: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes

mercredi 17 avril 2019

Terreur de l'histoire - L'abomination de la désolation, 15 avril 2019 - Paris

L'événement que ceux qui observent les symboles donnés et les comprennent attendaient avec angoisse...Quelque chose se montre à nous...
Un événement tragique qui ne prend tout son sens que dans le cadre d'une histoire cosmique...
#terreur_de_l_histoire

 Bien sûr que les gens veulent donner une explication supérieure à cet événement qui touche un lieu spirituel central, un point d'énergie tellurique majeur, un centre sacro-cosmique...Jamais les récits faisant intervenir la négligence ou cette étrange notion de hasard ne seront acceptés hormis chez les irrécupérables dépossédés de toute possibilité de compréhension du symbolisme religieux , et dans les cas les plus graves (en dernière analyse) voués au néant par haine de Dieu et donc d'eux-mêmes. Même les curés larmoyants qui défilent dans les médias sont incapables de (n'osent plus...) donner quelque explication métahistorique à cette expérience.
Ce refus de l'histoire dans sa dimension matérialiste (si on admet que celle-ci n'est qu'un lent processus de désacralisation) est avant tout le signe que l'homme religieux (archaïque) n'a jamais complétement disparu. C'est heureux.
Le sacré (même enfoui) est constitutif de l'homme, il est logé au centre de sa conscience et n'est pas un accident dans l'histoire de l'homme...


 "Et le temple fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance; et personne ne pouvait entrer dans le temple, jusqu'à ce que les sept fléaux des sept anges fussent accomplis.
Et j'entendis une voix forte qui venait du temple, et qui disait aux sept anges : Allez, et versez sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu."
Apocalypse de Jean
photographie, source non identifiée...

vendredi 5 avril 2019

Naissance au Ciel du père Jean Boboc 04/04/2019 - Mémoire éternelle !

La naissance au Ciel du père Jean Boboc est une grande perte (doux euphémisme) pour nous qui restons ici à l'état anti-naturel dans ce monde déchu. L’œuvre de ce théologien, sans équivalent dans le monde catholique (et encore moins évidemment chez les protestants) est d'une profondeur et d'une qualité rare.
Jean Boboc est notamment le traducteur d'une partie de l’œuvre de l'immense théologien Dumitru Staniloae. Spécialiste de ce que nos propagandistes modernes nomment "bioéthique", le père Jean a parfaitement compris l'époque que nous vivons qui est "Le temps du suicide anthropologique", de l’éclipse de l'esprit et finalement de la mort de l'homme qui marquent la faillite définitive de la funeste anthropologie dualiste occidentale.
Mais il ne s'est pas contenté de décrire ou d'accuser il a proposé des solutions ou LA solution à travers son onto-théo-anthropologie orthodoxe révélée (forcément ternaire et seule permettant la déification de la nature de l'homme par la pneumatisation de tout son être).
"La grande métamorphose. éléments pour une théo-anthropologie orthodoxe", livre tiré de sa thèse de doctorat en théologie est, à l'évidence, la pierre d'angle de son œuvre.


"Car l'esprit de l'homme se révèle avoir la plus grande conformité potentielle avec celle de l'Esprit Saint", Dumitru Staniloae

Crédit photo : https://www.sagesse-orthodoxe.fr

dimanche 24 février 2019

Christianisme et authentique subversion : remarques...

Mettre en avant la fonction protestataire du christianisme qui n'est pas une religion d'esclaves (comme l'affirme Nietzsche) mais précisément le contraire puisque le christianisme conduit nécessairement à briser les chaînes de toutes les aliénations (en cela le calvinisme est adversaire parfait du christianisme) c'est très bien. C'est intéressant mais cette lecture matérialiste des évangiles en appauvrit considérablement le sens. Elle aboutit à une anthropologie d'une pauvreté absolue, et c'est finalement celle qui nous poursuit depuis le XIIIe siècle. Une anthropologie qui nie l'esprit en niant l'Esprit, parce qu'elle nie Dieu tout simplement. Elle valorise l'homme psychique...C'est ne rien comprendre au sens de l'Incarnation christique et au "mécanisme" de l'authentique rédemption ("Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu")...et réduire le Christ à un Che Guevara de qualité (morale) supérieure...Négation de l'homme total, impossibilité pour l'homme d'accéder à la déification par la pneumatisation de tout son être corps-âme-esprit, seule voie de Salut.
Qui plus est, voir dans les conciles une simple "institutionnalisation" du christianisme c'est passer à côté de la fonction régulatrice, épuratrice de ceux-ci. En écrasant les hérésies christologiques, les premiers conciles réaffirment bien au contraire le sens de l'Incarnation et le caractère subversif du christianisme. Le chrétien n'obéit qu'à Dieu (ni au roi ni à l'empereur - Quelle est la part de Constantin dans l’édification des doctrines ?), au Christ à deux natures non séparées et distinctes et non pas à un "Christ-homme".
La question de l'obéissance est même H.S. car le chrétien vise l'Union à Dieu pas l’imitation par génuflexion. Enfin cette "institutionnalisation" ne sépare en rien l'homme du cosmos puisque la liturgie (instituée), avec ses codes, elle-même est liturgie cosmique, elle abolit toutes la catégories du temps et de l'espace et réconcilie l'homme avec la Création, et l'aide à retrouver sa véritable condition ; notre état en ce monde étant anti-naturel.
Bref, une telle lecture plaisante pour la psyché n'en reste pas moins une poésie vitaliste anti-théologique (le logos est bien autre chose que le logos grec) qui dit "oui à la vie" sans trop envisager le sens vrai de cette existence humaine.


 Commentaires inspirés par Engels et...Cousin : 

Contributions à l'Histoire du Christianisme primitif Friedrich Engels (1894) 

vendredi 23 novembre 2018

samedi 17 novembre 2018

La perte de l'esprit dans le christianisme occidental

Il y a eu, durant des siècles, une lutte au sein du christianisme occidental entre deux visions anthropologiques, (dualiste/ternaire), avant que la première ne l'emporte sur la seconde, avec les conséquences désastreuses que l'on connaît (idéologies matérialistes athées), tuant toute vie spirituelle (éclipse de l'esprit et de l'Esprit saint). L'Occident est d'ailleurs, sans doute, mort de cela...Chronologiquement, on ne peut pas dire qu'il y a eu d’abord une "mort de Dieu", puis une "mort de l'homme" puisque que cette négation de l'esprit (anthropologie dualiste) est négation de l'Esprit donc du Dieu trine. Dieu est mort en même temps que l'homme, puisque la négation de l'esprit nie la possibilité pour l'homme d'avoir une vie spirituelle (seule réellement accessible dans le cadre de cette anthropologie tripartite corps-âme-esprit) et de permettre son achèvement : passage de l'homme psychique à l'homme spirituel (déification/theosis/divinisation), de devenir réellement et totalement une personne divino-humaine. En Occident, seul(e)s certain(e)s mystiques témoignent -échappant comme par...miracle à ce fatum- de cette possibilité d’accomplissement (homme total divinisé).

N.B. sur la perte de l'esprit à partir du XIIIe siècle - dualisme mortifère contre théo-anthropologie ternaire révélée (Fromaget, Boboc). L'involution spirituelle (à partir) du XIIIe siècle évidemment jamais enseignée nulle  part, puisque les matérialistes (nos pseudo-maîtres) sont dualistes.
 On peut comprendre la cassure catastrophique sur le plan spirituel en Occident, simplement en comparant l'art roman à l'art gothique (sans jugement de valeur sur les qualités esthétiques de ces arts).

Voir l'ouvrage de Michel Fromaget "Corps-âme-esprit. Introduction à l'anthropologie ternaire", éd. Almora et Jean Boboc "La grande métamorphose. Éléments pour une théo-anthropologie orthodoxe" , éd. Cerf

samedi 29 septembre 2018

Immaculée conception - position chrétienne orthodoxe (examen rapide)


Au sujet de l’Immaculée Conception. Faut-il évoquer "Lourdes" ? Peut-être. Car une appréhension honnête de l'événement (en admettant que l'épisode soit véridique) mettrait fin à tout débat. L'expression "Immaculée conception" outre son aberration syntaxique, ne concernerait en réalité que le Christ (oui, le dogme latin de l’immaculée concerne la Vierge et sainte Mère de Dieu mais nous supposons, nous, que non…). La Théotokos prononce la fameuse phrase le 25 mars...La Théotoque exprimerait par-là que c'est la conception du Christ qui est immaculée. ça semble réglé.

Ensuite, l'expression est aussi aberration ontologique, Marie est créée (donc par les voies naturelles propres au monde déchu), elle subit donc les conséquences du péché originel (mais n’est pas, comme tous les hommes, responsable de ce péché, contrairement à ce qu’affirment les dits "catholiques") aussi la Mère de Dieu sort de la chaîne des conséquences alors elle n'est plus humaine, elle n'appartient plus au genre humain, l'Incarnation n'a plus aucun sens. Elle devient égale à Dieu et l'homme ne peut devenir Dieu à son tour puisque face à une dichotomie absolue : les dieux d'un côté, les hommes de l'autre. Tout l'édifice du christianisme authentique s'effondre. Dieu ne s'est pas fait homme réellement (il est alors pleinement Dieu/Esprit) et l'homme ne peut plus devenir Dieu à son tour. C'est une hérésie absolue qui mène au désespoir. .

Sa lutte contre le péché (et son absence chez elle) est bien le fait de sa coopération avec Dieu contre le Mauvais. Elle reçoit bien une « grâce » (Marie pleine de grâce). Le problème est le moment où cette grâce se manifeste en elle. A l'Annonciation ou avant, cela change tout. Si elle est dotée de la "grâce originelle" comme l’affirme les scolastiques germano-(franco)-latins (dits romains) le Credo tombe à plat. Dieu ne peut s'être fait homme, l’acte d’humilité suprême de Dieu qui s’incarne dans la chair n’en est plus un, puisque Marie n’est pas pleinement femme mais quelque chose comme une  demi-déesse  avec des dons préternaturels...

De même l'épisode de la dormition de Marie perd son sens. Si elle a en elle cette "grâce originelle" dès sa conception alors elle ne peut mourir comme les hommes.

Pour autant, aucun orthodoxe ne dit que le corps de Marie a connu la corruption, mais seulement qu'elle est morte comme tous les hommes. Ses organes vitaux ont cessé de fonctionner. Seulement ce n'est pas cette grâce originelle (la grâce « scolastique » ?) qui empêche cette corruption. L'action de Dieu en son être a lieu pleinement après l'Annonciation. Marie n’est pas l’Immaculée conception à la manière dont l’affirment les Germano-latins.

samedi 25 août 2018

L’EGLISE ORTHODOXE ROUMAINE EN EUROPE OCCIDENTALE : TERRITOIRES ET « DIASPORA »

L’EGLISE ORTHODOXE ROUMAINE EN EUROPE OCCIDENTALE : TERRITOIRES ET « DIASPORA »
THE ROMANIAN ORTHODOX CHURCH IN WESTERN EUROPE: TERRITORIES AND "DIASPORA" 

https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=600323 


Author(s): JEAN-MICHEL LEMONNIER
Subject(s): Language and Literature Studies
Published by: Universitatea »1 Decembrie 1918« Alba Iulia
Keywords: Orthodox Christianity; diaspora; Romania; France; Romanian Orthodox church; Occidental Orthodoxy

Summary/Abstract: In this article, we present exploratory elements concerning the Romanian Orthodox Church « outside the borders » by assuming its territorial adaptations as well as a nascent « diaspora ». We explain how this Church organizes itself in Western Europe and particularly in France and how it adapts its structures in this context. We present the situation of ecclesiastical multi-jurisdiction and the issues it raises while examining the conditions of existence of the Romanian Orthodox population in western Europe. In order to do so, we must address the questions of ethno-phyletism or nationalism which irrigate the behavior of the Romanian Orthodox Church outside the borders but also the provisional solutions to remedy this situation. The situation of the Romanian Orthodox Church in France is illuminated. First of all, we retrace a brief history of the Romanian presence in France since the nineteenth century, originally almost exclusively Parisian, while exposing the major stages of the implantation of the Orthodox Church. We highlight the dilemmas faced by the Romanian Orthodox Church and its« diaspora » but also the dynamics committed within this« Orthodox community » to be territorially and socially integrated in France. In the same time, We question the relevance of the use, in this context, of certain notions such as « diaspora ». Finally, we describe the follow-up to this presentation by formulating working hypotheses for the study of the Romanian Orthodox communities at a local level and the results that we can expect.

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  • Issue Year: 18/2017
  • Issue No: 1
  • Page Range: 365-390
  • Page Count: 26
  • Language: French

lundi 21 mai 2018

Aristote, Averroès, st Thomas d'Aquin : une catastrophe pour le christianisme germano-latin occidental

La découverte d'Aristote par Thomas d'Aquin via Averroès : une catastrophe pour l'Occident chrétien.
Alors que des théologiens mystiques chrétiens occidentaux avaient réussi, bon gré mal gré, à contenir le poison augustinien, l'assaut contre la foi des Pères, autrement dit le christianisme authentique, a été donné par Thomas d'Aquin fasciné par Aristote (et son dieu païen). Funeste destin pour le christianisme latin que n'a heureusement pas connu le christianisme (grec) orthodoxe (malgré le succès, ici et là, des tentatives de latinisation dans le monde orthodoxe). C'eut été sinon la mort définitive du christianisme...

Extrait tronqué pour des raisons de droits d'auteur