: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: christianisme cosmique
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vendredi 16 août 2013

Les mutations socio-spatiales dans un village de Transylvanie méridionale, face à la perennité des traditions: conflits ou adaptations? (Publication scientifique avec comité de lecture)




Translated Title: Socio-Spatial Mutations in a South Transylvanian Village Facing the Perenity of Traditions: Conflicts or Adjustments?
Author Name: LEMONNIER, JEAN-MICHEL;
Language: French
Subject: History of Culture
Publication: Annales Universitatis Apulensis. Series Philologica (Annals of "1 Decembrie 1918" University of Alba Iulia - Philology)
Issue: 13/2/2012
Page Range: 279-296
File size: 204 KB
Download Fee: 2.5 Euro (€)
Summary: Through the significant example of a village called Cărpiniş,
located in the Southern Carpathians, this article aims to show the existence of a
social , spatial and cultural opposition in search of a complementary way to
organize the space linked to a “traditional mentality” or that could be
considered as such, and facilities at odds with this vision, according to the
views of the “farmer villager”. A “farmer villager” who sees himself as a
“native” in comparison with the others that is to say the “foreigners”. We
emphasize the concept of a“hybrid village” to describe the changes that have
been taking place in this village of the Transylvanian countryside for decades.
We are going to argue that these social and spacial upheavals are related to the
emergence of new lifestyles, new ways of grasping space and time. Our work is
necessarily part of a multiscalar logic. Once the issues of our study described,
we will present the situation of the village of Cărpiniş part of the Romanian
space. Then we will focus on the rather singular socio-spatial setting, of this
village compared to other Romanian villages: a village held between the
“checkerboard” and the “village street”. So it is, may be through a “green
space” community, named “Poiana”, a unifying axis of socio-spatial practices
of the village, that lies the originality of this village “in the shadow of the
southern Carpathians”. We will see through the questioning of this community
nature of 'Poiana' by liberal land policy, and in fact by the arrival of new
residents in door-to-fake, in most cases with the “values” of this rural area,
that it’s a great part of the “closed" village solidarity which tends to disappear
gradually. We will have previously issued a definition of what is a “village” in
Romania, then by changing our scaling analysis we will focus on a different
spatial and social unit called “gospodarie” or “Maisnie”. Then we will look
into the way the older villagers designed their house. A design related as much
to economic imperatives as to a fulfillment of a “cosmic order” linked to a
“primordial tradition”. Before, it seems of the utmost importance to mention
the life of a “farmer-villager” of Transylvania from 1945 to 2012. The analysis
of the career of this native and his fellows shows what seems to us to be a
struggle to preserve his identity and a particular conception of time and spacethat we will qualify as “mythical and traditional”. This relationship to the
world of the “farmer villager” is in opposition to postmodernity which forces
quickly and rather radically a new socio-spatial and moral order to the
Transylvanian village. Nevertheless, we will see that in many respects, the
village retains some “mythical, "transhistorical"aspects”, We will therefore
insist on the fact that these changes are not only “material”, but also
symbolical. It is the mental space of the farmer villager which is upset here, and
brings about the formation of an
Keywords: Transylvanian village; socio-spatial changes; Romanian
rural area; post-modernity; tradition

  Lien : http://www.ceeol.com/aspx/issuedetails.aspx?issueid=0283a78e-baa2-4b7d-ab18-7e2a05edf483&articleId=8d33d22f-2417-4868-a470-cafc290ec242

vendredi 18 mai 2012

Le mythe et la pensée mythique : aspects théoriques... à la lumière du "cas roumain"

Nous ne considérons pas ici (et dans le titre de notre essai) le  mythe entendu au sens courant et qui renvoie donc à une croyance erronée : le mythe comme synonyme de mensonge... Bien au contraire, c'est la définition du mythe telle que formulée par l'historien des religions ou l'anthropologue/ethnologue que nous acceptons.  Avec Mircea Eliade ou Claude Levi-Strauss, bien que  leurs études des mythes (et de fait, de la "pensée mythique") relèvent d'approches différentes, nous entendons le mythe au sens de vérité immuable, "éternelle" et s'inscrivant en dehors du Temps historique et linéaire. La vérité du mythe n'est donc pas contestable (pour celui qui y croit à l'évidence). Le mythe est toujours renouvelé puisque propre, a priori, aux sociétés dont la conception du temps est cyclique...

Le mythe est donc une vérité d'ordre anthropologique qui rend compte aussi bien de la réalité des sociétés archaïques, disons "anciennes", "premières" ou "traditionnelles" que de certaines réalités dans notre société "occidentale" moderne ou postmoderne. Notre société "occidentale" (voir le livre "la Roumanie  :Mythes et identité" pour une discussion sur ce sujet) n'est en, effet pas exemptes d'"aspects mythiques"... Dans le cas roumain qui nous intéresse dans notre essai, cette réalité là s'affirme encore de bien des manières...

 Il nous faut également insister sur l'opposition (apparente) Temps mythique ou cyclique/Temps historique pour appréhender le mythe.

C'est le christianisme ou plutôt les Pères de l’Église qui, en Occident, imposent le Temps linéaire. Cette conception du temps s'affirme ensuite à la Renaissance puis au siècle des Lumières... En effet, Jésus-Christ "l'homme-Dieu" s'incarne dans l'Histoire. L'incarnation christique impose alors définitivement une nouvelle représentation du temps, un début (la genèse) et une fin (l'Apocalypse et les spéculations eschatologiques corollaires). Il était inconcevable que le Christ ne revienne encore sur Terre accomplir Le sacrifice. Celui-ci était accompli une fois pour toutes. De cette conception du Temps découle l'idée d'évolution, de "progression" ou progrès... Néanmoins, la réactualisation rituelle, durant l'année liturgique, des épisodes de la vie du Christ implique certainement l'idée de cycle, de renouvellement... En outre, -et notre essai insiste largement sur cet état de fait- ce Temps cyclique ou mythique n'est pas totalement aboli de nos jours, dans des sociétés  dont l'entrée dans la modernité ou postmodernité est bien avancée ou définitive (?)...


Ce que disent -"dans le texte"- Mircea Eliade et Claude Levi-Strauss sur le mythe et la pensée mythique :

"Le mythe est censé exprimer la vérité absolue, parce qu'il raconte une histoire sacrée, c'est à dire une révélation trans-humaine qui a eu lieu à l'aube du Grand Temps dans le temps sacré des commencements (in illo tempore)" Mircea Eliade, 1957, Mythes, rêves et mystères

"Loin d'être, comme on l'a souvent prétendu, l’œuvre d'une  'fonction fabulatrice" tournant le dos à la réalité, les mythes et les rites offrent pour valeur principale de préserver jusqu'à notre époque, sous une forme résiduelle, des modes d'observation et de réflexion qui furent (et demeurent sans doute) exactement adaptés à des découvertes d'un certain type ; celles qu'autorisait la nature, à partir de l'organisation et de l'exploitation spéculatives du monde sensible en termes de sensible. Cette science du concret devait être, par essence, limitée à d'autres résultats que ceux promis aux sciences exactes et naturelles, mais elle ne fut pas moins scientifique, et ses résultats ne furent pas moins réels. Assurés dix mille ans avant les autres, ils sont toujours le substrat de notre civilisation." 
Claude Levi-Strauss, 1962, La Pensée sauvage

L'intellectuel roumain Lucian Blaga  nous parle aussi, à sa manière, d'une pensée mythique, d'un rapport au temps particulier, qui perdure dans les campagnes roumaines au début du XXe siècle :
"Vivre à la campagne signifie vivre dans une perspective cosmique et avec la conscience d’une destinée liée à l’éternité  " Lucian Blaga, 1936

Notre essai "La Roumanie : mythes et identités " intervient, donc, pour montrer que le Temps du mythe, s'il n'a pas totalement été évacué de certains espaces ruraux isolés de la Roumanie actuelle, influence -de manières qui peuvent paraître surprenantes- les représentations du monde de nombre de Roumains  entrés comme vous et moi dans la postmodernité...