Le plus stupide des hommes athées
peut mépriser de toutes ses forces le croyant ou celui qui tente/vit une
expérience du sacré selon différentes modalités, uniquement parce que les
matérialismes (pratiques et philosophiques) ont triomphé et que cette
victoire est sans partage. Le premier, aussi « terne » soit-il,
aura toujours une ascendance sur le second car le monde moderne complote à sa
« réussite ».
Je ne dis pas que seuls les croyants
ont l’intelligence du monde, loin de là, car il s’en trouve, effectivement,
ayant accumulé une bonne grosse couche de niaiseries, respectant une tradition
dégradée par pure soumission, par peur.
Votre monde moderne est un désastre,
un désert peuplé de méchantes petites vanités bavardes et d’airs
supérieurs qui
ne raisonnent pourtant que par slogans et automatismes (ils disent un
jour, par exemple, « gauchisme » ou « fascisme » et ils le répéteront
toute leur
vie...) et dont l’univers mental est aussi peu fertile qu’une zone
commerciale
bitumée en sortie d’agglomération...En son stade final, il regroupe des
masses
coalisées, au mieux, en associations de défenses de consommateurs (ce
que sont
la plupart des partis politiques actuels). La traversée de la plus ou
moins
longue agonie de ces masses (leur vie) est balisée, fléchée, codée, de
leurs
les lieux de loisirs au chemin vers leur pavillon dortoir-mouroir
jusqu’à celui
vers le cimetière.
Il ne s’agit ni d’une voie de l’acceptation apaisée, de la transcendance,
de la compassion, du malheur assumé, ni de celle de la révolte authentique, de la
colère face aux injustices ou de la véritable transgression des normes qui
mènent à la libération. C’est, au vrai, celle de la résignation (du « il en a toujours été ainsi » et
même nombre de vos révolutionnaires professionnels sont sur cette voie) de l’immobilité pleine d’amertume, de
rancœurs, de blessures, de colères sourdes, de bassesses, d’agacements, de piailleries, de petites
excitations...
La monotonie du paysage est parfois
rompue, il est vrai, par la présence de quelques bonnes âmes qui
admettent l’ampleur de la catastrophe et comprennent la nécessité d’un
changement de paradigme (par la voie de gauche ou par celle de droite, rien de « politique » à proprement parler,
j’ignore, de mon point de vue quelle est la bonne).
Enfin, la science aussi utile
et pratique et souvent très« exacte » soit-elle dans ses
applications/implications (et ne me faites le coup du discours « retour à
l’obscurantisme », de la « théocratie », il ne s’agit pas de
ça), ne dit rien du « réel », car elle ne sait toujours pas ce
que c’est. Et, de fait, toutes les
abstractions mathématiques possibles n’en disent rien. Vos
« messies » modernes sont dans une situation d’impuissance totale sur la question du « réel », il
vont uniquement là où leurs certitudes sur le monde les guident et guère plus
loin... Ils ne savent pas, par exemple, si la matière est autonome, si la
réalité s’arrête au monde sensible, où se situe la conscience et ce que c’est,
sur ces questions ils n’en savent pas plus que mon quinquisaïeul illettré et
ils n’en sauront jamais rien.
VOIR cet article :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/05/le-cosmos-eurasiste-contre-le-chaos.html
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http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/05/le-cosmos-eurasiste-contre-le-chaos.html