Sans
doute l'un des meilleurs films français de ces 20 dernières années (en
même temps ce n'est pas compliqué en dehors de qqs raretés : 36 quai..., La French, Le daim...). En soi, le film est une horreur à
tous les niveaux (en soi ce n'est pas une critique) mais alors la dimension politique à contre-courant...
C'est un signal envoyé, un constat, une volonté de révéler ce qu'il y a
au bout du chemin du fameux "tout est permis mais rien n'est possible"
de Michel Clouscard. Dans la veine du Houellebecq "Extension du domaine
de la lutte".
C'est la fin de queue des désillusions liées à la
pseudo-libération des moeurs 68arde, un coup de chevrotine dans ce
monstre schizophrène, alliance du féminisme puritain castrateur et de la
pornographie de masse. Même le vide horrifique des relations sociales
en système libéral (après l'effondrement des corps intermédiares, du PCF
et de la CGT) est impeccablement décrit : la virago chef de service,
les QI d'huîtres enfants de Meirieu, de la Star academy et de Koh Lanta
qui composent le personnel, les humiliations continuelles pour un
salaire de merde...
Ce film évidemment incompris (par les
petits-bourgeois, voir certaines critiques qui en font un film/portrait
d'un vulgaire socio-pyschopathe) est un film politique qui dit que le
libéralisme libertaire une fois qu'il n'arrive plus à séduire, à
maintenir toutes les illusions qui font Ssystème depuis 50 ans ne peut
mener qu'à des comportements anarcho-fascisants, à la folie ou au
suicide. 7 ans après sa non sortie en salle, il est encore plus que
jamais d'actualité...C'est pour cela que le discours néo-féministe
(l"homme prédateur", metoo, balancetonporc) est plus que jamais
agressif. Il n'est plus possible de cacher la réalité de ce système, les
escroqueries du libéralisme culturel/des moeurs et la révolte qui
pointe...Alors intervient l'Inquisition...