changements subtils se produisent en l'homme religieux. La tension d'epectase, celle qui ouvre le coeur à Dieu et remplit progressivement de Grâce transforme ce temps cyclique, spiralique en éternité sphérique correspondant à un état de plénitude absolue, "finale". C'est ce vers quoi doit tendre l'homme religieux, en l'occurrence le chrétien sincère. C'est un chemin de grande humilité, très risqué et décourageant. Mais c'est aussi la seule voie de la sincérité spirituelle, forcément discrète et secrète. Il faut donc montrer la plus grande méfiance à l'égard des êtres qui étalent leur vie spirituelle, affichent leurs convictions religieuses à leur boutonnière. L'indécence n'est, évidemment, pas de se déclarer chrétien mais de se déclarer chrétien et illuminé. L'authentique chrétien éclairé, espèce rare, n'éprouve, de toute évidence, aucun besoin d'affirmer son état de béatitude à la face du monde...

VOIR aussi sur ce blogue :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/sur-les-dimensions-de-la-liturgie-et.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/precisions-sur-le-concept-de.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/11/sur-les-dimensions-de-la-liturgie-et.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/jacques-le-juste-frere-du-seigneur-23.html


jeudi 17 décembre 2015

"Din cer senim", Colinda (chant de Noël) et signification des fêtes de fin d'année

COLINDE orthodoxes chrétiens

Les origines de la tradition des colinde (sing. colinda, étym. calendes), chants qui, originairement, répondaient à une structure rituelle fixe, se perdent dans la protohistoire roumaine. Si les motifs chrétiens sont, depuis des siècles, privilégiés, les thèmes païens sont très présents dans ces chansons particulières réservées à ce temps fort de l'année qu'est la réactualisation de la Nativité du Christ. Temps fort de l'année liturgique dont les comportements qui s'y rapportent sont largement hérités du monde pré-chrétien, ce moment répondait à la nécessaire levée périodique des tabous en vigueur dans les sociétés traditionnelles lors des fins d'année : rituels orgiaques, boulerversement temporaire de la hiérarchie sociale (l'esclave devient le maître, ce dernier est moqué...), etc. Cette période de chaos est ou était homologable à la fin des temps, à une fin de cycle, à la destruction d'un monde auxquels succède nécessairement un nouveau monde, un cosmos régénéré. C'est ainsi qu'il faut interpréter tout passage d'une année à une autre. Par là s'affirme le caractère cyclique de l'existence humaine et de la Création, qui suivent des périodes de destruction et de renouvellement (palingénésie).  Si la période de Noël évoque nécessairement les Saturnales romaines, puis la fête du Sol Invictus-Mithra, il est à peu près certain que les pratiques licencieuses qui avaient cours lors du solstice d'hiver ont une origine bien plus lointaine. Il faut assurément remonter au néolithique européen pour approcher  les origines de ces fêtes de réjouissances solsticiales communes en Europe. 

Masque rituel selon la tradition populaire roumaine
VOIR aussi sur ce blogue :

- christianisme cosmique -

mardi 15 décembre 2015

La "Roumanie éternelle" face au fascisme technocratique bruxellois

Une image vaut mille mots...Parfois...C'est le cas ici...
Destruction des dernières sociétés et paysanneries traditionnelles, nouvel acte :http://www.francetvinfo.fr/politique/
Les protestations des bergers devraient être prises en compte...http://republica.ro/oierii-au-luat-cu-asalt-parlamentul-imaginile-zilei, mais ce n'est que partie remise. L'Europe communautaire atlantiste et ses défenseurs (des commissaires aux petits exécutants locaux, intellectuels européistes natiophobes y compris) n'ont que mépris pour ces dernières communautés agro-pastorales incarnées par ces bergers roumains et leur mode d'être au monde particulier...De Nicolae Ceausescu à Jean-Claude Juncker, le même projet totalitaire homogénéisant. Toute trace d'"archaïsme", tout particularisme culturel, ethnique ou religieux doivent être effacés. Ces sociétés traditionnelles, ou ce qu'il en reste, sont considérées comme des freins au développement, à la "nécessaire"  modernisation...Marxistes (qui peuvent n'avoir jamais lu une seule ligne de Marx) et libéraux-fascistes se serrent la main...

VOIR sur ce blogue : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2013/09/le-paysan-roumain-homme-religieux.html


lundi 14 décembre 2015

Bathory - One Rode To Asa Bay (1990)


Grèce et influences asiatico-égyptiennes

On sait, avec certitude, que la civilisation gréco-romaine n'a jamais été vierge de toute influence asiatique ou levantine, comme l'affirmait Sengler en son temps. On ne doit pas opposer l'héllénisme aux civilisations asiatico-égyptiennes. La Grèce mycénienne du IIe millénaire (proto-achéens ?) intégre bon  nombre d'éléments de la Crète minoenne, elle-même sous l'influence de l'Asie (Voir Arthur Evans, "inventeur" de la civilisation minoenne) qui seront préservés, assimilés par la civilisation grecque classique.
 Athéna ne présente-t-elle pas les mêmes caratéristiques que la déesse chthonienne (tellurique ou infernale) minoenne aux serpents, elle-même très similaire à la paire divine   Ouadjet (déesse serpent-cobra basse-égyptienne) Nekhbet (la tête de vautour de Haute-Egypte) ou la divinité mésopotamienne Astarte ? Leurs attributs sont les mêmes : l'oiseau, les serpents...