Mettre en avant la fonction protestataire du christianisme qui n'est pas
une religion d'esclaves (comme l'affirme Nietzsche) mais précisément le
contraire puisque le christianisme conduit nécessairement à briser les
chaînes de toutes les aliénations (en cela le calvinisme est adversaire
parfait du christianisme) c'est très bien. C'est intéressant mais cette
lecture matérialiste des évangiles en appauvrit considérablement le
sens. Elle aboutit à une anthropologie d'une pauvreté
absolue, et c'est finalement celle qui nous poursuit depuis le XIIIe
siècle. Une anthropologie qui nie l'esprit en niant l'Esprit, parce
qu'elle nie Dieu tout simplement. Elle valorise l'homme
psychique...C'est ne rien comprendre au sens de l'Incarnation christique
et au "mécanisme" de l'authentique rédemption ("Dieu s'est fait homme
pour que l'homme devienne Dieu")...et réduire le Christ à un Che Guevara
de qualité (morale) supérieure...Négation de l'homme total,
impossibilité pour l'homme d'accéder à la déification par la
pneumatisation de tout son être corps-âme-esprit, seule voie de Salut.
Qui plus est, voir dans les conciles une simple "institutionnalisation" du christianisme c'est passer à côté de la fonction régulatrice, épuratrice de ceux-ci. En écrasant les hérésies christologiques, les premiers conciles réaffirment bien au contraire le sens de l'Incarnation et le caractère subversif du christianisme. Le chrétien n'obéit qu'à Dieu (ni au roi ni à l'empereur - Quelle est la part de Constantin dans l’édification des doctrines ?), au Christ à deux natures non séparées et distinctes et non pas à un "Christ-homme".
La question de l'obéissance est même H.S. car le chrétien vise l'Union à Dieu pas l’imitation par génuflexion. Enfin cette "institutionnalisation" ne sépare en rien l'homme du cosmos puisque la liturgie (instituée), avec ses codes, elle-même est liturgie cosmique, elle abolit toutes la catégories du temps et de l'espace et réconcilie l'homme avec la Création, et l'aide à retrouver sa véritable condition ; notre état en ce monde étant anti-naturel.
Bref, une telle lecture plaisante pour la psyché n'en reste pas moins une poésie vitaliste anti-théologique (le logos est bien autre chose que le logos grec) qui dit "oui à la vie" sans trop envisager le sens vrai de cette existence humaine.
Commentaires inspirés par Engels et...Cousin :
Contributions à l'Histoire du Christianisme primitif Friedrich Engels (1894)
Qui plus est, voir dans les conciles une simple "institutionnalisation" du christianisme c'est passer à côté de la fonction régulatrice, épuratrice de ceux-ci. En écrasant les hérésies christologiques, les premiers conciles réaffirment bien au contraire le sens de l'Incarnation et le caractère subversif du christianisme. Le chrétien n'obéit qu'à Dieu (ni au roi ni à l'empereur - Quelle est la part de Constantin dans l’édification des doctrines ?), au Christ à deux natures non séparées et distinctes et non pas à un "Christ-homme".
La question de l'obéissance est même H.S. car le chrétien vise l'Union à Dieu pas l’imitation par génuflexion. Enfin cette "institutionnalisation" ne sépare en rien l'homme du cosmos puisque la liturgie (instituée), avec ses codes, elle-même est liturgie cosmique, elle abolit toutes la catégories du temps et de l'espace et réconcilie l'homme avec la Création, et l'aide à retrouver sa véritable condition ; notre état en ce monde étant anti-naturel.
Bref, une telle lecture plaisante pour la psyché n'en reste pas moins une poésie vitaliste anti-théologique (le logos est bien autre chose que le logos grec) qui dit "oui à la vie" sans trop envisager le sens vrai de cette existence humaine.
Commentaires inspirés par Engels et...Cousin :
Contributions à l'Histoire du Christianisme primitif Friedrich Engels (1894)