Il serait bien prématuré de
présenter des conclusions définitives sur la situation en Ukraine. Cependant, à
suivre le déroulement des événements de ces derniers mois jusqu'à ce jour, nous avons au moins la confirmation d'un certain nombre de
faits sur la nature profonde de
l'Union européenne et des Etats-Unis de fait (mais c'est loin d'être une
révélation) ET des objectifs de ces
derniers en Ukraine. Ensuite, on ne
peut qu'élaborer des scénarios. Le
premier, s'il venait à devenir réalité, verrait le recul de l'influence de
la Russie en Ukraine, ce qui ne serait guère à l'avantage des Européens de
l'Ouest et de l'Ukraine (chantage économique). Le second part du principe que la Russie ne laissera pas les
factions séditieuses de l'Etranger étasunoccidentales prendre le contrôle total
de l'Ukraine. La "stratégie mondialiste" anti-russe échouerait alors
lamentablement
I- Ce qui
est désormais certain (ou confirmé)
- L'Union Européenne est bien une structure fantoche, pseudo-démocratique et pseudo-humaniste téléguidée
par Washington. Les "démocrates" euroétasuniens s'accommodent, en
effet, fort bien avec la pire racaille nazie, antisémite quand cela arrange
leurs affaires. "Sieg heil salutes and the Nazi Wolfsangel
symbol have become an increasingly common site in Maidan Square, and neo-Nazi
forces have established “autonomous zones” in and around Kiev." Et ces groupes ou sympathisants
nazis constitueraient près de 30% de l'ensemble des protestataires d'Euromaidan
(A). Nous pouvons
en conclure que cette lutte à l'interne contre l'antisémitisme et les partis
souverainistes (même groupusculaires et de gauche), en France par exemple, ne
sont que des postures visant à discréditer toute idée d'émancipation vis-à-vis
de la tutelle atlanto-germano-bruxelloise.
-Les Etats-Unis -"plus grande démocratie du monde"- soutiennent
les coups d'Etat et le terrorisme qu'il soit de nature fasciste (Ukraine) ou
islamiste (Tchétchénie...avec l'aide des Saoudiens). Et à ce propos, nos
humanistes larmoyants traitant Poutine de "tyran" ou de "dictateur"
se taisent...
-La "conquête de l'Est" par les Allemands est une vieille
histoire et qui n'est toujours pas terminée. La construction européenne ne
serait qu'une revanche du IIIe Reich, par procuration...Soulignons aussi que la
construction européenne, présentée par ses défenseurs comme remède aux "nationalismes
exacerbés" (du catéchisme pour benêts) s'est largement compromise avec
"l'idéal fasciste" (l'Europe aryenne d'Hitler, voire la timide
dénazification de l'administration allemande après-guerre)...
-Les Etasuniens, les Allemands, les Polonais (on parle des gouvernements
ici), les nationalistes et les néo-nazis ukrainiens communient dans une même
haine anti-russes (B) Pour ces pantins néo-nazis de
l'impérialisme euroccidental, le peuple russe est impur car il contient des éléments
"asiatiques"
.
II- La
situation à ce jour en Ukraine dévoile encore un peu mieux le complot
euro-étasunien et de
la "Banque" ayant engendré cette nouvelle
(contre-)"révolution"
-
Arsenyi Yatsenyuk, membre du "parti Orange" de la corrompue Iulia
Timochenko et ancien ministre (2005-2007) et ancien employé de Goldman Sachs a
été nommé premier ministre de l'Ukraine.
-John
Kerry a promis un milliard de dollars à l'Ukraine par le biais des institutions
financières habituelles. Le "sauvetage" de l'Ukraine par la mise sous
tutelle de l'Ukraine par le F.M.I. et la Finance. La ruine du pays suivra
pourtant même avec cet argent (une "carotte"), à n'en pas douter...
-Outre
les catholiques, et gréco-catholiques nationalistes ukrainiens, la minorité
Tatare de Crimée (10% de la population péninsulaire) est utilisée par l'union
des "complotistes" de l'intérieur et de l'extérieur pour s'opposer à
la populations russe (60% de la population criméenne) de la région. Les
oligarques euro-atlantistes pratiquent là un de leurs jeux préférés : manipuler
et opposer les différents groupes ethniques et/ou religieux au sein des Etats
constitués. (voir les guerres yougoslaves des années 1990)
III- Ce qui
pourrait survenir en cas de non-réaction de la Russie ( peu probable ?)
Si les forces
russophiles et démocratiques de la partie Est et Sud-Est de l'Ukraine et la
Russie ne réagissent pas à ce coup d'Etat. Si une coalition (sans doute
hétéroclite-> union nationale : des libéraux aux éléments nationalistes et
fascistes (C)
) anti-Russes s'installe durablement à Kiev, parmi les conséquences on peut
craindre :
-La perte catastrophique
pour la Russie de la Crimée, des bases navales de la mer Noire
de la Flotte de la Fédération de Russie. Par suite, la mise en place de bases
de l'OTAN dans cette zone. La Flotte de la mer Noire est basée dans le port de Sébastopol
qui appartient en partie à la Russie (14 000
militaires et 380 bâtiments de guerre).
Mais on voit mal les Russes déguerpir avec leurs sous-marins sous le bras. De
toutes façons, il existe un accord entre l'Ukraine et la Russie concernant la
gestion d'une partie du port de Sébastopol...Les Russes sont, en réalité, chez
eux à Sébastopol, mais, sait-on jamais...
-La création de centres de formation pour les terroristes (la Crimée a
déjà son lot d'islamistes) basés en Ukraine et financés par
l'administration étasunienne, l'Arabie Saoudite et les Emirats pour gangréner
un peu plus le Caucase et le bassin
de la Volga, donc la Russie...
-Un naufrage économique de l'Ukraine déjà
lourdement endettée et en quasi-faillite. La Russie refusant désormais de
venir en aide à Kiev suite au changement de gouvernement (seul 3 des 15 milliards
de dollars d'aides prévus avant la crise ont été versés). Développement
exponentielle de "mafias", malgré l'intervention d'un F.M.I. (cf.
partie 2) qui a "fait ses preuves" en Grèce par exemple...
Un
scénario à la "yougoslave" en somme : une Ukraine toujours divisée socialement,
ethniquement et sur l'appartenance religieuse. A la faveur du chaos déjà réel
dans l'ouest du pays, une épuration
ethnique et l' élimination physique des populations russophones dans l'est et
le sud de l'Ukraine, provoquant des déplacements massifs de populations. Soit
une ukrainisation forcée de la partie orientale et sud du pays. La destruction
progressive de toute empreinte de la religion chrétienne orthodoxe en Ukraine
orientale notamment. Autrement dit : la guerre.
IV- Ce qui pourrait arriver si la Russie réagit en coordination avec les forces
légalistes pro-russes
-Prise de pouvoir en Crimée (République autonome d'Ukraine) par les forces
d'auto-défense pro-Russes (les Russes y sont majoritaires). Ce jeudi 27
février 2014, le parlement a un nouveau président pro-russe du parti des
Régions de Ianoukovitch. Le drapeau russe flotte sur le parlement de Crimée à
Simferopol. Le parlement s'est réuni le 27 février pour fixer la date d'un
référendum à propos du statut de la Crimée. Et le pouvoir central provisoire de
Kiev ne semble, donc, pas maîtriser la situation dans la péninsule à ce jour. La
population pro-russe s'organise de manière autonome et défie le pouvoir central.
Plus qu'une autonomie accrue de la
péninsule, va-t-on vers une sécession de celle-ci avec le reste de l'Ukraine ?
-La Russie et les
Ukrainiens(-Russes) hostiles aux formations qui souhaitent diriger l'Ukraine
s'accordent donc pour sauver la Crimée
des mains du nouveau pouvoir à Kiev.
Intervention directe de l'armée russe pour protéger la zone (Sébastopol...).
Dans ce cas, il est à peu près certain que ni les Etatsuniens ni l'Union
européenne ne se permettront de contrer militairement la Russie ; une troisième
guerre mondiale étant quasiment assurée dans le cas contraire. Mais, déjà
ces insupportables donneurs de leçons américains mettent en garde, sans aucune
honte : "Toute intervention militaire qui
violerait la souveraineté, l'intégrité territoriale de l'Ukraine, serait une
grave erreur"
(John Kerry, février 2014). Alors que ce sont les Etats-Unis qui sont largement
impliqués dans ce coup d'Etat en Ukraine...
-Des mouvements de troupes russes à l'ouest
et au centre de la Russie sont, par ailleurs, en cours (27/02). Cela n'a
rien d'exceptionnel. Mais dans ce contexte de crise, ce qui s'apparente pour
l'instant à une démonstration de force, mènera-t-il à une invasion d'une partie
du territoire ukrainien par l'armée russe (autant dire entrée en guerre contre
l'Ukraine et les forces de l'OTAN). Mais, sans doute, que la dramatisation
n'est pas de mise ?!...
-A court terme : création de
deux entités. La première : L'Ukraine
ukrainienne de l'Ouest formée sur la base d'une légitimité vaguement historique
(influence lituano-polonaise), la seconde passerait définitivement sous
protection russe, sous la forme d'un Etat indépendant pro-russe (ou annexion->
peu probable) qui correspondrait donc à la partie est et sud-est du pays.
Concernant, la deuxième entité territoriale, peut-être correspondrait-elle
uniquement à l'actuelle Crimée.
-Sur le moyen à long terme : Indirectement,
les fauteurs de guerres euro-atlantistes et leurs pantins "orange" et
néo-nazis pourraient donner corps à une
grande Russie : la partie orientale (et sud-est) ukrainienne rattachée à la
Russie permettrait de faire la jonction jusqu'à la Transnistrie pro-Russe. Renforcement
de l'axe ou de la ligne de front eurasiste : Moscou-Minsk-Simferopol-Tiraspol.
La Russie serait alors plus forte que jamais
depuis la dislocation de l'Union soviétique. Cela constituerait un véritable
camouflet pour les forces impérialistes euroccidentales. On peut même imaginer que la création cette nouvelle fédération russe (tout
au moins cette union pan-russe) porterait un coup d'arrêt aux manipulations
eurotanesques en Europe centrale et orientale et à la stratégie d'encerclement
de la Russie.
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Carte front pionnier eurasien/eurasiatique, février 2014. Le front pionnier de l’Eurasie à la date du 27 février 2014
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En
conclusion : Nous avons confirmation que la véritable Europe se trouve bien plus à
Moscou qu'à Bruxelles. La "Troisième Rome" est un des centres de
cette Europe charnelle et spirituelle (comme peut l'être la Roumanie
malheureusement bien trop russophobe et fascinée par "l'Amérique")
aux antipodes de cette Europe américaine pilotée par les techno-gestionnaires
bruxellois aux ordres des guerriers de Washington aux mains pleines de sang. Les nations d'Europe occidentale autant que
celles des ex-démocraties populaires n'ont rien à gagner à rester sous la domination
matérialiste impéraliste molocho-mammonite actuelle....
Enfin,
être dans le "camp russe" (puisqu'il faut désormais raisonner en ces
termes et sans donner de blanc-seing à Poutine) c'est s'opposer aux
"marchands", c'est se positionner pour une Europe des nations
souveraines qui veulent rompre leurs chaines imposées par leurs maîtres banquiers
et européotanesques.
(A) source :
Blumenthal (M.) "Is the US backing neo-nazis in Ukraine?",
24/02/2014,
http://www.alternet.org/tea-party-and-right/us-backing-neo-nazis-ukraine)
(B) On signalera également, encore une
fois, la bêtise crasse de certains nationalistes européens, notamment Français,
qui ont applaudi au déboulonnage des statues de Lénine en Ukraine (ce vieux
fond anti-communiste pathologique) par les insurgés anti-Ianoukovitch. Ces
"natios" toujours à s'extasier devant n'importe quels ahuris sous
prétexte qu'ils défient l'Union européenne (Aube Dorée en Grèce, le Jobbik ou l'irrédentiste
Orban en Hongrie...) et qui appellent à "l'union de patriotes
européens" sans même se poser la question si ces "patriotes" (au passage le terme patriote n'appartient
sûrement pas à ces formations clairement néo-fascistes ou néo-nazies)
partagent les mêmes intérêts.
En effet, à titre d'exemple Orban et le Jobbik
réclament les territoires perdus par la Hongrie, notamment la Transylvanie et
s'opposent par incidence aux mouvements nationalistes roumains (Parti de la
Grande Roumanie, Noua Dreapta/Nouvelle Droite) qui portent une haine atavique à
l'égard des Magyars de "l'intérieur" et de "l'extérieur".
Pareillement, quelle entente possible entre les néo-oustachis croates, les
partisans d'une Grande Albanie incluant le Kosovo et les nationalistes serbes ?
Il n'y a évidemment pas
de possibilité d'union de TOUS les "patriotes", ou alors de manière
tout à fait ponctuelle. Dans tous les cas, cette "union des patriotes
européens" ne peut se faire qu'une fois débarrassée de ses stupides éléments
racistes et irrédentistes et devrait nécessairement être un "front"
créé sur une base socialiste et
religieuse (le projet communiste athée,
plus grand monde n'en veut d'ailleurs) et non crétinement ethnique. Il
faudrait aller vers la construction d'une "théologie de la libération
européenne ou eurasiatique" en somme...
(C) Les libéraux finiront-ils par
marginaliser, au moins, les éléments extrémistes qui ont participé au coup
d'Etat ? Rien n'est moins sûr...